Interview de Xavier-Luc Duval, ministre de l'Economie de Maurice |
Cité en exemple pour son climat des affaires favorable à l'investissement, Maurice nourrit plus d'ambitions pour son développement économique pour lequel le vice-Premier ministre, ministre des Finances et du Développement économique, Xavier-Luc Duval, entend impliquer la Chine, surtout dans les secteurs du tourisme et du textile. Cet apport fera aider à conforter l'attrait des investissements directs étrangers dans le pays qui s'établissent à quelque 300 millions USD en 2011, a fait savoir Duval dans un entretien avec Xinhua en marge du 22e Forum économique mondial sur l'Afrique tenu jeudi et vendredi à Addis-Abeba en Ethiopie sur le thème « façonner la transformation de l'Afrique ». Question : Façonner la transformation de l'Afrique, pour vous à quoi cela renvoie concrètement ? Réponse : Je suis très positif concernant l'avenir de l' Afrique. Je pense que l'Afrique est aujourd'hui au seuil d'un développement et que l'Afrique le mérite bien. Il y a tellement de bonne volonté, de ressources humaines, de capacités professionnelles, il y a de tout pour que l'Afrique puisse aller de l'avant. Et aujourd'hui aussi nous voyons que la gouvernance économique et la gouvernance politique s'améliorent beaucoup chaque année en Afrique. Donc, l'Afrique est le continent de demain et le continent qui va connaître probablement plus de croissance. Maurice est très chanceux d'être très politiquement et géographiquement en Afrique, et Maurice entend jouer pleinement son rôle dans le développement à venir de l'Afrique. Q : Maurice est citée en exemple pour son climat des affaires qui est favorable à l'investissement. Que représentent les investissements directs étrangers dans votre économie aujourd'hui ? R : L'investissement direct étranger a beaucoup augmenté ces dernières années. En 2011, il a représenté à peu près 10 milliards de roupies, c'est-à-dire 300 millions de dollars. C'est important pour nous mais je dois souligner ici que l'investissement direct étranger, ce n'est pas seulement le montant qui est important mais dans quels secteurs cet investissement est dirigé. A Maurice, nous essayons non seulement donc d'avoir un montant satisfaisant mais que ces investissements aillent dans les secteurs qui vont soit améliorer le tissu économique ou améliorer la condition sociale des Mauriciens. Ce que nous encourageons, c'est la quantité mais aussi la qualité de l'investissement. Par exemple aujourd'hui nous avons une compagnie indienne qui a investi dans les services de télécommunication pour améliorer l'internet et pour réduire les coûts. C'est fantastique. Nous voulons encourager les investissements directs étrangers dans le secteur de l'éducation, dans les télécommunications. Q : Sur quels secteurs clés focalisez-vous l'attention ? R : La première politique mauricienne concernant l' investissement est pour le moment l'immobilier. Nous voulons encourager des gens fortunés de la région ou du monde entier de se délocaliser et de venir à Maurice. Ça nous amène des emplois, ça aide à la consommation. Généralement aussi quand ces personnes sont à Maurice, elles aiment bien investir dans des secteurs. Donc, c'est gagnant-gagnant pour tout le monde. Nous voulons aussi développer de nouveaux secteurs, par exemple le secteur de l' éducation, surtout l'éducation tertiaire où nous désirons être une plaque tournante pour les étudiants de la région, qui viendraient faire toutes sortes d'études tertiaires en île Maurice. Nous voulons aussi être une plaque tournante pour les services médicaux. L'année dernière, il y a eu environ 12.000 personnes qui sont venues se faire soigner en Maurice. C'est beaucoup, mais nous voulons doubler et même quadrupler ce nombre. Donc, des grands hôpitaux étrangers seront les bienvenus en île Maurice. En ce moment-ci nous essayons aussi de développer les marinages, c'est-à- dire pour que les gens viennent avec des bateaux de plaisance passer leurs vacances ou même s'ils habitent là d'avoir un bateau. Les marinages, c'est un autre secteur de développement. Et finalement aujourd'hui nous avons une politique d'encourager la production des films à Maurice. Ça vient tout juste de démarrer, mais il y a pas mal d'intérêt à travers des producteurs étrangers. Q : Vous avez mis en place une zone économique spéciale qui est un modèle de développement économique chinois. Quel est l'apport de la Chine dans cette économie ? R : Je dois souligner que pour plusieurs raisons la zone économique chinoise ne s'est pas vraiment développée jusqu'à présent. Elle est nouvelle, elle a beaucoup plus besoin de promotion et de marketing pour qu'elle puisse réussir. Mais, la Chine non seulement est un fournisseur traditionnel et de plus en plus important pour l'île Maurice, maintenant nous voyons la Chine comme un marché potentiel pour le tourisme, les exportations de textile. Mais, comme vous venez de mentionner, l'investissement direct étranger, la Chine aussi a un fort potentiel pour générer des investissements directs étrangers et nous allons de plus en plus développer nos connexions avec la Chine pou rpouvoir encourager cela.
Source: Xinhua
|