Regard rétrospectif sur l'histoire des vingt-huit années qui précédèrent la fondation de la République populaire
1. Depuis sa fondation en 1921, le Parti communiste chinois a parcouru un glorieux chemin marqué par 60 années de combats. Pour faire le bilan des expériences acquises par notre parti au cours des 32 années écoulées depuis la fondation de la République populaire, il importe d'évoquer sommairement les luttes révolutionnaires pour la démocratie nouvelle qu'il avait menées à la tête de notre peuple durant les 28 années précédant la fondation de la République populaire.
2. Le P.C.C. est le produit de l'union entre le marxisme-léninisme et le mouvement ouvrier qui s'est développé en Chine; il est né sous l'influence de la Révolution d'Octobre en Russie et du mouvement du 4 Mai 1919 en Chine, et grâce à l'aide de l'Internationale communiste dirigée par Lénine. La révolution de 1911 dirigée par le grand précurseur Sun Yat-sen, en renversant la dynastie des Qing, mit fin à la monarchie féodale qui avait duré plus de deux mille ans. Mais le caractère semi-colonial et semi-féodal de la société chinoise n'avait pas changé pour autant. Le Kuomintang, pas plus que les autres factions politiques bourgeoises ou petites-bourgeoises, n'avait pas trouvé et ne pouvait trouver le chemin du salut pour le pays et la nation. Seul le P.C.C. a su montrer au peuple que le salut de la Chine dépendait du renversement de la domination réactionnaire de l'impérialisme et du féodalisme, pour accéder ensuite au socialisme. Au moment de sa fondation, notre parti ne comptait qu'un peu plus de 50 membres. Il déclencha alors d'impétueux mouvements ouvriers et des luttes de masse contre l'impérialisme et le féodalisme; il devint ainsi très rapidement une force dirigeante comme n'en avait encore jamais vu le peuple chinois.
3. Au cours des luttes pour la démocratie nouvelle qu'il a menées à la tête des différentes nationalités de Chine, le P.C.C. a passé par quatre étapes: l'Expédition du Nord marquée par la coopération entre le Kuomintang et le Parti communiste, la Guerre révolutionnaire agraire, la guerre de Résistance contre le Japon et la guerre de Libération à l'échelle nationale; entre-temps, il devait connaître les épreuves douloureuses que constituaient les deux graves défaites subies respectivement en 1927 et 1934. C'est à l'issue de longues années de luttes armées et grâce aux luttes menées sous d'autres formes dans différents domaines qu'il remporta enfin, en 1949, la victoire dans la révolution.
En 1927, passant outre à la ferme opposition de la gauche du Kuomintang dont Soong Ching Ling fut la représentante éminente, le Kuomintang, manipulé par Jiang Jieshi (Tchiang Kaï-chek) et Wang Jingwei, trahit la politique de coopération entre le Kuomintang et le Parti communiste et la politique de lutte contre l'impérialisme et le féodalisme définies par Sun Yat-sen, s'aboucha avec l'impérialisme et massacra des communistes et d'autres révolutionnaires. A l'époque, notre parti était encore dans son enfance et, de surcroît, il était dirigé par le capitulard de droite Chen Duxiu, si bien que la révolution essuya une défaite tragique: sous les coups d'une attaque surprise par un ennemi puissant, les 60 000 membres qu'il avait comptés furent réduits à un peu plus de 10 000.
Néanmoins, notre parti poursuivit son combat avec ténacité. L'Insurrection de Nanchang dirigée par Zhou Enlai et d'autres camarades marqua le début de la lutte armée contre les réactionnaires du Kuomintang. La réunion du Parti du 7 août 1927 arrêta les principes du déclenchement de la révolution agraire et des insurrections armées. Après cette réunion, furent déclenchées l'insurrection de la Moisson d'Automne, l'insurrection de Guangzhou et d'autres insurrections dans différents endroits. Au cours de l'insurrection de la Moisson d'Automne qu'il dirigeait aux confins du Hunan et du Jiangxi, le camarade Mao Zedong forma la 1re division de l'Armée révolutionnaire des ouvriers et des paysans; il créa dans les monts Jinggang la première base d'appui révolutionnaire rurale. Les troupes d'insurrection dirigées par le camarade Zhu De se rendirent peu après aux monts Jinggang. Avec le développement des luttes, le Parti établit la base révolutionnaire centrale du Jiangxi et les bases du Hunan-Hubei de l'Ouest, de Haifeng-Lufeng, du Hubei-Henan-Anhui, de Qiongya (île de Hainan), du Fujian-Zhejiang-Jiangxi, du Hunan-Hubei-Jiangxi, du Hunan-Jiangxi, de Zuojiang-Youjiang, du Sichuan-Shaanxi, du Shaanxi-Gansu, du Hunan-Hubei-Sichuan-Guizhou; l'Armée rouge des Ier, IIe et IVe Fronts, ainsi que beaucoup d'autres unités appartenant à cette armée furent mises sur pied. Dans les régions blanches contrôlées par le Kuomintang se développaient dans de dures conditions les organisations du Parti et d'autres organisations révolutionnaires, ainsi que les luttes populaires révolutionnaires. L'Armée rouge du Ier Front et la base révolutionnaire centrale que dirigeaient en personne les camarades Mao Zedong et Zhu De jouèrent le rôle le plus important dans la Guerre révolutionnaire agraire. L'Armée rouge des différents fronts brisa successivement plusieurs campagnes «d'encerclement et d'anéantissement» lancées par les troupes du Kuomintang. Par suite de la défaite que la direction aventuriste «de gauche» de Wang Ming fit subir à la cinquième contre-campagne, l'Armée rouge du Ier Front dut entreprendre la Longue Marche de 25 000 lis, pour se replier, après avoir livré une série de combats, sur le Shaanxi du Nord et rejoindre les unités de l'Armée rouge qui y combattaient, ainsi que le 25e corps d'armée qui s'y était également rendu. L'Armée rouge du IIe Front et celle du IVe Front gagnèrent de leur côté cette région à l'issue de leur propre Longue Marche. Dans plusieurs bases d'appui du Sud d'où s'étaient retirées les forces principales constituées par l'Armée rouge, la guerre de partisans se poursuivit dans des conditions très dures. Les défaites dues aux erreurs déviationnistes «de gauche» commises par Wang Ming avaient fait subir une perte considérable aux forces révolutionnaires dans les bases révolutionnaires comme dans les régions blanches: les effectifs de l'Armée rouge tombèrent de 300 000 hommes à environ 30 000, le nombre des membres du Parti communiste de 300 000 à quelque 40 000.
En janvier 1935, alors que se poursuivait la Longue Marche, le Bureau politique du Comité central du Parti tint une réunion à Zunyi et y établit la direction du camarade Mao Zedong sur l'Armée rouge et au sein du Comité central. Cela permit de se sortir d'une situation des plus périlleuses et de déjouer par la suite les tentatives de scission de Zhang Guotao, avant de terminer avec succès la Longue Marche; ainsi, une situation nouvelle s'était créée dans la révolution chinoise. Ce fut un tournant décisif dans l'histoire de notre parti.
Alors que l'impérialisme japonais intensifiait ses actes d'agression contre notre pays et que la crise nationale s'exacerbait à un degré sans précédent, le Comité central du Parti ayant à sa tête le camarade Mao Zedong définit et appliqua une juste politique de formation d'un front uni national antijaponais. Notre parti dirigea le mouvement des étudiants du 9 décembre 1936 et déclencha d'impétueuses luttes de masse pour mettre fin à la guerre civile, pour résister au Japon et pour assurer le salut de la nation. L'incident de Xi'an déclenché par les deux généraux Zhang Xueliang et Yang Hucheng, et son règlement pacifique grâce aux efforts de notre parti, jouèrent un rôle historique dans la promotion de la nouvelle coopération entre le Kuomintang et le Parti communiste, et dans la réalisation de l'union contre les envahisseurs japonais. Dans la guerre de Résistance contre le Japon, le groupe dirigeant du Kuomintang continua à combattre le Parti communiste et à s'opposer au peuple, tout en n'offrant qu'une résistance passive au Japon; il en résulta toute une série de défaites dans les opérations qu'il menait de front contre l'agresseur japonais. En persévérant dans sa politique d'indépendance et d'autonomie au sein du front uni et en s'appuyant étroitement sur les masses populaires, notre parti mena la guerre de partisans sur les arrières de l'ennemi et créa de nombreuses bases d'appui antijaponaises; l'Armée rouge, réorganisée en VIIIe Armée de Route et en Nouvelle IVe Armée, devint rapidement la principale composante de la résistance; dans des conditions extrêmement difficiles, l'Armée coalisée antijaponaise du Nord-Est continua à combattre; sous diverses formes, des luttes antijaponaises se multiplièrent aussi dans les régions occupées par les Japonais et dans celles contrôlées par le Kuomintang. C'est grâce à toutes ces conditions que le peuple chinois a pu soutenir cette guerre durant huit années jusqu'à la victoire finale, dans le contexte d'un soutien mutuel avec le peuple soviétique et les peuples des autres pays engagés dans la guerre antifasciste.
Au cours de la guerre de Résistance, notre parti lança en 1942 un mouvement de rectification en son sein; ce mouvement d'éducation idéologique marxiste donna des résultats remarquables. Sur cette base, notre parti adopta en 1945, lors de la 7e session plénière du Comité central issu de son 6e congrès, la «Résolution sur quelques questions d'histoire», puis convoqua son 7e congrès qui dressa le bilan des expériences historiques, élabora de justes lignes, principes et mesures politiques pour l'édification d'une Chine nouvelle de démocratie nouvelle et réalisa une unité sans précédent de tout le Parti sur les plans idéologique, politique et organisationnelle. Après la guerre de Résistance contre le Japon, le gouvernement de Jiang Jieshi, fort de l'aide accordée par l'impérialisme américain, rejeta les justes revendications de paix et de démocratie formulées par notre parti et le peuple chinois et déclencha impudemment une guerre civile généralisée. Bénéficiant de l'appui total de la population de nos régions libérées, soutenu énergiquement par les mouvements étudiants et ouvriers et les luttes des diverses autres couches de la population dans les régions contrôlées par le Kuomintang, et tirant parti de la coopération active des divers partis et groupements démocratiques et des personnalités démocrates sans parti, notre parti dirigea l'Armée populaire de libération dans la guerre de libération qui permit, en un peu plus de trois ans, grâce aux trois grandes campagnes de Liaoxi-Shenyang, Beijing-Tianjin et Huai-Hai, et à l'opération du passage du Yangtsé, d'anéantir les armées de Jiang Jieshi, fortes de huit millions d'hommes, de renverser le gouvernement réactionnaire du Kuomintang et de fonder la grande République populaire de Chine. Le peuple chinois était désormais debout!
4. La victoire qui a couronné ces 28 années de lutte a montré avec éclat les faits suivants:
1) C'est à la lumière du marxisme-léninisme que la révolution chinoise a pu triompher. Notre parti a appliqué d'une façon créatrice les principes fondamentaux du marxisme-léninisme et les a unis à la pratique concrète de la révolution chinoise; ainsi s'est formée la grande pensée-maozedong et a été trouvée la juste voie conduisant à la victoire de la révolution chinoise. C'est là une importante contribution au développement du marxisme-léninisme.
2) Le P.C.C. est le détachement d'avant-garde du prolétariat, il est un parti qui sert le peuple corps et âme sans rechercher aucun intérêt privé, un parti qui ose et sait conduire le peuple dans des combats inflexibles contre l'ennemi. C'est par sa propre expérience que le peuple de nos diverses nationalités a constaté cette vérité; ainsi, notre parti a pu former autour de lui un large front uni et réaliser une unité politique sans précédent dans l'histoire de la Chine.
3) La révolution chinoise n'a pu triompher qu'en comptant essentiellement sur une armée populaire dirigée par notre parti, armée de type tout à fait nouveau, nouant des liens très étroits avec le peuple, et à l'issue d'une guerre populaire prolongée qui a permis de vaincre des ennemis puissants. Sans cette armée populaire, la libération du peuple et l'indépendance du pays auraient été impossibles.
4) La révolution chinoise a bénéficié dans toutes ses étapes de l'aide des forces révolutionnaires de différents pays; cela, le peuple chinois ne l'oubliera jamais. Mais, fondamentalement, la victoire de cette révolution n'a pu être remportée que grâce au P.C.C. qui a maintenu le principe d'indépendance et de compter sur ses propres forces, s'est appuyé sur la force de notre peuple multinational et a su surmonter toutes sortes d'épreuves, d'obstacles et de difficultés.
5) La victoire de la révolution chinoise a mis fin, dans notre pays, à la domination exercée par une infime minorité d'exploiteurs sur la masse des travailleurs et à l'asservissement de notre peuple multinational par l'impérialisme et le colonialisme. Les travailleurs sont devenus les maîtres d'un nouvel Etat et d'une nouvelle société. La victoire de la révolution populaire dans un pays dont la population représente près du quart de la population mondiale a changé le rapport des forces politiques dans le monde, a encouragé les peuples de nombreux pays qui, comme la Chine, ont souffert de l'exploitation et de l'oppression impérialistes et colonialistes, et a renforcé leur confiance dans leur propre développement. La victoire de la révolution chinoise constitue l'événement politique le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale, elle exerce une influence profonde et durable sur la situation internationale et sur le développement des luttes des peuples du monde.
5. La victoire de la révolution de démocratie nouvelle est le fruit d'un combat de longue haleine qu'ont mené, au prix de leur vie, d'innombrables héros, les camarades de tout le Parti et le peuple de toutes nos nationalités. Nous ne devons pas en attribuer tout le mérite aux chefs de la révolution, mais nous ne saurions non plus sous-estimer le rôle important qu'ils ont joué. Le camarade Mao Zedong figure en tête des nombreux dirigeants éminents du Parti. Dès avant l'échec de la révolution de 1927, le camarade Mao Zedong avait explicitement souligné l'extrême importance du rôle dirigeant du prolétariat dans les luttes paysannes et le danger de la déviation de droite sur ce problème. Après ledit échec, il fut le principal artisan du transfert réussi de l'essentiel des activités du Parti des villes aux régions rurales, ainsi que de la conservation, du redressement et du développement des forces révolutionnaires dans ces mêmes régions. De 1927 à 1949, soit en l'espace de 22 ans, le camarade Mao Zedong, de concert avec les autres dirigeants du Parti, s'est attaché, en surmontant d'innombrables difficultés, à élaborer progressivement et à faire appliquer la stratégie globale et les différentes mesures politiques qui ont permis à la révolution de passer de ses défaites tragiques à une victoire grandiose. Sans l'apport du camarade Mao Zedong, qui sauva plusieurs fois la révolution chinoise d'une situation périlleuse, sans l'apport du Comité central sous sa direction, qui indiqua à tout le Parti, à notre peuple multinational et à l'armée populaire la juste et ferme orientation politique à suivre, notre parti et notre peuple auraient eu probablement à tâtonner encore longtemps dans les ténèbres. De même que le P.C.C. est reconnu comme le noyau dirigeant de notre peuple multinational, de même le camarade Mao Zedong est reconnu comme le grand dirigeant du P.C.C. et du peuple chinois multinational; et la pensée-maozedong, formée au cours des luttes menées collectivement par notre parti et notre peuple, est reconnue elle-même comme la pensée directrice de notre parti. C'est l'aboutissement logique du développement historique au cours des 28 années qui ont précédé la fondation de la R.P.C.
Estimation générale sur les trente-deux années qui ont suivi la fondation de la République populaire
6. L'histoire du P.C.C. depuis la fondation de la R.P.C. a été, d'une façon générale, celle des années où, guidé par le marxisme-léninisme et la pensée-maozedong, il a dirigé nos différentes nationalités dans la révolution et l'édification socialistes qui furent couronnées de succès. L'instauration du régime socialiste constitue le plus grand et le plus profond changement social dans l'histoire de la Chine; elle constitue le fondement de tout progrès et de tout développement futurs du pays.
7. Nos principales réalisations durant les 32 années qui ont suivi la fondation de la République populaire sont les suivantes:
1) Nous avons instauré et consolidé la dictature démocratique populaire, c'est-à-dire la dictature du prolétariat, dirigée par la classe ouvrière et basée sur l'alliance des ouvriers et des paysans. C'est un pouvoir d'Etat de type nouveau, sans précédent dans l'histoire de la Chine, où le peuple est maître du pays. Il constitue le gage essentiel pour édifier un pays socialiste moderne, prospère et puissant, démocratique et doté d'une haute culture.
2) Nous avons réalisé et consolidé, à l'échelle nationale (à l'exception de Taiwan et d'autres îles), l'unification du pays, ce qui a mis fin radicalement à la situation chaotique de l'ancienne Chine. Nous avons réalisé et consolidé la grande union de toutes nos nationalités, établi et développé des rapports nationaux socialistes d'égalité et d'entraide parmi nos cinquante et quelques nationalités. Nous avons réalisé et consolidé la grande solidarité des ouvriers, des paysans, des intellectuels et des autres couches sociales, renforcé et élargi le grand front uni placé sous la direction du P.C.C., au sein duquel coopèrent étroitement les différents partis démocratiques et groupements populaires patriotiques, et constitué de tous les travailleurs socialistes, de tous les patriotes soutenant le socialisme et des patriotes favorables à l'unification de la patrie, y compris nos compatriotes de Taiwan, de Hongkong et de Macao, et nos ressortissants à l'étranger.
3) Nous avons mis en échec l'agression, les activités de sape, les tentatives de provocation armée de l'impérialisme et de l'hégémonisme, préservé la sécurité et l'indépendance du pays, et mené avec succès la lutte pour protéger les frontières de notre patrie.
4) Nous avons établi et développé une économie socialiste, accompli pour l'essentiel la transformation socialiste de la propriété privée des moyens de production en propriété publique et appliqué dans l'ensemble le principe de la répartition selon le travail fourni. Le système d'exploitation a été aboli, et les exploiteurs n'existent plus en tant que classe, l'écrasante majorité d'entre eux ayant été rééduqués pour devenir des travailleurs vivant de leur propre labeur.
5) Nous avons obtenu d'importants succès dans l'édification industrielle et graduellement mis sur pied un système industriel et un système d'économie nationale indépendants et relativement complets. Par rapport à 1952, année où le plan de relèvement économique a été accompli, les biens immobiliers industriels du pays, calculés d'après ce qu'ils valaient à l'origine, ont augmenté, en 1980, de plus de 26 fois pour dépasser 410 milliards de yuans; la production des filés de coton s'est accrue de 3,5 fois pour s'élever à 2 930 000 tonnes; celle du charbon a augmenté de 8,4 fois pour atteindre 620 millions de tonnes; celle de l'électricité de 40 fois, ce qui représente plus de 300 milliards de kWh; celle du pétrole brut a dépassé 105 millions de tonnes; celle de l'acier 37 millions de tonnes; et la valeur de la production de l'industrie mécanique s'est accrue de 53 fois pour dépasser 127 milliards de yuans. Nous avons établi de nouvelles bases industrielles dans les vastes contrées intérieures et dans les régions de minorités nationales. L'industrie de défense nationale, partie de zéro, a été progressivement mise sur pied. La prospection des ressources naturelles a obtenu de remarquables résultats. Les transports ferroviaires, routiers, fluviaux, maritimes et aériens, ainsi que les P. et T. ont également pris un grand essor.
6) Les conditions de la production agricole se sont sensiblement améliorées, et le niveau de production s'est considérablement élevé. Les terres irriguées dans l'ensemble du pays sont passées de 300 millions de mus (1 mu = 1/15 d'ha) en 1952 à plus de 670 millions de mus aujourd'hui. Les inondations causant des dégâts de moyenne importance, provoquées par les crues des grands cours d'eau comme le Yangtsé, le fleuve Jaune, le Huaihe, le Haihe, la rivière des Perles, le Liaohe et le Songhuajiang commencent à être contrôlées. Nos régions rurales, qui étaient pratiquement dépourvues de machines agricoles, d'engrais chimiques et d'énergie électrique avant la Libération, possèdent maintenant un grand nombre de tracteurs et d'équipements d'irrigation et de drainage, et les engrais chimiques y sont utilisés en grande quantité; l'énergie électrique consommée dans les campagnes équivaut à 7,5 fois celle produite dans l'ensemble du pays au lendemain de la Libération. La production céréalière de 1980 représente presque le double de celle de 1952; celle du coton, plus du double. Malgré un accroissement excessif de la population qui approche aujourd'hui un milliard d'habitants, nous avons, en comptant sur nos propres forces, satisfait pour l'essentiel ses besoins en vivres et en vêtements.
7) Le commerce dans les villes et à la campagne et le commerce extérieur ont enregistré un accroissement considérable. De 1952 à 1980, la valeur globale des achats faits par les entreprises relevant de la propriété du peuple entier est passée de 17,5 à 226,3 milliards de yuans, soit une augmentation de 11,9 fois, et la valeur globale des ventes au détail, de 27,7 à 214 milliards de yuans, soit un accroissement de 6,7 fois. Pour la même période, la valeur globale des importations et des exportations a augmenté de 7,7 fois. Comparées avec celles d'avant la Libération, les conditions de vie de la population se sont considérablement améliorées grâce au développement de l'industrie, de l'agriculture et du commerce. En 1980, le niveau de consommation par tête d'habitant dans les villes et à la campagne était en moyenne presque deux fois plus élevé que celui de 1952, en tenant compte de la variation des prix.
8) Des progrès importants ont été également enregistrés dans les secteurs de l'éducation, de la science, de la culture, de la santé publique et de la culture physique. En 1980, les différents types d'écoles à plein temps, pour l'ensemble du pays, comptaient 204 millions d'élèves, soit 3,7 fois plus qu'en 1952. Durant les 32 dernières années, les établissements d'enseignement supérieur et les écoles professionnelles d'enseignement secondaire ont formé un personnel spécialisé fort de quelque 9 millions de personnes. Les réussites dans le domaine nucléaire et dans celui des satellites artificiels et des fusées porteuses témoignent des progrès importants réalisés par la science et la technologie chinoises. Dans le domaine de la littérature et des arts, un grand nombre d'œuvres de qualité ont été créées au service du peuple et du socialisme. La culture physique à caractère de masse s'est développée impétueusement, et beaucoup de disciplines sportives ont enregistré de remarquables résultats. Les maladies contagieuses virulentes ont disparu ou ont été pratiquement enrayées, la santé de la population urbaine et rurale s'est considérablement améliorée, et l'espérance de vie pour l'ensemble de la population du pays s'est prolongée de façon spectaculaire.
9) Dans les nouvelles conditions historiques, l'A.P.L. s'est développée tant au point de vue de sa composition que de ses compétences. D'une armée de terre, elle est devenue une force s'étendant à la marine, à l'aviation et aux diverses armes techniques. Cette force combinée de l'armée de campagne, de l'armée locale et de la milice populaire s'est renforcée, et la qualité des unités ainsi que leurs équipements techniques ont été considérablement améliorés. L'A.P.L. a joué son rôle de solide pilier de la dictature démocratique populaire en défendant la révolution et l'édification socialistes et en y participant.
10) Sur le plan international, nous avons appliqué sans défaillance les principes d'une politique étrangère socialiste indépendante; nous avons promu et maintenu les Cinq principes de la coexistence pacifique, établi des relations diplomatiques avec 124 pays et développé des échanges économiques, commerciaux et culturels avec des pays et territoires plus nombreux encore. Notre pays s'est vu restitué son siège à l'ONU et au Conseil de sécurité. En nous tenant fermement à l'internationalisme
prolétarien, nous avons joué un rôle positif de plus en plus important dans les affaires internationales en développant des liens d'amitié avec tous les peuples du monde, en apportant aide et soutien à la cause de libération des nations opprimées, à l'édification des pays nouvellement indépendants, et aux justes luttes des autres peuples, ainsi qu'en luttant fermement contre l'impérialisme, l'hégémonisme, le colonialisme et le racisme, pour la défense de la paix mondiale. Tout cela a créé des conditions internationales favorables pour l'édification du socialisme dans notre pays, et contribué à faire évoluer la situation internationale à l'avantage des peuples du monde.
8. La fondation de la Chine nouvelle est relativement récente, et nos réalisations ne constituent qu'un début. Comme notre parti n'a que peu d'expériences dans la conduite de l'œuvre socialiste et que l'analyse de la situation faite par la direction du Parti et sa connaissance des conditions du pays étaient de tendance subjectiviste, on avait déjà commis, avant la «révolution culturelle», des erreurs telles que l'extension de la lutte de classes, la précipitation et la progression aventureuse dans l'édification économique. Et, par la suite, on a encore commis cette grave erreur généralisée et prolongée qu'a été la «révolution culturelle». Toutes ces erreurs nous ont empêchés d'enregistrer les succès plus importants que nous aurions dû réaliser. Il n'est pas permis de les négliger ni de les dissimuler, car ce serait en soi-même une erreur que d'agir de la sorte, une erreur qui en entraînerait d'autres, plus nombreuses et plus graves. Mais les réalisations accomplies ces 32 dernières années n'en sont pas moins prédominantes, et ce serait une erreur tout aussi grave que de négliger ou de nier nos réalisations, de même que les expériences positives qui nous ont permis de les accomplir. Nos réalisations et nos expériences positives sont le fruit de l'application créatrice du marxisme-léninisme par le Parti et le peuple, elles constituent autant de manifestations de la supériorité du régime socialiste; c'est sur cette base que notre parti et notre peuple multinational poursuivent leur marche en avant. «Persister dans la vérité et corriger les erreurs», voilà la position fondamentale du matérialisme dialectique que notre parti doit adopter. Dans le passé, lorsque nous avons adopté cette position, notre cause a pu conjurer tous les dangers et triompher. A l'avenir, en continuant dans cette voie, nous remporterons des victoires encore plus grandes.
Les sept années au cours desquelles la transformation socialiste a été achevée pour l'essentiel
9. Depuis la fondation de la R.P.C. en octobre 1949 jusqu'en 1956, notre parti a guidé les différentes nationalités du pays dans l'accomplissement méthodique du passage de la démocratie nouvelle au socialisme; nous avons relevé rapidement l'économie nationale, entrepris l'édification économique planifiée et pratiquement achevé la transformation socialiste de la propriété privée des moyens de production dans la quasi-totalité du pays. Au cours de cette étape historique, les principes directeurs et les mesures politiques fondamentales définis par notre parti ont été justes, et nous avons remporté d'éclatantes victoires.
10. Pendant les trois années qui ont suivi la fondation de la R.P.C, nous avons liquidé ce qui restait des forces armées des réactionnaires du Kuomintang dans la partie continentale du pays ainsi que les bandes locales; réalisé la libération pacifique du Tibet; institué dans les différentes régions du pays les gouvernements populaires aux divers échelons; confisqué les entreprises appartenant au capital bureaucratique pour en faire des entreprises socialistes d'Etat; unifié le travail financier et économique dans tout le pays; stabilisé les prix; appliqué la réforme du système agraire dans les régions nouvellement libérées; réprimé les contre-révolutionnaires; mené le mouvement sanfan dirigé contre la corruption, le gaspillage et la bureaucratie, et le mouvement wufan contre les pots-de-vins, la fraude fiscale, le détournement des biens de l'Etat, la fraude dans l'exécution des contrats passés avec l'Etat et le vol des informations économiques émanant de source gouvernementale, mouvement visant à repousser l'attaque lancée par la bourgeoisie. Nous avons entrepris la réforme des établissements d'enseignement et des institutions scientifiques et culturelles légués par l'ancienne Chine, réforme qui a donné de très bons résultats. Tout en accomplissant avec succès les tâches ardues de la réforme sociale et en menant la grandiose guerre pour résister à l'agression américaine et aider la Corée, pour protéger nos foyers et défendre notre patrie, nous avons rétabli rapidement une économie nationale gravement endommagée sous l'ancien régime. A la fin de 1952, notre production industrielle et agricole avait déjà atteint le niveau le plus élevé enregistré dans le passé.
11. Sur proposition du camarade Mao Zedong, le C.C. du Parti a formulé en 1952 la ligne générale pour la période de transition: Réaliser graduellement, en un laps de temps qui sera assez long, l'industrialisation socialiste du pays, ainsi que la transformation socialiste par l'Etat de l'agriculture, de l'artisanat, de l'industrie et du commerce capitalistes. Cette ligne générale reflétait une nécessité historique:
1) L'industrialisation socialiste était une condition indispensable, un impératif de l'indépendance et de la prospérité du pays.
2) Après la victoire, à l'échelle nationale, de la révolution de démocratie nouvelle et l'accomplissement de la réforme du système agraire dans l'ensemble du pays, la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, entre la voie socialiste et la voie capitaliste, était devenue la contradiction principale à l'intérieur du pays. L'Etat avait besoin d'un certain essor des entreprises industrielles et commerciales capitalistes dans la mesure où elles étaient profitables à l'économie du pays et à la vie du peuple. Or, comme un tel développement devait nécessairement avoir un aspect défavorable à celles-ci, une lutte allait inévitablement s'engager entre la limitation imposée par l'Etat et les manœuvres des entreprises capitalistes contre cette limitation. Les conflits d'intérêts étaient devenus de plus en plus manifestes entre ces entreprises et la politique économique de l'Etat, entre ces entreprises et l'économie socialiste d'Etat, entre ces entreprises et leur personnel, entre ces entreprises et nos différentes nationalités. Enrayer la spéculation, rajuster et réorganiser l'industrie et le commerce, mener le mouvement wufan, établir le contrôle de la production par les ouvriers, assurer l'achat et la vente unifiés des céréales et du coton, etc., toutes ces mesures indispensables graduellement mises en œuvre devaient amener progressivement, dans l'orbite de la transformation socialiste, l'industrie et le commerce capitalistes caractérisés par leur état arriéré et chaotique, par leur développement disproportionné et par l'appât du gain.
3) Les paysans qui travaillaient à titre individuel, notamment les paysans pauvres et moyens-pauvres qui venaient de se voir attribuer des terres pendant la réforme agraire, mais qui manquaient encore d'autres moyens de production, désiraient effectivement s'engager dans la voie de l'entraide et de la coopération, afin d'éviter de recourir à nouveau aux emprunts usuraires, voire à l'hypothèque et à la vente de leurs terres — ce qui aurait entraîné une polarisation comme dans le passé, — afin aussi de développer la production, construire des ouvrages hydrauliques, résister efficacement aux calamités naturelles, utiliser des machines agricoles et adopter d'autres techniques nouvelles. Avec les progrès de l'industrialisation, on a vu, d'une part, s'accroître les besoins en produits agricoles et, d'autre part, se développer le soutien à la refonte technique de l'agriculture. Le développement de l'industrialisation a donc également donné une impulsion à la progression de l'agriculture individuelle vers la coopération.
L'histoire a montré que la ligne générale formulée par notre parti pour la période de transition a été entièrement juste.
12. Pendant cette période de transition, notre parti a, dans un esprit créateur, frayé la voie à une transformation socialiste adaptée aux conditions spécifiques de la Chine. Pour l'industrie et le commerce capitalistes, nous avons créé différentes formes de transition du capitalisme d'Etat, allant du degré inférieur au degré supérieur: exécution ou opérations de transformation et d'usinage au profit de l'Etat, exécution de commandes selon les plans d'Etat, unification des achats et garantie de l'écoulement de la production par les soins de l'Etat, vente en gros ou au détail assurée par des commerçants privés pour le compte de l'Etat, création d'entreprises mixtes à capital d'Etat et privé et extension de ces entreprises par branches et professions entières. Ces formes de transition devaient permettre finalement de réaliser vis-à-vis de la bourgeoisie une politique de rachat par voie pacifique, selon l'idée conçue par Marx et Lénine. A l'égard de l'agriculture individuelle, conformément aux principes du libre consentement et de l'avantage réciproque, de la présentation d'exemples types et de la formation d'unités-pilotes, et enfin de l'aide assurée par l'Etat, nous avons créé des formes de transition telles que le groupe d'entraide saisonnier, le groupe d'entraide permanent, la coopérative de production de forme élémentaire de caractère semi-socialiste et la coopérative de production de forme supérieure de caractère socialiste. Des mesures similaires ont été adoptées pour transformer l'artisanat individuel. Au cours de cette transformation, l'économie capitaliste d'Etat et l'économie collective ont manifesté avec éclat leur supériorité. En 1956, la transformation socialiste de la propriété privée des moyens de production était pratiquement accomplie dans la quasi-totalité du pays. Mais des insuffisances et des déviations apparurent aussi dans notre travail. Ainsi, après l'été 1955, la coopération agricole et la transformation de l'artisanat et du commerce individuel ont été accomplies trop à la hâte, et le travail exécuté sommairement, avec des changements trop brusques et sous une forme trop simpliste et uniformisée, de sorte qu'un certain nombre de problèmes sont demeurés longtemps sans solulion. Après que la transformation de l'industrie et du commerce capitalistes eut été pratiquement achevée en 1956, les emplois attribués à un certain nombre d'anciens industriels et commerçants et la manière dont on les traita ne furent pas toujours appropriés. Mais dans l'ensemble, le fait que nous soyons parvenus, dans un grand pays peuplé de plusieurs centaines de millions d'habitants, à réaliser de façon relativement satisfaisante une transformation sociale aussi complexe, aussi difficile et aussi profonde, et à stimuler le développement de l'industrie, de l'agriculture et des autres branches de l'économie nationale constitue sans conteste une grande victoire historique.
13. De même, l'édification économique de notre pays dans le cadre du premier plan quinquennal a enregistré d'importantes réalisations grâce à nos propres efforts, ainsi qu'au soutien et à l'aide de l'Union soviétique et d'autres pays amis. Un certain nombre d'industries de base, indispensables à l'industrialisation du pays (ce type d'industries constituait un maillon très faible dans le passé), ont été mises sur pied. De 1953 à 1956, la valeur globale de la production industrielle pour tout le pays a augmenté à un taux annuel moyen de 19,6% et celle de la production agricole à un taux annuel de 4,8%. L'essor de notre économie était relativement rapide, la rentabilité économique satisfaisante, et les branches économiques importantes proportionnées. Le marché était prospère et les prix stables. Les conditions de vie de la population s'étaient sensiblement améliorées. En avril 1956, on publia le discours du camarade Mao Zedong intitulé: «Sur les dix grands rapports». Il y faisait un premier bilan des expériences acquises dans notre édification socialiste et formulait la tâche de trouver, pour cette édification, une voie adaptée aux conditions concrètes du pays.
14. En septembre 1954, se tint la 1re Assemblée populaire nationale, qui élabora la Constitution de la R.P.C. La conférence nationale des représentants du P.C.C tenue en mars 1955 fit le bilan de l'importante lutte engagée contre les arrivistes Gao Gang et Rao Shushi qui avaient comploté en vue de scinder le Parti et de s'emparer de la direction suprême au sein du Parti et de l'Etat; cette conférence renforça l'unité du Parti. La conférence sur la question des intellectuels, convoquée en janvier 1956 par le C.C. du Parti, et le principe «Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent» formulé par la suite avaient permis la mise en place d'une juste politique à l'égard des intellectuels et du travail dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture. Le travail s'est ainsi développé dans tous ces domaines. La juste politique du Parti, ses belles traditions et son haut prestige ayant pénétré profondément les cœurs, nombreux furent les cadres, les masses, les jeunes et les intellectuels qui étudièrent consciencieusement le marxisme-léninisme et la pensée-maozedong et qui, sous la direction du Parti, prirent une part active à la révolution et à l'édification dans tous les secteurs. Un style et une morale révolutionnaires, sains et dynamiques, s'étaient alors affirmés dans toute la société.
15. Le 8e congrès du P.C.C, tenu en septembre 1956, fut un grand succès. Il indiqua d'une part, que le régime socialiste s'était, pour l'essentiel, implanté dans notre pays, que nous devions encore lutter pour libérer Taiwan, parachever la transformation socialiste, abolir définitivement le système d'exploitation et continuer à liquider ce qui restait des forces contre-révolutionnaires, mais, d'autre part, que la contradiction principale à l'intérieur du pays n'était plus la contradiction opposant la classe ouvrière à la bourgeoisie, mais celle résultant du décalage entre les besoins du peuple qui aspire au développement rapide de l'économie et de la culture et l'impossibilité de les satisfaire immédiatement; que la tâche principale, pour tout notre peuple, était de concentrer ses efforts sur le développement des forces productives, d'industrialiser le pays et de satisfaire graduellement ses propres besoins croissants, tant matériels que culturels; que s'il existait encore des luttes de classes et si un renforcement de la dictature démocratique populaire était nécessaire, la tâche essentielle de cette dictature était de protéger et de développer les forces productives dans le cadre des nouveaux rapports de production. En matière d'édification économique, le congrès s'en tint fermement au principe formulé par le C.C. en mai 1956: s'opposer au conservatisme comme à l'aventurisme, c'est-à-dire progresser à pas assuré tout en maintenant un équilibre d'ensemble. Il mit l'accent sur l'édification du Parti au pouvoir, soulignant la nécessité de maintenir le centralisme démocratique et la direction collective, de combattre le culte de la personnalité, de développer la démocratie au sein du Parti et au sein du peuple et de resserrer les liens entre le Parti et les masses. La ligne définie au 8e congrès fut juste, elle indiqua l'orientation à suivre dans le développement de l'œuvre socialiste et l'édification du Parti dans la période nouvelle.
Les dix années qui ont marqué le début de l'édification générale du socialisme
16. Après avoir accompli pour l'essentiel la transformation socialiste, notre parti a conduit nos différentes nationalités vers l'édification en grand du socialisme dans tous les domaines. Pendant les dix années qui précédèrent la «révolution culturelle», d'immenses réalisations ont été accomplies malgré les graves revers que nous avons dû subir. En 1966, les biens immobiliers de l'industrie pour tout le pays, calculés d'après ce qu'ils valaient à l'origine, avait quadruplé par rapport à 1956. La production des principaux articles et produits industriels tels que filés de coton, charbon brut, énergie électrique, pétrole brut, acier et équipements mécaniques avait enregistré une augmentation considérable. A partir de 1965, notre pays a pu se suffire en pétrole. En dix ans, de nouvelles branches industrielles telles que l'électronique et la pétrochimie ont été mises sur pied, et la répartition géographique des industries rationalisée. Dans l'agriculture, les constructions de base et la refonte technique ont commencé sur une vaste échelle, et des succès ont été progressivement enregistrés. Le nombre de tracteurs utilisés pour l'agriculture et la quantité d'engrais chimiques consommés s'étaient accrus de plus de 6 fois, tandis que la consommation d'électricité à la campagne augmentait de 70 fois. Les diplômés des établissements d'enseignement supérieur formés durant ces dix années étaient 4,9 fois plus nombreux qu'au cours des sept années précédentes. Grâce à la remise en ordre que nous avons entreprise, la qualité de l'enseignement s'est aussi sensiblement améliorée. Dans le domaine des sciences et de la technique, nous avons obtenu des résultats tout aussi remarquables.
Pendant ces dix années, le Parti a accumulé d'importantes expériences dans la direction de l'édification socialiste. Le camarade Mao Zedong indiqua au printemps de 1957 qu'il fallait distinguer et régler correctement les deux types de contradictions sociales de caractère différent existant dans la société socialiste, et il fit de la juste solution des contradictions au sein du peuple le thème principal de la vie politique du pays. Puis, il formula l'idée qu'il fallait «créer une atmosphère politique où règnent à la fois le centralisme et la démocratie, la discipline et la liberté, l'unité de volonté et, pour chacun, un état d'esprit fait de satisfaction et d'entrain». En 1958, il proposa que l'activité du Parti et de l'Etat soit désormais centrée sur la révolution technique et l'édification socialiste. Tous ces principes constituaient une continuation et un développement de la ligne du 8e congrès du Parti, ils eurent par la suite une portée directrice durable. Pour redresser les erreurs commises durant le «grand bond en avant» et le mouvement pour l'établissement des communes populaires, le camarade Mao Zedong indiqua qu'on ne devait pas exproprier les paysans ni brûler les étapes du développement social, et qu'il fallait s'opposer à l'égalitarisme; il souligna l'importance qu'il y avait de développer la production marchande, d'observer la loi de la valeur et d'assurer un équilibre d'ensemble dans la planification économique; enfin, il préconisa d'organiser le plan de l'économie nationale selon l'ordre de priorité suivant: agriculture, industrie légère, industrie lourde. Le camarade Liu Shaoqi formula l'idée qu'une bonne partie des moyens de production pouvaient être mis en circulation comme marchandises et, par ailleurs, qu'il devrait y avoir, en société socialiste, un double système de travail et un double système d'enseignement [1]. Le camarade Zhou Enlai affirma de son côté que l'écrasante majorité de nos intellectuels faisaient déjà partie du peuple travailleur et que la science et la technique jouaient un rôle décisif dans la modernisation de notre pays. Le camarade Chen Yun avança les thèses suivantes: les normes fixées par les plans doivent se conformer à la réalité, l'ampleur des constructions correspondre aux capacités réelles du pays, il faut tenir compte à la fois de la vie du peuple et de l'édification du pays, et, dans l'élaboration des plans, il faut assurer l'équilibre en matière de ressources matérielles, de finances et de crédit. Le camarade ÏDeng Xiaoping formula les thèses selon lesquelles il fallait assurer le bon fonctionnement des entreprises industrielles, améliorer et renforcer la gestion, et instituer le système de la conférence des représentants des ouvriers et employés. Le camarade Zhu De proposa de veiller au développement de l'artisanat et d'une agriculture diversifiée. Deng Zihui et d'autres camarades proposèrent qu'un système de responsabilité dans la production soit introduit en agriculture. Tous ces points de vue et propositions ont eu à l'époque et par la suite une haute signification. Le C.C. du Parti a élaboré, durant la période de rajustement de l'économie nationale, un projet de réglementation du travail dans les communes populaires rurales et des projets équivalents pour l'industrie, le commerce, l'enseignement, les sciences, la littérature et l'art; ces documents, qui fournissent un bilan plus ou moins systématique des expériences acquises dans l'édification socialiste et définissent des mesures politiques spécifiques adaptées aux circonstances de l'époque, sont aujourd'hui pour nous d'importantes références.
Pour résumer, la base matérielle et technique qui nous permet actuellement d'entreprendre la modernisation du pays a été, dans une très grande mesure, établie durant cette période; ce fut aussi à cette époque que furent formés la plupart des cadres qui devaient jouer un rôle d'ossature dans l'édification économique et culturelle ainsi que dans les autres domaines, et que furent accumulées les expériences acquises dans leur travail. Cela constitue l'aspect prédominant du travail accompli par notre parti dans la période en question.
17. Pendant ces dix années, de graves erreurs ont été commises dans l'orientation du travail de notre parti, qui suivit un chemin tortueux.
1957 fut une des années qui donnèrent les meilleurs résultats dans l'accomplissement du travail économique depuis la fondation de la R.P.C.; cela est dû au fait que la juste orientation indiquée par le 8e congrès du Parti avait été consciencieusement suivie. Cette année-là, un mouvement pour la rectification du style de travail fut lancé dans tout le Parti, et les masses furent invitées à adresser des critiques au Parti et à lui faire des suggestions; c'était là une mesure normale pour développer la démocratie socialiste. Cependant, au cours du mouvement pour la rectification, une poignée d'éléments de droite de la bourgeoisie profitèrent de l'occasion pour lancer de violentes attaques contre le Parti et le nouveau régime socialiste en prônant ce qu'on appelait «exprimer publiquement leurs opinions», dans le fol espoir de se substituer au Parti dans la direction de l'Etat; la riposte résolue que nous avons infligée à ces attaques était alors parfaitement justifiée et nécessaire. Mais la lutte contre les droitiers a été poussée à outrance, et un certain nombre d'intellectuels, de personnalités patriotes et de cadres du Parti furent classés à tort parmi les «droitiers», entraînant des conséquences déplorables.
La ligne générale pour l'édification socialiste adoptée en 1958 par le 8e congrès du Parti lors de sa 2e session a été positive en ce sens qu'elle reflétait le désir impérieux exprimé par les larges masses populaires d'en finir avec l'état arriéré de notre pays sur les plans économique et culturel, mais elle avait le défaut d'ignorer les lois économiques objectives. A cette époque, tous les camarades du Parti et toutes les nationalités du pays firent preuve d'un haut degré d'initiative et d'esprit créateur socialistes dans la production et l'édification, et de réels succès ont été obtenus. Mais nous manquions d'expérience en matière d'édification socialiste, et notre connaissance des lois du développement économique et de la situation fondamentale de l'économie chinoise était insuffisante; par surcroît, le camarade Mao Zedong et bon nombre de camarades dirigeants à l'échelon central comme aux échelons locaux s'étaient laissés gagner par la présomption et la satisfaction devant les succès; ils avaient hâte d'aboutir à des résultats rapides et attribuaient une importance exagérée au rôle de la volonté et des efforts subjectifs des hommes. Ainsi, après la formulation de la ligne générale, furent déclenchés à la légère le mouvement du «grand bond en avant» et le mouvement pour l'établissement des communes populaires rurales, sans avoir fait d'enquêtes et d'études sérieuses ni d'essais préalables, ce qui laissa le champ libre aux erreurs gauchistes caractérisées principalement par la fixation de normes excessives, la distribution de directives arbitraires, la vantardise érigée en style de travail et le «vent de communisation». Entre fin 1958 et le début de la réunion de Lushan du Bureau politique tenue en juillet 1959, le camarade Mao Zedong et le C.C. s'efforcèrent dé diriger tout le Parti dans la rectification des erreurs dont on s'était déjà rendu compte. Mais, vers la fin de la réunion, le camarade Mao Zedong lança à tort une critique contre le camarade Peng Dehuai, puis commit l'erreur d'entraîner tout le Parti dans une lutte «contre la déviation de droite». La résolution sur la prétendue clique antiparti de Peng Dehuai, Huang Kecheng, Zhang Wentian et Zhou Xiaozhou, adoptée par la 8e session plénière du C.C. issu du 8e congrès du Parti, est tout à fait erronée. Cette lutte a causé sur le plan politique un grave préjudice à la vie démocratique des organisations du Parti depuis le C.C. jusqu'aux échelons de base et, sur le plan économique, elle a interrompu le processus de redressement des erreurs gauchistes, si bien que celles-ci se prolongèrent plus longtemps. Notre économie nationale connut de 1959 à 1961 de sérieuses difficultés, et le pays et le peuple eurent à subir de lourdes pertes, par suite principalement des erreurs commises dans le «grand bond en avant» et dans la lutte «contre la déviation de droite», erreurs auxquelles étaient venues s'ajouter des calamités naturelles et la dénonciation des contrats par le gouvernement soviétique en rupture de ses engagements.
En hiver 1960, le C.C. du Parti et le camarade Mao Zedong entreprirent la correction des erreurs gauchistes commises dans le travail rural et décidèrent d'appilquer à l'économie nationale le principe consistant à «rajuster, consolider, compléter et améliorer»; puis, de justes principes politiques et des mesures énergiques furent élaborés et appliqués sous la direction de Liu Shaoqi, Zhou Enlai, Chen Yun, Deng Xiaoping et d'autres camarades. Ce fut un tournant important dans la période historique en question. Au cours de la conférence de travail du C.C., convoquée en janvier 1962 en session élargie avec la participation de 7 000 personnes, on dressa un premier bilan des expériences et des enseignements tirés du «grand bond en avant», et on y pratiqua la critique et l'autocritique. La plupart des camarades injustement critiqués pendant le mouvement «contre la déviation de droite» furent réhabilités vers cette époque. En outre, la plupart des gens qui avaient été classés comme «droitiers» se virent retirer cette étiquette. Grâce à ces mesures économiques et politiques, l'économie nationale se rétablit et se développa sans trop de difficultés entre 1962 et 1966.
Mais les erreurs gauchistes n'avaient pas été complètement redressées en ce qui concerne notre pensée directrice dans le travail économique, et elles s'étaient même développées dans les domaines politique, idéologique et culturel. A la 10e session plénière du C.C. issu du 8e congrès du Parti tenue en septembre 1962, le camarade Mao Zedong donna à la lutte de classes, qui existe en société socialiste dans un cadre déterminé, une ampleur exagérée et lui attribua un rôle absolu, développant ainsi le point de vue qu'il avait avancé en 1957 à la suite de la lutte contre les droitiers, selon lequel la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie demeurerait la contradiction principale de notre société; il affirma même que, durant toute la période historique du socialisme, la bourgeoisie existerait et tenterait de restaurer son pouvoir, et que cela constituait l'origine du révisionnisme au sein du Parti. Le mouvement d'éducation socialiste mené de 1963 à 1965 dans une partie des régions rurales et dans un petit nombre d'unités de base dans les villes joua un certain rôle dans l'amélioration du style de travail des cadres, dans le renforcement de la gestion économique et dans d'autres domaines; mais ces problèmes, qui sont de caractère différent, furent tous considérés comme relevant de la lutte de classes ou comme étant des manifestations de celle-ci au sein du Parti. Il en résulta que bon nombre de cadres des échelons de base furent injustement attaqués durant la seconde moitié de l'année 1964; et au début de 1965, on avança à tort que ce mouvement visait principalement les «responsables du Parti engágés dans la voie capitaliste». Dans le domaine idéologique, des œuvres littéraires et artistiques, des conceptions touchant au domaine de la recherche scientifique, et des personnalités représentatives des milieux culturels, artistiques et scientifiques furent soumis, sur le plan politique, à des critiques erronées ou outrancières, et des déviations gauchistes de plus en plus graves se manifestèrent sur la question des intellectuels et dans le domaine de l'éducation, des sciences et de la culture. Toutes ces erreurs servirent plus tard d'amorces à la «révolution culturelle». Cependant, elles ne jouaient pas encore un rôle prédominant à l'époque.
A partir de l'hiver 1960, le Parti et les différentes nationalités du pays avaient concentré leur attention sur l'application conséquente du juste principe de rajustement de l'économie; aussi l'édification socialiste connut-elle graduellement une nouvelle prospérité. Etroitement unis et partageant joies et épreuves, le Parti et le peuple surmontèrent les difficultés à l'intérieur du pays et, sur le plan extérieur, ils tinrent bon devant la pression exercée par le groupe dirigeant de l'Union soviétique, remboursèrent toutes les dettes que nous avions contractées envers ce pays (essentiellement pour l'achat d'armes et de munitions pendant la Guerre de résistance à l'agression américaine et pour l'aide à la Corée) et apportèrent un soutien massif aux luttes révolutionnaires et à l'œuvre d'édification des peuples de nombreux pays. La 3e Assemblée populaire nationale, tenue fin 1964-début 1965, annonça que les tâches fixées pour 1e rajustement de l'économie nationale étaient accomplies pour l'essentiel, que toute l'économie nationale allait accéder à une nouvelle période de développement, et qu'il fallait s'efforcer de faire de la Chine une puissance socialiste dotée d'une agriculture, d'une industrie, d'une défense nationale, d'une science et d'une technique modernes. Cet appel ne put être mis à exécution par suite de la «révolution culturelle».
18. Tous les succès enregistrés au cours de ces dix années l'ont été sous la direction collective du C.C. ayant à sa tête le camarade Mao Zedong. Quant aux erreurs commises pendant cette période, la responsabilité en incombe de même à cette direction collective. Le camarade Mao Zedong en est le principal responsable, mais on ne saurait en attribuer toutes les erreurs à lui seul. Pendant cette période, le camarade Mao Zedong commit des erreurs de plus en plus graves dans la théorie et la pratique de la lutte de classes en société socialiste; son comportement arbitraire nuisait peu à peu au centralisme démocratique du Parti, le culte de la personnalité s'accentuait progressivement Le C.C. du Parti n'a pas su corriger ces erreurs à temps. De plus, des arrivistes comme Lin Biao, Jiang Qing et Kang Sheng ont exploité ces erreurs et les ont encouragées dans un but inavoué, ce qui conduisit au déclenchement de la «révolution culturelle».
Les dix années de «révolution culturelle»
19. La «révolution culturelle», qui se déroula de mai 1966 à octobre 1976, a fait subir au Parti, à l'Etat et au peuple les revers et les pertes les plus graves depuis la fondation de la R.P.C. Elle fut déclenchée et dirigée par le camarade Mao Zedong, dont les thèses principales étaient les suivantes: un grand nombre de représentants de la bourgeoisie, de révisionnistes contre-révolutionnaires se sont infiltrés dans le Parti, le gouvernement, l'armée et les milieux culturels; la direction d'un assez grand nombre d'unités ne se trouve plus aux mains des marxistes et des masses populaires. Des responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste ont formé au sein du C.C. un quartier général bourgeois; celui-ci a une ligne politique et organisationnelle révisionniste, et des agents dans toutes les provinces, municipalités et régions autonomes, ainsi que dans les divers départements de l'échelon central. Les luttes menées sous différentes formes dans le passé n'ont pu résoudre le problème, seul le recours à la révolution culturelle, c'est-à-dire à la mobilisation ouverte et générale à partir de la base, afin que les masses populaires puissent dénoncer les sombres aspects susmentionnés, peut nous permettre de reprendre cette partie du pouvoir usurpée par les responsables engagés dans la voie capitaliste. Il s'agit, au fond, d'une grande révolution politique par laquelle une classe en renverse une autre, d'une révolution qui devra encore être menée à maintes reprises dans l'avenir. Ces thèses sont essentiellement contenues dans la «Circulaire du 16 Mai», considérée comme un document-programme de la «révolution culturelle», et dans le rapport politique au 9e congrès du Parti; elles avaient, en outre, été résumées en une brève formule, à savoir la soi-disant «théorie de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat», donnant à cette formulation: «continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat» une signification spécifique. Ces thèses erronées, déviationnistes «de gauche», du camarade Mao Zedong concernant le déclenchement de la «révolution culturelle» s'écartaient manifestement de l'orbite de la pensée-maozedong, fruit de l'union des principes généraux du marxisme-léninisme et de la pratique concrète de la révolution chinoise; nous devons bien distinguer ces erreurs de la pensée-maozedong elle-même. Quant à Lin Biao, Jiang Qing et d'autres que le camarade Mao Zedong avait placés à des postes importants, ils avaient formé deux groupes contre-révolutionnaires qui complotaient d'usurper le pouvoir suprême et qui, profitant des erreurs du camarade Mao Zedong, se livrèrent à son insu à toutes sortes d'activités criminelles qui ont causé de grands désastres à la nation et au peuple; mais c'est là un problème d'une tout autre nature. Leurs crimes contre-révolutionnaires ayant été complètement dévoilés, la présente résolution n'en traitera pas davantage.
20. L'histoire de la «révolution culturelle» a prouvé par elle-même que les principaux arguments avancés par le camarade Mao Zedong en vue du déclenchement dé cette révolution ne sont conformes ni au marxisme-léninisme ni à la réalité chinoise. Ces arguments, qui portaient sur une estimation, à l'époque, des rapports de classes dans notre pays et de la situation politique du Parti et de l'Etat, étaient tout à fait erronés pour plusieurs raisons:
1) La «révolution culturelle» a été définie comme étant une lutte contre la ligne révisionniste ou la voie capitaliste; or, cette affirmation est dépourvue de tout fondement et, sur bon nombre de problèmes de théorie et de politique d'importance majeure, elle avait jeté la confusion entre ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Ainsi, beaucoup de choses critiquées durant la «révolution culturelle» comme étant des manifestations du révisionnisme ou du capitalisme étaient en fait des principes du marxisme et du socialisme, dont une bonne partie avaient d'ailleurs été formulés ou soutenus par le camarade Mao Zedong lui-même dans le passé. La «révolution culturelle» a répudié un grand nombre de principes et mesures politiques justes et de réalisations de la période des 17 années qui ont suivi la fondation de la R.P.C.; en fait, cela constitue dans une grande mesure une négation du travail accompli par le C.C. du Parti et le gouvernement populaire dont fait partie le camarade Mao Zedong lui-même, une négation de la lutte d'une grande âpreté menée par les différentes nationalités du pays pour édifier le socialisme.
2) La confusion entre ce qui est juste et ce qui est erroné devait mener inévitablement à une confusion entre le peuple et l'ennemi. Les «responsables engagés dans la voie capitaliste» jetés à bas par la «révolution culturelle» étaient des cadres dirigeants aux divers échelons du Parti et de l'Etat, c'est-à-dire des éléments qui constituaient l'ossature de la cause du socialisme. Le soi-disant quartier général de la bourgeoisie ayant à sa tête Liu Shaoqi et Deng Xiaoping n'a jamais existé dans le Parti. Les faits ont incontestablement prouvé que les accusations de renégat, d'agent de l'ennemi et de traître à la classe ouvrière portées au camarade Liu Shaoqi n'étaient que des calomnies forgées par Lin Biao, Jiang Qing et d'autres. Les conclusions politiques et les décisions sur le plan de l'organisation adoptées par la 12e session plénière du C.C. issu du 8e congrès du Parti au sujet du camarade Liu Shaoqi étaient complètement erronées. Au cours de la «révolution culturelle», beaucoup d'intellectuels de talent ayant des succès à leur actif furent l'objet d'attaques et de persécutions du fait de la critique contre ce qu'on appelait les «autorités académiques réactionnaires»; c'était là aussi une grave confusion entre nous et nos ennemis.
3) On affirmait que la «révolution culturelle» s'appuyait directement sur les masses; en réalité, elle était détachée des organisations du Parti aussi bien que des larges masses. Le mouvement une fois déclenché, les organisations du Parti aux divers échelons ont toutes été attaquées et se sont trouvées paralysées ou à demi paralysées dans leur fonctionnement; les cadres dirigeants du Parti aux divers échelons ont été généralement critiqués et attaqués; les membres du Parti ne pouvaient plus mener d'activités au sein de leurs organisations; de nombreux activistes et éléments faisant partie des masses fondamentales sur lesquels s'appuyait depuis longtemps le Parti ont été écartés. C'est par confiance envers le camarade Mao Zedong et le Parti que la plupart des gens se sont laissés entraîner dans le mouvement au début de la «révolution culturelle». Toutefois, à part un très petit nombre d'extrémistes, ils n'approuvaient pas la lutte à outrance contre les cadres dirigeants à tous les échelons du Parti. Par la suite, après avoir suivi chacun une voie sinueuse, ils étaient parvenus à élever leur niveau de conscience politique, et ils ont commencé alors à devenir sceptiques et à rester dans l'expectative vis-à-vis de la «révolution culturelle» et même à lui opposer une résistance ou à la combattre. Cela a valu à beaucoup d'entre eux d'être attaqués plus ou moins violemment. Un tel état de choses devait inévitablement donner aux opportunistes, aux arrivistes et aux conspirateurs l'occasion de profiter de la situation; ainsi, bon nombre d'entre eux ont été promus à des postes importants, voire à des postes clés.
4) La pratique a prouvé que la «révolution culturelle» n'était pas et ne pouvait être en aucune manière une révolution ni un progrès social. Elle n'a nullement «plongé l'ennemi dans le chaos», mais au contraire a provoqué des troubles dans nos propres rangs. Du début à la fin, elle n'a jamais pu transformer «le désordre dans tout le pays» pour «faire régner l'ordre dans tout le pays». En Chine, après l'établissement du pouvoir d'Etat fondé sur la dictature démocratique populaire, et surtout après l'achèvement essentiel de la transformation socialiste et la liquidation des exploiteurs en tant que classe, la révolution socialiste — bien que ses tâches n'aient pas encore été complètement achevées — était devenue foncièrement différente de ce qu'elle était dans le passé tant par son contenu que par ses méthodes. Il est évident qu'il fallait se faire une juste idée de certains aspects négatifs existant effectivement dans les organes du Parti et de l'Etat, et utiliser des méthodes correctes conformes à la Constitution, aux lois et aux statuts du Parti pour résoudre ce problème. Mais on n'aurait jamais dû adopter les théories et les méthodes de la «révolution culturelle». Dans les conditions du socialisme, il n'existe pas de base économique ni de base politique pour mener une grande révolution politique par laquelle «une classe en renverse une autre». Elle ne pouvait en aucun cas formuler un programme constructif, mais seulement provoquer de graves troubles, destructions et régressions. L'Histoire a montré que la «révolution culturelle», déclenchée à trot par son chef et exploitée par des groupes contre-révolutionnaires, a plongé le pays dans le chaos et a eu des conséquences catastrophiques pour le Parti, l'Etat et toutes nos nationalités.
21. La «révolution culturelle» a connu trois phases:
1) Du déclenchement de la «révolution culturelle» au 9e congrès du Parti en avril 1969. La réunion élargie du Bureau politique du C.C. en mai 1966 et la 11e session plénière du C.C. issu du 8e congrès du Parti en août de la même année ont marqué le déclenchement général de la «révolution culturelle». Ces deux réunions ont adopté respectivement la «Circulaire du 16 Mai» et les «Décisions sur la grande révolution culturelle prolétarienne»; elles ont engagé une lutte erronée contre le soi-disant groupe antiparti de Peng Zhen, Luo Ruiqing, Lu Dingyi et Yang Shangkun et le soi-disant quartier général de Liu Shaoqi et Deng Xiaoping; elles ont procédé à tort au remaniement des organes dirigeants du C.C., constitué le «Groupe du C.C. du Parti chargé de la révolution culturelle» et lui ont délégué une grande partie des pouvoirs du C.C. La direction personnelle erronée à tendance «de gauche» assurée par le camarade Mao Zedong s'était en fait substituée à la direction collective du C.C. du Parti; le culte de la personnalité voué au camarade Mao Zedong fut porté à son paroxysme; Lin Biao, Jiang Qing, Kang Sheng, Zhang Chunqiao et consorts, agissant essentiellement au mon du «Groupe du C.C. chargé de la révolution culturelle», profitèrent de cette situation pour inciter les gens à «tout renverser et mener la guerre civile générale». Vers le mois de février 1967, lors de diverses réunions, Tan Zhenlin, Chen Yi, Ye Jianying, Li Fuchun, Li Xiannian, Xu Xiangqian, Nie Rongzhen et d'autres camarades dirigeants du Bureau politique ou de la Commission militaire du C.C. ont formulé de vives critiques au sujet des erreurs de la «révolution culturelle»; ils furent alors accusés calomnieusement d'avoir fomenté le «contre-courant de février» et firent l'objet de mesures de coercition et d'attaques. Les camarades Zhu De et Chen Yun furent également critiqués à tort. Presque tous les organismes dirigeants du Parti et du gouvernement dans les différents secteurs et régions furent privés de leurs pouvoirs ou remaniés. Dans ces circonstances troublées, il était nécessaire d'envoyer l'A.P.L. «pour soutenir la gauche, les ouvriers et les paysans, pour établir le contrôle militaire et pour instruction militaire»; cette mesure joua un rôle positif en stabilisant la situation, mais elle eut aussi certaines conséquences négatives. Le 9e congrès du Parti légalisa les théories et les pratiques erronées de la «révolution culturelle», ce qui renforça la position de Lin Biao, Jiang Qing, Kang Sheng et consorts au sein du C.C. du Parti. L'orientation du 9e congrès était erronée sur les plans idéologique, politique et organisationnel.
2) Du 9e au 10e congrès du Parti tenu en août 1973. En 1970-1971, la clique contre-révolutionnaire de Lin Biao a comploté de s'emparer du pouvoir suprême et a fomenté un coup d'Etat armé contre-révolutionnaire. Cet événement était une conséquence de la «révolution culturelle» qui avait pris le contrepied de toute une série de principes fondamentaux définis par le Parti; objectivement, ce coup d'Etat consommait la faillite des théories et des pratiques de la «révolution culturelle». Les camarades Mao Zedong et Zhou Enlai écrasèrent cette rébellion avec une grande présence d'esprit. Soutenu par le camarade Mao Zedong, le camarade Zhou Enlai prit en charge les affaires courantes du C.C., et les choses commencèrent à s'améliorer dans tous les domaines. En 1972, tout en critiquant Lin Biao, il proposa judicieusement de critiquer le courant d'idées ultra-gauchistes. C'était la continuation des justes propositions formulées vers le mois de février 1972 par nombre de camarades dirigeants du C.C. qui avaient demandé de corriger les erreurs de la «révolution culturelle». Mais le camarade Mao Zedong soutint à tort que la tâche était toujours de combattre l'«ultra-droite». Le 10e congrès du Parti continua les erreurs «de gauche» du 9e congrès et permit à Wang Hongwen d'accéder à la vice-présidence du C.C. du Parti. Jiang Qing, Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan et Wang Honkwen formèrent la «bande des Quatre» au sein du Bureau politique du C.C., renforçant ainsi l'influence de la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing.
3) Du 10e congrès du Parti à octobre 1976. Au début de 1974, Jiang Qing, Wang Hongwen et d'autres lancèrent une campagne pour «critiquer Lin Biao et Confucius». Cette campagne n'avait rien à voir avec les enquêtes que menaient alors certaines régions et unités sur le cas des gens impliqués dans les activités conspiratrices de la clique contre-révolutionnaire de Lin Biao et sur les affaires s'y rapportant, car Jiang Qing et d'autres dirigeaient en fait leurs attaques contre le camarade Zhou Enlai. Le camarade Mao Zedong commença par approuver le déclenchement de la campagne de «critique de Lin Biao et de Confucius»; puis, s'étant aperçu que Jiang Qing et d'autres en profitaient pour se livrer à des activités en vue de s'emparer du pouvoir, il les critiqua sévèrement et indiqua qu'ils avaient formé une «bande des Quatre» et que Jiang Qing nourrissait l'ambition d'accéder à la présidence du C.C. du Parti et de «former un cabinet» par ses manœuvres politiques. En 1975, la maladie du camarade Zhou Enlai s'aggrava; avec le soutien du camarade Mao Zedong, le camarade Deng Xiaoping prit en charge les affaires courantes du C.C. du Parti et commença à remettre de l'ordre dans le travail de nombre de secteurs, en convoquant une conférence élargie de la Commission militaire et bon nombre de réunions importantes visant à résoudre les problèmes existant dans l'industrie, l'agriculture, le transport, les sciences et les techniques, ainsi que dans d'autres domaines. La situation prit alors un tour nettement plus favorable. Mais le camarade Mao Zedong, ne pouvant admettre le redressement systématique des erreurs de la «révolution culturelle» par le camarade Deng Xiaoping, déclencha une campagne dite de «critique de Deng Xiaoping et lutte contre le vent déviationniste de droite qui remet en cause les conclusions établies», et le pays fut à nouveau plongé dans le chaos. Le camarade Zhou Enlai mourut en janvier 1976, D'une fidélité sans bornes envers le Parti et le peuple, il a consacré le meilleur de lui-même jusqu'à son dernier souffle. Pendant la «révolution culturelle», il s'est trouvé dans une situation extrêmement difficile. Mais en considération de l'intérêt général, il a supporté toutes les épreuves sans jamais se plaindre, en travaillant inlassablement et sans se ménager pour poursuivre la conduite des affaires courantes du Parti et de l'Etat, limiter au maximum les dégâts, causés par la «révolution culturelle» et protéger un grand nombre de cadres au sein comme en dehors du Parti. Il mena toutes sortes de luttes contre les sabotages commis par les cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing. Aussi son décès provoqua-t-il une profonde affliction dans tout le Parti et parmi tout le peuple de nos différentes nationalités. En avril de la même année, un puissant mouvement de protestation, qui culmina avec les événements de la place Tian'anmen, balaya tout le pays; c'était à la fois un hommage à la mémoire du premier ministre Zhou Enlai et une manifestation d'opposition à la bande des Quatre. Ce mouvement était, dans son essence, une manifestation de soutien à la juste direction du Parti représentée par le camarade Deng Xiaoping; il avait jeté les fondements de l'immense soutien populaire qui accompagna par la suite l'écrasement de la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing. A l'époque, le Bureau politique du C.C. et le camarade Mao Zedong portèrent un jugement erroné sur la nature des événements de Tian'anmen, et destituèrent à tort le camarade Deng Xiaoping de toutes ses fonctions au sein comme en dehors du Parti. Le camarade Mao Zedong s'éteignit en septembre 1976; dès lors, la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing intensifia ses activités conspiratrices en vue de s'emparer des leviers de commande du Parti et de l'Etat. Dans la première décade du mois d'octobre de la même année, le Bureau politique du C.C., exécutant la volonté du Parti et du peuple, écrasa résolument la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing et mit un terme à la désastreuse «révolution culturelle». C'était une grande victoire remportée par le Parti, l'armée et les différentes nationalités du pays à la suite d'une lutte prolongée. Hua Guofeng, Ye Jianying, Li Xiannian et d'autres camarades jouèrent un rôle important dans cette lutte.
22. La responsabilité principale de cette grave erreur gauchiste que fut la «révolution culturelle» — une erreur aux dimensions nationales et de longue durée — doit être assumée par le camarade Mao Zedong. Toutefois, cette erreur a été commise par un grand révolutionnaire prolétarien. Le camarade Mao Zedong avait accordé une attention constante à la nécessité de surmonter les insuffisances dans la vie du Parti et de l'Etat, mais il n'a pas pu, au soir de sa vie, faire une analyse correcte de nombreuses questions et, au cours de la «révolution culturelle», il a confondu ce qui est juste et ce qui est erroné, le peuple et l'ennemi. Tout en commettant de graves erreurs, il a appelé à maintes reprises l'ensemble du Parti à étudier sérieusement les œuvres de Marx, Engels et Lénine, persuadé que sa théorie et sa pratique étaient marxistes et qu'elles étaient indispensables pour la consolidation de la dictature du prolétariat. Là réside sa tragédie. Tout en persistant globalement dans les erreurs de la «révolution culturelle», il arrêta et corrigea dans des cas concrets certaines erreurs et protégea des cadres dirigeants du Parti et des personnalités connues non communistes, ce qui a permis le retour à des postes dirigeants importants de certains cadres responsables. Il dirigea la lutte pour écraser la clique contre-révolutionnaire de Lin Biao; il adressa de sévères critiques à Jiang Qing, Zhang Chunqiao et d'autres, et contribua dans une grande mesure à les démasquer, les empêchant ainsi de réaliser leur ambition de s'emparer de la direction suprême. Tout cela a eu une grande importance plus tard en facilitant l'écrasement de la bande des Quatre par notre parti. Dans les dernières années de sa vie, il s'est toujours attaché avec vigilance à préserver la sécurité de notre pays, tint bon devant les pressions du social-impérialisme, appliqua une politique étrangère juste, apporta une aide et un soutien sans réserves aux justes luttes de tous les peuples, définit la juste stratégie de la division en trois mondes et formula l'important concept selon lequel notre pays ne prétendra jamais à l'hégémonie. Au cours de la «révolution culturelle», notre parti n'a pas été détruit, et il est même parvenu à maintenir sa cohésion, Le Conseil des affaires d'Etat et l'A.P.L. ont pu accomplir une bonne partie de leurs tâches indispensables: nous avons pu convoquer la 4e Assemblée populaire nationale, à laquelle ont participé les représentants de tous les milieux et de nos différentes nationalités, et qui a désigné les membres du Conseil des affaires d'Etat et ses dirigeants, les camarades Zhou Enlai et Deng Xiaoping; les bases de notre système socialiste ont pu être conservées, et l'édification économique du socialisme se poursuivre; notre pays a maintenu son unité et exercé une grande influence sur le plan international. Tous ces faits importants sont inséparables du rôle considérable joué par le camarade Mao Zedong. C'est pour toutes ces raisons, et surtour pour la grande contribution qu'il apporta pendant longtemps à la cause de la révolution que le peuple chinois a toujours considéré le camarade Mao Zedong comme un grand dirigeant et un grand éducateur, respecté et apprécié.
23. La lutte que le Parti et le peuple ont menée pendant la «révolution culturelle» contre les erreurs gauchistes et contre les cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing, a connu des difficultés et des vicissitudes, mais elle ne s'est jamais arrêtée. La rude épreuve que constitue toute la «révolution culturelle» montre que les membres du C.C. issu du 8e congrès du Parti et les membres élus par ledit comité au Bureau politique, au Comité permanent du Bureau politique et au secrétariat se sont dans leur écrasante majorité rangés du bon côté. La plupart des cadres de notre parti — ceux injustement écartés de leur poste comme ceux restés ou rétablis à plus ou moins longue échéance à leur poste — sont fidèles au Parti et au peuple, et inébranlables dans leur conviction en la cause du socialisme et du communisme. La grande majorité des intellectuels, des travailleurs modèles, des démocrates patriotes, des Chinois d'outremer patriotes, ainsi que des cadres et des masses de toutes les couches sociales et de toutes nos nationalités, victimes d'attaques et de persécutions, n'ont pas été ébranlés dans leur attachement à la patrie et dans leur volonté de soutenir le Parti et le socialisme. Le souvenir de Liu Shaoqi, Peng Dehuai, He Long, Tao Zhu et d'autres dirigeants du Parti et de l'Etat, ainsi que de tous les camarades, communistes et non communistes, qui ont succombé sous les persécutions durant la «révolution culturelle», est à jamais gravé dans le cœur de toutes nos nationalités. C'est grâce à la lutte menée conjointement par tout le Parti, par la masse des ouvriers, des paysans, des commandants et combattants de l'A.P.L., des intellectuels, des jeunes instruits et des cadres que les destructions causées par la «révolution culturelle» ont pu être limitées dans une certaine mesure. Notre économie nationale a enregistré des progrès, bien que les pertes aient été considérables. La production des céréales a augmenté régulièrement. D'importantes réalisations ont été accomplies dans l'industrie et les transports, les constructions de base, les sciences et les techniques; sont à mentionner, entre autres, la construction de nouvelles lignes de chemin de fer et l'achèvement du grand pont de Nanjing sur le Yangtsé, la mise en service de grandes entreprises dotées d'une technologie avancée, la réussite dans les essais de bombes H et dans le lancement et la récupération de satellites artificiels, la formation et la vulgarisation de nouvelles espèces de riz hybride à grain long. Malgré les troubles dans le pays, l'A.P.L. a préservé vaillamment la sécurité de la patrie. Et une situation nouvelle a été créée sur le plan des affaires extérieures. Il est évident que rien de tout cela ne saurait être attribué à la «révolution culturelle», sans laquelle notre cause aurait remporté des succès bien plus grands encore. Certes, nous avons eu à souffrir des conséquences du sabotage accompli par les cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing pendant la «révolution culturelle», mais nous avons fini par les vaincre. Le Parti, le pouvoir populaire, l'armée populaire et toute notre société n'ont pas changé de nature. Une fois de plus, l'histoire a montré que notre peuple est un grand peuple, et que notre parti et notre régime socialiste sont doués d'une remarquable vitalité.
24. Outre les causes immédiates que constituent ces erreurs du camarade Mao Zedong sur le plan de la direction, des causes sociales et historiques complexes ont par ailleurs permis à la «révolution culturelle» de se produire et de durer toute une décennie. Les principales en sont les suivantes:
1) Le mouvement socialiste n'a pas un long passé, et les pays socialistes ont un passé encore plus court; certaines des lois régissant l'évolution de la société socialiste sont aujourd'hui relativement claires, mais plus nombreuses sont celles qui restent à explorer. Notre parti a connu longtemps la guerre et une lutte de classes acharnée; il n'était pas bien préparé — tant idéologiquement que du point de vue de la recherche scientifique — à l'avènement si rapide de la nouvelle société socialiste et de l'édification du socialisme à l'échelle nationale. Les œuvres scientifiques de Marx, Engels, Lénine et Staline restent notre guide pour l'action, mais elles ne peuvent apporter des réponses toutes prêtes pour les divers problèmes rencontrés dans notre œuvre socialiste. Vu les conditions historiques particulières dans lesquelles notre parti a grandi, il était facile, du point de vue de la conception de direction, — même après l'achèvement pour l'essentiel de la transformation socialiste — de considérer, dans l'examen et le règlement des nouvelles contradictions et des nouveaux problèmes politiques, économiques, culturels et autres apparus dans le développement de la société socialiste, comme des manifestations de lutte de classes des problèmes n'ayant plus de rapport avec celle-ci. Et lorsqu'on fut confronté à la lutte de classes dans les conditions nouvelles, on s'est rabattu par habitude sur les méthodes et expériences qui nous étaient familières mais qui étaient adaptées aux vastes et tempétueuses luttes de masse du passé, et qui ne pouvaient plus être transposées mécaniquement; le résultat en a été une large extension de la lutte de classes. Dans le même temps, du fait qu'on avait mal interprété ou dogmatisé certaines idées et thèses contenues dans les œuvres de Marx, Engels, Lénine et Staline, cette façon de pensée et cette manière d'agir subjectivistes qui s'écartaient de la vie réelle semblaient avoir un «fondement théorique». Citons ici quelques exemples: On soutenait que le droit égal, selon lequel une même quantité de travail sous une forme s'échange contre une même quantité de travail sous une autre forme, qui se pratique dans le partage des objets de consommation en société socialiste, c'est-à-dire le «droit bourgeois» énoncé par Marx, devait être limité et critiqué, et, partant, que le principe de rémunération selon le travail et le principe de l'intérêt matériel devaient être aussi limités et critiqués; on prétendait aussi que la petite production continuerait à engendrer le capitalisme et la bourgeoisie chaque jour, à chaque heure et dans de vastes proportions après que la transformation socialiste eût été pratiquement achevée, ce qui entraînait la formulation d'une série de mesures politiques gauchistes concernant l'économie et la lutte de classes dans les régions urbaines et rurales; on estimait encore que les divergences idéologiques au sein du Parti reflétaient invariablement les luttes de classes dans la société, ce qui engendrait des luttes fréquentes et violentes à l'intérieur du Parti. Tout cela nous a poussés à aller toujours plus loin, au point de croire qu'on était en train de défendre la pureté du marxisme alors même qu'on versait dans cette aberration que constitue l'extension de la lutte de classes. Par ailleurs, après avoir provoqué la polémique sino-soviétique, les dirigeants soviétiques ont transformé cette polémique entre les deux partis sur des questions de principe en conflit entre Etats, et exercé sur la Chiné une énorme pression politique, économique et militaire, si bien que nous avons dû mener une juste lutte contre le chauvinisme de grande puissance de l'U.R.S.S. Dans ces circonstances, nous avons entrepris, à l'intérieur du pays, le mouvement pour lutter contre le révisionnisme et en prévenir l'apparition, ce qui a permis aux pratiques erronées dues à l'extension de la lutte de classes de s'imposer toujours plus dans le Parti, au point que des discussions normales entre camarades du Parti sur des opinions divergentes étaient considérées comme des manifestations de la ligne révisionniste ou de la lutte entre les deux lignes, et que les rapports entre camarades au sein du Parti devenaient toujours plus tendus. Dans ces conditions, il était bien difficile pour le Parti de résister à certaines conceptions gauchistes avancées par Mao Zedong et d'autres camarades, et le développement de ces conceptions devait conduire au déclenchement de la «révolution culturelle» et à son prolongement.
2) Alors que le Parti était confronté à la nouvelle tâche de reporter l'essentiel de son activité sur l'édification socialiste — tâche exigeant un soin tout particulier —, le prestige du camarade Mao Zedong avait atteint son apogée. Il commença à s'enfler d'orgueil et à se détacher graduellement de la réalité et des masses; son comportement subjectiviste et autoritaire s'accentua graduellement, et il se plaça de plus en plus au-dessus du C.C. du Parti; il en est résulté un affaiblissement croissant et même une détérioration du principe de la direction collective et du centralisme démocratique dans la vie politique du Parti et de l'Etat. Ce phénomène n'ayant pris forme que graduellement, le C.C. du Parti doit en assumer une part des responsabilités. Du point de vue marxiste, ce phénomène complexe est le produit de conditions historiques déterminées. Si on attribuait exclusivement la responsabilité à une personne ou à un certain nombre de personnes, le Parti ne saurait en tirer de profonds enseignements ni trouver les mesures permettant un redressement efficace. Les dirigeants jouent un rôle extrêmement important dans le mouvement communiste; ce rôle a été démontré à maintes reprises par l'Histoire et ne saurait être mis en doute. Toutefois, de graves déviations étaient apparues dans l'histoire du mouvement communiste international du fait qu'on n'avait pas su résoudre correctement le rapport entre le Parti et son chef, et cela a eu aussi des effets négatifs sur notre parti. La Chine a un long passé féodal; notre parti a mené une lutte des plus fermes et des plus conséquentes contre le féodalisme, en particulier contre le système foncier féodal, les despotes locaux et les mauvais hobereaux, et il a formé une excellente tradition démocratique dans la lutte antiféodale. Il n'en reste pas moins qu'il n'est guère facile de liquider les séquelles de l'influence idéologique et politique de l'autocratie féodale. Par ailleurs, pour diverses raisons historiques, nous n'avons pu institutionnaliser et légaliser la démocratie au sein du Parti et dans la vie politique et sociale de l'Etat, et les lois promulguées ne pouvaient jouir de l'autorité qui s'imposait. Cela a fourni les conditions pour une concentration excessive du pouvoir du Parti dans les mains d'une seule personne et un développement de l'autorité arbitraire et du culte de la personnalité au sein du Parti. Il était donc difficile pour le Parti et l'Etat de prévenir et d'arrêter le déclenchement et le développement de la «révolution culturelle».
Un grand tournant historique
25. La victoire d'octobre 1976 sur la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing sauva le Parti et la révolution du désastre et permit à notre pays d'accéder à une nouvelle période de développement historique. Pendant les deux ans qui suivirent, c'est-à-dire d'octobre 1976 à la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti, les cadres et les masses populaires se consacrèrent avec un immense enthousiasme à leur travail dans les différents secteurs d'activité de la révolution et de l'édification. Des résultats notables furent enregistrés au cours de la dénonciation et de la répudiation des crimes de la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing, ainsi que dans le démantèlement de son système fractionnel contre-révolutionnaire; on commença alors à consolider une partie des organisations du Parti et des institutions de l'Etat et à prononcer des réhabilitations là où il y avait eu injustices, conclusions erronées ou fausses accusations. La production industrielle et agricole connut une reprise assez rapide. Le travail dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture commença, lui aussi, à revenir à la normale. Les camarades au sein comme en dehors du Parti demandèrent alors avec toujours plus de force que soient corrigées les erreurs de la «révolution culturelle»; mais cela suscita de sérieuses résistances. La raison en était due, évidemment, au fait qu'il était difficile de mettre fin rapidement à la confusion politique et idéologique provoquée par les dix années de la «révolution culturelle», mais due également aux erreurs «de gauche» que le camarade Hua Guofeng continua à commettre dans sa pensée directrice, alors qu'il était déjà président du Comité central du Parti. C'est, en effet, sur proposition du camarade Mao Zedong — au cours du «mouvement de critique contre Deng Xiaoping» en 1976—que le camarade Hua Guofeng devint premier vice-président du Comité central du Parti et premier ministre du Conseil des affaires d'Etat. Il a acquis du mérite au cours de la lutte pour écraser la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing, et accompli un travail utile dans la période qui suivit. Mais il appliquait — et tarda beaucoup à rectifier — la politique erronée dite du «double soutien inconditionnel» («soutenir résolument toutes les décisions politiques qu'avait prises le président Mao et soutenir invariablement toutes les directives qu'il avait données»); il tenta d'étouffer le débat de 1978 sur la question du critère de la vérité, débat qui revêtait une grande signification pour rétablir le cours normal des choses; il retarda et entrava le travail visant au rétablissement des vétérans dans leurs fonctions et à la réparation des injustices passées (dont «l'Affaire de Tian'anmen» en 1976); tout en continuant à préserver l'ancien culte de la personnalité, il développa et accepta le culte de sa propre personne. Le 11e congrès du Parti, tenu en août 1977, joua un rôle positif en dénonçant et en répudiant la bande des Quatre et en mobilisant tout le Parti en vue de faire de la Chine une puissance socialiste moderne. Mais, du fait qu'on était limité par les conditions historiques d'alors et influencé par les erreurs du camarade Hua Guofeng, le congrès né put rectifier les théories, les mesures politiques et les mots d'ordre erronés de la «révolution culturelle», mais au contraire confirma leur justesse. Le camarade Hua Guofeng a aussi une part de responsabilité pour avoir recherché des succès rapides dans le travail économique et maintenu d'autres politiques gauchistes. De toute évidence, sous sa direction, il était impossible de corriger les erreurs «de gauche» au sein du Parti et surtout de rétablir les bonnes traditions du Parti.
26. La 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti convoquée en décembre 1978 fut un grand tournant d'une signification profonde et durable dans l'histoire de notre parti depuis la fondation de la République populaire. Cette session mit fin aux hésitations dans la progression du Parti depuis octobre 1976, et commença à rectifier sérieusement et dans tous les domaines les erreurs «de gauche» qui s'étaient manifestées au cours de la «révolution culturelle» et antérieurement à celle-ci. Elle critiqua résolument la politique erronée dite du «double soutien inconditionnel» et affirma avec éclat la nécessité d'assimiler intégralement et correctement la pensée-maozedong en tant que système scientifique; elle apprécia hautement le débat sur la question du critère de la vérité, établit les principes directeurs recommandant de libérer notre esprit, de faire marcher notre cerveau, de rechercher la vérité dans les faits et de nous unir en portant nos regards vers l'avenir; elle renonça catégoriquement à l'emploi de ce mot d'ordre inadapté à la société socialiste: «Faire de la lutte de classes le pivot de toute activité» et prit cette décision de portée stratégique de centrer désormais tout notre travail sur la modernisation socialiste; elle indiqua qu'il fallait accorder toute l'attention voulue à la solution du problème posé par les graves disproportions existant entre les principaux secteurs de l'économie nationale et arrêta les décisions sur l'accélération du développement de l'agriculture; elle mit l'accent sur la nécessité de renforcer la démocratie et la légalité socialistes; elle examina et régla, dans l'histoire du Parti, un certain nombre de cas graves d'injustice, de fausses accusations ou de conclusions erronées, ainsi que des problèmes relatifs à l'appréciation des mérites et des erreurs d'un certain nombre de dirigeants importants. La session a également élu de nouveaux membres aux organes dirigeants du Comité central. Tous ces changements importants opérés dans le travail de direction signifient que notre parti a rétabli les lignes marxistes idéologique, politique et organisationnelle. Depuis lors, notre parti s'est assuré l'initiative dans le rétablissement du cours normal des choses et a réglé progressivement de nombreux problèmes légués par l'Histoire depuis la fondation de la République populaire, ainsi que des problèmes nouveaux surgis dans la vie pratique, et il a accompli un énorme travail d'édification et de réforme. Une situation très encourageante est ainsi apparue en Chine dans les domaines économique et politique.
1) Répondant à l'appel de la 3e session plénière à libérer notre esprit et à rechercher la vérité dans les faits, les cadres et les masses populaires se sont délivrés du joug spirituel du culte de la personnalité et du dogmatisme qui fleurissaient dans le passé; cela a stimulé la vie intellectuelle au sein comme en dehors du Parti et entraîné une activité florissante dans l'étude des situations nouvelles et dans la solution des problèmes nouveaux. Pour poursuivre correctement l'orientation donnée à l'émancipation idéologique, notre parti a réaffirmé en temps opportun les quatre principes fondamentaux: s'en tenir fermement à la voie socialiste, à la dictature démocratique populaire, c'est-à-dire à la dictature du prolétariat, à la direction du Parti communiste, au marxisme-léninisme et à la pensée-maozedong; en outre, il a réaffirmé le principe selon lequel démocratie et centralisme ne peuvent être pratiqués au détriment l'un de l'autre et mis en lumière le fait fondamental que si les exploiteurs ont été liquidés en tant que classe, la lutte de classes n'en continue pas moins à exister dans une sphère limitée. Dans son allocution au meeting de célébration à l'occasion du 30e anniversaire de la fondation de la République populaire, allocution approuvée par la 4e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti, le camarade Ye Jianying a pleinement affirmé les grandes réalisations de notre parti et de notre peuple depuis la fondation de la République populaire tout en faisant une autocritique, au nom du Parti, sur les erreurs commises dans le travail; il a montré, arguments à l'appui, les radieuses perspectives d'avenir qui sont ouvertes à notre pays, ce qui a contribué à unifier la pensée de tout le Parti et de toutes nos nationalités. La réunion d'août 1980 du Bureau politique du Comité central a fixé la tâche historique de combattre l'action corrosive de l'idéologie bourgeoise et d'éliminer l'influence nocive des survivances féodales dans les domaines politique et idéologique. La conférence de travail convoquée en décembre de la même année par le Comité central décida d'intensifier le travail idéologique et politique du Parti, de déployer de grands efforts en vue d'édifier une civilisation spirituelle socialiste, de critiquer les courants d'idées erronées allant à rencontre des quatre principes fondamentaux et de contrecarrer les activités contre-révolutionnaires visant à saper la cause du socialisme; cette décision a eu une grande et salutaire influence sur la situation politique de tout le pays qui se caractérisa par la stabilité et l'unité, le dynamisme et l'entrain.
2) Lors de la conférence de travail convoquée en avril 1979 par le Comité central, le Parti a formulé la politique de «rajustement, réforme, réorganisation et amélioration» de l'économie nationale dans un effort décisif pour remédier aux erreurs apparues dans le travail économique durant les deux années précédentes, et pour liquider l'influence des erreurs «de gauche» qui persistait depuis longtemps dans ce domaine. Le Parti indiqua que l'édification économique devait être adaptée aux conditions de notre pays et menée suivant les lois de l'économie et de la nature, qu'elle devait se faire dans la mesure de nos possibilités, en progressant méthodiquement, après avoir pesé tous les arguments et en tenant compte des résultats pratiques, de façon à ce que la croissance de la production soit étroitement liée à l'amélioration des conditions de vie du peuple. Cette conférence de travail souligna également qu'il fallait développer activement la coopération économique et les échanges technologiques avec l'étranger sur la base de l'indépendance et de la confiance en nos propres forces. A la lumière de ces principes, le développement de l'industrie légère s'est accéléré et la structure interne de l'industrie évolue vers un état plus rationnel et mieux proportionné; la réforme du système de gestion économique, y compris l'extension des pouvoirs des entreprises, le rétablissement du système de la conférence des représentants des ouvriers et employés, le renforcement de la gestion démocratique des entreprises et de la gestion financière échelonnée, se poursuit méthodiquement en liaison avec le rajustement de l'économie. Le Parti s'est mis sérieusement à la tâche en remédiant aux erreurs apparues dans le travail rural depuis la dernière phase de la coopération agricole; il a relevé les prix d'achat de certains produits agricoles, introduit sous diverses formes le système de responsabilité à rémunération selon la quantité de produits fournie, rétabli et élargi de façon appropriée les lopins de terre individuels, réouvert les foires rurales et développé la production agricole auxiliaire et les exploitations diversifiées. Toutes ces mesures ont beaucoup encouragé l'initiative des paysans. La production céréalière de ces deux dernières années a atteint un chiffre record depuis la fondation de la République populaire, la production des cultures industrielles et des autres produits agricoles a aussi connu un dévelopement rapide. Avec le développement de l'agriculture et de toute l'économie nationale, le niveau de vie du peuple s'est amélioré.
3) Après de nombreuses enquêtes et études rigoureuses, le Parti a réhabilité la mémoire du camarade Liu Shaoqi, qui fut vice-président du Comité central du Parti et président de la République populaire de Chine, ainsi que d'autres dirigeants du Parti et de l'Etat et des personnalités dirigeantes des différents milieux et des diverses nationalités du pays, victimes d'injustices, tout en réaffirmant les exploits qu'ils avaient accomplis pour le Parti et le peuple au cours des longues luttes révolutionnaires.
4) Un nombre considérable de cas d'injustice, de fausses accusations et de conclusions erronées ont fait l'objet d'une nouvelle vérification, suivie de mesures de réhabilitation; les gens qui avaient été accusés à tort d'être des droitiers bourgeois ont obtenu réparation. Annonce a été faite que les anciens industriels et commerçants sont devenus des travailleurs après rééducation; que les anciens petits commerçants, marchands ambulants et artisans, qui étaient dès l'origine des travailleurs, se distinguaient des anciens industriels et commerçants qui faisaient partie de la bourgeoisie; et que l'appartenance de classe de la plupart des anciens propriétaires fonciers et paysans riches, devenus des travailleurs après rééducation, avait été modifiée. Toutes ces mesures ont réglé de façon satisfaisante les nombreuses contradictions qui avaient existé au sein du Parti et parmi le peuple.
5) Les assemblées populaires aux divers échelons ont amélioré leur travail; celles au niveau de la province et du district ont établi des organes permanents, et on est en train de généraliser le système d'élection au suffrage direct des représentants du peuple aux assemblées populaires du district et des échelons inférieurs. La direction collective et le centralisme démocratique sont en voie de perfectionnement dans le Parti et les institutions de l'Etat. Les pouvoirs des autorités locales et des organisations de base sont en voie d'élargissement. Ce qu'on appelait «exprimer publiquement ses opinions, exposer largement ses idées, afficher des dazibao et engager le grand débat», autant de pratiques défavorables au développement de la démocratie socialiste, ont été supprimées de la Constitution. Une série de lois, décrets et règlements importants, dont le Code pénal et le Code de procédure pénale qui n'avaient pu être élaborés depuis la fondation de la République populaire, ont été rétablis ou établis, et mis en vigueur. Les tribunaux, les parquets et les services de la sécurité publique ont renforcé leur travail; ils ont sévi contre les différentes catégories de criminels coupables de graves délits de droit commun. Les dix principaux inculpés des cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing ont été jugés publiquement conformément à la loi.
6) Le Parti a déployé de grands efforts pour remanier et renforcer les équipes dirigeantes aux différents échelons La 5e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti, tenue en février 1980, a élu de nouveaux membres au Comité permanent du Bureau politique et créé le Secrétariat du Comité central, renforçant ainsi efficacement la direction centrale du Parti. L'esprit militant du Parti a été renforcé grâce à l'établissement de la Commission de contrôle de la discipline relevant du Comité central et de commissions correspondantes à tous les échelons, grâce aussi à l'élaboration des «Principes directeurs concernant la vie politique du Parti» et d'autres règlements du Parti touchant à sa vie interne, ainsi qu'aux efforts déployés par les organes dirigeants du Parti et les commissions de contrôle de la discipline à tous les échelons en vue de rectifier le mauvais style de travail. Les mass média du Parti ont aussi beaucoup travaillé dans ce sens. Le Parti a décidé d'abolir le système de l'inamovibilité des fonctions dirigeantes qui existait de fait, afin de mettre fin à la concentration excessive des pouvoirs et de réaliser progressivement, sous réserve de s'en tenir fermement à la révolutionnarisation, le rajeunissement des dirigeants à tous les échelons, pour qu'ils soient plus cultivés et pour qu'ils aient des connaissances plus spécialisées. Le Parti a déjà commencé à travailler en ce sens. Le remaniement du personnel dirigeant au Conseil des affaires d'Etat et la division du travail entre le Parti et les administrations de l'Etat ont renforcé le travail du gouvernement central et des gouvernements locaux.
En outre, notre parti a obtenu d'importants succès dans ses efforts en vue d'appliquer sérieusement ses diverses mesures politiques dans les domaines de l'éducation, de la science, de la culture, de la santé publique, de la culture physique, des minorités nationales, du front uni, dans le travail concernant nos ressortissants, ainsi que dans les affaires militaires et extérieures.
En somme, depuis la 3e session plénière du Comité central, les principes scientifiques de la pensée-maozedong et la juste politique du Parti ont été rétablies et développées dans des conditions nouvelles, et le travail du Parti et de l'Etat dans les divers domaines connaît un nouvel essor. Notre travail n'est pas exempt d'erreurs et d'insuffisances, et nous sommes encore confrontés à de nombreuses difficultés, mais la voie est ouverte pour notre marche triomphale, et le Parti jouit d'un prestige croissant parmi le peuple.
Le rôle historique du camarade Mao Zedong et la pensée-maozedong
27. Le camarade Mao Zedong fut un grand marxiste, un grand révolutionnaire, un grand stratège et un grand théoricien prolétariens. Certes, il a commis de graves erreurs au cours de la «révolution culturelle», mais si l'on considère sa vie dans son ensemble, sa contribution à la révolution chinoise dépasse de loin ses erreurs. Son mérite occupe la première place, tandis que ses erreurs n'occupent qu'une place secondaire. Il a accompli des exploits impérissables en contribuant à la fondation et au développement de notre parti et de l'Armée populaire de libération de Chine, à la victoire de la cause de libération de nos différentes nationalités, à la fondation de la R.P.C. et au développement de notre œuvre socialiste. Il a apporté une importante contribution à l'émancipation des nations opprimées et au progrès de l'humanité.
28. Se fondant sur les principes fondamentaux du marxisme-léninisme, les communistes chinois, avec le camarade Mao Zedong comme principal représentant, ont fait une synthèse théorique de notre expérience unique acquise au cours d'une longue pratique révolutionnaire, ce qui a abouti à la formation d'une pensée directrice scientifique adaptée aux conditions du pays. Cette synthèse, c'est la pensée-maozedong, née de l'union des principes généraux du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution chinoise. Une révolution menée dans un grand pays d'Orient, semi-colonial et semi-féodal, devait rencontrer inévitablement beaucoup de problèmes particuliers et complexes, qui ne pouvaient être réglés en récitant par cœur les principes généraux du marxisme-léninisme et en transposant mécaniquement l'expérience étrangère. En effet, la tendance erronée qui, vers la fin des années 20 et au début des années 30 surtout, eut une large audience au sein du mouvement communiste international et de notre parti, faisant du marxisme un dogme et attribuant un caractère sacré aux résolutions du Komintern et à l'expérience de l'Union soviétique, a failli conduire la révolution chinoise dans l'impasse. C'est dans la lutte contre cette tendance erronée et en faisant un bilan approfondi des expériences historiques acquises à cet égard que la pensée-maoze dong s'est graduellement formée et développée. Elle fut systématisée et développée sous de nombreux aspects et atteignit sa pleine maturité dans la dernière phase de la Révolution agraire et durant la guerre de Résistance contre le Japon; elle fut développée plus avant pendant la guerre de Libération et après la fondation de la R.P.C. La pensée-maozedong, c'est le marxisme-léninisme développé et appliqué en Chine; elle constitue un ensemble de principes théoriques et le bilan de l'expérience de la révolution chinoise dont la pratique a prouvé la justesse; elle est la quintessence du génie collectif du Parti communiste chinois, dont bon nombre de dirigeants éminents ont apporté d'importantes contributions à sa formation et à son développement; les œuvres scientifiques du camarade Mao Zedong sont une illustration concentrée de cette pensée.
29. La pensée-maozedong est riche de contenu. Par ses théories originales, elle a enrichi et développé le marxisme-léninisme dans ses aspects suivants:
1) A propos de la révolution de démocratie nouvelle. Partant des conditions historiques et sociales de la Chine, le camarade Mao Zedong a étudié de façon approfondie les particularités et les lois de la révolution chinoise, développé la thèse marxiste-léniniste concernant la direction du prolétariat dans la révolution démocratique et créé la théorie de la révolution de démocratie nouvelle, révolution des masses populaires contre l'impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique, dirigée par le prolétariat et fondée sur l'alliance des ouvriers et des paysans. Ses principaux écrits à ce sujet sont les suivants: «Analyse des classes de la société chinoise», «Rapport sur l'enquête menée dans le Hunan à" propos du mouvement paysan». «Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine», «Pour la parution de la revue le Communiste», «La démocratie nouvelle», «Du gouvernement de coalition» et «La situation actuelle et nos tâches». Les points fondamentaux de cette théorie s'établissent comme suit: Premièrement, la bourgeoisie chinoise est divisée en deux fractions, dont l'une est la grande bourgeoisie (c'est-à-dire la bourgeoisie compradore et la bourgeoisie bureaucratique) dépendant de l'impérialisme, et l'autre la bourgeoisie nationale, qui a des aspirations révolutionnaires mais un caractère indécis. Le prolétariat doit chercher à faire participer la bourgeoisie nationale au front uni qu'il dirige et, de plus, y inclure, dans des circonstances particulières, une partie de la grande bourgeoisie, en vue d'isoler au maximum l'ennemi principal. Lorsqu'il forme un front uni avec la bourgeoisie, le prolétariat doit maintenir son indépendance et appliquer une politique d'union et de lutte, d'union par la lutte; lorsqu'il est forcé de rompre avec la bourgeoisie, principalement avec la grande bourgeoisie, il doit oser et savoir mener résolument une lutte armée contre celle-ci, tout en continuant à gagner la sympathie de la bourgeoisie nationale ou à s'assurer sa neutralité. Deuxièmement, comme la démocratie bourgeoise n'existait pas en Chine et que les classes dirigeantes réactionnaires exerçaient une domination dictatoriale et de terreur sur le peuple en recourant à la force armée, la révolution ne pouvait se faire principalement que sous la forme d'une lutte armée de longue haleine. En Chine, la lutte armée a été une guerre révolutionnaire dirigée par le prolétariat avec comme force principale la paysannerie. Celle-ci est l'alliée la plus sûre du prolétariat. Par l'intermédiaire de son détachement d'avant-garde, le prolétariat pouvait et devait, avec ses idées avancées, son sens de l'organisation et son esprit de discipline, élever le niveau de conscience politique des masses paysannes, établir des bases d'appui dans les régions rurales, mener une guerre révolutionnaire de longue haleine, développer et renforcer les forces révolutionnaires. Le camarade Mao Zedong a indiqué que «le front uni et la lutte armée sont les deux principaux moyens de combat pour vaincre l'ennemi», ces moyens constituant, avec l'édification du Parti lui-même, les «trois armes magiques» de la révolution. C'est en se fondant essentiellement sur ces moyens que le Parti communiste chinois a pu devenir le noyau dirigeant de toute la nation et frayer la voie de l'encerclement des villes à partir de la campagne pour remporter finalement la victoire à l'échelle nationale.
2) A propos de la révolution et de l'édification socialistes. Sur la base des conditions économiques et politiques créées par la victoire de la révolution de démocratie nouvelle pour la transition au socialisme, le camarade Mao Zedong et le Parti communiste chinois ont adopté le principe de mener parallèlement l'industrialisation et la transformation socialistes et une politique concrète de transformation graduelle de la propriété privée des moyens de production, fournissant ainsi dans la théorie comme dans la pratique une solution à la difficile tâche d'établir le système socialiste dans un pays aussi grand que la Chine avec une économie et un niveau de culture arriérés et une population représentant près du quart de l'humanité. En formulant la théorie selon laquelle la combinaison de la démocratie pour le peuple et de la dictature sur les réactionnaires constitue la dictature démocratique populaire, le camarade Mao Zedong a enrichi la doctrine marxiste-léniniste sur la dictature du prolétariat. Après l'instauration du régime socialiste, il a indiqué que, sous le socialisme, les intérêts fondamentaux du peuple sont identiques, mais qu'il existe encore des contradictions de toutes sortes au sein du peuple, qu'il est donc nécessaire de faire une distinction rigoureuse entre elles et de régler correctement les contradictions avec l'ennemi et les contradictions au sein du peuple. Il a avancé l'idée qu'au sein du peuple, nous devions appliquer les justes principes suivants: «unité-critique-unité» sur le plan politique, «coexistence à long terme et contrôle mutuel» dans les rapports du Parti communiste avec les partis et groupements démocratiques, «que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent» dans le travail scientifique et culturel, dispositions d'ensemble et prise en considération des intérêts à la fois de l'Etat, de la collectivité et de l'individu dans le travail économique à l'égard de tous les milieux, tant dans les villes qu'à la campagne. Il a souligné maintes fois que nous ne devions pas transposer mécaniquement les expériences des pays étrangers, mais trouver une voie d'industrialisation conforme aux conditions de la Chine en tenant compte du fait qu'elle est un grand pays agricole, en prenant en conséquence l'agriculture comme base, en réglant correctement le rapport entre l'industrie lourde d'une part, l'agriculture et l'industrie légère de l'autre, et en accordant toute l'importance nécessaire au développement de l'agriculture et de l'industrie légère. Il a souligné que, dans l'édification du socialisme, nous devons bien régler les rapports entre l'édification économique et l'édification de la défense nationale, entre les grandes entreprises d'une part et les moyennes et petites entreprises de l'autre, entre la nationalité han et les minorités nationales, entre les régions côtières et les régions intérieures, entre l'autorité centrale et les autorités locales, entre le principe de confiance en nos propres forces et la nécessité d'apprendre des autres pays, et que nous devons régler convenablement le rapport entre l'accumulation et la consommation et veiller à réaliser un équilibre d'ensemble. Il a souligné également que les ouvriers sont les maîtres de l'entreprise, et que les cadres doivent participer au travail manuel ou à la production, que les ouvriers doivent prendre part à la gestion, que les règlements irrationnels doivent être réformés et qu'il faut appliquer la «triple union» du personnel technique, des ouvriers et des cadres. Il a formulé, en outre, le concept stratégique de mise en œuvre de tous les facteurs positifs et de transformation des facteurs négatifs en facteurs positifs, afin d'unir toutes les nationalités du pays dans l'édification d'une Chine socialiste puissante. Les importantes conceptions du camarade Mao Zedong sur la révolution et l'édification socialistes se trouvent condensées dans ses principales œuvres, telles que «Rapports à la deuxième session plénière du Comité central issu du 7e congrès du Parti communiste chinois», «De la dictature démocratique populaire», «Sur les dix grands rapports», «De la juste solution des contradictions au sein du peuple», «Allocution à une réunion de travail élargie du Comité central».
3) A propos de l'édification de l'armée révolutionnaire et de la stratégie militaire. Le camarade Mao Zedong a résolu systématiquement la question de savoir comment transformer une armée révolutionnaire constituée essentiellement de paysans en une armée populaire de type nouveau, ayant un caractère prolétarien, observant une stricte discipline et liée étroitement aux masses populaires. Il a fixé l'unique objectif de l'armée populaire: servir de tout cœur le peuple; il a formulé le principe selon lequel c'est le Parti qui commande aux fusils et non les fusils qui commandent au Parti, élaboré les Trois grandes règles de discipline et les Huit recommandations, mis l'accent sur l'application de la démocratie en matière politique, économique et militaire et sur les principes de l'union des officiers et des soldats, de l'union de l'armée et du peuple, et de la désagrégation de l'ennemi, et élaboré et synthétisé un ensemble de principes et de méthodes pour le travail politique dans l'armée. Dans ses écrits militaires, tels que «l'Elimination des conceptions erronées dans le Parti», «Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine», «Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon», «De la guerre prolongée» et «Problèmes de la guerre et de la stratégie», le camarade Mao Zedong a fait le bilan de l'expérience de la longue guerre révolutionnaire chinoise et a formulé de façon systématique l'idée d'édifier une armée populaire et de l'utiliser comme force principale pour mener une guerre du peuple en s'appuyant sur les larges masses populaires et en établissant des bases d'appui rurales. En élevant la guerre de partisans à une position stratégique, il considérait que la guérilla et la guerre de mouvement à caractère de guérilla devaient constituer pendant longtemps les principales formes d'opérations dans la guerre révolutionnaire en Chine. Il a expliqué qu'avec les changements dans le rapport de forces entre l'ennemi et nous, et le développement de la guerre, il était nécessaire d'accomplir correctement les tournants nécessaires en matière de stratégie militaire. Il a élaboré pour l'armée révolutionnaire toute une série de principes stratégiques et tactiques applicables dans une guerre populaire où l'ennemi est puissant alors que nous sommes faibles: mener une guerre prolongée sur le plan stratégique et une guerre de décision rapide sur le plan opérationnel, transformer notre infériorité sur le plan stratégique en une supériorité sur le plan opérationnel et concentrer une force supérieure pour anéantir les forces ennemies une à une. Pendant la guerre de Libération, il a formulé les célèbres Dix grands principes militaires. Tout cela représente une contribution éminente du camarade Mao Zedong à la théorie militaire marxiste-léniniste. Après la fondation de la République populaire, il a défini l'importante idée directrice suivant laquelle nous devons renforcer la défense nationale, édifier des forces armées révolutionnaires modernes (marine de guerre, aviation et autres armes techniques comprises) et développer une technique moderne pour notre défense nationale (y compris la fabrication d'armes nucléaires à des fins défensives).
4) A propos de la politique et de la tactique. Le camarade Mao Zedong a exposé de façon magistrale l'extrême importance de la politique et de la tactique dans la lutte révolutionnaire, en montrant qu'elles sont la vie même du Parti, le point de départ et l'aboutissement de toute action concrète d'un parti révolutionnaire, et que le Parti doit élaborer sa politique en se fondant sur la situation politique, les rapports de classes et les conditions réelles, ainsi que sur les changements qui y interviennent, en alliant le principe à la souplesse. Dans la question de la lutte contre l'ennemi et celle du front uni, il a énoncé d'importants concepts sur la politique et la tactique à adopter. Il a indiqué entre autres: les forces révolutionnaires faibles sont capables de vaincre en fin de compte les forces réactionnaires puissantes lorsque les conditions subjectives et objectives changent; il faut mépriser l'ennemi sur le plan stratégique tout en en tenant sérieusement compte sur le plan tactique; il faut avoir à l'esprit l'orientation principale de la lutte et ne pas attaquer dans toutes les directions; il faut différencier les ennemis, les diviser et les désagréger, et adopter la tactique consistant à exploiter les contradictions de l'ennemi, à gagner à soi la majorité, à s'opposer à la minorité et à écraser les ennemis un à un; il faut, dans les régions contrôlées par les réactionnaires, lier la lutte légale à la lutte illégale et adopter en matière d'organisation le principe consistant à travailler à couvert, avec un effectif réduit mais efficace; il faut assurer sans exception les moyens de subsistance aux membres des classes réactionnaires renversées et aux éléments réactionnaires tant qu'ils ne se livrent pas à la rébellion et aux troubles, cela afin qu'ils deviennent, à travers le travail manuel, des travailleurs vivant de leur propre labeur; le prolétariat et son parti ne peuvent exercer la direction sur leurs alliés que sous les deux conditions suivantes: a) entraîner ceux qu'ils dirigent à lutter résolument contre l'ennemi commun et à remporter des victoires; b) procurer des avantages matériels à ceux qu'ils dirigent, ou du moins ne pas nuire à leurs intérêts, et leur donner en même temps une éducation politique. Les concepts du camarade Mao Zedong sur la politique et la tactique sont exposés dans nombre de ses écrits, et en particulier dans les suivants: «La Tactique actuelle dans le front uni de résistance contre le Japon», «Au sujet de notre politique», «Bilan de la victoire remportée sur la deuxième campagne anticommuniste», «Sur quelques questions importantes de la politique actuelle du Parti», «Ne pas attaquer dans toutes les directions» et «l'Impérialisme et tous les réactionnaires sont-ils de vrais tigres?»
5) A propos du travail idéologique et politique, et du travail dans les domaines de la culture. Le camarade Mao Zedong a indiqué dans «la Démocratie nouvelle»: «Toute culture (en tant que forme idéologique) est le reflet de la politique et de l'économie d'une société déterminée, mais elle exerce à son tour une influence et une action considérables sur la politique et l'économie de cette société; l'économie est la base, la politique l'expression concentrée de l'économie.» Partant de ce point de vue fondamental, il a formulé nombre de conceptions importantes d'une grande portée. Par exemple, il a exposé les principes selon lesquels le travail idéologique et politique est vital pour le travail économique et tout autre travail, indiqué la nécessité de réaliser l'unité du travail politique et du travail économique, ainsi que l'unité du travail politique et du travail technique et professionnel, d'être rouge et expert à la fois; souligné qu'il faut appliquer la politique sur le développement d'une culture nationale, scientifique et de masse selon les principes: «que cent fleurs s'épanouissent», «qu'en rejetant ce qui est révolu on crée le nouveau», «que l'ancien serve l'actuel et que ce qui vient de l'étranger serve ce qui est national»; formulé l'idée que les intellectuels jouent un rôle important dans la révolution et l'édification du pays et que les intellectuels doivent s'intégrer aux masses ouvrières et paysannes, et adopter la conception prolétarienne du monde à travers l'étude du marxisme-léninisme, l'étude de la société et le travail pratique. Il a également souligné que la question de savoir qui nous devons servir était une question fondamentale, une question de principe, et qu'il nous faut servir le peuple de tout cœur, avoir un sens aigu des responsabilités envers le travail révolutionnaire, lutter fermement et ne reculer devant aucun sacrifice. A propos du travail idéologique et politique, et du travail dans les domaines de la culture, le camarade Mao Zedong est l'auteur de nombreux écrits célèbres qui ont, aujourd'hui encore, une haute portée. Citons à titre d'exemples: «l'Orientation du mouvement de la jeunesse», «Pour un large recrutement des intellectuels», «Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yan'an», «A la mémoire de Norman Béthune», «Servir le peuple» et «Comment Yugong déplaça les montagnes».
6) A propos de l'édification du Parti. Ce fut une tâche des plus ardues que d'édifier un parti prolétarien marxiste ayant un caractère de masse, dans un pays où le prolétariat, bien que très peu nombreux, possédait une grande force combative et où la paysannerie et d'autres fractions de la petite bourgeoisie constituaient la majeure partie de la population. La théorie du camarade Mao Zedong sur l'édification du Parti a résolu avec succès cette question. Parmi ses principaux écrits consacrés à ce sujet figurent «Contre le libéralisme», «le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale», «Réformons notre étude», «Pour un style de travail correct dans le Parti», «Contre le style stéréotypé dans le Parti», «Notre étude et la situation actuelle», «Raffermir le système du comité du Parti» et «Méthodes de travail des comités du Parti». Il a accordé une importance particulière à l'édification du Parti du point de vue idéologique, indiquant que les membres du Parti doivent l'être non seulement du point de vue de l'organisation, mais également du point de vue idéologique, et qu'ils doivent veiller constamment à transformer et à surmonter les idées non prolétariennes au moyen de l'idéologie prolétarienne. Il a souligné que le style de travail consistant à unir la théorie et la pratique, à se lier étroitement avec les masses populaires et à pratiquer l'autocritique constituent un signe marquant qui distingue le Parti communiste chinois de tout autre parti politique. A l'opposé de l'erreur «de gauche» qui consistait à «lutter à outrance et frapper sans merci» dans les luttes au sein du Parti, il a avancé le juste principe consistant à «tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour et guérir la maladie pour sauver l'homme», et souligné que la lutte au sein du Parti doit avoir pour objet de clarifier les idées et d'unir les camarades. Il a créé une forme d'éducation idéologique marxiste-léniniste: le mouvement de rectification du style de travail dans tout le Parti par la critique et l'autocritique. Peu avant et depuis la fondation de la République populaire, alors que notre parti était devenu un parti au pouvoir à l'échelle nationale, le camarade Mao Zedong indiqua à maintes reprises que nous devions rester modestes et prudents, nous garder de toute présomption et de toute précipitation et conserver un style de vie simple et de lutte ardue, prendre garde à l'action corrosive de l'idéologie bourgeoise et combattre la bureaucratie qui nous détacherait des masses.
30. L'âme vivante de la pensée-maozedong réside dans la position, les points de vue et les méthodes qui se manifestent à travers les composantes susmentionnées et qui peuvent se résumer en trois points essentiels, à savoir: recherche de la vérité dans les faits, ligne de masse, indépendance. Le camarade Mao Zedong a appliqué le matérialisme dialectique et le matérialisme historique dans toute l'activité du parti prolétarien et a formulé une position, des points de vue et des méthodes propres aux communistes chinois qui les ont adoptés au cours de leurs longues et difficiles luttes révolutionnaires; le marxisme-léninisme a été ainsi enrichi et développé. Cette position, ces points de vue et ces méthodes ont trouvé leur expression dans des œuvres importantes telles que «Contre le culte du livre», «De la pratique», «De la contradiction», «Préface et postface aux Enquêtes à la campagne», «A propos des méthodes de direction», «D'où viennent les idées justes?», mais aussi dans l'ensemble de ses œuvres scientifiques, et dans les actions révolutionnaires des communistes chinois.
1) Rechercher la vérité dans les faits signifie que l'on doit partir de la réalité et lier la théorie à la pratique, c'est-à-dire unir les principes généraux du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de la révolution chinoise. Le camarade Mao Zedong s'est toujours opposé à une étude du marxisme-léninisme détachée de la réalité de la société et de la révolution chinoises. Dès 1930, il a indiqué la nécessité de lutter contre le culte du livre, en soulignant qu'enquêtes et recherches constituent le point de départ dans tout notre travail, et que celui qui n'a pas fait d'enquêtes n'a pas droit à la parole. A la veille du mouvement de rectification à Yan'an en 1942, il a montré que le subjectivisme est un grand ennemi du Parti communiste, une manifestation de l'altération de l'esprit de parti. Ces thèses pertinentes ont brisé le joug du dogmatisme et émancipé dans une grande mesure l'esprit des hommes. Faisant le bilan des expériences et des leçons de la révolution chinoise dans ses œuvres philosophiques et dans beaucoup d'autres écrits au riche contenu philosophique, il a approfondi et enrichi la théorie de la connaissance et la dialectique marxistes. Il a expliqué en particulier que la théorie matérialiste-dialectique de la connaissance est la théorie révolutionnaire et dynamique du reflet, et insisté sur la nécessité de mettre pleinement en œuvre l'activité consciente fondée sur la réalité objective et correspondant à celle-ci. Se basant lui-même sur la pratique sociale, il a exposé de façon exhaustive et méthodique les théories du matérialisme dialectique sur la source de la connaissance, le processus et l'objet de celle-ci ainsi que le critère de la vérité; il a indiqué que la formation et le développement d'une connaissance juste doivent, en général, passer par maints processus allant de la matière à l'esprit, puis de l'esprit à la matière, c'est-à-dire de la pratique à la connaissance et vice-versa. Il a montré que la vérité n'existe que par contraste avec la contre-vérité et qu'elle se développe dans la lutte contre celle-ci, que la vérité est inépuisable et que la véracité d'une connaissance donnée, c'est-à-dire le fait que cette connaissance correspond ou non à la réalité objective, ne peut en dernière analyse se déterminer que par la pratique sociale. Le camarade Mao Zedong a exposé et approfondi l'explication de la loi de l'unité des contraires — noyau de la dialectique marxiste. Il a montré qu'il faut non seulement étudier l'universalité de la contradiction dans les choses objectives, mais surtout en étudier le caractère spécifique, et indiqué que les contradictions de nature différente doivent être réglées par des méthodes différentes. Il s'ensuit que la dialectique ne saurait être considérée comme une formule qu'on peut simplement réciter par cœur et appliquer mécaniquement, mais doit être étroitement liée à la pratique, associée à des enquêtes et des recherches et appliquée selon les cas Il a fait de la philosophie une arme acérée dans les mains du prolétariat et des masses populaires pour connaître et transformer le monde. Ses importantes œuvres sur les problèmes de la guerre révolutionnaire en Chine fournissent, en particulier, un exemple des plus brillants d'application et de développement, dans la pratique, de la théorie de la connaissance et de la dialectique marxistes. Notre parti doit toujours s'en tenir fermement à la ligne idéologique susmentionnée du camarade Mao Zedong.
2) La ligne de masse signifie que tout doit être fait pour les masses, qu'on doit s'appuyer en tout sur elles et qu'on doit partir des masses pour retourner aux masses. La ligne de masse appliquée dans tout le travail du Parti résulte de l'application systématique, dans toute l'activité du Parti, du principe marxiste-léniniste suivant lequel ce sont les masses populaires qui créent l'Histoire: c'est le bilan de la plus précieuse des expériences historiques dégagées des activités révolutionnaires que notre parti a menées pendant de longues années dans des conditions difficiles, alors que les forces de l'ennemi étaient de loin supérieures aux nôtres. Le camarade Mao Zedong a fréquemment souligné que tant que nous nous appuyons sur le peuple, croyons fermement à son inépuisable force créatrice, avons confiance en lui et faisons corps avec lui, nous avons la possibilité de surmonter toutes nos difficultés, et aucun ennemi ne parviendra à nous écraser, tandis que nous serons capables de l'écraser. Il a encore indiqué que dans tout travail pratique de masse que nous dirigeons, la direction ne peut avoir des idées justes qu'en partant des masses pour retourner aux masses, qu'en s'unissant à elles et en liant l'appel général à une direction concrète. Cela signifie qu'il faut recueillir les idées des masses pour les systématiser et les retransmettre aux masses afin qu'elles soient mises de façon conséquente en pratique, et que leur justesse soit vérifiée dans l'action des masses. Le même processus sera repris successivement pour que la direction ait une connaissance plus juste, plus vivante et plus riche. C'est ainsi que le camarade Mao Zedong a lié la théorie marxiste de la connaissance avec la ligne de masse. Le Parti est le détachement d'avant-garde de la classe qu'il représente, et c'est dans l'intérêt du peuple qu'il trouve sa raison d'être et mène le combat. Mais le Parti ne sera jamais qu'une minorité au sein du peuple; s'il est coupé de lui, non seulement toutes ses luttes et son idéal n'aboutiront à rien, mais encore n'auront-ils aucun sens. Pour persévérer dans la révolution et faire progresser la cause du socialisme, notre parti doit s'en tenir fermement à la ligne de masse.
3) Indépendance et confiance en nos propres forces, tel est le corollaire d'une révolution et d'une édification menées à partir des réalités chinoises et avec l'appui des masses. La révolution prolétarienne est une œuvre internationaliste qui requiert une assistance mutuelle entre les prolétaires de tous les pays. Mais pour faire aboutir cette cause, le prolétariat de chaque pays doit avant tout compter sur son propre pays et sur les forces révolutionnaires et les efforts des masses populaires de son pays, unir les principes généraux du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de sa propre révolution et bien accomplir les tâches révolutionnaires dans son pays. Le camarade Mao Zedong a toujours souligné que notre politique devait reposer sur nos propres forces et que, pour aller de l'avant, nous devons trouver nous-mêmes une voie conforme aux conditions de notre pays. Dans un grand pays comme la Chine en particulier, nous devons compter essentiellement sur nos propres forces pour faire progresser la révolution et l'édification. Nous devons être décidés à mener ce combat jusqu'au bout, avoir confiance en l'intelligence et la force des centaines de millions de Chinois et compter sur elles; faute de quoi ni notre révolution ni notre édification ne pourraient aboutir; et même si elles aboutissaient, leurs succès ne seraient pas sûrs. Evidemment, notre révolution et notre édification ne sont ni ne peuvent être isolées du monde; nous devons en toutes circonstances nous assurer une aide extérieure, et surtout, il nous est indispensable d'étudier tout ce qu'il y a d'avancé et d'utile dans les pays étrangers. La politique du repli sur soi, la xénophobie aveugle et toute idée ou action relevant du chauvinisme de grande puissance sont tout à fait erronées. D'un autre côté, bien que la Chine ait encore un certain retard sur les plans économique et culturel, nous devons conserver notre dignité et notre confiance nationales et nous garder de toute forme de servilité ou d'abaissement dans nos relations avec toute puissance grande, forte ou riche. Sous la direction du Parti et du camarade Mao Zedong, nous n'avons jamais été ébranlés, que ce soit avant ou depuis la fondation de la République populaire, dans notre détermination de rester indépendants et de compter sur nos propres forces, et nous ne nous sommes jamais soumis devant aucune pression extérieure quelles que soient les difficultés rencontrées; c'est une preuve de l'intrépidité et de la volonté indomptable du Parti communiste chinois et de notre peuple multinational. Nous sommes pour la coexistence pacifique, l'égalité et l'aide entre les peuples. Tout en préservant notre propre indépendance, nous respectons le droit des autres peuples à l'indépendance. La voie de la révolution et celle de l'édification, conformes aux particularités d'un pays, doivent être explorées, créées ou déterminées par le peuple de ce pays; nul n'a le droit d'imposer ses vues à autrui. Ce n'est qu'en agissant ainsi que nous pratiquerons un internationalisme authentique; sinon, ce ne serait que de l'hégémonisme. Dans nos relations internationales, nous persévérerons dans ce principe et dans cette position.
31. La pensée-maozedong constitue un capital spirituel précieux de notre parti; elle guidera longtemps notre action dans l'avenir. Les dirigeants du Parti et les nombreux cadres, formés par le marxisme-léninisme et la pensée-maozedong, ont constitué dans le passé l'ossature qui nous a permis de remporter de grandes victoires dans notre cause; ils sont et resteront le précieux pivot de notre œuvre de modernisation socialiste. Parmi les importants écrits du camarade Mao Zedong, beaucoup ont été rédigés pendant la révolution de démocratie nouvelle et dans la période de la transformation socialiste, mais nous devons continuer à les étudier assidûment, ceci non seulement parce que l'on ne saurait couper le passé du présent et que la méconnaissance du passé nous empêcherait de comprendre les problèmes d'aujourd'hui, mais aussi parce que bien des théories, principes et méthodes scientifiques essentiels abordés dans ses écrits ont une portée générale et qu'ils jouent et continueront à jouer un rôle important en nous guidant. C'est pourquoi nous devons nous en tenir fermement à la pensée-maozedong, étudier et appliquer sérieusement sa position, ses points de vue et ses méthodes dans l'étude des situations nouvelles et la solution des problèmes nouveaux surgis au cours de la pratique. La pensée-maozedong a beaucoup enrichi, par son contenu, le patrimoine théorique du marxisme-léninisme; nous devons lier l'étude des œuvres scientifiques du camarade Mao Zedong à celle des œuvres scientifiques de Marx, Engels, Lénine et Staline. On aurait tout à fait tort de chercher à nier la valeur scientifique de la pensée-maozedong et le rôle que celle-ci joue dans la direction de la révolution et de l'édification de notre pays, pour la simple raison que le camarade Mao Zedong a commis des erreurs au soir de sa vie. On aurait également tort d'adopter une attitude dogmatique à l'égard des propos du camarade Mao Zedong, et de considérer tout ce qu'il a dit comme une vérité immuable qui doit être partout appliquée à la lettre, et même de chercher dans nos nouvelles activités à perpétuer les erreurs qu'il a commises dans cette période, au lieu de les admettre honnêtement. Ces deux attitudes ont un point commun: elles ne font pas de distinction entre la pensée-maozedong — théorie scientifique formée à l'épreuve du temps — et les erreurs commises par le camarade Mao Zedong dans les dernières années de sa vie. Or, il est absolument indispensable d'opérer une telle distinction. Nous devons attacher un grand prix à toutes les expériences positives que nous avons acquises grâce à l'union des principes généraux du marxisme-léninisme avec la réalité chinoise au cours de la révolution et de l'édification de notre pays depuis plus de cinquante ans, appliquer et développer ces expériences dans nos activités nouvelles, enrichir et développer la théorie de notre parti par un apport de principes nouveaux et de conclusions nouvelles correspondant à la réalité, de façon à assurer le progrès de notre cause dans la voie scientifique du marxisme-léninisme et de la pensée-maozedong.
Unissons-nous et luttons pour édifier une Chine socialiste puissante et moderne!
32. L'objectif de combat que notre parti se propose d'atteindre dans la nouvelle période historique est de transformer graduellement notre pays en un puissant Etat socialiste, hautement démocratique, hautement civilisé et doté d'une agriculture, d'une industrie, d'une défense nationale, d'une science et d'une technique modernes. Nous devons, en outre, mener à bien la grande œuvre d'unification de la patrie par le retour de Taiwan en son sein. Ce bilan de l'expérience historique des trente-deux années qui ont suivi la fondation de la République populaire vise essentiellement à mieux faire converger sur cet objectif grandiose qu'est l'édification d'une Chine socialiste moderne et puissante la volonté et l'énergie de tout le Parti, de toute l'armée et de toutes nos nationalités, sur la base du maintien des quatre principes fondamentaux: s'en tenir fermement à la voie socialiste, à la dictature démocratique populaire, c'est-à-dire à la dictature du prolétariat, à la direction exercée par le Parti communiste, ainsi qu'au marxisme-léninisme et à la pensée-maozedong. Ces quatre principes constituent le fondement politique de l'unité de tout le Parti et de l'unité de toutes nos nationalités aussi bien que la garantie fondamentale de la poursuite favorable de la modernisation socialiste. Tout propos et tout acte qui s'écartent de ces principes sont erronés; tout propos et tout acte qui visent à désavouer ou à rejeter ces principes sont inadmissibles.
33. Seul le socialisme peut sauver la Chine. C'est là une conclusion inébranlable que notre peuple multinational a tirée de sa propre expérience depuis un peu plus d'un siècle. C'est aussi notre expérience historique, absolument fondamentale, depuis les trente-deux années qui ont suivi la fondation de la République populaire. Bien que notre système socialiste en soit encore à sa phase initiale de développement, il ne fait aucun doute que ce système s'est déjà implanté chez nous et que notre pays a accédé à la société socialiste. Tout point de vue qui méconnaît ce fait fondamental est erroné. Dans les conditions du socialisme, nous avons accompli des réalisations qui auraient été absolument impossibles dans l'ancienne Chine. C'est une première mais convaincante manifestation de la supériorité du socialisme. Le fait que nous ayons pu par nous-mêmes surmonter toutes sortes de difficultés constitue aussi une manifestation de la grande vitalité du socialisme. Bien entendu, notre système devra connaître un long processus avant de pouvoir passer de l'imperfection relative à une perfection relative. La condition première étant de maintenir ce système fondamental, nous aurons à travailler dur pour réformer les règlements qui ne répondent pas au développement des forces productives ni aux intérêts du peuple, et à combattre résolument toute activité de sape contre le socialisme. Avec les progrès de notre cause, l'immense supériorité du socialisme s'affirmera avec toujours plus d'éclat.
34. Sans Parti communiste chinois, pas de Chine nouvelle. De même, sans Parti communiste chinois, il n'y aura pas de Chine socialiste moderne. Le Parti communiste chinois est un parti prolétarien armé du marxisme-léninisme et de la pensée-maozedong, doué d'une stricte discipline, animé d'un esprit d'autocritique, et dont la mission historique finale est la réalisation du communisme. Sans la direction assurée par un tel parti, sans les liens de chair et de sang qu'il a noués avec les masses populaires au cours de luttes de longue haleine, sans le difficile et soigneux travail qu'il accomplit parmi le peuple et le haut prestige dont il jouit ainsi au sein de celui-ci, notre pays serait forcément, pour diverses raisons tant intérieures qu'extérieures, plongé dans la division, et c'en serait fait de l'avenir de notre nation et de notre peuple. Dans la direction assurée par le Parti, il est inévitable que des erreurs soient commises, mais ces erreurs pourront certainement être corrigées grâce à l'unité étroite entre le Parti et le peuple; nul ne saurait s'en servir comme d'un prétexte pour affaiblir, rejeter, voire saper la direction assurée par le Parti. Agir de la sorte ne nous ferait que commettre des erreurs encore plus graves et nous conduirait à de grands désastres. Or, pour maintenir cette direction, il faut l'améliorer. Nous devons pallier à bon nombre d'insuffisances que notre parti présente encore tant sous le rapport de son mode de pensée que de son organisation, de son système de direction et de ses liens avec les masses populaires. Notre parti sera mieux à même d'assumer les immenses responsabilités que l'Histoire lui a assignées dans la mesure où la direction qu'il assure sera fermement maintenue et constamment améliorée.
35. Depuis la 3e session plénière, notre parti a tracé progressivement la voie correcte pour une modernisation socialiste conforme aux conditions de notre pays. La pratique permettra de compléter et de développer sans cesse la conception de cette voie, mais ses points clés en sont déjà pour l'essentiel fixés sur la base du bilan des expériences tant positives que négatives accumulées depuis la fondation de la République populaire, et en particulier sur la base des leçons de la «révolution culturelle».
1) Après l'accomplissement, pour l'essentiel, de la transformation socialiste, la principale contradiction que notre pays devait résoudre était la contradiction entre les besoins matériels et culturels croissants du peuple et l'état arriéré de la production sociale. Le Parti et l'Etat auraient donc dû reporter l'essentiel de leurs activités sur la modernisation socialiste axée sur l'édification économique, donner un grand essor aux forces productives de la société et améliorer graduellement, sur cette base, la vie matérielle et culturelle du peuple. L'erreur que nous avons commise dans le passé a été, en dernière analyse, de ne pas avoir réalisé ce transfert stratégique avec une volonté inébranlable et d'avoir lancé, pendant la période de la «révolution culturelle» ce point de vue absurde appelant à combattre la «théorie des forces productives», point de vue qui prend le contre-pied du matérialisme historique. A l'avenir, notre attention ne devra plus jamais être détournée de ce point de mire, sauf en cas d'invasion étrangère de grande envergure, et encore sera-t-il alors nécessaire de mener l'édification économique requise et permise par les conditions de la guerre. Toute l'activité du Parti doit être axée sur l'édification économique et être à son service; les cadres du Parti, et en particulier ceux des secteurs économiques, doivent s'appliquer à étudier les théories économiques, le travail économique, ainsi que la science et la technique.
2) Dans l'édification économique socialiste, nous devons déployer des efforts énergiques pour réaliser de façon méthodique, phase par phase, les objectifs de la modernisation en tenant compte des conditions et des ressources de notre pays. Des erreurs «de gauche» qui ont persisté longtemps dans notre travail économique se sont manifestées principalement par le fait que nous nous sommes détachés des réalités de notre pays, que nous avons tenté d'aller au-delà de nos possibilités et que nous avons négligé la rentabilité de la production et de la gestion, ainsi que l'argumentation scientifique des plans économiques, des politiques et mesures économiques, entraînant ainsi des gaspillages et des pertes considérables. Nous devons adopter une attitude scientifique, connaître et analyser à fond la situation, prêter une oreille attentive aux opinions des cadres, des masses et des spécialistes des divers secteurs, nous conformer autant que possible aux lois objectives de l'économie et de la nature, et assurer un développement proportionné et harmonieux de toutes les branches de l'économie. Nous devons être conscients de ce fait fondamental que nous avons encore pas mal de retard sur le plan économique et culturel; mais nous devons aussi avoir en vue nos réalisations et expériences en matière d'édification économique ainsi que l'extension des échanges économiques et techniques avec l'étranger, qui sont autant de conditions favorables existant tant à l'intérieur du pays que sur le plan international dont nous devons tirer pleinement profit. Nous devons nous opposer et à la précipitation et à la passivité.
3) Les changements dans les rapports socialistes de production et l'amélioration de ces rapports doivent être adaptés au niveau des forces productives et favoriser la production. L'économie d'Etat et l'économie collective sont les formes essentielles de l'économie chinoise. L'économie individuelle des travailleurs existant dans certaines limites constitue un complément nécessaire à l'économie de propriété publique. Il est nécessaire d'établir des systèmes spécifiques de gestion et de répartition adaptés aux différents secteurs de l'économie. Il est nécessaire de pratiquer une économie planifiée sur la base de la propriété publique, tout en faisant jouer à titre auxiliaire le rôle régulateur du marché. Nous devons développer dans de fortes proportions la production marchande et l'échange des marchandises de type socialiste. Il n'existe pas de modèle figé pour le développement des rapports socialistes de production. Notre tâche est de créer, à chaque phase, des formes spécifiques de rapports de production répondant aux exigences des forces productives de notre pays et pouvant correspondre à leur croissance continue et la favoriser.
4) La lutte de classes n'est plus la contradiction principale après la liquidation des classes exploiteuses en tant que telles. Mais vu les facteurs nationaux et internationaux, elle continuera à exister pendant longtemps dans certaines limites et pourrait même s'exacerber dans certaines conditions. Nous devons nous opposer à la fois au point de vue préconisant une extension de la lutte de classes et au point de vue de l'extinction de la lutte de classes. Dans les domaines politique, économique, idéologique et culturel comme dans la vie sociale, il importe de maintenir une haute vigilance à l'égard des activités de sabotage de tous les éléments hostiles au socialisme et de mener une lutte efficace contre elles. Nous devons saisir correctement les contradictions sociales qui existent en grand nombre au sein de la société mais ne relèvent pas du domaine de la lutte de classes et comprendre que, pour les régler correctement, des méthodes autres que celles de la lutte de classes doivent être utilsées. Autrement, la stabilité et l'unité de la société s'en trouveraient compromises. Nous devons unir fermement toutes les forces susceptibles d'être unies, consolider et élargir le front uni patriotique.
5) Une tâche fondamentale de la révolution socialiste, c'est d'établir graduellement un système politique socialiste hautement démocratique. Depuis la fondation de la République populaire, nous n'avons pas prêté attention à cette tâche, ce qui a constitué une condition importante permettant à la «révolution culturelle» d'avoir lieu; c'est une leçon amère. Nous devons donc renforcer l'édification des institutions de l'Etat aux divers échelons conformément au principe du centralisme démocratique, faire en sorte que les assemblées populaires à tous les échelons et leurs organes permanents deviennent des organes du pouvoir populaire jouissant de l'autorité, réaliser graduellement une participation populaire directe au processus démocratique à l'échelon de base du pouvoir et de la vie sociale, et surtout nous efforcer de développer, dans les entreprises des régions urbaines et rurales, les formes de participation des travailleurs à la gestion démocratique des affaires de leur entreprise. Il importe de consolider la dictature démocratique populaire, de parfaire la Constitution et les lois de l'Etat et de s'assurer qu'elles ne souffriront aucune violation et qu'elles seront respectées rigoureusement par tous, afin que la légalité socialiste devienne une arme puissante pour préserver les droits du peuple, maintenir l'ordre dans la production, dans le travail et dans la vie, sanctionner les actes criminels et réprimer les activités de sape des ennemis de classe. En aucune façon et en aucun lieu, il ne faut laisser réapparaître une situation chaotique semblable à celle de la «révolution culturelle».
6) Le socialisme doit avoir pour corollaire une morale et un niveau de culture élevés. Nous devons balayer résolument les conceptions tout à fait erronées qui, persistant pendant longtemps et atteignant leur apogée au cours de la «révolution culturelle», mésestiment l'éducation, la science et la culture, et se traduisent par une discrimination vis-à-vis des intellectuels; nous devons nous efforcer d'améliorer le statut et la fonction de l'éducation, de la science et de la culture dans le cours de la modernisation du pays et affirmer en termes clairs que les intellectuels sont, à l'égal des ouvriers et des paysans, une force sur laquelle la cause du socialisme doit s'appuyer, et que l'édification du socialisme serait impossible sans la culture et sans les intellectuels. Nous devons nous attacher, au sein du Parti, à renforcer l'étude de la théorie marxiste, celle de l'histoire et de la réalité de notre pays et du monde, ainsi que celle des différentes branches des sciences sociales et des sciences de la nature. Nous devons renforcer et améliorer le travail idéologique et politique, éduquer le peuple et la jeunesse dans l'esprit de la conception marxiste du monde et de la morale communiste, nous en tenir fermement à la politique en matière d'éducation qui préconise un développement général sur les plans moral, intellectuel et physique pour former des cadres rouges et experts, ainsi que l'union entre les intellectuels et les ouvriers et paysans, l'union entre le travail intellectuel et le travail manuel, combattre l'influence de l'idéologie bourgeoise décadente et des survivances de l'idéologie féodale, surmonter l'influence de l'idéologie petite-bourgeoise et faire rayonner le patriotisme qui place les intérêts de la patrie au-dessus de tout et l'esprit d'entreprise qui se traduit par un dévouement total à la cause de la modernisation.
7) Il est très important pour la Chine, qui est un pays multinational, d'améliorer et de développer les rapports socialistes entre les nationalités et de renforcer l'unité nationale. Dans la question nationale, nous avons, dans le passé, et plus particulièrement au cours de la «révolution culturelle», commis la grave erreur d'une extension de la lutte de classes, faisant du tort à de nombreux cadres et aux masses des minorités nationales. Et dans notre travail, nous n'avons pas respecté comme il convenait le droit de celles-ci à l'autonomie. Cette leçon, nous devons la graver dans notre esprit. Nous devons savoir clairement que les rapports existant aujourd'hui entre les différentes nationalités de notre pays sont essentiellement des rapports entre les travailleurs de ces nationalités. Nous devons maintenir l'autonomie régionale des nationalités, renforcer la législation des régions d'autonomie nationale et assurer aux régions de minorités nationales le droit d'appliquer les mesures politiques du Parti et de l'Etat en tenant compte des conditions réelles de leurs régions. Nous devons aider effectivement les régions de minorités nationales à développer l'économie et la culture et nous appliquer à former et à promouvoir les cadres des minorités nationales. Nous devons nous opposer fermement à tout propos et à tout acte qui visent à saper l'unité et l'égalité des nationalités. Nous devons continuer à appliquer la politique assurant la liberté des croyances religieuses. S'en tenir aux quatre principes fondamentaux n'implique pas que les fidèles abandonnent leur croyance religieuse, mais qu'ils ne fassent pas de propagande contre le marxisme-léninisme et la pensée-maozedong, et que la religion ne se mêle pas de la politique et de l'éducation.
8) Dans les conditions internationales actuelles où le danger de guerre existe toujours, nous devons renforcer la modernisation de notre défense nationale. La défense nationale doit s'adapter à l'édification économique du pays. L'Armée populaire de libération doit renforcer son instruction militaire, améliorer son travail politique, ses services logistiques et ses recherches en matière de sciences militaires, et rehausser sa combativité pour devenir progressivement une puissante armée révolutionnaire moderne. Nous devons rétablir et développer les belles traditions d'unité étroite au sein de l'armée, entre l'armée et le pouvoir civil, entre l'armée et le peuple. De même, nous devons renforcer encore davantage l'édification de la milice populaire.
9) Dans nos relations extérieures, nous continuerons à nous opposer à l'impérialisme, à l'hégémonisme, au colonialisme et au racisme, et à lutter pour sauvegarder la paix mondiale. Nous développerons activement — sur la base des cinq principes de la coexistence pacifique — nos relations et les échanges économiques et culturels avec les différents pays du monde. Nous resterons fidèles à l'internationalisme prolétarien et apporterons notre soutien à la cause de l'émancipation des peuples opprimés, à l'œuvre d'édification des pays nouvellement indépendants et aux justes luttes des peuples du monde.
10) Vu les leçons de la «révolution culturelle» et la situation actuelle du Parti, il importe de doter celui-ci d'un bon système de centralisme démocratique. Nous devons nous pénétrer du concept marxiste selon lequel la direction du Parti doit être assumée collectivement par les dirigeants capables et politiquement intègres apparus au fil des luttes de masses, et interdire le culte de la personnalité sous toutes ses formes. Nous devons préserver le prestige des dirigeants du Parti et veiller en même temps à ce que leur activité soit soumise au contrôle du Parti et du peuple. Nous devons pratiquer un haut degré de centralisme sur la base d'une large démocratie, et persister dans les règles de la soumission de la minorité à la majorité, de l'individu à l'organisation, de l'échelon inférieur à l'échelon supérieur et de l'ensemble du Parti au Comité central. Le style de travail d'un parti au pouvoir constitue pour celui-ci une question de vie ou de mort. Les dirigeants des organisations du Parti aux différents échelons et tous les cadres membres du Parti doivent aller parmi les masses, se plonger dans la réalité, faire preuve de modestie et de pondération, partager joies et peines avec le peuple et lutter résolument pour surmonter la bureaucratie. Nous devons manier d'une façon judicieuse cette arme qu'est la critique et l'autocritique, surmonter les idées erronées qui s'écartent des justes principes du Parti, extirper l'esprit de fraction, combattre l'anarchisme et l'ultraindividualisme, éliminer les tendances néfastes telles que la recherche des privilèges. Nous devons consolider les organisations du Parti et en purifier les rangs en rejetant les éléments dégénérés qui malmènent et oppriment le peuple. Dans la conduite des affaires de l'Etat et du travail dans les domaines économique, culturel et social, le Parti doit traiter correctement ses rapports avec les autres organisations, garantir sous tous ses aspects le fonctionnement efficace des organes du pouvoir d'Etat, des administrations, des instances judiciaires ainsi que des différentes organisations économiques et culturelles, et garantir que les syndicats, la Ligue de la jeunesse, la Fédération des femmes, l'Association des sciences et des techniques, la Fédération des hommes de lettre et des artistes et les autres organisations populaires pourront accomplir leur travail en faisant preuve d'initiative et de sens des responsabilités; le Parti doit renforcer sa coopération avec les personnalités non communistes, faire valoir le rôle de la Conférence consultative politique du peuple, consulter consciencieusement les partis et groupements démocratiques et les personnalités sans parti sur les problèmes importants des affaires d'Etat, et respecter leurs opinions et celles des spécialistes des divers secteurs. De même que les autres organisations sociales, les organisations du Parti à tous les échelons doivent mener leur activité dans le cadre de la Constitution et de la loi.
36. Nous avons rectifié résolument cette erreur que constituait la soi-disant «continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat», mot d'ordre lancé pendant la «révolution culturelle» et qui appelait au renversement d'une classe par une autre; mais cela ne signifie nullement que les tâches de la révolution soient déjà achevées et qu'on n'ait plus besoin de poursuivre avec fermeté la lutte révolutionnaire dans les divers domaines. Le socialisme n'a pas seulement pour objectif de liquider tous les systèmes d'exploitation et toutes les classes exploiteuses, il doit aussi développer considérablement les forces productives de la société, développer et parfaire les rapports de production et la superstructure du socialisme et éliminer graduellement, sur cette base, toute différence de classe ainsi que toute différence et inégalité sociales importantes dues surtout au niveau de développement insuffisant des forces productives, et ce jusqu'à la réalisation du communisme. C'est une révolution grandiose, sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Et la lutte que nous menons actuellement pour bâtir une Chine socialiste moderne n'est qu'une étape de cette révolution. Celle-ci diffère de toutes les révolutions qui ont précédé l'abolition du système d'exploitation, par le fait qu'elle ne se réalise pas à travers des confrontations et des conflits de classe violents, mais grâce au régime socialiste lui-même, sous une direction méthodique et ordonnée. Cette révolution ayant accédé à une période de développement pacifique est plus profonde et plus difficile que toutes celles du passé, elle s'étendra sur une très longue période historique et exigera pour de nombreuses générations à venir qu'elles déploient des efforts ardus et inlassables, observent rigoureusement la discipline et consentent d'héroïques sacrifices. Au cours de cette période historique de développement pacifique, la révolution ne saurait s'avancer sans à-coups, car les ennemis déclares ou camouflés et les autres saboteurs existeront toujours et ne manqueront pas de provoquer des troubles à la moindre occasion. Nous devons donc maintenir une haute vigilance révolutionnaire et nous tenir constamment prêts à défendre vaillamment les intérêts de la révolution. Tous les membres du Parti communiste chinois et le peuple de toutes nos nationalités doivent continuer à conserver, dans la nouvelle période historique, un noble idéal révolutionnaire et une ferme volonté révolutionnaire, afin de mener jusqu'au bout notre grande œuvre de révolution et d'édification socialistes.
37. La confrontation répétée de nos succès et de nos échecs, des pratiques correctes et des pratiques erronées des 32 années qui ont suivi la fondation de la République populaire et, plus particulièrement, les réflexions et les synthèses de ces dernières années ont contribué à élever considérablement la conscience politique de tous les camarades du Parti et des patriotes de toutes nos nationalités. Il est évident que notre parti possède maintenant quant à la révolution et à l'édification socialistes un niveau de compréhension plus élevé qu'à n'importe quelle autre époque depuis la fondation de la République populaire. Notre parti a le courage de reconnaître ses erreurs et de les rectifier, il a la volonté et est capable d'empêcher le retour des graves erreurs commises dans le passé. Du point de vue à long terme, c'est-à-dire du point de vue du développement de l'histoire, les erreurs de notre parti et les revers qu'il a subis n'auront été, finalement, que des phénomènes temporaires, tandis que la trempe qu'ont acquise notre parti et notre peuple, la force d'ossature formée parmi les cadres de notre parti au cours des luttes de longue haleine et qui a atteint un plus haut degré de maturité, la supériorité de notre système socialiste qui s'affirme encore davantage et les efforts plus ardus du Parti, de l'armée et du peuple qui aspirent à voir prospérer la patrie constituent autant de facteurs qui joueront un rôle décisif à long terme. Un grand avenir attend notre cause socialiste et notre peuple multinational fort de plusieurs centaines de millions d'habitants.
38. L'unité du Parti et l'unité entre le Parti et le peuple constituent la garantie essentielle qui nous permet d'entreprendre la modernisation socialiste et de remporter de nouvelles victoires. Tant que le Parti est étroitement uni et qu'il ne fait qu'un avec le peuple, notre parti et la cause socialiste qu'il dirige prospéreront, malgré les difficultés qu'ils pourraient rencontrer. Là est la tendance générale.
La «Résolution sur quelques questions d'histoire», adoptée à l'unanimité en 1945 par la 7e session plénière élargie du Comité central issu du 6e congrès du Parti, unifia la connaissance de tout le Parti et renforça l'unité en son sein, contribuant à faire progresser impétueusement la cause de la révolution populaire et à la faire accéder à la grandiose victoire. La 6e session plénière du Comité central issu du 11e congres du Parti est convaincue que la présente résolution, adoptée à l'unanimité, jouera un rôle historique similaire. Elle adresse à tout le Parti, à toute l'armée et au peuple de toutes nos nationalités l'appel suivant: Unissons-nous étroitement autour du Comité central du Parti sous le grand drapeau du marxisme-léninisme et de la pensée-maozedong, continuons à faire preuve d'inflexibilité et travaillons d'un même cœur, afin de surmonter toutes les difficultés et de transformer graduellement notre pays en une puissance socialiste moderne, hautement démocratique et hautement civilisée! Notre but doit être atteint! Notre but sera atteint!