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Publié le 19/05/2011
Résolution relative aux principes directeurs régissant l'édification de Sa civilisation spirituelle socialiste

(Publié le 6 octobre 1986)

(Adoptée le 28 septembre 1986 à la sixième session du Comité central issu du XIIe congrès du Parti communiste)

Hu Yaobang, Deng Xiaoping, Zhao Ziyang, Li Xiannian et Chen Yun president la session plénière.
— photo Liu Jianguo

La sixième session plénière du Comité central issu du XIIe congrès du Parti communiste chinois, s'inspirant des décisions d'importance stratégique prises par ce dernier sur la nécessité de renforcer l'édification de la civilisation spirituelle et de la civilisation matérielle, ainsi que des travaux de la Conférence nationale du Parti tenue en 1985, et tenant compte des impératifs de l'application de la réforme dans tous les secteurs d'activité du pays, a fait un rappel des réalisations acquises ces dernières années dans l'édification d'une civilisation spirituelle, et a examiné les problèmes encore en attente d'une solution. La session plénière estime que, dans la situation nouvelle, mieux préciser les principes directeurs de l'édification de la civilisation spirituelle et renforcer notre travail à ce propos est d'une grande importance pour l'heure présente comme pour le long terme afin de permettre dans tous les domaines un développement harmonieux de la modernisation socialiste.

I. L'importance stratégique de l'édification d'une civilisation spirituelle socialiste

Les principes généraux de notre œuvre de modernisation socialiste sont les suivants: avec le développement économique comme pivot, conduire fermement la réforme des structures économiques et celle des structures "politiques, et poursuivre sans défaillance l'édification de la civilisation spirituelle en veillant à ce que les diverses activités soient cohérentes entre elles et se stimulent réciproquement. Tous les camarades du Parti, en conservant à l'esprit ces dispositions d'ensemble, doivent parfaitement saisir l'importance stratégique que revêt l'édification d'une civilisation spirituelle socialiste.

La civilisation spirituelle socialiste, guidée par le marxisme, est une caractéristique importante de la société socialiste. Dans la phase du socialisme, la civilisation matérielle engendre les conditions matérielles et permet les expériences concrètes nécessaires au développement de la civilisation spirituelle; celle-ci, à son tour, assure au développement de la civilisation matérielle une motivation spirituelle et un soutien intellectuel, et constitue un réel garant idéologique pour un développement bien orienté. L'édification de la civilisation spirituelle socialiste est donc d'une importance capitale pour le destin du socialisme.

Depuis la 3e session plénière du Comité central issu du XIe congrès du Parti, c'est après le redressement d'une situation chaotique, et avec la mise en œuvre générale de la réforme et le développement de l'édification de la civilisation matérielle que l'édification de la civilisation spirituelle socialiste a enregistré d'importants résultats. La ligne idéologique du Parti qui consiste à libérer les esprits et à toujours se conformer à la réalité dans la recherche de la vérité nous a permis de faire rayonner l'esprit scientifique et le dynamisme créateur propres au marxisme et de rompre avec un ensemble de notions figées pour porter notre connaisance du socialisme à un niveau plus élevé; la stabilité et l'unité règnent dans l'ensemble du pays; la démocratie et la légalité ont été graduellement affermies; l'esprit d'initiative des cadres et des masses s'est sensiblement accru; les activités de masse sur le thème de l'édification d'une civilisation spirituelle se sont largement développées et ont fourni nombre d'expériences nouvelles; le respect du savoir et des compétences a commencé d'entrer dans les mœurs; l'éducation, la science et la culture connaissent un essor croissant; enfin, les bonnes traditions du Parti se développent, le style de travail de celui-ci et les mœurs sociales s'améliorent. Ce sont là les notes dominantes. Cependant, nous ne saurions perdre de vue le fait que dans maints domaines l'édification de la civilisation spirituelle socialiste n'est pas cohérente avec l'effort de modernisation socialiste, pas plus qu'elle n'est adaptée à la situation créée par la réforme et l'ouverture sur l'extérieur, que l'importance de l'édification d'une civilisation spirituelle n'est pas suffisamment reconnue, que le problème des principes directeurs à suivre concrètement n'est pas encore définitivement réglé, et qu'il nous faudra encore déployer de nombreux efforts pour faire disparaître les graves tendances négatives présentes au sein du Parti comme dans le corps social. C'est seulement après une évaluation globale de l'état actuel de l'édification de la civilisation spirituelle, par la prise de conscience de son urgence et l'estimation de la durée qu'elle nécessite, qu'il sera possible de poursuivre cette édification avec persévérance; sinon, c'est la situation générale qui s'en trouverait affectée.

La réforme constitue à la fois un autoperfectionnement et un développement du régime socialiste. L'envergure de sa mise en œuvre est la preuve magistrale que d'immenses changements sont intervenus ces dernières années dans notre pays. La réforme menée dans tous les domaines et l'ouverture sur l'extérieur ont insufflé une grande vitalité au socialisme, considérablement stimulé l'édification de la civilisation spirituelle. Avec le développement de l'économie marchande socialiste et l'amélioration du système politique démocratique socialiste, les idées et l'état d'esprit de la population se sont profondément modifiés, ce qui pose de nouvelles et plus hautes exigences à l'édification de cette civilisation spirituelle. Saurons-nous répondre à ces exigences en créant des courants d'opinions, un sens des valeurs, des conditions culturelles et un environnement social susceptibles de favoriser la modernisation socialiste et la réforme dans tous les domaines? Saurons-nous nous prémunir efficacement contre les idéologies décadentes que sont le capitalisme et le féodalisme? Saurons-nous éviter les multiples risques de déviation par rapport à notre orientation? Saurons-nous susciter l'enthousiasme et mobiliser l'esprit créateur de notre peuple multinational en vue de faire de la Chine, grâce aux efforts de plusieurs générations, une puissance socialiste moderne? C'est là le défi historique auquel nous faisons face. Nous devons être sûrs qu'avec la juste direction exercée par le Parti et l'orientation imprimée par le marxisme, avec notre système économique fondamental qui est socialiste et les mesures politiques qu'il implique, avec notre régime de démocratie populaire et notre légalité socialiste et surtout avec le ferme soutien accordé par les masses populaires à l'édification socialiste et à la réforme, si nous parvenons à renforcer l'édification de la civilisation spirituelle socialiste tout en faisant avancer la civilisation matérielle, nous atteindrons notre objectif de modernisation socialiste.

En somme, la civilisation spirituelle socialiste que nous édifions tient son importance stratégique de ce qu'elle doit aider à la modernisation socialiste, aider au progrès de la réforme dans tous les domaines et à l'ouverture sur l'extérieur ainsi qu'au maintien des quatre principes fondamentaux. Telle est l'orientation fondamentale qui guide l'édification de notre civilisation spirituelle socialiste.

Les membres du CC du PCC discutent le projet de la Résolution.
— photo Liu Jianguo

II. L'objectif fondamental de l'édification d'une civilisation spirituelle socialiste

L'édification d'une civilisation spirituelle socialiste vise essentiellement, selon les besoins de la modernisation socialiste, à former des citoyens socialistes ayant un noble idéal et une haute moralité, cultivés et disciplinés, à améliorer la formation idéologique et morale de l'ensemble de la nation chinoise tout comme son niveau scientifique et culturel.

La formation de l'homme est un résultat du processus historique, mais elle exerce, en retour, une influence considérable sur celui-ci. Dans les conditions actuelles du socialisme, les efforts tendant à améliorer la formation de tous nos citoyens doivent permettre d'accroître de manière ininterrompue la productivité sociale, de développer sans cesse les rapports nouveaux entre les hommes, fondés sur la propriété publique, et de transformer profondément la physionomie de toute la société. Ce sont là des conditions indispensables pour la réussite de notre œuvre socialiste de modernisation.

L'édification de la civilisation spirituelle, que ce soit sur les plans idéologique et moral ou en matière éducative, scientifique et culturelle, intègre toute l'édification de la civilisation matérielle et se manifeste à tous les niveaux de la vie économique, politique, culturelle et sociale. Le renforcement de l'édification de la civilisation spirituelle ne concerne pas seulement les secteurs de l'idéologie, de la culture et de l'éducation, mais aussi toutes les autres branches d'activité, puisque c'est une tâche commune et à long terme qui intéresse l'ensemble du Parti et de l'armée, de même que chaque ouvrier, chaque paysan et chaque intellectuel, de même encore que l'ensemble des travailleurs et patriotes du pays.

Une grave erreur que notre parti a commise durant de longues années après que la transformation socialiste a été achevée pour l'essentiel dans notre pays, a été de ne pas avoir reporté son activité sur l'édification économique et de s'être accroché à la lutte des classes; la conséquence en a été que nous avons négligé l'édification dans les secteurs de l'éducation, de la science et de la culture, tout en insistant outrancièrement sur la lutte des classes au plan idéologique, et ce jusqu'à déclencher une «révolution culturelle» qui a plongé le pays dans le chaos. En faisant le bilan de son expérience historique, notre parti a explicitement indiqué que, dans la phase présente, la contradiction principale de notre société est celle qui existe entre les besoins matériels et culturels toujours croissants de la population et une production sociale retardataire; il a également déclaré que la lutte des classes, dans certaines limites, se prolongera encore longtemps, mais ne constitue déjà plus la contradiction principale, et que les contradictions qui se manifestent aujourd'hui n'ont pas, pour la plupart, le caractère de lutte de classe. Par conséquent, pour renforcer l'édification d'une civilisation spirituelle, nous devons bien assimiler cette leçon du passé, traiter correctement toutes les contradictions qui se manifestent dans une société socialiste, et résoudre toute question d'ordre idéologique par la discussion, l'argumentation et la critique-autocritique, c'est-à-dire en recourant à l'éducation et à la persuasion. Nous devons tourner tous nos regards vers la construction du pays; nous devons concentrer notre attention sur la nécessité d'unir le peuple et de faire s'exprimer pleinement son esprit d'initiative et sa créativité dans le contexte du socialisme; nous devons être infiniment attentifs à la satisfaction des besoins culturels et intellectuels du peuple, au renforcement de l'édification idéologique et éthique ainsi qu'à l'édification de l'éducation, de la science et de la culture; bref, c'est sur le développement des forces productives que nous devons concentrer notre attention.

L'histoire du monde et de la Chine des temps modernes montre qu'aucune nation ni aucun Etat ne peuvent progresser s'ils se refusent à assimiler les sciences et la culture plus évoluées des pays étrangers. La politique de la «porte close» entraîne inévitablement stagnation et retard. Nous rejetons fermement le système idéologique et social du capitalisme qui protège l'exploitation et l'oppression, nous rejetons aussi ce qu'il contient d'odieux et de décadent; mais, nous devons déployer résolument tous nos efforts pour faire nôtres les résultats: les plus brillants des autres pays, notamment ceux des pays capitalistes développés, dans les domaines scientifique, technologique ou des méthodes de gestion administrative et économique universellement valables, et assimiler leurs autres acquis culturels positifs, puis nous devons nous appliquer à les vérifier et à les développer dans la pratique; il serait insensé de ne pas agir de la sorte, car la réussite de notre œuvre de modernisation en dépend. L'ouverture sur l'extérieur, politique fondamentale et irréversible de notre Etat, ne s'applique pas seulement à l'édification de la civilisation matérielle, mais aussi à celle de la civilisation spirituelle.

La nation chinoise est une grande nation ayant un passé et une culture plusieurs fois millénaires; elle s'est longtemps trouvée aux tous premiers rangs dans l'histoire de la civilisation ancienne. Si elle a pris du retard dans les temps modernes, ce fut à cause de la décomposition du régime féodal et de l'agression impérialiste. La Révolution de 1911, le Mouvement du 4 Mai 1919 et la glorieuse révolution populaire dirigée par le Parti communiste chinois ont largement contribué à changer le cours de l'histoire chinoise. La fondation de la République populaire de Chine a marqué le début d'une renaissance de la grande civilisation chinoise sur une base socialiste. Entrée, à compter de la 3e session plénière du Comité central issu du XIe congrès du Parti, dans une nouvelle phase de son développement, la Chine a connu un regain de vitalité et de dynamisme dans son mouvement de renaissance. Cette dernière nous permettra de créer non seulement une riche civilisation matérielle, mais également une civilisation spirituelle socialiste tout aussi développée et inspirée par le marxisme, une civilisation spirituelle qui recueillira de manière critique les traditions historiques tout en reflétant pleinement l'esprit de notre temps, qui s'implantera sur la terre chinoise tout en s'ouvrant sur le monde entier.

III. La mobilisation et l'union d'un peuple multinational autour d'un même idéal

Edifier un socialisme à la chinoise et faire de la Chine un Etat socialiste moderne hautement civilisé et démocratique, tel est l'idéal de notre peuple multinational dans la phase actuelle. Nous devons, d'ici à la fin du siècle, amener l'économie chinoise à un niveau d'aisance relative, et vers la moitié du siècle prochain, à un niveau proche de celui des pays développés du monde. Cet idéal commun, qui traduit les intérêts et les aspirations des ouvriers, des paysans, des intellectuels, de tous les travailleurs et patriotes, constitue une puissante arme idéologique garantissant l'union et la cohésion de notre peuple sur les plans politique et moral et lui permet de surmonter chaque difficulté en vue d'emporter la victoire. Ce même idéal exige que soient respectées, protégées et diffusées toute idée et toute conception positives aptes à contribuer à notre œuvre de modernisation, au redressement de la nation chinoise et à la réunification de la patrie, autant qu'à l'unité nationale, au progrès social et au bonheur du peuple, et qui traduisent l'aspiration à une vie meilleure gagnée au prix d'un labeur honnête. C'est seulement ainsi que nous parviendrons, en cherchant à rassembler toutes les forces susceptibles d'être unies pour l'édification du socialisme, à surmonter véritablement les conceptions étroites qui nous ont causé de graves préjudices pendant de si longues années; alors, les communistes comme les non-communistes, les marxistes comme Jes non-marxistes, les athées comme les croyants, les Chinois résidant en Chine ou à l'étranger, bref, tous les travailleurs et tous les patriotes, s'uniront étroitement et participeront activement à la lutte pour la réalisation de cet idéal commun.

L'idéal le plus élevé de notre parti, c'est l'instauration de la société communiste où sera appliqué le principe «de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins». Cet idéal a toujours été et demeurera toujours la source d'énergie et le soutien moral des communistes aussi bien que de tous les éléments d'avant-garde. Or, l'édification d'un socialisme à la chinoise constitue pour nous une étape à franchir avant d'atteindre au grand idéal du communisme. Pour nous tous, communistes chinois, lutter pour l'édification d'un socialisme à la chinoise, c'est lutter pour l'idéal suprême du Parti. Ceux d'entre nous qui viendraient à manquer de fidélité ou d'enthousiasme dans la lutte actuelle iraient consciemment ou inconsciemment, à l'encontre de cet idéal, et ne pourraient être considérés comme des communistes conséquents. C'est pourquoi tous les membres du Parti et de la Ligue de la jeunesse communiste ainsi que tous les éléments avancés doivent, de concert avec les ouvriers, les paysans et les intellectuels, inscrire cet idéal commun dans les objectifs de développement et les tâches concrètes de chaque secteur, chaque région et chaque collectivité, imprégner de cet idéal les responsabilités et les buts de chacun, à son poste et dans sa vie, et ce, afin que tous se consacrent à l'édification et à la réforme, ne ménagent pas leur peine pour l'édification du pays et y travaillent avec réalisme. A notre époque, l'honneur revient à tous ceux qui, pleins de persévérance et bravant toutes les difficultés, se distinguent par de remarquables contributions et donnent de brillants exemples dans l'édification ou la défense de la patrie.

Plus grands seront les succès remportés dans la modernisation socialiste, plus l'adhésion des masses populaires à l'idéal commun s'en trouvera raffermie. Nous devons savoir nous servir des acquis actuels de l'édification et de la réforme ainsi que des expériences vécues par les masses pour dispenser à ces dernières un enseignement vivant sur le thème de l'idéal commun. Nous devons en même temps recourir à des moyens variés pour aider les cadres et les masses, surtout les jeunes, à assimiler graduellement la conception marxiste du monde et la loi de l'évolution sociale, à connaître la glorieuse histoire et la tradition révolutionnaire de notre nation, les souffrances qu'elle a subies depuis plus d'un siècle et la lutte héroïque qu'elle a menée contre l'impérialisme et le féodalisme, ainsi qu'à comprendre quels sont les progrès du monde contemporain, ses contradictions et l'avenir de l'humanité; ceci afin d'élever leur sens de la dignité nationale, de raffermir leur confiance en eux-mêmes et d'exalter leur fierté nationale, et pour leur permettre de fonder leur idéal sur des bases scientifiques.

Notre patriotisme est étroitement lié à l'internationalisme. Le progrès de la Chine fait partie intégrante du progrès du monde. Ce que le peuple chinois recherche, dans ses contacts avec les peuples des autres pays, c'est la paix, l'amitié, l'égalité, le bénéfice et la sympathie réciproques ainsi qu'un échange de connaissances. Chaque victoire de la Chine dans son entreprise de modernisation socialiste contribue donc à la cause du combat contre l'hégémonisme, pour la sauvegarde de la paix mondiale et pour le progrès de l'humanité.

IV. La mise à l'honneur et le rayonnement de l'éthique socialiste

L'impératif fondamental du développement de l'éthique socialiste, c'est l'attachement à la patrie, au peuple, au travail, à la science et au socialisme. Cet attachement doit se traduire dans tous les domaines de la vie sociale afin d'établir et de développer des rapports socialistes d'un type nouveau fondés sur l'égalité, la solidarité, la fraternité et l'entraide entre nos divers groupes ethniques, entre les ouvriers, les paysans et les intellectuels, entre l'armée et la population, entre les cadres et la masse des travailleurs comme au sein de chaque foyer et entre voisins, bref, entre tous les membres de notre peuple.

Les critères moraux ne sont pas des notions abstraites sans aucun rapport avec le développement de l'histoire, mais un reflet de l'infrastructure économique. Notre pays, se trouvant encore dans la phase initiale du socialisme, doit appliquer un système de rétribution selon le travail fourni et développer l'économie marchande socialiste comme la concurrence; mais il nous faudra encore, pendant une période assez longue, tout en préservant le rôle central de la propriété publique, développer de nombreux autres secteurs économiques et, tout en favorisant l'enrichissement de tous, encourager certains à le réaliser les premiers. Dans de telles conditions historiques, il importe, quand on procède à l'édification morale parmi la population, d'admettre les différences naturelles de revenus qui en résultent, mais il faut aussi encourager chacun à manifester un esprit collectiviste et socialiste qui associe les intérêts de l'Etat à ceux des collectivités comme à ceux des particuliers, à tenir compte des intérêts généraux, à honorer ses engagements, à aider les autres et à assister ceux qui sont dans le besoin. La morale socialiste réprouve la recherche d'avantages personnels aux dépens d'autrui ou de l'intérêt public, le culte de l'argent, de même, que tout abus de pouvoir, toute imposture et toute tentative d'extorsion, que cela en reste au niveau des idées ou soit traduit dans les actes. Par contre, cette morale ne refuse absolument pas la rétribution selon le travail fourni ni l'économie marchande, et ne considère nullement l'égalitarisme comme une vertu. Il convient par ailleurs de faire remarquer que le socialisme est un mouvement historique conduisant vers la phase supérieure qu'est le communisme. Se tenant à la proue de l'histoire, les éléments avancés de notre société font œuvre de pionnier, se dévouent entièrement à l'intérêt public et luttent avec abnégation, voire même au risque de leur vie, pour les intérêts et le bonheur du peuple, pour la réalisation de l'idéal communiste. Il faut diffuser dans toute la société l'exemple de leur haute moralité communiste. Les membres du Parti et surtout les cadres dirigeants doivent toujours mettre en pratique ce qu'ils recommandent. En somme, en matière d'édification mora le, il faut, en partant de la situation réelle, encourager les plus avancés et tenir compte du niveau moyen, de façon à unir les exigences les plus avancées à celles d'un caractère plus général; ainsi seulement pourra-t-on unir tous les membres de la société malgré les différences de niveau de conscience politique, et les inciter à progresser ensemble pour que s'affirme une puissante force morale capable de réaliser l'unité de centaines de millions de personnes.

Il faut stimuler, dans les divers secteurs et les divers milieux, l'édification en matière d'éthique professionnelle. Il faut surtout que les cadres du Parti et de l'Etat fassent preuve d'équité et de probité, travaillent avec conviction et dévouement, servent le peuple de toutes leurs forces, et combattent la bureaucratie, les faux semblants et les abus de pouvoir pour quelque intérêt personnel. Nous devons, en outre, renforcer l'éducation en matière d'éthique professionnelle parmi ceux qui sont directement au service de la population dans la vie quotidienne, combattre et redresser les phénomènes négatifs affectant tout particulièrement certains secteurs d'activité. Dans notre société, chacun sert les autres et est en retour servi par eux. L'intérêt que notre société témoigne à tous, la stabilité sociale et l'harmonie des rapports humains sont étroitement liés au comportement de chacun à son poste de travail et à la qualité de ses prestations.

Dans la vie publique, il faut faire rayonner l'humanisme socialiste en respectant tous les hommes et en leur témoignant de la sollicitude; il faut surtout veiller à protéger la femme et l'enfant, à respecter les personnes âgées, les familles des héros tombés pour la révolution, les familles des militaires et les invalides de guerre, et à assister les orphelins, les personnes sans appui et les infirmes. Il faut respecter l'ordre public et se conformer aux règles de civilité. Il faut mettre en avant la protection des biens publics, de l'environnement et des ressources naturelles, et la conscience du devoir envers l'Etat et la société. Enfin, lorsque la sécurité de l'Etat est menacée ou la sécurité publique en péril, il faut avoir le courage de sortir de sa réserve et de se porter au devant du danger.

Il faut mener activement, dans les villes et les régions rurales, des actions visant à transformer les us et coutumes; il est juste de préconiser un mode de vie sain, civilisé et équilibré; il est nécessaire d'affranchir les mœurs de notre société de tout ce qu'elles ont encore de stupide et de rétrograde. Il faut réformer les pratiques désuètes relatives aux mariages et aux cérémonies funèbres et rompre avec les superstitions féodales. Reposant sur les préalables du respect des coutumes saines et du libre consentement, cette réforme doit être menée par les masses elles-mêmes parmi lesquelles les membres du Parti et de la Ligue de la jeunesse communiste devront donner l'exemple.

Phase nouvelle dans le développement de la civilisation de l'humanité, l'éthique socialiste se doit d'intégrer avec discernement les meilleures traditions morales léguées par l'histoire et de combattre les idées et les éthiques décadentes. L'influence de l'éthique féodale demeure toujours très forte dans notre pays; ainsi, l'esprit de clan, le goût des privilèges, l'autoritarisme, la tendance à fermer des coteries, le mépris de la femme, etc., qui marquent encore nos rapports sociaux sont, en eux-mêmes, autant de manifestations de l'influence néfaste du passé féodal. De même, la mentalité servile issue des conditions historiques d'une société semi-coloniale et les idées décadentes inhérentes au capitalisme exercent une profonde influence dans notre pays, et elles sont, le plus souvent, liées à une idéologie féodale pourrie. Surmonter, dans les différents domaines de la vie sociale, les influences de ces idées et de ces critères moraux décadents sera donc une tâche ardue et de longue haleine.

V. L'amélioration de l'éducation en matière de démocratie, de légalité et de discipline socialistes.

Une véritable démocratie constitue un des objectifs majeurs du socialisme; c'est également sous cette forme que la civilisation spirituelle socialiste se manifeste, pour l'essentiel, dans la vie de l'Etat et de la société. Dans l'histoire de l'humanité, les concepts de démocratie, de liberté, d'égalité et de fraternité qui se sont constitués au fil des luttes menées par la bourgeoisie montante et le peuple travailleur contre l'autocratie féodale ont permis au genre humain une large émancipation sur le plan intellectuel. Le marxisme a intégré, dans un esprit critique, des concepts élaborés par la bourgeoisie, mais il s'en démarque aussi bien par des différences essentielles. Fondamentalement parlant, la démocratie bourgeoise a été élaborée dans le but de préserver le régime capitaliste, alors que le socialisme doit, après avoir supprimé l'oppression et l'exploitation de classes, amener la démocratie à un stade nouveau de l'histoire en rendant le peuple maître de son destin. Les principaux enseignements historiques qu'on peut dégager du développement du socialisme dans notre pays se ramènent aux deux points suivants: primo, nous n'avons pas concentré nos forces sur le développement économique; secundo, nous n'avons pas fait suffisamment d'efforts pour l'instauration d'un régime démocratique. Notre parti a souligné avec force, depuis la 3e session plénière du Comité central issu de XIe congrès du Parti, que sans démocratie, il ne saurait être question de modernisation socialiste, que la démeeratie doit être institutionnalisée et disposer d'un statut légal, que le Parti doit poursuivre ses activités dans le cadre de la Constitution et des lois, afin de premouvoir une véritable démocratisation de la vie politique du Parti et de l'Etat, de la gestion économique et de toute la vie sociale. La réforme du système politique que le Comité central a proposé avec insistance depuis quelque temps a précisément pour objectif, toujours sur la base du maintien de la direction exercée par le Parti et de la dictature démocratique populaire, de réformer et de perfectionner le système de direction dans le Parti et l'appareil de l'Etat, d'élargir encore la démocratie socialiste et d'améliorer la légalité socialiste, ceci afin de répondre aux besoins de la modernisation socialiste. Comme il s'agit d'une tâche infiniment complexe, le Comité central, après les enquêtes et les études nécessaires, prendra les dispositions qui s'imposent en vue d'entreprendre ce travail de manière ordonnée et méthodique.

La démocratie d'une part, la légalité et la discipline, de l'autre, sont indissociables. La légalité socialiste traduit la volonté du peuple, garantit ses droits et intérêts légitimes, harmonise les relations des individus et définit les normes auxquelles ceux-ci doivent se conformer; elle sanctionne et réprime les actes répréhensibles, nuisibles à la société. Une légalité non accompagnée d'une démocratie socialiste n'est pas une légalité socialiste, de même qu'une démocratie non accompagnée d'une légalité socialiste n'est pas une démocratie socialiste. Ce n'est qu'en renforçant considérablement l'élaboration d'une légalité socialiste basée sur la Constitution, en faisant respecter les règles de discipline dans le travail et les autres activités, et en luttant contre les actions de la vie quotidienne qui seraient de nature à entraver et à saboter la démocratie, qu'on peut promouvoir et garantir un développement harmonieux de l'édification économique et de la réforme dans tous les domaines, et qu'on peut assurer au pays une stabilité sociale durable. Agir en s'inspirant du libéralisme bourgeois, c'est-à-dire aller à l'encontre du système socialiste et prendre position pour le capitalisme, c'est s'opposer fondamentalement aux intérêts du peuple et au courant de l'histoire; cela ne peut susciter qu'une ferme opposition parmi les masses populaires.

Ce qui est fondamental pour le renforcement de l'édification en ce qui concerne la démocratie et la légalité socialiste, c'est l'éducation du peuple. Ainsi faut-il, en commençant dès l'école primaire, que l'éducation soit dispensée aussi bien sur les thèmes de la démocratie, de la légalité et de la discipline qu'en ce qui concerne l'idéal, la morale, la civilité et la courtoisie, diffuser sans relâche les notions juridiques de base, de manière à donner aux masses un sens civique socialiste plus développé, à leur faire connaître les droits et devoirs fondamentaux du citoyen, ainsi que les lois et règles de discipline qui les concernent directement dans le travail comme la vie quotidienne, dans le but de créer des habitudes d'obéissance à la loi. Chaque citoyen doit respecter la Constitution, et les membres du Parti doivent, en outre, se conformer aux status du Parti. Tous doivent être égaux devant la loi et les mesures disciplinaires, et aucun individu ne peut bénéficier d'un statut spécial qui le placerait au-dessus de la loi ou des règles de discipline. Ceci doit devenir une norme indiscutable de la vie politique et sociale de notre pays.

La dictature démocratique populaire demeure une arme puissante pour protéger le peuple et les quatre modernisations. En nous fondant sur la loi, nous devons sanctionner tout élément hostile qui se livrerait à des activités portant a?einte à notre système socialiste, châtier les auteurs de délits économiques ou de droit commun, proscrire la prostitution, la drogue, les jeux d'argent, la diffusion de vidéo-cassettes ou de publications pornographiques, et tout autre agissement criminel préjudiciable à notre peuple.

VI. Nécessité d'une généralisation de l'éducation, d'une vulgarisation des connaissances scientifiques, d'une diffusion de la culture générale et d'une élévation du niveau culturel

L'éducation, la science et la culture sont des conditions essentielles pour l'édification d'une civilisation matériellement avancée comme pour l'élévation du niveau de conscience politique et morale des masses populaires. Dans le monde actuel, la science apparaît toujours davantage comme une force révolutionnaire concourant au progrès de l'histoire, comme un critère important du degré de civilisation d'une nation. Nous devons, dans notre effort de modernisation, nous appuyer de manière plus systématique sur la science, faire respecter la recherche scientifique, et organiser intelligemment, à l'échelle de la nation, la vulgarisation des connaissances scientifiques et la diffusion d'une culture générale, dont on cherchera sans cesse à élever le niveau.

L'éducation, les sciences, les lettres et les arts, ainsi que la presse et l'édition, la radiodiffusion, le cinéma et la télévision, la santé publique et les sports, le patrimoine culturel, les bibliothèques et les musées, etc., toutes les activités et institutions culturelles ont un rôle important à jouer. Comme notre pays est très vaste et puisque son développement économique et culturel est variable selon les régions, nous devons travailler à développer au mieux ces activités et institutions. Qui plus est, si l'éducation et la science, qui sont d'une importance stratégique capitale pour l'ensemble de notre œuvre de modernisation socialiste, ne pouvaient se développer suffisamment, non seulement l'édification de la civilisation spirituelle ne pourrait être menée avec succès, mais encore l'édification économique n'aurait aucun potentiel de réserve. Politiquement et financièrement, l'Etat doit garantir le dévelopement de ces activités et institutions, tout en encourageant les divers groupes sociaux à leur apporter d'eux-mêmes leur appui. Les autorités gouvernementales des divers échelons doivent planifier de façon détaillée le développement des instititutions culturelles relevant de leur compétence et s'assurer, comme dans le domaine du développement économique, de l'exécution des normes prévues.

La nature socialiste de nos institutions culturelles exige que l'impact social soit le critère suprême de la valeur de leurs productions. Il faut donc s'attacher à améliorer la qualité de nos productions culturelles pour répondre aux besoins variés des masses; il faut aussi réformer les méthodes de gestion des institutions culturelles pour améliorer leur fonctionnement en vue d'un développement vigoureux de la culture.

Les enseignants, les scientifiques et les travailleurs du secteur culturel assument, dans l'édification de la civilisation spirituelle, une difficile mais glorieuse mission; ils doivent comprendre les impératifs de notre époque et les exigences du peuple, tout en s'efforçant d'élever leur niveau, aussi bien idéologique, moral que professionnel. Les organes dirigeants aux divers échelons doivent, par des canaux multiples, guider et organiser les intellectuels de sorte qu'ils participent aux activités fécondes des masses dans leurs efforts pour créer une vie nouvelle; ils doivent les inviter à prendre une large part aux consultations et à l'élaboration des décisions politiques relatives aux projets d'édification ou concernant la réforme générale; ils doivent, d'un point de vue matériel, soutenir efficacement les auteurs de contributions marquantes et l'exécution des projets majeurs; ils doivent décerner distinctions et récompenses matérielles aux meilleures productions intellectuelles ainsi qu'aux travailleurs qui se sont particulièrement distingués, assurer l'attribution de prix qui seront des marques d'honneur pour récompenser les réalisations témoignant du meilleur niveau scientifique ou culturel qu'aura atteint la nation chinoise. Faire respecter le savoir et les hommes de talent, c'est encore et toujours une question majeure que nous devons essayer de résoudre au mieux dans l'ensemble de nos activités concrètes. L'amélioration effective de la condition des intellectuels, la pleine mise en valeur du rôle qui leur revient, l'union fraternelle et la lutte commune des ouvriers, des paysans et des intellectuels, c'est en cela que la certitude du succès de notre œuvre de modernisation trouve ses plus sûres garanties.

VII. Le rôle directeur du marxisme dans l'édification d'une civilisation spirituelle

Il est essentiel de conserver le marxisme, le léninisme et la pensée de Mao Zedong comme système idéologique aussi bien pour notre œuvre socialiste de modernisation que pour l'édification d'une civilisation spirituelle socialiste. A la fois conception scientifique du monde propre à la classe ouvrière et brillant résultat du progrès intellectuel de toute l'humanité, le marxisme constitue le fondement théorique de la cause socialiste et de la direction exercée par le Parti, il est l'élément majeur de l'idéologie socialiste et joue un rôle directeur capital dans tous les domaines de l'édification spirituelle. Nos efforts pour élever le niveau idéologique, corriger les mœurs, développer la culture, institutionnaliser la démocratie et la légalité ne peuvent aboutir s'ils ne sont pas guidés par le marxisme et s'ils ne sont pas soutenus par des apports théoriques de la recherche marxiste.

Le marxisme est une science qui ne cesse de s'enrichir et de se développer au fil de l'évolution historique et du progrès scientifique; il n'a nullement épuisé la vérité; sans cesse, dans la pratique, il ouvre la voie à la connaissance de la vérité. Les immenses changements que la Chine et le monde ont connus ou sont en train de connaître, d'une part, confirment la grande vitalité du marxisme et, d'autre part, nous invitent à appliquer les principes de base et les méthodes fondamentales du marxisme pour résoudre, dans un esprit créateur, les problèmes nouveaux. En Chine, la recherche théorique marxiste a pour tâche, dans la période nouvelle, d'étudier, dans les domaines économique, politique, social et culturel, les phénomènes, les expériences et les problèmes nouveaux apparus durant la modernisation socialiste et la réforme générale, et cela afin de mettre en lumière les lois régissant l'édification d'un socialisme à la chinoise; ce travail théorique a également pour tâche d'étudier l'évolution du monde actuel et les différents courants d'idées de l'époque, d'assimiler et de synthétiser dans un esprit critique les tous derniers acquis de l'humanité dans les différents secteurs scientifiques. Nous devons, en nous fondant sur la réalité, considérer la pratique comme seul critère de vérité, avoir le courage de rompre avec les thèses et les conclusions dont l'usage a montré qu'elles étaient erronées ou devenues inadaptées à une situation qui a déjà évolué, et nous abstenir de porter sur toute question des jugements péremptoires résultant de notions figées; c'est seulement en procédant de la sorte que le marxisme peut progresser au rythme de l'évolution sociale et guider notre activité. Agir ainsi, c'est rester fidèle au marxisme tout en lui apportant des développements, l'unité des deux devant se réaliser dans la pratique révolutionnaire comme dans celle de l'édification. On ne saurait se prétendre fidèle au marxisme si l'on écarte les concepts de pratique, de développement et de création. Autant il est erroné de considérer le marxisme comme un dogme figé, autant il est erroné de rejeter les principes fondamentaux du marxisme, de juger celui-ci «dépassé» et de prôner aveuglément certaines doctrines philosophiques ou sociologiques de la bourgeoisie.

Du fait que le socialisme est une praxis et comme la modernisation et la réforme générale sont une entreprise créatrice infiniment complexe, il n'y a et il ne peut y avoir de réponse toute faite aux problèmes qui viennent à se poser; en conséquence, des divergences de vues pourront souvent apparaître tant sur le plan théorique qu'en ce qui concerne le travail pratique. Nous devons appliquer résolument le principe «Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent», encourager et soutenir les recherches courageuses et les discussions libres fondées sur des études scientifiques, de sorte que les recherches théoriques sur le marxisme connaissent un regain de vitalité et que les décisions d'importance soient prises conformément à une procédure plus démocratique et sur la base de fondements plus scientifiques. En ce qui concerne l'élaboration des mesures politiques ou des plans, il faut observer le principe du centralisme démocratique. Les questions intéressant les sciences et les arts doivent être traitées conformément aux principes formulées dans la Constitution pour garantir l'exercice de la liberté de recherche, de création, de discussion, de critique et de contre-critique. Nous agirons ainsi pour faire jouer correctement son rôle directeur au marxisme dans les domaines des sciences et des arts, créer un environnement marqué par la stabilité et l'unité ainis qu'un climat harmonieux et démocratique, tous éléments nécessaires au développement des sciences et de la culture, de telle sorte que celles-ci soient plus aptes à servir le peuple et le socialisme.

Les cadres membres du Parti, notamment les cadres dirigeants et ceux qui sont directement chargés du travail idéologique, doivent donner l'exemple en étudiant de manière approfondie le marxisme, sans quoi ils ne sauraient rester fidèles à cette théorie ni contribuer à son développement. Il est également nécessaire de promouvoir l'étude du marxisme parmi les masses, et surtout parmi les jeunes. L'enseignement des principes de base du marxisme doit être combiné avec un travail d'information sur la ligne, les orientations, la politique du Parti, sur l'actualité et la tradition révolutionnaire, ainsi qu'avec l'acquisition d'une culture générale, basée sur les connaissances historiques et scientifiques; cet enseignement doit, en outre, être dispensé en tenant compte des mentalités des individus dans le but de surmonter la tendance à négligar l'étude de la théorie marxiste et d'éviter ces défauts que sont la coupure d'avec la réalité, les méthodes sclérosées et la monotonie.

VIII. Les responsabilités des organisations et des membres du Parti dans l'édification de la civilisation spirituelle

La classe ouvrière est la classe dirigeante de notre pays. Avant-garde de cette classe, le Parti communiste chinois est la force dirigeante de notre œuvre de modernisation socialiste. Au cours de l'édification de la civilisation spirituelle, toutes les organisations et tous les membres du Parti doivent, premièrement, améliorer leur propre formation et, notamment, leur style de travail; et deuxièmement, se comporter de manière exemplaire et ne pas ménager leur peine pour organiser et promouvoir l'édification d'une civilisation spirituelle dans toute la société.

Le style de travail du Parti est une question de vie ou de mort pour celui-ci. Comme nous détenons le pouvoir à l'échelle nationale, une question se pose dont l'importance est devenue fondamentale pour l'amélioration de notre style de travail: celle du comportement des communistes assumant des postes de direction. Ceux-ci sont tenus de servir le peuple de toutes leurs forces, ils ne doivent pas se conduire en bureaucrates, poursuivre des intérêts égoïstes en abusant de leurs pouvoirs ou se situer au-dessus du peuple pour lui imposer leurs volontés. Après la 3e session plénière du Comité central issu du XIe congrès du Parti, après le redressement d'une situation chaotique et grâce au mouvement de rectification qui a touché l'ensemble du Parti, nous avons enregistré des résultats tangibles pour ce qui est du rétablissement et de la diffusion d'un bon style de travail, qui consiste dans l'alliance de la théorie avec la pratique, la liaison étroite avec les masses et la pratique de l'autocritique. Mais il convient de souligner que la lutte menée contre les tendances négatives sera de longue durée et qu'elle devra être poursuivie inlassablement tout au long du processus de réforme, d'ouverture sur l'extérieur et de modernisation. Pour que le Parti acquière un bon style de travail, la réglementation est tout aussi importante que l'éducation idéologique. Par conséquent, nous devons nous attacher à réformer et à perfectionner la réglementation relative au travail et à l'organisation au sein du Parti, à appliquer strictement les règles de discipline du Parti, à établir ou raffermir le système de contrôle exercé par celui-ci et par le peuple, de façon à soumettre à un contrôle efficace les cadres dirigeants à quelque niveau qu'ils se situent.

Les membres du Parti, surtout les cadres dirigeants, doivent, en tout temps et en tout lieu, se comporter de façon exemplaire parmi les masses. Cela veut dire qu'ils doivent travailler avec ardeur, s'appliquer l'étude, aspirer toujours au progrès, éviter de verser dans la phraséologie mais faire du travail solide; qu'ils doivent se consacrer avec persévérance à la réforme, avoir le courage de faire œuvre de pionnier et conduire les masses vers la richesse par leur labeur; qu'ils doivent observer la loi et la discipline et combattre les tendances négatives, les infractions à la loi et la délinquance. En un mot, ils doivent être des modèles dans l'édification des deux civilisations. Les organisations du Parti doivent souvent discuter et examiner les questions relatives au rôle de modèle des membres du Parti, pour féliciter les plus avancés et encourager ceux qui le sont moins.

Dans la situation nouvelle, mener l'édification de la civilisation sur les plans matériel et spirituel à la fois pose un problème nouveau à l'ensemble du Parti. De ce fait, les organisations du Parti, depuis le Comité central jusqu'à la base, devront s'attacher plus que jamais à renforcer leur direction sur l'édification de la civilisation spirituelle, à en rechercher les lois internes, à étudier la politique à suivre, à mobiliser et coordonner les efforts dans tous les secteurs, et à faire du travail solide en vue de mener à bien cette entreprise en évitant tout formalisme.

Le travail idéologique et politique constitue une réelle garantie pour le travail économique et l'ensemble des autres activités. Il faut tâcher de son mieux de s'adapter aux exigences de la nouvelle période et ouvrir des voies nouvelles au travail idéologique et politique. Chaque cadre, quel que soit son secteur d'activité, doit se soucier du travail politique parmi la population. Les cadres dirigeants doivent fréquemment se rendre chez les ouvriers, les paysans ou les intellectuels pour les consulter afin d'essayer de résoudre toute question idéologique ou pratique qui présente un intérêt général. Il faut constituer un contingent de cadres capables de mener le travail idéologique et politique, s'intéresser à leurs activités, les aider et les encourager à élever continuellement leur niveau de conscience politique et de compétence professionnelle, afin qu'ils soient à même de gagner la confiance des masses autant par l'enthousiasme qu'ils mettent à les servir que par la qualité de leur travail, ce qui permettra de faire pleinement jouer au travail idéologique et politique le rôle que nous lui assignons.

La présente résolution traite principalement de la nécessité de mieux préciser, dans la situation nouvelle, les principes directeurs de l'édification de la civilisation spirituelle. Les organisations du Parti des divers départements, régions et unités doivent appliquer ces principes directeurs définis par le Comité central compte tenu des conditions concrètes qui sont les leurs et en fixer des modalités d'exécution, le Comité central se chargeant de renforcer son travail de direction en ce domaine.

L'Armée populaire de Libération est la «muraille d'airain» qui protège notre patrie, et une force importante dans la constrution du pays; c'est une armée dotée d'un haut niveau de conscience politique, d'une bonne moralité et d'une stricte discipline organisationnelle; elle a de ce fait une grande influence morale sur toute la nation. Mais elle doit encore renforcer sa propre édification en matière de civilisation spirituelle et participer activement à cette entreprise conduite à l'échelle nationale. A cet effet, la Commission militaire centrale devra prendre les dispositions qui s'imposent dans l'esprit de la présente résolution et en tenant compte des caractéristiques propres à l'armée.

La session plénière invite toutes les organisations et tous les membres du Parti à étudier et à discuter sérieusement la présente résolution afin d'élever leur niveau de compréhension politique et de réaliser une unité de vues, à renforcer effectivement leur travail en matière d'édification d'une civilisation spirituelle socialiste afin de faire progresser la grande œuvre d'édification des civilisations matérielle et spirituelle et la réforme dans tous les domaines.

 

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