L'"achat" des îles Diaoyu par le Japon pèse sur le rétablissement de l'économie mondiale |
La tentative du gouvernement japonais de "nationaliser" les îles Diaoyu peut potentiellement porter atteinte au rétablissement de l'économie mondiale, estiment des universitaires.
Les relations sino-japonaises se sont détériorées après que le Japon a annoncé en septembre l'"achat" d'une partie des îles Diaoyu, alors que la Chine revendique la propriété de ce territoire. "L'économie internationale connaît déjà une certaine instabilité, et la planète se tourne vers l'Asie de l'Est en quête de croissance. Manifestement, le litige entre les deux pays a cependant eu un impact défavorable sur la reprise économique", estime Yang Mu, chercheur à l'Université nationale de Singapour. Pour Jesus P. Estanislao, ancien secrétaire philippin aux Finances et président de l'Institut des chefs d'entreprises, l'économie mondiale souffre d'une demande globale en berne, en particulier aux Etats-Unis et dans la zone d'euro, et cette demande continuera à baisser en cas de ralentissement des échanges commerciaux sino-japonais. Les autres pays d'Asie de l'Est seront également touchés, car ils possèdent un partenariat commercial étroit avec la Chine et le Japon, a ajouté M. Estanislao. Zhang Monan, chercheur au Centre national de l'information, explique que les tensions entre les deux pays menacent les chaînes d'approvisionnement. La Chine et le Japon sont d'importantes sources asiatiques de produits semi-finis, indique-il, ajoutant que les répercussions s'étendront et se feront ressentir sur l'économie mondiale. La Banque mondiale a abaissé ses estimations de croissance pour la région, probablement en raison de ce conflit. Lundi, elle a ajusté ses prévisions de croissance pour les pays en développement du Pacifique et d'Asie de l'Est à 7,2% cette année, contre 8,3% en 2011. Ces nouvelles attentes sont inférieures aux prévisions réalisées en mai (7,6%). "De nombreuses agences chinoises ont annulé des voyages vers le Japon, affectant les deux pays. C'est cependant dans l'archipel nippon que l'impact se fait le plus ressentir, car le tourisme y est une importante source de revenus, notamment au regard de la morosité économique qui règne dans le pays", explique Song Haiyan, professeur à l'Université polytechnique de Hong Kong. Le secteur manufacturier sera également durement frappé. Les producteurs chinois importent des matières premières en provenance de pays étrangers, comme l'Australie, et exportent des produits vers les pays développés. Ainsi, si l'industrie manufacturière chinoise est touchée par un prolongement du différend territorial, l'approvisionnement de matières premières et les importations des pays développés se trouveront aussi affectés, selon Song Haiyan. Par ailleurs, les quatre grandes banques étatiques chinoises, à savoir Industrial and Commercial Bank of China, Bank of China, China Construction Bank et Agricultural Construction Bank, ont décidé de ne pas participer à la réunion annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale organisée du 9 au 14 octobre à Tokyo. "Cette absence indique que l'action agressive de la partie japonaise porte non seulement atteinte aux relations bilatérales, mais a également un effet néfaste sur l'économie mondiale", déplore Mei Xinyu, chercheur au ministère du Commerce. En raison de leur poids économique, les deux pays seront poussés à atténuer les hostilités. Les deux économies sont suffisamment matures pour veiller à leurs intérêts à long terme, lesquels exigent une meilleure coopération et des relations plus étroites", a indiqué M. Estanislao.
Source: Xinhua |