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Publié le 18/05/2012
Un partenariat équitable

Le volume du commerce entre la Chine et l'Afrique a battu un record l'année passée, renvoyant des signes positifs à propos de la coopération économique et commerciale. Le professeur Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement, a accepté de rencontrer notre reporter Yu Nan afin de partager ses points de vue à propos du rôle de la Chine dans le développement économique de l'Afrique ces dernières années.

Mthuli Ncube : La Chine est devenue un « nouveau partenaire » de bien des façons. Premièrement, la Chine est un partenaire commercial. Le commerce de la Chine avec l'Afrique est grandissant et représente actuellement environ 10 % du commerce international de l'Afrique. La Chine importe principalement des ressources naturelles, sous forme de pétrole et de minerais. Quant à l'Afrique, elle importe essentiellement des appareils, équipements et produits manufacturés de Chine.

Deuxièmement, la Chine est une source d'investissements directs étrangers en Afrique. Les banques chinoises et d'autres sociétés ont investi dans des entreprises africaines. La Banque d'import-export de Chine participe à l'extension des crédits à but commercial en faveur des institutions financières africaines. La Chine a investi dans le secteur minier, ainsi que dans les infrastructures. En tant qu'investisseurs, les institutions chinoises ont participé à la diversification des économies africaines. La Chine commence à investir dans des parcs industriels au sein de plusieurs pays d'Afrique, ce qui devrait stimuler leurs activités industrielles.

Troisièmement, la Chine est une source d'aide, et structure ses décisions d'investissement d'une manière qui complète et parfois même remplace les aides traditionnellement accordées à l'Afrique. Les aides traditionnellement accordées à l'Afrique par l'Occident n'augmenteront pas, et déclineront peut-être. Dans le même temps, les besoins de l'Afrique en techniques et ressources financières continuent à être gigantesques. C'est pourquoi la Chine remédie à ce déséquilibre en apportant son aide à l'Afrique.

 

Quelles sont les différences entre ce partenariat avec la Chine et les partenariats de l'Afrique avec les pays occidentaux ?

La Chine semble être engagée auprès de l'Afrique en tant qu'égale, sans trop exiger de conditions préalables. En un sens, cela est positif, mais bien évidemment, pas dans tous les cas, car les décisionnaires africains voudraient être jugés selon des exigences de « résultats » plutôt que sur leurs « apports ». Ils voudraient prendre les décisions, structurer les relations et être jugés sur les résultats économiques de ces décisions. D'une certaine manière, on peut dire que l'approche chinoise est en accord avec ce sentiment. Dans certains cas où la question des Droits de l'homme est préoccupante, bien sûr les investisseurs chinois sont plus prudents.

 

Un Livre blanc du gouvernement chinois de décembre 2010 sur la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique montre que le commerce bilatéral a grimpé de 43,5 % par rapport à l'année précédente pendant les onze premiers mois de 2010. Que pensez-vous de cette tendance commerciale ?

Ce bond des activités commerciales reflète la relation économique grandissante et renforcée entre la Chine et l'Afrique. À mon avis, cette tendance va continuer à s'accroître durant les cinq prochaines années. L'Afrique va présenter une bonne croissance économique dans les cinq prochaines années, tout comme la Chine. C'est pourquoi les échanges commerciaux vont continuer à augmenter durant cette période.

 

Que pensez-vous du changement de stratégie opéré par la Chine par rapport à l'Afrique, qui a vu le passage d'une coopération gouvernementale assistée à un encouragement à l'investissement sur le continent ?

Ce dont l'Afrique a réellement le plus besoin est l'investissement, dans tous les domaines. L'approche de la Chine, qui s'intéresse particulièrement à l'investissement, est donc appropriée. En effet, les pays africains préfèrent l'investissement à une simple aide, car les bénéfices de l'investissement sont durables à moyen et à long terme. L'Afrique offre de bons rendements à l'investissement, c'est pourquoi les investisseurs étrangers devraient saisir cette opportunité.

 

Que devrait faire l'Afrique pour combattre la crise économique mondiale et quels sont les défis économiques prioritaires ?

L'Afrique doit se concentrer sur la croissance économique, qui doit être forte, constante et partagée. La croissance est un bon moyen de réduire la pauvreté. Une telle croissance économique a besoin de piliers, comme une politique macroéconomique flexible qui encourage la croissance, des investissements dans les infrastructures, la promotion et l'encouragement du secteur privé, le développement de la gestion de l'investissement du capital humain, la promotion de l'investissement et du commerce entre les pays africains, la promotion de relations économiques sud-sud avec des pays tels que la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud, car ces pays portent la majeure partie des excédents commerciaux mondiaux et dernièrement, le partage des connaissances. Se concentrer sur ces points capitaux permettra à l'économie africaine de prospérer.

 

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