Exposition sur la culture tibétaine |
Cui Lili UNE exposition de grande envergure, sous le titre «Trésors du Pays des neiges: exposition sur la culture tibétaine», présentant de nombreux aspects de la culture tibétaine et le progrès économique et social du Tibet depuis une quarantaine d'années, a ouvert ses portes du 8 à 16 mars 1999 au Palais des expositions de Beijing. Cette exposition de 9 jours est jusqu'ici l'une des expositions de la plus grande envergure et au plus riche contenu. Elle se composait de cinq parties principales: «Résultats de 40 ans d'édification du Tibet», «Archives historiques et trésors du Tibet», «Collections d'art populaire tibétain», «Peintures contemporaines du Tibet» et «Costumes et parures du Tibet». Elles ont offert aux visiteurs de la capitale une vision large de l'histoire et de la culture tibétaines, de la splendeur de son territoire, de ses traditions spécifiques, ainsi que des énormes changements qui ont eu lieu depuis une quarantaine d'années et de sa physionomie toute nouvelle d'aujourd'hui. L'exposition, sur une superficie de 7 000 m2 était décorée de tissu rouge, jaune ocre et autres tissus aux couleurs symboliques de la culture tibétaine. Les colonnes et cloisons étaient aussi peintes dans les mêmes couleurs. Aux milliers d'objets et photos exposés s'ajoutaient la musique traditionnelle tibétaine et une présentation des costumes tibétains. Tout cela donnait aux visiteurs l'impression de se trouver au Tibet, dans cette région mystérieuse et magnifique sur le toit du monde.
Le Potala à Lhasa Trésors et archives historiques du Tibet Ce sont les trésors et les archives historiques du Tibet qui ont le plus attiré l'attention des visiteurs. Sur les 190 objets et documents anciens, la plupart provenaient des grands monastères du Tibet, entre autres le Potala et le Palais du Norbulingka, et le reste, de la Cité interdite, du Musée d'histoire, des Archives historiques et du Palais Yonghegong. Les objets anciens englobent des poteries mises à jour sur le site de Karub, des sceaux gravés en écriture tibétaine, des stûpas, des statues de bouddha et des objets sacrés bouddhiques, récipients en métal, porcelaines, jades, ainsi que des tankas reflétant divers aspects de la religion, comme l'histoire, l'astronomie et la médecine tibétaines. Certains objets sont des trésors nationaux qui n'ont jamais été exposés auparavant. Tous ces objets montrent la sagesse du peuple tibétain et représentent l'évolution historique du Tibet. Ils prouvent que le Tibet est lié avec d'autres régions de la Chine aussi étroitement que la chair et le sang. Une trentaine de documents d'archives étaient présentés. Selon Mme Zhoigat, directrice du Département des Archives du Tibet, les documents d'archives en tibétain sont au nombre de trois millions, juste un peu moins que ceux en chinois et se classent au deuxième rang national. Ils portent sur divers domaines et retracent 7 siècles d'histoire tibétaine sans interruption, allant de l'intégration du Tibet en 1277 dans le territoire chinois à la réforme démocratique en 1959. Ils sont une encyclopédie sur les sciences et techniques, la culture, la religion, les mœurs, la médecine, la situation politique et économique des différentes époques et dynasties. Les archives exposées sont principalement des documents originaux qui enregistrent les contacts entre le gouvernement chinois et les autorités tibétaines, comme par exemple l'édit établi par l'empereur Timour de la dynastie des Yuan (1279-1368) pour nommer les administrateurs des affaires politiques et militaires tibétaines; le décret établi par Zhu Yuanzhang, empereur fondateur de la dynastie des Ming (1368-1644) pour nommer les administrateurs des affaires politiques et militaires de la région d'Ali, et le code en 29 articles portant sur l'administration du Tibet, élaboré par l'empereur Qianlong de la dynastie des Qing (1644-1911).
Le 23 mai 1951, après avoir signé l'Accord sur la libération pacifique du Tibet, le président Mao Zedong a rencontré Ngapo Ngawan-jigme. Ce code fut promulgué en 1793 après que les envahisseurs népalais du Tibet aient été repoussés par les armées de l'empereur Qianlong. Il fixe le système de tirage au sort au moyen d'un récipient en or pour choisir la véritable réincarnation d'un bouddha vivant, le système de nomination et de révocation des fonctionnaires tibétains, le mandat du gouvernement tibétain, les effectifs de l'armée tibétaine, ainsi que les finances et la fiscalité du Tibet, renforçant ainsi l'administration du gouvernement central à l'égard du Tibet et les rapports entre les Han et les Tibétains. Il y a également un décret gouvernemental signé par Jiang Jieshi de reconnaissance du XIVe dalaï-lama. Quant aux documents datant d'après 1949, ils comprennent l'«Accord en 17 articles sur les mesures concernant la libération pacifique du Tibet», le message envoyé par le XIVe dalaï-lama au Président Mao Zedong, message dans lequel il manifeste son désir d'accepter la direction du gouvernement central, la réponse télégraphiée du président Mao, ainsi que les lettres écrites par Mao Zedong et Zhou Enlai au dalaï-lama.
Le Ier octobre 1989, jour de la Fête nationale, Deng Xiaoping a reçu Redi, président de l'Assemblée populaire de la région autonome du Tibet, dans le pavillon de la
En juillet 1990, Jiang Zeming, secrétaire général du PCC, en tournée d'inspection au Tibet, a reçu un accueil chaleureux à l'aéroport. Mme Zhoigar nous a spécialement signalé 4 contrats de vente de serfs. Selon elle, il y a 40 ans, 95% des Tibétains étaient des serfs privés de liberté individuelle, les propriétaires des serfs pouvaient, selon leur bon plaisir, les vendre, les acheter, les céder, les exploiter, les insulter et les persécuter. Sous le système oppressif du servage féodal, les masses tibétaines jouissaient-elles des droits de l'homme? Ces archives en sont le meilleur témoignage! Coutumes et costumes Dans la salle centrale, trente jeunes bergers de la région pastorale Shannan, vêtus de leurs costumes aux couleurs éclatantes, chantent et dansent. Leur représentation pleine de dynamisme a éveillé un grand intérêt parmi tous les spectateurs. Selon Bianba Ciren, chef de l'ensemble artistique et préfet adjoint de la région Shannan, le Tibet possède une multitude de costumes et de parures différents sur son immense territoire, qui varient avec les conditions naturelles et les modes de vie ou de travail différents. Ce spectacle a présenté une série de costumes bien sélectionnés et caractéristiques du peuple tibétain, comme les costumes destinés au bergers, les vêtements de la noblesse, les habits monastiques, les costumes de théâtre tibétain et les costumes des ethnies minoritaires du Tibet, telles que les Moinba et les Sherpa. Cette représentation a permis aux spectateurs d'admirer l'ensemble des costumes et parures tibétains et de connaître leur origine, leur évolution, les différentes catégories et leur usage pratique. Un défilé de costumes portés par des mannequins a offert un panorama des coutumes vestimentaires tibétaines une fois qu'il s'est fondu avec la culture moderne. La plupart des objets d'artisanat populaire exposés étaient ceux dont Ye Xing, un artiste han, a fait don au gouvernement de la région autonome du Tibet. Peintre et collectionneur âgé de 51 ans, M. Ye a passé 38 ans au Tibet. Sa passion pour la culture tibétaine l'a poussé à collecter 2 000 objets d'art précieux de diverses époques, en dépit de ses faibles revenus. Ces objets portent sur multiples aspects de la vie du peuple tibétain, comme le travail aux champs, la vie quotidienne, la religion et la culture, et ont une valeur historique très importante. La donation de M.Ye a été hautement appréciée par le peuple tibétain. Les plus anciens objets exposés remontent à l'époque de la dynastie des Tang (618-907). Ce sont des objets usuels, des instruments de cuisine tibétaine, des objets d'art décoratif, des tankas, des objets rituels bouddhiques, des instruments de travail et des pierres de mani. Le plus grand portrait du Bouddha Un tanka représentant le plus grand portrait du Bouddha sur soie était présenté dans une des salles d'exposition. Haut de 45 m et large de 35m, ce portrait pèse 3 tonnes. A cause de sa taille énorme, on ne peut voir dans la salle d'exposition que sa partie centrale, soit 1/4 de sa superficie totale. Malgré cela, il fait encore une forte impression sur les visiteurs par son caractère mystérieux et imposant. Les tankas géants ont en général pour thème l'histoire religieuse. Pendant les fêtes religieuses, on les accroche sur le mur d'enceinte d'un monastère ou on les étale sur la pente d'une colline pour que les croyants lui présentent leurs dévotions. Le portrait exposé a été achevé en mars 1996, sous la direction des trois meilleurs peintres et artisans tibétains, une dizaine d'artisans ont passé plus d'un an à le confectionner. En mars 1998, le siège de la société Guiness au Grand monde de Shanghai Fa classé dans son «Livre des records du monde». Sur ce satin multicolore sont peints une vingtaine de bouddhas, de bodhisatvas et de lokapalas. Tous ces personnages sont peints avec de belles couleurs et palpitants de vie. Une personnalité des milieux religieux a indiqué que l'inauguration de ce tanka a eu lieu le 3 mars 1996 devant le Potala, des moines ont récité des soutras en son honneur. Dans le temple du Jokhang, on a allumé un millier de lampes à beurre en hommage. Depuis lors, tous ceux qui ont l'honneur de rendre un culte à ce tanka peuvent obtenir la paix, la chance et la félicité.
Beijing Information
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