Restructuration pour l'économie chinoise |
De plus en plus tolérant face au ralentissement de l'économie, le gouvernement central chinois a renforcé les efforts pour la mise en œuvre de politiques monétaire et budgétaire, bien que ces dernières n'aient pas changé elles-mêmes. Selon les économistes, le gouvernement est « résolu » à ajuster la structure de l'économie chinoise, à laquelle l'industrie financière chinoise devra bien s'adapter, dans le contexte où une croissance économique plus faible est acceptable et que davantage de crédits sont amenés à être investis dans l'industrie et le commerce, au lieu de l'être dans des opérations de capital. Au cours de la semaine passée, la pénurie d'argent a été considérable sur le marché interbancaire chinois. Selon Guo Tianyong, directeur du Centre de recherche des services bancaires chinois à l'Université centrale des Finances de Chine, la pénurie d'argent résulte de la structure irrationnelle du capital des banques commerciales, qui investissent de grandes sommes d'argent dans des domaines à haut rendement pour obtenir plus de profits. L'attitude du gouvernement démontre clairement que la vitesse pourra être sacrifiée pour garantir l'ajustement de la structure économique chinoise, afin de promouvoir un développement économique à long terme dans l'avenir, a déclaré Guo Tianyong à l' Economic Information. Plus rapidement l'économie croît, plus facilement sa structure sera déformée. Dans ce contexte-là, si l'on veut effectivement restructurer l'économie, il nous faut tout d'abord en abaisser le taux de croissance. Selon Guo, un taux de croissance du PIB de 7% et un 13% pour le M2 sont acceptables pour le gouvernement chinois. La décision de la Banque centrale est compatible avec la position du Conseil des affaires de l'Etat, qui a indiqué lors d'une réunion exécutive le 19 juin « qu'il faut maintenir et mener à bien une politique monétaire prudente et maintenir raisonnablement les agrégats monétaires. » Cela montre que le gouvernement a constaté une tolérance accrue envers le ralentissement économique et que la Chine veut restructurer son économie au lieu d'en garantir la croissance, a dit Li Huiyong, analyste en chef de la macro-économie de la compagnie S&W Securities. Li a indiqué que les problèmes économiques et financiers actuels étaient plutôt des problèmes structurels. Les politiques globales restent prudentes pour permettre de résoudre ces problèmes par des mesures structurelles ciblées. En l'absence d'une percée de la ligne de fond, il est peu probable que le gouvernement assouplit les politiques. Sous les politiques d'ajustement structurel économique, un taux de croissance du PIB situé entre 6,9% et 7% est acceptable, alors que celui du M2 restera à plus ou moins de 13%, prévoit Li Huiyong. Wang Jinbin, vice-doyen de l'Institut d'économie à l'Université Renmin de Chine, reste neutre quant à l'évolution économique au second semestre, vu que l'économie chinoise se trouve actuellement dans une période où se frottent plusieurs contradictions et qu'il n'y aura pas d'amélioration significative de l'environnement extérieur. D'après lui, la croissance du PIB de toute l'année 2013 sera d'environ 8%. Le risque d'une économie en baisse existe pour le second semestre de l'année, mais ce n'est pas aussi grave. Le plus grand risque concerne la réduction de la bulle immobilière et le nettoyage de plates-formes de financement des gouvernements locaux, étant donné que la bulle immobilière est étroitement liée à la stabilité du système bancaire et à celle des plates-formes de financement. Wang Jinbin a souligné que les politiques macroéconomiques devraient favoriser le développement à court et à long terme. La politique monétaire doit trouver un équilibre entre les liquidités et la pression inflationniste. Il faut nettoyer les plates-formes de financement des collectivités locales, bien que le pic de remboursement des dettes de celles-ci soit dans cinq ans. Les politiques budgétaires doivent être mises en œuvre avec des efforts intensifiés afin de construire un filet de sécurité sociale, de réduire la pression liée au chômage. L'essentiel pour développer une politique macroéconomique est de contrôler le risque et de stabiliser la société. Le risque étant contrôlé, la réforme peut être menée avec intensité et en profondeur.
Source : le Quotidien du Peuple en ligne |