Les actrices à l'honneur |
Le vernissage de l'exposition « Portraits d'actrices » s'est déroulé le 18 avril à la cinémathèque Broadway MOMA de Beijing en présence de Tonie Marshall, d'Hippolyte Girardot et de Stéphane Berla. Tonie Marshall, vice-présidente d'Unifrance, a rappelé la place centrale des femmes dans le cinéma. Jacques Fourrier La cinémathèque Broadway MOMA de Beijing était l'endroit rêvé pour organiser un tel vernissage. Tout y respire le cinéma et la magie du 7ème art. Dès le hall d'entrée, le visiteur est accueilli par les portraits d'actrices en noir et blanc réalisés par Kate Barry, donnant le ton à cette exposition dont le thème semble être, pour paraphraser Serge Gainsbourg, un calice à leur beauté. Tonie Marshall, vice-présidente d'UniFrance Films (un organisme chargé d'assurer la promotion du cinéma français à l'étranger), l'acteur Hippolyte Girardot et le réalisateur Stéphane Berla, étaient les invités d'honneur de ce vernissage. « Portraits d'actrices » : la force du regard L'exposition « Portraits d'actrices » est une réussite à mettre sur le compte de l'Institut français. Elle est présentée au public en Chine dans le cadre du festival Croisements 2015 à Beijing du 18 avril au 15 mai, puis à Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan, du 23 mai au 21 juin. Il s'agit aussi d'un hommage rendu à la photographe Kate Barry, qui a su exprimer la force du regard des actrices de cinéma les plus connues de leur génération. La tragédie de la disparition prématurée de Kate Barry donne aux portraits qu'elle consacre à sa mère, Jane Birkin, et sa sœur, Charlotte Gainsbourg, une note poignante. Elle a su capturer le regard de ces actrices qui semblent interpeller le visiteur, le noir et blanc souligne à la fois leur féminité à l'état brut et les pulsions qu'elles évoquent, en contraste avec les lumières du vedettariat. On les voit dans toute leur humanité, loin des sourires forcés ou des poses suggestives des magazines : ces actrices sont avant tout des femmes. C'est le paradoxe de la place de la femme au cinéma, et dans la société en général, que fait remarquer Tonie Marshall dans une brève allocution de bienvenue. Venue inaugurer cette exposition en sa qualité de représentante d'UniFrance, son plaidoyer en faveur des femmes fut sans équivoque : si les femmes représentent bien « la moitié du ciel », selon la formule de Mao Zedong, le chemin qui leur reste à parcourir est encore long.
Tonie Marshall évoque le rôle des actrices Le cinéma et les femmes : devant et derrière la caméra Au programme de cette exposition, la projection de « Aimer, boire et chanter », le dernier film d'Alain Resnais, disparu l'an passé. Tonie Marshall, l'acteur Hippolyte Girardot (rôle principal dans « Aimer, boire et chanter ») et Stéphane Berla, le réalisateur de « Jack et la mécanique du cœur », ont animé au préalable la conférence sur « Les actrices dans le cinéma français ». Qui mieux que Tonie Marshall peut exprimer l'engouement, le mot « fantasme » a même été évoqué, des acteurs et réalisateurs masculins à l'égard des actrices. Son père, le réalisateur William Marshall, épousa lui-même trois monstres sacrés du cinéma français et américain du milieu du XXème siècle, Michèle Morgan, Micheline Presle et Ginger Rogers. Tonie Marshall est surtout connue pour son film « Venus beauté (Institut) » qui a raflé le César du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original ou adaptation et du meilleur espoir féminin (remis à Audrey Tautou) en 2000. Un triomphe qui rappelle celui d'Agnès Varda, réalisatrice « Cléo de 5 à 7 » qui reçut le prix Méliès en 1962. Tonie Marshall y voit un fil conducteur, une « Nouvelle Vague », pas celle inaugurée par des hommes à la fin des années 1950, mais celle d'une nouvelle génération de femmes qui osent et réussissent dans tous les métiers du cinéma. Hippolyte Girardot confessa que la plupart des vocations d'acteur et de réalisateur naissent de l'espoir d'approcher ces créatures mythiques. Le cinéma permet de sublimer la femme et le seul moyen pour l'acteur masculin d'en ressortir indemne, « c'est de devenir femme soi-même », déclara-t-il d'un ton facétieux derrière lequel on pouvait deviner une grande sensibilité.
Hippolyte Girardot devant l'affiche du festival Croisements 2015 Stéphane Berla, qui a réalisé avec Mathias Malzieu le film d'animation en images de synthèse « Jack et la mécanique du cœur », parla bien sûr des femmes et d'amour, et d'une femme en particulier. Sur le thème de cette « mécanique du cœur », Mathias Malzieu a enregistré un album avec le groupe Dionysos, écrit un livre et réalisé un film pour exprimer tout son amour à la chanteuse, actrice et réalisatrice Olivia Ruiz. « La plupart des hommes offrent des fleurs, mais j'en connais peu qui vont jusqu'à faire tout cela pour déclarer leur flamme », conclut Stéphane Berla. Allez savoir pourquoi l'image de romantisme colle tant à la peau des Français à l'étranger !
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