L'importante réunion en cours du Parti communiste chinois (PCC) devrait dévoiler les grandes lignes de la réforme globalement approfondie du pays.

Depuis qu'un énorme plan de transformation économique a été lancé en 1978, la Chine a maintenu sa croissance économique depuis des décennies pour devenir la deuxième économie du monde.

Le PIB de la Chine est monté en flèche, passant de 364,5 milliards de yuans (59,85 milliards de dollars américains) en 1978 à 52 000 milliards de yuans (8 538 milliards de dollars) en 2012, avec un volume des échanges commerciaux en hausse qui s'élève à 3 800 milliards de dollars, contre 20,6 milliards de dollars il y a 35 ans.

Parallèlement, la Chine s'est imposée comme un investisseur qui n'a pas froid aux yeux. En 2012, le pays a connu un niveau record d'investissements directs à l'étranger à 87,8 milliards de dollars, en hausse de 17,6% par rapport l'année précédente, rejoignant ainsi pour la première fois le cercle des trois principaux pays d'investissement dans le monde.

La croissance rapide de la Chine est devenue un moteur clé de l'économie mondiale.

Selon les chiffres du Bureau national des statistiques, la Chine est classée en tête de liste des principaux contributeurs à l'économie mondiale, avec un apport de 19,2% pour la croissance économique mondiale en 2007, un chiffre qui ne dépassait pas les 2,3% en 1978.

En 2012 , la croissance économique de la Chine a encore une fois dépassé la moyenne mondiale.

L'approfondissement des réformes de la Chine, mis en évidence par un programme qui sera publié à la fin de la troisième session plénière du Comité central du PCC en cours, devrait donner un nouvel élan à la croissance économique du reste de la planète, indiquent certains analystes.

"L'investissement à l'étranger de la Chine, qui ne cesse de croître, va tout d'abord bénéficier aux pays ayant des relations étroites avec Beijing", a déclaré Andrei Ostrovski, directeur adjoint de l'Institut de l'Extrême-Orient à l'Académie russe des sciences.

"Pendant ce temps, les grandes puissances économiques du monde doivent également une grande partie de leur croissance économique à la Chine (...). Les importations et exportations de la Chine ont un impact énorme sur l'économie mondiale", a-t-il souligné.

Les entreprises chinoises sont de plus en plus nombreuses à s'implanter en dehors du pays à la recherche d'opportunités, apportant avec elles des technologies et des emplois pour les populations locales.

Gerrishon Ikiara, professeur en relations internationales à l'Université de Nairobi au Kenya, a noté que l'approfondissement des réformes de la Chine avait un impact important sur l'Afrique.

"Les entreprises chinoises ont contribué à stimuler les économies africaines avec leurs technologies et leurs expériences en matière de gestion, en particulier dans le développement d'une économie verte et la réalisation d'une croissance inclusive", a fait remarquer M. Ikiara.

Pour sa part, Muhammad Abdel-Wahab Al-Sakit, expert égyptien sur les questions chinoises et ancien ambassadeur de la Ligue arabe en Chine, partage ce point de vue, affirmant que la stratégie de la Chine de "se mondialiser" a apporté des avantages mutuels à de nombreux pays en facilitant les flux de capitaux mondiaux et la concurrence des marchés et en apportant aux consommateurs du monde entier de meilleurs produits à moindres prix.

La politique chinoise de réforme et d'ouverture, après 35 ans d'explorations couronnées de réalisations notables, est entrée dans le grand bain avec de nouveaux défis à surmonter.

Pour maintenir la croissance, la Chine doit prendre des mesures audacieuses pour réajuster son économie, améliorer les prestations sociales et dégraisser ses formalités administratives.

Un plan global de refonte de l'économie figurera au coeur des discussions à huis clos de quatre jours, qui seront conclues mardi.

MODELE CHINOIS

Certains experts estiment qu'un "Modèle chinois" amélioré avec la transformation des fonctions du gouvernement continuera de jouer un rôle important pour les économies chinoise et mondiale.

La transformation des fonctions du gouvernement lancée depuis le début de l'ère de la réforme et de l'ouverture a débouché sur d'énormes bénéfices en matière de démographie et de ressources, selon l'économiste argentin Matias Carugati.

Il s'attend à ce que la nouvelle réforme des fonctions du gouvernement apporte de nouvelles opportunités d'investissement et crée un meilleur environnement institutionnel, ce qui ajouterait une nouvelle dimension à la croissance de l'économie internationale.

Han Jae-jin, de l'Institut de recherche de Hyundai en Corée du Sud, a noté que la mise en place du modèle économique alimenté par la demande domestique aiderait à stabiliser l'économie nationale, à stimuler l'investissement étranger et à faire avancer les économies des pays voisins et même du monde.

Selon Yakov Berger, expert en études chinoises de l'Institut russe de l'Extrême-Orient, les avantages du "Modèle chinois" reposent sur le fait qu'il combine de manière efficace les réglementations de l'Etat et l'ajustement du marché tout en maintenant un équilibre dynamique entre les deux parties.

Ce modèle continuera à garantir le développement de la Chine et à injecter du dynamisme dans l'économie mondiale, a ajouté M. Berger.

L'ancien secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, avait prévu que la troisième session plénière du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) donnerait le ton à l'ajustement des structures économiques de la Chine dans l'avenir.

A ses dires, l'économie internationale gagnerait de nouvelles opportunités avec la mise en place des nouvelles mesures en Chine, telles que la promotion des fonctions d'initiative du marché, l'augmentation des opportunités pour les petites et moyennes entreprises, l'amélioration de l'efficacité de la distribution de capitaux et de l'équilibre entre la consommation et l'investissement.

Douglas Paal, vice-président chargé des études à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, a affirmé à l'agence Xinhua lundi lors d'un forum que les perspectives pour un programme de réforme dans le secteur financier sont d'autant plus prometteuses que les réformateurs des milieux financiers "comprennent les besoins de la Chine".

"La libéralisation des taux d'intérêts, l'approfondissement des marchés financiers, la régularisation du secteur banquaire informel et l'introduction de la compétition, tout cela aura du sens en tant qu'étapes partielles mais non moins importantes vers une convertibilité du compte de capital et l'efficacité bancaire", a écrit M. Paal dans un article publié sur le site internet de son groupe de réflexion.

Le développement inclusif et global de la Chine a bénéficié au pays lui-même et au reste du monde. Et c'est seulement de cette manière que la Chine peut réaliser un développement rapide et sain sur le long terme.

Source : Xinhua