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Publié le 08/11/2014
L'APEC, une plate-forme de coordination pour la région Asie-Pacifique (expert américain) (INTERVIEW)

Alors que la reprise économique mondiale demeure faible, les rencontres de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) à Beijing devraient améliorer la coordination entre les économies de la région et favoriser la discussion sur divers dossiers, tels que l'intégration commerciale, les investissements en infrastructures, et la promotion de la croissance économique, a confié à Xinhua un expert d'un groupe de réflexion basé aux Etats-Unis lors d'une interview récente.

L'INTEGRATION COMMERCIALE

Yukon Huang, un associé principal au programme asiatique de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, a confié à Xinhua que l'intégration commerciale sera une des priorités de l'ordre du jour des rencontres de l'APEC, compte tenu des différents types de négociations commerciales en cours dans la région.

Pour le moment, deux négociations commerciales majeures sont en cours dans la région, soit le Partenariat transpacifique (PTP) mené par les Etats-Unis sans la participation de la Chine, et le Partenariat économique global et régional (RCEP) de l'ASEAN, qui n'inclut pas les Etats-Unis.

Selon M. Huang, le fait que les deux acteurs principaux dans la région, la Chine et les Etats-Unis, ne soient pas impliqués dans un partenariat commercial commun n'a aucun sens, compte tenu que la Chine est un partenaire économique et commercial dominant en Asie, alors que l'économie des Etats-Unis est la plus importante du monde et que le pays représente le plus grand destinataire de produits fabriqués en Chine.

Dans cette optique, les rencontres de l'APEC établiront une plate-forme permettant aux deux parties de discuter "de façons de rapprocher leurs voies de manière réaliste, et de reconnaître les intérêts légitimes de chacun", a mentionné M. Huang, ajoutant qu'"il est logique pour l'APEC de trouver une façon de coordonner ces différents types de négociations commerciales, et c'est ce pour quoi l'APEC a été conçue".

En ce qui concerne les efforts déployés par la Chine pour promouvoir une zone de libre-échange en Asie-Pacifique (FTAAP), M. Huang estime qu'il s'agit "d'une façon possible d'intégrer le PTP et le RCEP", mais a affirmé que les Etats-Unis pourraient chercher à retarder les discussions sur le FTAAP afin de se concentrer sur le PTP, dont les négociations se sont avérées difficiles.

Au sujet de l'intégration des négociations commerciales, l'expert a proposé d'inviter la Chine comme Etat observateur des PTP et de permettre au pays de participer aux discussions afin de paver la voie à l'adhésion de la Chine au PTP à un moment approprié. Il a indiqué que le même principe pourrait être appliqué au RCEP, qui pourrait laisser les Etats-Unis observer le processus et comprendre comment se déroulent les discussions.

UNE BANQUE POUR LES INVESTISSEMENTS

L'investissement dans l'infrastructure sera un autre sujet abordé lors des rencontres de l'APEC, tandis que plusieurs économistes croient que la croissance économique peut être soutenue par les investissements dans l'infrastructure, particulièrement dans un contexte de reprise économique au ralenti, selon M. Huang. Ainsi, la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) se trouve également à l'ordre du jour, a affirmé l'expert.

Pour ce qui est des controverses entourant l'AIIB, M. Huang a affirmé qu'il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis de s'opposer à l'établissement d'une banque de développement multilatérale. L'expert croit que la banque pourrait franchir une nouvelle étape en invitant les Etats-Unis à "faire partie du comité", car il est logique que la plus grande économie du monde et un acteur majeur en Asie soit un actionnaire principal d'un tel institut.

Selon lui, les inquiétudes liées au fait que l'AIIB pourrait amoindrir les conditions et politiques de banques de développement existantes, telles que la Banque asiatique de développement (BAD), et la Banque mondiale (BM), ne sont pas fondées, car une banque de développement se doit de maintenir des standards élevés pour assurer la réussite de ses projets et protéger les intérêts des investisseurs.

L'expert affirme que l'AIIB ne devrait pas être perçue comme une compétitrice, car elle sera un complément de la BAD et la BM. Il a indiqué que l'AIIB peut travailler en partenariat avec ces institutions pour des financements conjoints. De cette manière, elles peuvent financer des projets plus importants, partager davantage d'expériences et être profitables pour "tout le monde".

REFORME ECONOMIQUE

Lors de ces rencontres, les membres de l'APEC devraient conclure un accord sur la promotion du développement novateur, ainsi que la réforme et la croissance économiques.

M. Huang a déclaré qu'un des dossiers importants des rencontres de l'APEC de cette année est le maintien de la croissance, alors que des institutions tels que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont réduit leurs prévisions de croissance mondiale. Chaque pays tente de trouver ses propres mesures pour stimuler l'économie de façon durable, a fait savoir M. Huang.

Dans le cas de la Chine, l'expert s'attend à ce que l'économie chinoise connaisse une croissance de 7,5% cette année, ajoutant que la Chine doit d'abord et avant tout assurer une croissance durable et améliorer la productivité.

Pour améliorer la productivité du pays et croître de façon plus efficace, la Chine devrait libéraliser son secteur des services, encourager l'urbanisation et les investissements dans le secteur privé, et poursuivre les réformes fiscales pour s'assurer que les investissements soient efficaces, a proposé l'expert.

Source: Xinhua



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