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Publié le 28/08/2013
Du Li Keqiang Index à la Likonomics

En 2007, alors secrétaire du Comité provincial du PCC pour le Liaoning, Li Keqiang a expliqué, lors d'un entretien avec l'Ambassadeur américain en Chine, qu'il préférait évaluer la situation économique de la province à travers la consommation d'électricité, le volume du transport ferroviaire de marchandises ainsi que celui des prêts bancaires. Ces trois indices, intitulés le « Li Keqiang Index » par The Economist en 2010, sont aujourd'hui utilisés pour apprécier la croissance réelle du PIB en Chine. Cette nouvelle méthode d'évaluation mise au point par l'actuel Premier ministre permet d'éviter la fraude.

Environ 100 jours après son installation à Zhongnanhai, l'Elysée chinois, Barclays Capital a lancé l'expression « Likonomics », qui a rapidement supplanté l'Abenomics, du nom du Premier ministre japonais. Cette nouvelle économie entend éliminer les mesures stimulantes, démarrer le processus de désendettement et procéder à des réformes structurelles, dans un objectif de long terme, tout en acceptant un mal temporaire.

Cette Likonomics est basée sur trois principes : mettre fin à la stimulation financière en diminuant progressivement les investissements de l'Etat ; engager un processus de désendettement afin de réduire amplement les dettes ; poursuivre la réforme structurelle, y compris la libéralisation des taux d'intérêt bancaire et l'assouplissement du contrôle des prix des services d'utilité publique.

En prenant compte du ralentissement économique (6-8% dans les 10 ans à venir) engendré par la suspension des mesures stimulantes, Li Keqiang lui-même a révélé que l'objectif de croissance pour l'année 2013 serait d'environ 7,5 %.

Selon Barclays Capital, le Premier ministre entend diriger l'économie chinoise sur un chemin juste caractérisé par le développement durable. La nouvelle politique économique vise ainsi à élever le taux d'intérêt des prêts bancaires destinés aux entreprises nationales, et à introduire un mécanisme de marchéisation des prix des services d'utilité publique. A court terme, ces démarches freinent la croissance économique, mais à long terme, elles arriveront à stimuler le développement du secteur privé. L'actuel mode de croissance du pays sera abandonné.

« Pourquoi le train économique ralentit-il en Chine ? Parce que le mode de croissance poursuivi depuis 30 ans ne peut plus supporter le développement du futur. C'est le moment de le modifier. Le pays se trouve au carrefour de la réforme », a indiqué Zhang Yansheng, secrétaire général du Comité académique de la Commission nationale pour le développement et la réforme. D'après lui, le ralentissement du développement économique fait pression sur le gouvernement central, les gouvernements locaux, les entreprises, le marché ainsi que les banques. Et cette pression constitue la force motrice de la réforme.

Durant les trois dernières décennies, l'économie chinoise s'est hissée au deuxième rang mondial. Le pays est devenu le premier commerçant et fabriquant du monde. En revanche, des problèmes profonds, tels que le gonflement du crédit bancaire, la surchauffe des investissements, le risque des dettes régionales, la dépendance aux exportations, la menace écologique ainsi que l'intervention gouvernementale démesurée sur la vie économique, ont entraîné inégalités et sous-efficacité de la distribution des ressources. Tout cela correspond au revers d'une croissance rapide. Dans un tel contexte, la Likonomics montre la volonté du gouvernement central de ramener l'économie nationale vers la voie du développement durable, même au prix d'un ralentissement temporaire de la croissance.

D'après Grzegorz Kolodko, ancien Premier ministre polonais, l'économie chinoise doit changer de moteur. Elle doit passer de l'exportation et de l'investissement à la consommation. A ses yeux, la consommation chinoise est trop faible. Il propose un « ordre d'or », à savoir un équilibre entre l'exportation et l'importation, entre les investissements, la consommation et le PIB, ainsi qu'entre le budget et les dépenses. Un tel ordre garantit un rythme sain et rationnel du développement.

 

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