Le projet de Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures, conçu pour financer des projets d'infrastructures dans des pays asiatiques en développement, devrait promouvoir le développement durable dans l'une des régions les plus prometteuses au monde.

Vingt et un pays asiatiques ont conclu un protocole d'accord sur la création de cette banque multilatérale qui siégera à Beijing avec un capital souscrit initial estimé à 50 milliards de dollars. La création de cette banque sera l'une des priorités du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC).

Certains se sont empressés de voir dans la proposition de la Chine une tentative de damer le pion aux institutions dominées par l'Occident, telles que la Banque mondiale ou la Banque asiatique de développement, dans le domaine de l'apport de capitaux aux pays pauvres d'Asie.

En réalité, cette banque principalement axée sur la construction d'infrastructures sera un complément très utile plus qu'une rivale des banques existantes, dont les priorités sont davantage axées sur la réduction de la pauvreté.

La Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures vise à combler un grand manque d'investissements dans les infrastructures. La Banque asiatique de développement a estimé en 2009 que l'Asie aurait besoin de 8000 milliards de dollars d'investissements d'ici à 2020 pour améliorer les infrastructures vétustes de la région afin que leurs économies continuent de se développer.

Promouvoir le développement des infrastructures qui améliorent l'interconnectivité régionale et les accès et renforcent la capacité des pays à se développer de manière autonome sont des étapes sensées pour les économies asiatiques. Il s'agit d'un facteur clé pour que la croissance économique de la région continue d'être stable et rapide.

Pour le monde dans son ensemble, la construction d'infrastructures en Asie peut renforcer la demande d'investissements et accélérer la reprise économique jusque-là faible.

En outre, la prospérité de la région Asie-Pacifique pourrait être liée à celle de presque toutes les économies de la planète, et la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures aidera à optimiser la gouvernance économique et la structure financière mondiales.

Comme la région Asie-Pacifique représente 40% de la population mondiale, 60% de l'économie mondiale et environ la moitié des échances commerciaux internationaux, le rôle de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures sera forcément important.

La banque devrait coopérer avec les banques de développement existantes. Pour de nombreux projets de grande envergure, le co-financement par des institutions de types divers et la représentation des intérêts de tous seront toujours la meilleure solution.

La Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures devrait également promouvoir une concurrence saine et encourager une réforme rapide des anciennes institutions et de la gouvernance économique mondiale dépassée qui existe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les institutions financières mondiales, dominées par les économies développées, ne sont jusqu'à présent pas parvenues à évoluer avec l'économie mondiale, où les économies émergentes pèsent de plus en plus dans le PIB mondial. Les puissantes institutions financières ont reconnu cet état de fait, mais ont peu agi pour faire évoluer la situation.

Il est grand temps que les pays développés qui ont bénéficié de la croissance du monde en développement et de l'expansion de son marché permettent aux pays en développement d'avoir leur mot à dire dans la gouvernance économique global. A terme, un système plus juste, raisonnable et ordonné bénéficierait à tous.

Cesser de faire preuve de défiance à l'égard d'une organisation telle que la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures et l'accueillir positivement serait un bon début.

Source: Xinhua