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Publié le 22/08/2014
Un médecin ouïgour au service de la société

Chi Wenshu

En Chine, dans le canton de Putaogou (« la vallée des raisins »), placé sous la juridiction de la ville de Tourfan, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, tout le monde vous racontera l'histoire d'Aishanjiang Yusiyin, un pédiatre ouïgour déjà célèbre malgré ses 34 ans.

Aishanjiang effectue un diagnostic sur un enfant malade.

C'est en été que j'ai rencontré ce médecin, alors que la température s'élève à 40°C dès les premières lueurs de l'aube. Assis dans la salle de consultation, Aisanjiang reçoit inlassablement ses patients, toujours le sourire aux lèvres. Pourtant, derrière ce sourire se cache un drame dont ses patients ne peuvent deviner l'ampleur quand il est assis : ce médecin est en effet amputé de la jambe droite. A l'âge de 22 ans, Aishanjiang a perdu sa jambe dans un accident de voiture, quelques jours à peine après avoir terminé ses études. « Il faut que tu sois capable de subvenir à tes propres besoins. Apprends la médecine avec papa ! », lui lance son frère. Médecin d'un hôpital du canton, le père d'Aishanjiang avait ouvert sa propre clinique après sa retraite.

C'est ainsi que le jeune homme débute dans la médecine traditionnelle ouïgoure. Quand ils avaient des moments de libre, ils discutaient souvent du traitement des malades ou lisaient des ouvrages spécialisés. Peu à peu, le père a transmis toutes ses connaissances sur la médecine infantile. « Mon père est un bon professeur, il est capable d'expliquer une théorie compliquée en employant des termes simples », se félicite Aishanjiang.

Neuf années se sont écoulées depuis qu'Aishanjiang vole de ses propres ailes dans la clinique. Chaque jour, il reçoit au moins plusieurs dizaines de malades, parfois jusqu'à 70 patients. La médecine traditionnelle ouïgoure et la médecine traditionnelle chinoise ont une racine commune. Dans tous les cas, il faut commencer par la technique de la prise du pouls, même si la procédure est légèrement différente.

Durant sa phase d'apprentissage, Aishanjiang a non seulement appris à maîtriser les techniques thérapeutiques, mais il a aussi hérité de l'éthique professionnellede son père. Un jour, un enfant d'un canton voisant avait contracté une entérite aiguë. Quand il est arrivé avec sa mère à la clinique, il était en état avancé de déshydratation. Aishanjiang a conseillé à la mère de l'emmener dans un grand hôpital. Mais la mère s'est alors mise à pleurer : « Nous sommes très pauvres, et notre argent nous permet seulement de faire un aller-retour ». Aishanjiang a alors ouvert un tiroir en lui donnant toute la somme qu'il contenait, 300 yuans. A la vue de cette scène émouvante, son père lui dit : « Tu as bien fait. Désormais, je pourrai te laisser travailler tout seul ».

Maintenant, Aishanjiang est célèbre dans son canton. Mais il n'oublie pas l'enseignement de son père : « Même si tu soignes pour gagner ta vie, tu dois aider ceux qui sont dans la difficulté ». Venant des quatre coins de Tourfan, ses patients pauvres originaires de diverses ethnies sont souvent soignés gratuitement, et parfois, il prend même à sa charge leurs frais de déplacement.

« Quand j'étais hospitalisé à cause de mon accident de voiture, il n'y avait que 10 000 yuans chez moi. Ce sont les habitants de mon canton qui ont collecté près de 30 000 yuans pour payer mes frais médicaux. J'ai une grande dette à leur égard ! », se plaît souvent à dire Aishanjiang à ses proches. Son projet est de créer une société pharmaceutique pour fabriquer des médicaments qu'il a élaborés. « Maintenant, de plus en plus de patients viennent à ma clinique. Je n'ai pas assez de médicaments. Donc je veux en fabriquer davantage pour répondre à leurs besoins ». Aishanjiang a aussi envie d'ouvrir une société de fabrication de confiture de raisin pour profiter des bienfaits naturels de son environnement. Il pourra ainsi créer plus d'emplois au service de la communauté locale.

 

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