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Publié le 19/05/2011
Rapport présenté le 1er septembre 1982 au 12e congrès du PCC

(Publié le 13 août 1982)

Camarades,

Au nom du Comité central issu du 11e congrès du Parti communiste chinois, je vais présenter maintenant un rapport au 12e congrès du Parti.

I. Un tournant historique et de grandes et nouvelles tâches

Depuis la chute de la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing en octobre 1976, et surtout depuis la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti communiste chinois, grâce aux efforts assidus du Parti, de l'armée et de tout notre peuple multinational, nous avons accompli la tâche ardue de dissiper la confusion concernant les idées directrices, et — par le rétablissement du cours normal des choses — nous avons remporté dans le travail de tous les secteurs d'activité une victoire d'envergure et opéré de cette manière un grand tournant historique.

Notre congrès a pour mission, en faisant un bilan des victoires historiques de ces six dernières années, de déterminer la voie juste, les dispositions stratégiques et les mesures politiques à suivre dans notre progression continue en vue de liquider plus radicalement les conséquences négatives d'une décennie de troubles intérieurs et de créer dans tous les secteurs une situation nouvelle pour la modernisation socialiste du pays. Le Comité central a la certitude que le présent congrès saura s'acquitter de cette lourde tâche de portée historique.

Quels sont les indices marquants témoignant de l'accomplissement de ce grand tournant historique?

Sur le plan des idées, nous avons résolument rompu les entraves du dogmatisme et du culte de la personnalité qui sévissaient depuis longtemps, et rétabli la ligne idéologique marxiste de recherche de la vérité dans les faits, insufflant ainsi à toutes les branches d'activité une vive énergie créatrice. Nous avons rendu sa pureté première à la pensée de Mao Zedong et nous l'avons maintenue et développée dans les conditions historiques nouvelles.

Nous avons mis fin aux troubles sociaux qui avaient duré des années et créé, en conséquence, une situation politique caractérisée par la stabilité et l'unité, le dynamisme et l'entrain. La démocratie et la légalité socialistes se perfectionnent peu à peu; les rapports d'égalité et de solidarité entre nos diverses nationalités se sont de nouveau consolidés; et le front uni patriotique s'est élargi. Du fait de l'avènement d'une telle situation, nous connaissons à l'heure actuelle une des meilleures périodes dans l'histoire de la République populaire depuis sa fondation.

Les équipes dirigeantes aux différents échelons du Parti et de l'Etat ont été graduellement remaniées, réorganisées et renforcées. A envisager la situation dans son ensemble, les pouvoirs de direction au sein des organisations du Parti et de l'Etat aux différents échelons sont déjà, pour l'essentiel, assumés par les cadres fidèles au Parti et au peuple.

Nous avons déplacé sans hésiter le centre des activités du Parti et de l'Etat sur l'édification économique, liquidé résolument l'erreur déviationniste «de gauche» qui avait longtemps persisté dans notre travail économique, et appliqué sérieusement la juste politique de «rééquilibrage, restructuration, remise en ordre et amélioration». L'économie chinoise est déjà sortie de la période la plus difficile pour s'engager dans la voie positive d'un développement régulier.

Notre travail dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture est orienté sur la bonne voie, il prend de l'essor et commence à prospérer. Les rapports entre le Parti et les intellectuels se sont beaucoup améliorés en comparaison avec le passé. Les liens de solidarité sont également assez satisfaisants entre ces trois forces sociales fondamentales que sont les ouvriers, les paysans et les intellectuels.

Nous avons déployé des efforts considérables en vue de faire de notre armée une force armée révolutionnaire, normalisée et modernisée. L'Armée populaire de libération a obtenu de notables succès tant dans le renforcement de l'instruction militaire et du travail politique et idéologique que dans l'amélioration de ses rapports avec les autorités gouvernementales et le peuple, tant dans la défense des frontières, la protection de la patrie que dans la participation à l'édification socialiste. Et sa formation militaire et politique s'en est trouvée rehaussée dans les nouvelles conditions historiques.

En guidant le peuple dans l'accomplissement d'un grand tournant historique, notre parti a lui-même été mis à l'épreuve et en est sorti transformé. Le Parti a accompli un énorme travail en vue d'assainir son style de travail et il s'attache à rétablir progressivement ses bonnes traditions; ainsi, il s'aguerrit dans la lutte et acquiert plus de maturité et de fermeté.

Ce regard rétrospectif sur le chemin jalonné de combats que nous avons suivi ces six dernières années, nous montre que ce n'était pas une route royale. Les dix années de troubles intérieurs ont causé des blessures extrêmement graves au Parti et à la nation. Notre victoire n'a pas été facile; elle n'a pu être acquise que grâce aux efforts déployés — sous la conduite du Comité central du Parti — par tout le Parti et par notre peuple multinational, efforts qui ont permis de surmonter de multiples et immenses difficultés.

Les erreurs déviationnistes «de gauche» commises pendant la «Révolution culturelle» et avant celle-ci ont eu une influence aussi vaste que profonde, ainsi que des conséquences très graves. Il était donc indispensable de les rectifier complètement tout en menant en profondeur la dénonciation et la condamnation des cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing. Cette rectification générale supposait inévitablement qu'on devait aborder les erreurs commises par le camarade Mao Zedong au soir de sa vie. La grande et impérissable contribution que le camarade Mao Zedong a apportée à la révolution chinoise lui a toujours valu et lui vaudra toujours de jouir d'un immense prestige au sein du Parti et du peuple. Pour ce qui est des erreurs de notre parti, y compris celles commises par le camarade Mao Zedong, le problème se posait en ces termes: il fallait avoir le courage marxiste d'en faire une autocritique et de la faire correctement, dans un contexte historique; de cette question vitale dépendait la réussite de nos efforts en vue de remettre d'aplomb ce qui avait été bouleversé à tort. Au lendemain de la chute de la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing, notre parti n'était pas encore suffisamment préparé sur le plan idéologique à une rectification générale des erreurs déviationnistes «de gauche», d'autant plus qu'à l'époque, le principal camarade responsable du Comité central du Parti continuait, sur bon nombre de problèmes importants, à commettre des erreurs «de gauche»; c'est ainsi que dans les deux années qui ont précédé la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti, les mises au point nécessaires n'avaient pu être faites pour distinguer ce qui était juste de ce qui était faux en matière de conceptions directrices du Parti, et il y a eu alors une sorte de flottement dans nos efforts pour rétablir le cours normal des choses. En proclamant que la «Révolution culturelle» était terminée et en réaffirmant la tâche de faire de la Chine une puissance socialiste moderne, le 11e congrès du Parti a joué un rôle positif pour mobiliser les masses. Toutefois, la confirmation de la théorie, de la politique et des mots d'ordres erronés de la «Révolution culturelle», contenue dans le rapport politique présenté à ce congrès, a eu des effets négatifs en entravant sérieusement les efforts mis en œuvre pour rétablir le cours normal des choses. Le grand mérite historique de la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès aura été d'avoir brisé le carcan des erreurs déviationnistes «de gauche» qui sévissaient depuis longtemps et d'avoir redressé les conceptions directrices du Parti pour en revenir à la ligne marxiste sur les plans idéologique, politique et organisationnel. Par la suite, le Parti a procédé sous divers aspects à une synthèse approfondie de nos expériences historiques et élucidé scientifiquement un grand nombre de problèmes théoriques et politiques touchant à l'édification du socialisme et découlant de la pratique. La «Résolution sur quelques questions de l'histoire du P.C.C. depuis la fondation de la République populaire de Chine», adoptée par la 6e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti, a marqué le couronnement des efforts déployés par le Parti en vue de remettre les choses d'aplomb en ce qui concerne l'idéologie directrice du Parti. S'appuyant sur le génie collectif des cadres et des masses, le Parti n'a pas seulement fait une analyse et une critique scientifiques des erreurs déviationnistes «de gauche» qui sévissaient depuis de longues années et des erreurs du camarade Mao Zedong au soir de sa vie, il a aussi fermement défendu ses bonnes traditions formées au cours de longues luttes et préservé la vérité scientifique de la pensée de Mao Zedong ainsi que la place qui revient au camarade Mao Zedong dans l'histoire. Ce faisant, le Parti a su distinguer la vérité de l'erreur et il a renforcé sa cohésion, fournissant ainsi une garantie fondamentale pour le développement sain de la cause révolutionnaire et de l'édification dans tous les domaines.

Depuis la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès, le Parti s'est efforcé, dans l'élaboration et la mise en œuvre d'une série de principes et mesures politiques, de se conformer à la réalité objective et d'éviter, quand son attention est concentrée sur une tendance erronée, d'en perdre de vue une autre. Lorsque s'opère un grand tournant historique, il arrive facilement, sous la profonde influence des vieilles idées et des vieilles coutumes, par manque d'expérience en présence des choses nouvelles et sous l'effet d'autres facteurs socio-politiques, qu'on adopte des démarches de pensée unilatérales. Ces dernières années, une partie des membres et des cadres du Parti ont exprimé des opinions erronées de différentes tendances sur d'importants problèmes de principe tels que la politique d'émancipation idéologique appliquée par le Parti, l'appréciation qu'il convient de formuler sur le camarade Mao Zedong et la pensée de Mao Zedong, et l'évaluation de la situation de la lutte de classes à l'étape actuelle du socialisme. Certains camarades n'arrivent pas à se soustraire complètement à l'influence des erreurs déviationnistes «de gauche» commises dans le passé et ils sont tentés, consciemment ou non, d'en revenir au vieux principe recommandant de «considérer la lutte de classes comme le pivot de toute activité». D'autres camarades, s'écartant de l'orbite marxiste, sont allés jusqu'à mettre en doute, voire à contester la direction assurée par le Parti et la voie socialiste. Sur ces grands problèmes de principe, le Parti a toujours maintenu une position ferme, il a mené à temps et correctement la lutte idéologique sur les deux fronts pour combattre et la tendance «de gauche» et la tendance de droite. Le Comité central du Parti a, d'une part, liquidé systématiquement la théorie erronée dite de «la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat», théorie formulée durant la «Révolution culturelle» et prétendant qu'il était encore nécessaire de faire «une révolution en vue du renversement d'une classe par une autre classe»; ce faisant, il a évité que l'erreur qui devait aboutir à l'extension de la lutte de classes ne se perpétue, donné une puissante impulsion à l'édification de la démocratie et de la légalité socialistes, rétabli et développé le travail du Parti en matière de front uni. Et d'autre part, le Comité central a réaffirmé les quatre principes fondamentaux[注释1] centrés sur le maintien de la direction assurée par le Parti, critiqué et neutralisé la tendance au libéralisme bourgeois, et porté résolument des coups aux activités criminelles de toutes sortes visant à saper l'édification du socialisme. Enfin, dans la solution d'un grand nombre de problèmes concrets, il s'est efforcé d'adopter l'approche scientifique et la vision complète des choses propres au marxisme. C'est pourquoi nous avons pu, dans un laps de temps relativement court, apporter une solution adéquate à un grand nombre de problèmes idéologiques et de contradictions sociales et politiques assez complexes.

A l'issue d'une décennie de troubles intérieurs, le grand nombre de problèmes accumulés, la diversité et la multiplicité des entreprises nouvelles et des réformes à introduire, ainsi que les nouveaux problèmes qui surgiront inévitablement dans l'exécution des tâches nouvelles, tout cela exige du Parti qu'il établisse une priorité pour que son activité se déroule en bon ordre et pour que les problèmes de toutes sortes soient réglés graduellement. Pour le travail économique par exemple, la 3e session plénière du Comité central du Parti issu du 11e congrès a commencé par l'agriculture en s'attachant essentiellement à surmonter les erreurs déviationnistes «de gauche» qui avaient sévi pendant longtemps dans la direction du travail de ce secteur; cette session a rétabli et élargi le droit de décision des communes populaires, brigades et équipes de production rurales, rétabli les lopins individuels, la production auxiliaire familiale et collective, et le commerce sur les marchés ruraux, introduit progressivement différentes formes de systèmes de responsabilité à rémunération selon la quantité de produits fournis; en même temps, on a élevé le prix d'achat par l'Etat des céréales et de certains autres produits agricoles et défini un peu plus tard les principes à suivre en matière d'exploitation diversifiée, en sorte que notre agriculture a connu rapidement des changements notables: de stagnante elle a accusé un vigoureux développement. Depuis bien des années, nos masses paysannes n'avaient été aussi contentes. Toutes ces mesures ont joué un rôle capital dans l'amélioration de la situation économique dans son ensemble, et même dans l'amélioration de la situation politique. Lorsque l'agriculture a enregistré ces progrès, nous nous sommes attachés essentiellement, dans le rajustement des structures industrielles, à régler le problème de la disproportion entre industrie lourde et industrie légère, et avons redéfini l'orientation des services que l'industrie lourde doit fournir, ce qui a permis à l'industrie légère de se développer rapidement. Dans le même temps nous avons rajusté les proportions entre accumulation et consommation, réduit l'envergure par trop importante de la construction de base. Ainsi avons-nous du même coup mieux ajusté les proportions au sein de l'économie nationale et amélioré la vie du peuple. Pour résoudre les problèmes dans d'autres domaines nous avons pratiquement suivi la même méthode, c'est-à-dire saisir le maillon clé pour soulever la chaîne entière.

Si le Parti a pu obtenir tous ces succès, c'est fondamentalement parce qu'il a su maintenir les principes scientifiques marxistes suivants: combiner la théorie avec la pratique et reconnaître que le peuple est le créateur de l'histoire; cela n'a-t-il pas été prouvé par les faits? Le Parti a fermement confiance dans le peuple, il s'appuie sur lui, répond favorablement à ses aspirations et suit le cours de l'histoire. Après la chute de la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing, le peuple a placé d'immenses espoirs dans le Parti. Le peuple veut le rétablissement du cours normal des choses, il veut la stabilité et l'unité; il veut que tous les efforts soient concentrés sur la modernisation socialiste et que la civilisation socialiste soit portée à un degré plus élevé tant sur le plan matériel que sur le plan spirituel. C'est en se faisant l'interprète de la volonté du peuple et en élaborant une ligne, une orientation et une politique justes que notre parti a pu ramener l'œuvre socialiste de notre patrie dans la bonne voie. La confiance et le soutien accordés par le peuple à notre parti constituent le facteur essentiel qui permet à notre cause d'aller de victoire en victoire.

En jetant ce regard en arrière sur le chemin jalonné de combats que nous avons suivi ces six dernières années, on pensera tout naturellement aux deux tournants historiques opérés durant la révolution démocratique chinoise dirigée par notre parti. Le premier tournant, qui s'opéra après la défaite de l'Expédition du Nord, déboucha sur la Guerre révolutionnaire agraire; le deuxième fit suite à notre échec dans la lutte contre la cinquième campagne «d'encerclement et d'anéantissement», et il conduisit au début de la guerre de Résistance contre le Japon. Lors de ces deux tournants, tandis que les forces du Parti et du peuple essuyaient des pertes considérables et que la révolution se trouvait dans une situation critique, nos ennemis du pays et de l'étranger affirmaient tous que nous courrions irrémédiablement à la défaite, et dans nos propres rangs pas mal de gens furent ébranlés ou gagnés par le pessimisme. Mais notre parti ne s'était pas laissé accabler par l'immensité des difficultés. Sous la conduite d'un collectif de dirigeants éminents représentés par le camarade Mao Zedong, il poursuivit le combat avec acharnement en témoignant d'une vaillance, d'une sagacité et d'une fermeté révolutionnaires hors du commun, cherchant dans un esprit créateur la voie révolutionnaire correspondant aux particularités de la Chine; il parvint ainsi finalement à renverser une situation dangereuse et apporta un renouveau à la cause révolutionnaire, créant ainsi une situation nouvelle permettant une progression victorieuse.

A comparer avec ces deux tournants du passé, le tournant actuel s'est opéré dans des conditions historiques très différentes. Notre parti est devenu le noyau dirigeant du pouvoir national et notre pays a traversé une longue période de révolution et d'édification socialistes. La force du peuple est beaucoup plus considérable qu'à l'époque des guerres révolutionnaires. Malgré les immenses dommages subis du fait de la «Révolution culturelle», la cause socialiste reste animée d'une forte et irrésistible vitalité. Malgré la perte de révolutionnaires prolétariens de la vieille garde tels que les camarades Mao Zedong, Zhou Enlai, Liu Shaoqi et Zhu De, beaucoup de vétérans de la révolution qui avaient combattu à leurs côtés sont encore là, qui nous servent de ferme soutien, et les nombreux vieux camarades passés par le creuset de la guerre révolutionnaire ainsi qu'une multitude de camarades jeunes et moins jeunes aguerris après la fondation de la République populaire constituent notre force d'ossature. Sous la direction du Comité central et grâce aux intenses efforts de tous les échelons du Parti et au combat solidaire que tous les camarades du Parti ont mené avec notre peuple fort de centaines de millions d'hommes, nous sommes finalement parvenus à opérer un nouveau et grand tournant d'une portée historique.

Camarades! Les grandes victoires que nous avons remportées durant les six années écoulées sont connues de tous. Cependant, loin de pouvoir nous en contenter, nous devons être conscients que le travail de notre parti présente encore bon nombre d'insuffisances, qu'il y a encore beaucoup de difficultés et beaucoup de choses qui laissent à désirer. Nous devons rehausser l'esprit révolutionnaire, travailler dur et lutter de toutes nos forces pour remporter de nouvelles victoires encore plus grandes.

La tâche générale du Parti communiste chinois dans la nouvelle période historique se ramène à ceci: unir notre peuple multinational et mener une âpre lutte en comptant sur nos propres forces, pour réaliser graduellement la modernisation de l'industrie, de l'agriculture, de la défense nationale, des sciences et de la technologie, afin de faire de la Chine un pays socialiste, hautement civilisé et hautement démocratique. Dans l'intervalle de cinq années entre ce congrès et le prochain, nous devrons nous attacher, conformément aux exigences découlant de la tâche générale susmentionnée et en partant des conditions concrètes de l'heure, à promouvoir vigoureusement l'édification d'une civilisation socialiste tant sur le plan matériel que spirituel, à renforcer continuellement la démocratie et la légalité socialistes, à rectifier sérieusement le style de travail du Parti et à bien consolider les organisations du Parti; nous devrons nous efforcer d'améliorer radicalement la situation financière et économique du pays, aussi bien que les mœurs de la société et le style de travail du Parti. Dans le même temps, de concert avec tous les patriotes du pays, y compris nos concitoyens de Taiwan, Hongkong et Macao et les ressortissants chinois à l'étranger, nous travaillerons en vue de promouvoir la grande œuvre de réunification de la patrie. Nous continuerons, en outre, avec les peuples du monde entier à lutter contre l'impérialisme et l'hégémonisme, pour défendre la paix mondiale. Telles sont les grandes tâches qui nous attendent, et dont l'accomplissement permettra de créer une situation nouvelle dans tous les domaines.

II. Assurer un essor général de l'économie socialiste

La tâche primordiale entre toutes que nous devons accomplir en vue de créer une situation nouvelle dans tous les secteurs, c'est de continuer à faire progresser l'édification économique dans le cadre de la modernisation socialiste. A cette fin, le Parti a défini avec réalisme les objectifs, tâches et dispositions d'importance stratégique pour cette édification ainsi que bon nombre de justes principes.

Durant les vingt années qui vont de 1981 à la fin du siècle, l'objectif général de notre édification économique s'établit comme suit: sous réserve d'un accroissement continuel de la rentabilité, tout faire pour quadrupler la valeur globale annuelle de la production industrielle et agricole, c'est-à-dire la porter de 710 milliards de yuans en 1980 à environ 2 800 milliards de yuans en l'an 2 000. Cet objectif atteint, notre pays se trouvera dans les premiers rangs du monde tant pour le P.N.B. que pour le volume des principaux produits industriels et agricoles; toute l'économie nationale aura alors enregistré des progrès considérables dans le processus de modernisation; les revenus des populations rurale et urbaine se seront accrus plusieurs fois, et la vie matérielle et culturelle du peuple aura atteint un niveau de moyenne aisance. A ce moment-là, le revenu national par habitant sera encore relativement bas, mais comparé à maintenant, le potentiel de l'économie et de la défense nationale se sera considérablement renforcé. Cet important objectif stratégique pourra être réalisé si nous luttons activement, faisons du travail solide et tirons un meilleur parti de la supériorité du socialisme.

A considérer la situation sous un angle global, ce qui est le plus important dans notre effort pour atteindre cet objectif de développement économique, c'est de bien régler les problèmes de l'agriculture, des sources d'énergie, des communications, de l'éducation et de la science.

L'agriculture constitue le fondement de l'économie nationale; une fois qu'elle a «décollé», le reste devient plus facile. A l'heure actuelle, la productivité de notre agriculture est encore assez faible, de même que la proportion des marchandises qu'elle est en mesure de fournir, et sa capacité de résistance aux calamités naturelles est aussi très limitée; la contradiction entre l'importance de la population et la superficie restreinte des terres cultivées devient, en particulier, de plus en plus aiguë. Dans les années à venir, tout en contrôlant strictement la croissance démographique et en protégeant résolument les ressources agricoles et l'équilibre écologique, il faudra renforcer l'aménagement de l'infrastructure agricole, améliorer les conditions de production dans l'agriculture, pratiquer la culture scientifique des sols, augmenter le rendement des cultures céréalières et industrielles sur les terres cultivées dont l'étendue est restreinte, et donner un essor général à la sylviculture, à l'élevage, à la production auxiliaire et à la pêche, afin de satisfaire les besoins du développement industriel et de l'élévation du niveau de vie du peuple.

A l'heure actuelle, l'insuffisance dans le domaine des sources d'énergie et des transports et communications constitue un facteur important qui fait obstacle au développement de notre économie. Depuis quelques années, le développement de notre production énergétique s'est quelque peu ralenti, tandis que le gaspillage d'énergie représente toujours un problème très grave. La capacité de transports du réseau de communications est loin de répondre aux besoins de l'accroissement du volume du trafic, et les installations des P. et T. ont beaucoup de retard. Pour assurer un rythme de croissance déterminé à l'économie nationale, il est indispensable de renforcer l'exploitation des sources d'énergie et de réduire autant que possible la consommation d'énergie, tout en consacrant de grands efforts à l'édification dans les secteurs des transports et communications et des postes et télécommunications.

La modernisation de la science et de la technologie constitue la clé des quatre modernisations. A l'heure actuelle, dans beaucoup d'entreprises de notre pays, les techniques de production et les modes de gestion et d'administration ont du retard, et beaucoup de travailleurs n'ont pas reçu la formation requise en matière de connaissances scientifiques, de culture générale et de techniques d'opération; les ouvriers qualifiés et le personnel scientifique et technique sont en nombre très insuffisant. A l'avenir, il faudra mener méthodiquement une vaste refonte technique, vulgariser les réalisations techniques existantes qui sont d'une bonne rentabilité, adopter activement les techniques, équipements, technologies et matériaux de types nouveaux; il faudra également renforcer la recherche dans le domaine des sciences appliquées, attacher de l'importance à la recherche dans celui des sciences fondamentales et organiser les forces des divers secteurs pour s'attaquer aux projets clés de la recherche scientifique; il faudra renforcer la recherche dans le domaine des sciences économiques et des sciences de gestion, et en multiplier les applications, élever sans cesse le niveau de planification et de gestion de l'économie nationale et celui de gestion et d'administration des entreprises et des institutions. Nous devrons faire un grand effort en vue de généraliser l'enseignement primaire, renforcer l'enseignement secondaire professionnel et l'enseignement supérieur, développer l'enseignement à tous les niveaux et dans toutes les catégories en ville comme à la campagne, y compris la formation des cadres, l'éducation des employés et des ouvriers, celle des paysans et la liquidation de l'analphabétisme, et former dans toutes les branches du personnel qualifié. Tout ceci en vue d'élever le niveau scientifique et culturel de toute la nation.

En bref, dans les vingt années à venir, il faudra bien saisir ces maillons essentiels que sont l'agriculture, les sources d'énergie et les communications, l'éducation et la science, en les considérant comme les secteurs stratégiques du développement économique. En réglant comme il faut ces problèmes sur la base d'un équilibre d'ensemble, nous pourrons assurer un développement assez rapide de la production des articles de consommation, donner un élan au développement de toute l'industrie ainsi que des autres secteurs de la production et de l'édification, et garantir l'amélioration de la vie du peuple.

Dans le cours de notre développement économique et social, le problème démographique sera toujours un problème capital. La pratique du contrôle des naissances constitue une politique fondamentale de notre pays. Nous devons tout faire pour que notre population ne dépasse pas 1,2 milliard d'hommes à la fin du siècle; la Chine a atteint actuellement un point culminant en ce qui concerne le nombre des naissances; une progression démographique par trop rapide affecterait non seulement l'augmentation du revenu moyen par habitant, mais encore provoquerait de graves problèmes dans les domaines de l'approvisionnement en céréales, de la répartition des logements, de l'éducation et de l'emploi, et cela pourrait même avoir des incidences sur la stabilité de la société. C'est pourquoi on ne doit absolument pas se relâcher dans le travail de planification des naissances, et ceci en particulier à la campagne. Nous devons entreprendre à ce sujet un travail d'éducation idéologique approfondi et minutieux parmi les paysans. Si nous menons à bien ce travail, nous pourrons parvenir à contrôler l'effectif de la population.

Pour réaliser l'objectif que nous nous sommes fixé pour les vingt années à venir, nous devons organiser nos dispositions stratégiques en deux phases: la première décennie sera essentiellement consacrée à jeter une bonne base, à accumuler des forces et à créer des conditions favorables pour que la seconde décennie soit une ère nouvelle de renaissance économique. C'est une décision capitale que le Comité central du Parti a prise après avoir analysé sous tous ses aspects la situation économique de notre pays ainsi que les tendances de son développement.

Ces dernières années, l'économie nationale en cours de rajustement n'en a pas moins connu une croissance soutenue, et les résultats enregistrés dans ce domaine sont importants. Cependant, la rentabilité laisse encore beaucoup à désirer dans bon nombre de secteurs; et le gaspillage est stupéfiant dans les sphères de la production, de l'édification et de la circulation. La consommation de matériel nécessaire pour la fabrication d'une quantité unitaire de marchandises, l'accroissement du taux des bénéfices des capitaux des entreprises industrielles, la réduction des délais de construction des projets de grande et moyenne envergure, de même que l'accélération de la rotation des fonds de roulement des entreprises industrielles et commerciales, n'ont pas encore retrouvé leur niveau record. La raison en est due essentiellement — abstraction faite de certains facteurs objectifs qui ne sont pas sujets à comparaison — aux erreurs déviationnistes «de gauche» commises dans le passé et qui sont à l'origine d'une multiplication à l'aveugle des entreprises, d'une structure économique irrationnelle, des imperfections des systèmes de gestion économique et de répartition, de la gabegie dans l'exploitation et la gestion, et du retard des techniques de production. La situation a commencé à s'améliorer dans une certaine mesure en 1982 lorsque nous avons mis l'accent sur la rentabilité. Mais ces nombreux problèmes accumulés depuis des années ne peuvent être complètement réglés en un court laps de temps. Aussi devons-nous tenir compte de cette situation fondamentale lorsqu'il s'agit d'établir les dispositions stratégiques pour le développement économique.

Au cours du sixième plan quinquennal allant de 1981 à 1985, nous devons continuer à appliquer sans défaillance la politique de «rééquilibrage, restructuration, mise en ordre et amélioration», pratiquer une stricte économie, combattre le gaspillage et engager toute notre activité économique dans l'orbite axée sur l'accroissement de la rentabilité. Nous devons concentrer l'essentiel de nos forces sur le rajustement de la structure économique des différents secteurs, entreprendre un travail de consolidation, de réorganisation et d'association des entreprises existantes et réaliser la refonte technique des entreprises choisies à cette fin; dans le même temps, il faudra consolider et perfectionner les premières réformes introduites dans le système de gestion économique et élaborer sans perdre de temps un plan global de réforme ainsi que les mesures concrètes pour son exécution. Au cours du septième plan quinquennal allant de 1986 à 1990, nous procéderons à une large refonte technique dans les entreprises et à une réforme graduelle du système de gestion économique, tandis que la rationnalisation de la structure organisationnelle des entreprises et de la structure économique des différents secteurs sera poursuivie jusqu'à son terme. Dans les années 80, nous aurons encore à réaliser un grand nombre de projets de construction de base indispensables, et nous devrons nous attaquer à de nombreux projets importants dans les domaines scientifique et technique, notamment dans les secteurs des sources d'énergie, des transports et des communications. Aussi le développement de l'économie nationale ne pourra-t-il pas être très rapide, mais si nous parvenons effectivement à accomplir les tâches susmentionnées, nous pourrons régler comme il faut les problèmes légués par le passé et jeter une base solide pour l'accroissement économique des dix années suivantes. Notre économie connaîtra alors, dans les années 90, un essor général et accusera un rythme de développement beaucoup plus rapide que dans les années 80. Une fois que ces dispositions stratégiques auront été portées à la connaissance des masses populaires grâce à un ample travail d'information et d'explication, celles-ci distingueront plus clairement notre avenir radieux et redoubleront d'ardeur pour aller au-devant d'une ère nouvelle d'épanouissement économique.

Durant les cinq années qui séparent le présent congrès du prochain congrès, nous accomplirons le sixième plan quinquennal et mettrons à exécution le septième. Lorsque nous disons que durant cette période, il faudra tout faire pour améliorer radicalement notre situation financière et économique, nous entendons qu'il faut, en nous conformant à ces dispositions stratégiques, accroître notablement la rentabilité, maintenir solidement et pour l'essentiel l'équilibre budgétaire et l'équilibre des crédits bancaires ainsi que la stabilité des prix. Il est donc évident que le bon déroulement du travail économique durant ces cinq années sera d'une importance capitale pour le développement à long terme de notre économie.

Pour promouvoir un essor général de l'économie socialiste, nous devons continuer à appliquer dans toute l'activité économique les dix principes pour l'édification économique approuvés par la 4e session de la 5e Assemblée populaire nationale, et veiller surtout à résoudre les importants problèmes de principe suivants:

D'abord, la question de la concentration des fonds pour la construction des ouvrages clés et de l'amélioration continue des conditions de vie du peuple.

Pour réaliser l'objectif stratégique des vingt années à venir, l'Etat doit réunir les fonds nécessaires en vue d'assurer la construction des ouvrages clés selon un ordre d'importance et d'urgence. A cette fin, il faut faire jouer tous les facteurs positifs, développer activement la production et améliorer la rentabilité, de façon que le revenu national augmente assez rapidement; en même temps, il faut mettre fin à la dispersion excessive des fonds. Or, ces dernières années, d'un côté, par suite d'une diminution de ses recettes budgétaires, l'Etat n'a pas eu suffisamment de fonds à investir dans les projets clés dont la construction s'imposait d'urgence; d'un autre côté, les fonds disponibles des autorités locales et des entreprises ont sensiblement augmenté et ils ont été affectés à des projets qui, considérés d'un point de vue local, pouvaient paraître urgents; mais, en prenant de telles initiatives, il était difficile de répondre entièrement aux besoins du pays pris dans son ensemble, de prévenir ou de surmonter le développement à l'aveugle en matière d'édification. Nous devons réaliser que, si la construction des ouvrages clés de l'Etat ne peut être assurée, si des secteurs de l'infrastructure tels que l'industrie énergétique et les transports ne peuvent se développer, et si l'économie nationale ne peut être réactivée dans son ensemble, tout développement partiel sera nécessairement fort limité;et même si des progrès auront pu se réaliser à certains moments et en certains lieux, cet effort ne saurait être soutenu, puisqu'il serait difficile d'équilibrer l'approvisionnement, la production et la vente. Nous devons donc enraciner dans notre esprit cette conception de l'ensemble qui considère «le pays entier comme un seul échiquier». Tout en continuant d'appliquer le système de gestion financière en vigueur et d'assurer les pouvoirs de décision dont les entreprises doivent jouir, nous devons, en tenant compte de la situation réelle des différentes régions et des différentes branches, rajuster convenablement les quotes-parts de l'autorité centrale et des autorités locales dans la répartition des recettes budgétaires et les retenues de bénéfices des entreprises; il faudra aussi encourager les autorités locales, les divers départements et les entreprises à utiliser leurs fonds pour la construction des projets dont l'Etat a un besoin urgent. Bien entendu, en réunissant ces fonds, il faudra toujours tenir compte des besoins des instances locales et des entreprises. L'attribution aux instances locales et aux entreprises d'un certain montant de ressources financières dont elles peuvent disposer favorise leur initiative dans la réalisation de projets adaptés aux conditions locales, et surtout dans la refonte technique des entreprises existantes. Notre pays étant immensément riche en ressources humaines, nous devons accorder une très grande importance à l'accroissement de l'investissement humain. Dans les campagnes, on doit tirer parti de l'abondance de la main-d'œuvre pour accomplir avec efficacité des travaux d'infrastructure agricole en tenant compte des conditions locales. De même, dans l'aménagement des entreprises minières, des voies de communication et dans les autres secteurs de l'édification, il faut également accorder de l'importance au rôle de l'investissement humain.

Satisfaire continuellement les besoins matériels et culturels croissants du peuple, tel est l'objectif fondamental de la production et de l'édification socialistes. «Nourrir la population et édifier le pays», voilà un principe fondamental guidant notre travail économique. Ces dernières années, grâce aux grands efforts du Parti et du gouvernement, la vie du peuple s'est sensiblement améliorée. Mais, dans l'ensemble, le niveau de vie de la population est encore assez bas. Dans celles de nos régions rurales qui ont un rendement peu élevé ou sont victimes de calamités naturelles, les paysans demeurent très pauvres; il faut les aider activement à développer la production et à accroître leurs revenus. Pour les populations urbaines, de nombreux problèmes restent encore à résoudre notamment en ce qui concerne les salaires, l'emploi, l'habitat et les services et installations d'utilité publique. Pour les intellectuels entre deux âges qui jouent le rôle d'ossature dans la production et l'édification comme dans les autres secteurs d'activité, l'Etat a décidé de prendre des mesures concrètes pour améliorer, graduellement et par groupes, leurs conditions de vie et de travail. De toute façon, le niveau de vie de la population urbaine et rurale ne peut s'élever que sur la base d'un effort de production, et non par une réduction des fonds d'édification qui sont indispensables à l'Etat. Sinon, les intérêts fondamentaux et à long terme du peuple en seraient lésés. Concrètement parlant, on ne doit plus compter essentiellement sur la majoration des prix d'achat par l'Etat des produits agricoles pour augmenter les revenus des paysans, pas plus que sur la réduction des chiffres de base des ventes de produits agricoles à l'Etat en vertu des systèmes d'achat unifié et planifié et sur l'extension des catégories de produits dont les prix sont négociables; pour les ouvriers et employés, le taux d'accroissement de leurs revenus moyens doit être inférieur à celui de la productivité. Il faut mettre fin aux abus en matière de distribution de primes et subventions, allouées sans tenir compte de la situation réelle sur le plan de la production et des bénéfices. En fait, la vie de la population pourra s'améliorer dans la mesure où les ouvriers et les paysans de tout le pays élèveront leur niveau de conscience et feront des efforts soutenus en vue d'augmenter continuellement la productivité, de réduire la consommation des différentes ressources matérielles, et de mettre fin au gaspillage. Quant aux problèmes de toutes sortes qui se posent dans la vie quotidienne de la population et qui peuvent être réglés sans qu'il soit besoin de dépenser beaucoup d'argent ou même sans rien dépenser, les camarades dirigeants aux divers échelons doivent, à plus forte raison, s'efforcer de les résoudre en prenant des mesures concrètes. Se soucier de la vie du peuple, c'est là une bonne tradition de notre parti, elle ne doit à aucun moment être négligée.

Deuxièmement, la question du maintien du rôle prépondérant de l'économie d'Etat et du développement de différentes formes d'économie.

L'économie socialiste d'Etat occupe la place dominante dans toute l'économie nationale. Sa consolidation et son développement constituent une des conditions décisives permettant à l'économie à propriété collective des masses laborieuses de progresser dans l'orientation socialiste et à l'économie individuelle de servir le socialisme. Comme le niveau de développement de nos forces productives est dans l'ensemble encore assez bas et aussi très inégal, cette situation implique la coexistence pour une très longue période de différents types d'économie. A la campagne, l'économie coopérative à propriété collective des masses laborieuses constitue le principal type d'économie. Dans les agglomérations urbaines, l'économie d'Etat ne doit ni ne peut, à l'heure actuelle, s'occuper à elle seule de toutes les activités de l'artisanat, de l'industrie, du bâtiment, des transports, du commerce et des services d'utilité publique, une bonne partie doit donc être à la charge de l'économie à propriété collective. L'économie coopérative gérée — avec les fonds qu'ils ont réunis eux-mêmes — par des habitants des agglomérations urbaines, notamment par des jeunes, s'est développée ces dernières années dans de nombreux endroits, et elle a joué un rôle très positif. Le Parti et le gouvernement doivent la soutenir et l'orienter, et il n'est permis à quiconque de l'évincer ou de lui porter des coups. Dans les villes comme à la campagne, nous devons encourager l'économie individuelle des travailleurs, qui constitue un appoint nécessaire et utile à l'économie de propriété publique, à se développer comme il convient dans le cadre des règlements de l'Etat et sous la direction des administrations industrielles et commerciales. Ce n'est qu'en associant et en développant rationnellement de nombreuses formes d'économie que nous pouvons faire prospérer l'économie urbaine et rurale et faciliter la vie quotidienne de la population.

Pour faire jouer l'initiative des entreprises et des travailleurs, nous devons appliquer effectivement, tant dans les entreprises d'Etat que dans les entreprises à propriété collective, des systèmes de responsabilité dans l'exploitation et dans la gestion. Les divers types de système de responsabilité dans la production, instaurés ces dernières années à la campagne, ont libéré davantage les forces productives, et ils devront être maintenus pendant longtemps. Ce que nous devons faire, c'est perfectionner peu à peu ces systèmes, en dressant le bilan des expériences acquises dans la pratique par les masses; nous ne devrons en aucun cas leur apporter inconsidérément des changements allant à rencontre de la volonté des masses ni, à plus forte raison, faire marche arrière. Avec le développement de la production agricole et avec l'acquisition par les paysans d'une plus grande capacité d'exploitation et de gestion, ceux-ci en viendront nécessairement à formuler de nouvelles exigences en vue d'une gestion associée sous diverses formes. En nous conformant réellement au principe du soutien à la production, du libre consentement et de l'avantage réciproque, nous devons favoriser cette association économique sous diverses formes. Il est prévisible que, dans un avenir pas trop éloigné, on assistera dans nos régions rurales à l'avènement d'une économie coopérative, plus perfectionnée et aux formes diversifiées, qui sera mieux adaptée aux conditions locales, mieux à même de tirer parti de ses points forts et d'utiliser en grand des techniques de production avancées. Le système de responsabilité économique que l'on a commencé à introduire depuis ces derniers temps dans les entreprises industrielles et commerciales a donné également des résultats positifs. L'industrie et le commerce diffèrent de beaucoup de l'agriculture, mais l'application du système de responsabilité économique dans ces deux secteurs, y compris l'introduction dans une partie des entreprises d'Etat du système de responsabilité des profits et pertes est aussi favorable à l'exécution du principe marxiste de l'intéressement matériel, au renforcement parmi les travailleurs de leur sens des responsabilités en tant que maîtres du pays, et à l'essor à la production. Nous devons adopter une attitude positive et dresser sérieusement le bilan de nos expériences et explorer cette voie, afin de créer tout un ensemble de méthodes et de règlements concrets adaptés aux particularités des entreprises industrielles et devant permettre à la fois d'assurer la direction unifiée par l'Etat et de faire jouer l'initiative des entreprises et de leur personnel.

La propriété publique des moyens de production constitue le système fondamental de notre économie; toute activité de sape dirigée contre ce système ne saurait en aucun cas être admise. On assiste actuellement dans certaines régions rurales à la destruction d'ouvrages d'irrigation, à l'abattage abusif du bois, à la suppression du pourcentage des revenus réservé pour la collectivité etc.; dans certaines entreprises industrielles et commerciales d'Etat, on a contrarié l'exécution du plan unifié de l'Etat, retenu illicitement du matériel destiné à une répartition unifiée, intercepté des bénéfices destinés à l'Etat, perpétré des opérations de fraude fiscale, majoré les prix selon son gré, organisé un cloisonnement entre entreprises, etc. Si ces problèmes n'impliquent qu'un petit nombre de personnes, ils n'en constituent pas moins de graves atteintes à l'économie de propriété publique et portent préjudice aux intérêts de l'Etat et du peuple; il faut donc remettre résolument les choses en ordre.

Troisièmement, la question de la juste exécution du principe attribuant la prépondérance à l'économie planifiée et un rôle d'appoint à la régulation par le marché.

La Chine pratique une économie planifiée basée sur la propriété publique. La production et la circulation planifiées constituent le contenu essentiel de notre économie nationale. En même temps, il est permis de produire et de faire circuler, en dehors du plan, une partie des produits, le rôle régulateur étant assuré par le marché, ce qui revient à dire que la production et la circulation de ces produits s'effectuent dans les limites fixées par l'Etat de façon unifiée et en fonction des conditions concrètes des différentes périodes, la loi de la valeur assurant spontanément un rôle régulateur. Cette partie des produits constitue un appoint à la production et à la circulation planifiées; elle leur est subordonnée et joue un rôle secondaire, mais elle n'en est pas moins nécessaire et utile. Par l'équilibre d'ensemble réalisé grâce au plan économique et par le rôle régulateur joué à titre complémentaire par le marché, l'Etat assure un développement proportionnel et harmonieux de l'économie nationale. Ces dernières années, nous avons appliqué des réformes dans le système économique, élargi les attributions des entreprises en matière de planification et veillé à faire jouer le rôle régulateur du marché; cette orientation est juste et les résultats sont notables. Mais comme certaines de ces mesures de réforme souffrent d'une absence de coordination et que le travail de gestion correspondant est resté en arrière, cet état de choses a engendré dans une certaine mesure l'apparition de phénomènes qui affaiblissent et gênent l'exécution du plan unifié de l'Etat, ce qui est défavorable au développement sain de l'économie nationale. A l'avenir, il faudra toujours veiller à faire jouer le rôle régulateur du marché, sans pour autant négliger ni relâcher la direction unique assurée par le plan d'Etat.

Pour que le développement de l'économie puisse à la fois être centralisé et unifié, et souple et varié, il convient d'adopter, suivant les conditions différentes, des formes de planification et de gestion différentes. Ainsi, dans le secteur d'Etat, la production et la répartition des biens de production et de consommation qui touchent l'économie nationale et la vie du peuple, et surtout les entreprises clés qui ont rapport à l'ensemble de l'économie doivent se soumettre au plan d'Etat qui a force d'obligation. Il s'agit là d'une manifestation importante de la propriété socialiste du peuple entier en matière d'organisation et de gestion de la production. L'économie de propriété collective se verra également assigner, selon les besoins, des normes qui ont force d'obligation, notamment en ce qui concerne l'achat unifié et planifié par l'Etat d'un quota déterminé de céréales et d'autres produits importants de l'agriculture et de la production auxiliaire. Comme il existe plusieurs formes d'économie en Chine et qu'il est difficile, notamment, d'évaluer exactement les besoins et les demandes multiples et complexes de la société ainsi que la capacité de production d'un grand nombre d'entreprises, il convient, outre les plans qui ont force d'obligation, de soumettre bon nombre de produits et d'entreprises à des plans indicatifs dont l'exécution est garantie principalement par le recours aux leviers économiques. Mais qu'il s'agisse des plans ayant force d'obligation ou des plans indicatifs, on doit s'efforcer de se conformer à la réalité objective, examiner fréquemment les changements de l'offre et de la demande sur le marché et utiliser sciemment la loi de la valeur et ces leviers économiques que constituent les prix, les taxes et les crédits, afin de guider les entreprises dans l'accomplissement des normes du plan d'Etat; on doit aussi permettre aux entreprises de jouir d'une plus ou moins grande souplesse en matière de pouvoir de décision. C'est ainsi seulement que le plan d'Etat pourra être complété et parachevé comme il convient et en temps opportun dans le cours de son exécution. Quant aux petits articles de faible valeur et d'assortiment varié et dont la production et la fourniture ont un caractère saisonnier et régional nettement marqué, il n'est pas nécessaire ni possible pour l'Etat de les inclure dans un plan unifié. Les entreprises peuvent étre autorisées à en organiser avec souplesse la production en se conformant aux changements de l'offre et de la demande sur le marché, tandis que l'Etat renforcera son contrôle sur ces établissements grâce à ses mesures politiques et à ses décrets ainsi qu'au travail des administrations industrielles et commerciales, et les aidera à résoudre les problèmes d'approvisionnement pour certains matériaux et matières premières essentiels.

La juste application du principe attribuant le rôle principal à l'économie planifiée et un rôle complémentaire à l'action régulatrice du marché constitue la clé de la réforme du système économique. Nous devons déterminer correctement les champs d'action et les limites qui sont respectivement ceux du plan ayant force d'obligation, du plan indicatif et de la régulation par le marché, réformer méthodiquement, dans la mesure où la stabilité des prix sera assurée pour l'essentiel, le système et les modalités de contrôle des prix, le système de travail et celui des salaires, et établir un système de gestion économique adapté aux réalités nationales, toutes ces mesures devant permettre d'assurer un développement sain de l'économie nationale.

La façon dont est effectué le travail commercial a des incidences directes sur la production industrielle et agricole et sur la vie de la population. L'importance de cette question s'affirme avec toujours plus d'évidence dans notre développement économique. A l'heure actuelle, le réseau de points de vente et les installations commerciales sont très insuffisants, les chaînons intermédiaires sont trop nombreux et les prévisions sur la situation du marché laissent à désirer; beaucoup de problèmes restent à régler tant en matière de conceptions directrices que de gestion. Aussi devons-nous, après avoir recueilli tous les renseignements nécessaires et dressé sérieusement le bilan de nos expériences, nous attacher à améliorer effectivement le travail dans ce secteur, assurer le bon fonctionnement, l'extension et la multiplication des canaux de circulation, de manière que les marchandises puissent s'écouler facilement, que les biens matériels soient utilisés au mieux des besoins et que le commerce joue pleinement son rôle dans nos efforts pour stimuler et bien orienter la production, assurer l'approvisionnement et faire prospérer l'économie.

Quatrièmement, la question du maintien du principe de confiance en soi et du développement des échanges économiques et techniques avec l'étranger.

Appliquer une politique d'ouverture sur l'extérieur et développer les échanges économiques et techniques avec l'étranger sur la base du principe de l'égalité et du bénéfice mutuel, c'est là une orientation stratégique invariable de notre pays. Nous devons faire pénétrer nos produits sur le marché international et assurer une vaste extension du commerce extérieur. Nous devons autant que possible utiliser dans notre édification davantage de capitaux étrangers dont nous pouvons tirer profit. A cette fin, il importe de bien accomplir les préparatifs requis pour les projets de construction et de prendre des arrangements adéquats en ce qui concerne les fonds indispensables qui doivent être fournis du côté chinois et toutes les mesures complémentaires qui lui incombent. En vue de stimuler le développement de la production et de l'édification, nous devons introduire activement des technologies avancées répondant aux besoins de notre pays, et surtout celles susceptibles de contribuer à la refonte technique de nos entreprises, et nous efforcer de les assimiler et de les développer.

Notre effort de modernisation socialiste doit être basé sur la confiance en nos propres forces; c'est principalement sur nous-mêmes que nous comptons dans ce dur combat. Il ne saurait y avoir aucune hésitation à ce sujet. L'extension des échanges économiques et techniques avec l'étranger doit nous permettre de mieux compter sur nos propres forces et de favoriser le développement de l'économie nationale, elle ne doit en aucun cas lui causer préjudice. Il faut donc éviter d'importer à l'aveuglette les équipements, et surtout les articles de consommation courante, que nous pouvons nous-mêmes fabriquer et fournir. C'est donc dans le cadre d'une planification et d'une politique unifiées et en réalisant une unité d'action dans les relations avec l'étranger qu'il convient de faire jouer l'initiative des autorités locales ainsi que celle des divers départements et des entreprises dans le développement des activités économiques avec l'étranger; nous devons en même temps nous opposer à tout acte portant atteinte aux intérêts de l'Etat et de la nation. Nous ne devons surtout pas oublier que les pays et les entreprises capitalistes ne changeront pas de nature pour autant qu'ils procèdent à des échanges économiques et techniques avec nous. Parallèlement au maintien de la politique d'ouverture sur l'extérieur, nous devons bien prendre garde et résister fermement à l'action corrosive des idées capitalistes et combattre toute idée et tout acte dénotant un culte de l'étranger.

Camarades, Lénine a indiqué que le socialisme vivant, créateur, est l'œuvre des masses populaires elles mêmes.[注释2] Il est hors de doute que sans l'ardeur brûlante au travail de centaines de millions d'hommes, sans l'esprit d'initiative de milliers et de milliers d'unités de production, sans les efforts actifs des autorités locales et des divers départements, le développement vigoureux de l'édification socialiste serait impossible. Tout notre travail économique, tous nos principes, mesures politiques, plans et dispositions dans ce domaine doivent reposer sur un plan d'ensemble: ils doivent tenir compte à la fois des intérêts de l'Etat, de ceux de la collectivité et de ceux de l'individu; ils doivent permettre de faire jouer à plein l'initiative de l'échelon central, des instances locales, des divers départements, des entreprises et des travailleurs, et permettre d'organiser scientifiquement cette initiative afin de lui faire donner les meilleurs résultats. Tel est le moyen le plus efficace pour imprimer un essor général à l'économie socialiste. Nous sommes convaincus que notre peuple multinational, uni comme un seul homme, travaillera avec dynamisme en vue d'atteindre les grandioses objectifs de notre développement économique.

III. S'efforcer d'édifier une haute civilisation spirituelle socialiste

Depuis que le Parti a centré son activité sur la modernisation de l'économie, le Comité central du Parti a déclaré solennellement à maintes reprises que tout en créant une haute civilisation matérielle, nous devons nous efforcer de créer une haute civilisation socialiste sur le plan spirituel. C'est une orientation qui a valeur de principe stratégique dans l'édification du socialisme. L'expérience historique du socialisme et la situation actuelle dans notre pays nous enseignent que le succès ou l'échec du socialisme dépend de notre capacité à maintenir ou non cette orientation.

La civilisation spirituelle et la civilisation matérielle sont intimement liées entre elles dans l'édification du socialisme. Karl Marx a dit que dans les activités de production pour transformer le monde, «les producteurs manifestent des qualités nouvelles en se développant et en se transformant dans la production, grâce à laquelle ils façonnent des forces et des idées nouvelles ainsi que des modes de communication, des besoins et un langage nouveaux».[注释3] Le camarade Mao Zedong a indiqué, de son côté, que le prolétariat et le peuple révolutionnaire ont une double tâche à accomplir dans leur lutte pour transformer le monde: «la transformation du monde objectif comme celle du monde subjectif de chacun».[注释4] Le monde objectif comprend la nature et la société. Les acquis de la transformation de la société se traduisent par l'instauration et le développement de nouveaux rapports de production et d'un système socio-politique nouveau. La civilisation matérielle, c'est l'acquis matériel obtenu dans la transformation de la nature; elle se traduit par les progrès enregistrés par les hommes dans la production des biens matériels et dans l'amélioration de la vie matérielle. En même temps qu'ils transforment le monde objectif, les hommes voient aussi se transformer leur monde subjectif et se développer la production des biens spirituels de même que la vie intellectuelle de la société, et l'acquis dans ce domaine, c'est la civilisation spirituelle; celle-ci trouve son expression dans l'épanouissement de l'éducation, des sciences et de la culture générale et dans l'élévation du niveau de conscience des hommes sur les plans idéologique, politique et moral. La transformation de la société et les progrès en matière de système social se traduisent en définitive par un développement des civilisations matérielle et spirituelle. Comme notre société socialiste se trouve actuellement à son stade initial de développement, sa civilisation matérielle est encore peu développée. Mais, tout comme la réussite de la révolution socialiste est devenue possible avec l'existence d'une économie moderne parvenue à un degré de développement donné et avec l'apparition de la classe ouvrière — la classe la plus avancée de notre temps — et de son détachement d'avant-garde, le parti communiste, nous serons capables, avec l'instauration du régime socialiste, tout en édifiant une civilisation matérielle, de créer sur le plan spirituel une haute civilisation socialiste. L'édification d'une civilisation matérielle constitue la base indispensable pour l'édification de la civilisation spirituelle du socialisme. Et celle-ci donne non seulement une immense impulsion à l'édification de la civilisation matérielle, mais encore, elle en assure la juste orientation. Ces deux civilisations se conditionnent mutuellement et elles sont le corollaire l'une de l'autre.

La civilisation spirituelle socialiste constitue une caractéristique essentielle du socialisme: c'est une manifestation importante de la supériorité du socialisme. Dans le passé, lorsqu'on parlait des caractéristiques du socialisme, on mettait souvent l'accent sur la suppression du système d'exploitation, la propriété publique des moyens de production, la répartition selon le travail, le développement planifié et proportionnel de l'économie nationale ainsi que le pouvoir aux mains de la classe ouvrière et des autres travailleurs. On soulignait aussi que des forces productives hautement développées et une productivité supérieure à celle du capitalisme constituent, elles aussi, en tant qu'impératif et aboutissement du développement du socialisme, des particularités du socialisme. Il va de soi que ces points de vue sont justes. Toutefois, l'exposé de ces aspects n'est pas suffisant pour embrasser la totalité des caractéristiques du socialisme. Le socialisme doit encore posséder une autre particularité, et c'est une civilisation spirituelle socialiste fondée sur l'idéologie communiste. Sans une telle civilisation, il ne serait pas possible d'édifier le socialisme.

Dans notre pays, l'instauration complète du communisme, en tant que système social, ne pourra se réaliser qu'à l'issue d'une longue lutte menée par un certain nombre de générations. Cependant, le communisme est avant tout un mouvement. Marx et Engels ont dit: «Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel.»[注释5] Ce mouvement a pour but final l'instauration du système social communiste. Dans notre pays, la diffusion des idées communistes et le mouvement qui tend en définitive à la réalisation de l'idéal communiste avaient déjà commencé à l'époque de la fondation du Parti communiste chinois et de la révolution de démocratie nouvelle qu'il dirigeait. Aujourd'hui ce mouvement s'est développé dans notre pays jusqu'au stade de l'implantation de la société socialiste, première phase de la société communiste. A l'époque de la révolution démocratique, le camarade Mao Zedong avait dit que le Parti communiste chinois concevait deux phases pour le système social, celle du présent et celle de l'avenir. «La démocratie nouvelle pour le présent, le socialisme pour l'avenir: ce sont les deux parties d'un tout organique, régies par la seule et même idéologie communiste.» Il avait également dit: «Le communisme est le système complet de l'idéologie prolétarienne en même temps qu'un nouveau régime social», «sans la doctrine communiste pour la guider, la révolution démocratique ne pourra jamais triompher en Chine, à plus forte raison, l'étape suivante de la révolution.»[注释6] Par conséquent, l'idéologie et la pratique communistes existent depuis longtemps dans notre vie réelle. Les points de vue selon lesquels «le communisme est une vague chimère», «le communisme n'a pas été soumis à l'épreuve de la pratique» sont absolument erronés. Notre vie de chaque jour contient des facteurs communistes et elle ne saurait en être dissociée. Innombrables sont les héros et travailleurs modèles au sein comme en dehors du Parti, de même que les éléments qui, par fidélité à l'idéal révolutionnaire, se sont jetés impétueusement dans l'action au mépris de tous les sacrifices; auraient-ils fait tout ce qu'ils ont fait pour être payés de retour par la société? N'est-ce pas précisément le magnifique esprit communiste qui a guidé leur action? La société socialiste progresse sans arrêt vers son objectif de l'avenir, la phase supérieure du communisme: ce processus ne saurait dépendre uniquement de l'accroissement des biens matériels, il doit compter aussi sur l'élévation croissante de la conscience communiste des hommes et le constant rayonnement de l'esprit révolutionnaire. Mais il va de soi que dans la phase actuelle, nous devons maintenir dans la vie économique et sociale le système de rémunération basé sur le principe «à chacun selon son travail», ainsi que les autres principes socialistes, et il est évident que l'on ne saurait demander à chaque membre de la société de devenir un communiste, mais il faut exiger des membres du Parti, des membres de la Ligue de la Jeunesse communiste et de tous les éléments d'avant-garde qu'ils se conforment aux critères idéologiques communistes; et il faudra, par leur intermédiaire, éduquer et influencer les larges masses. Si l'on négligeait la tâche grandiose de créer, sous l'égide de l'idéal communiste, une civilisation spirituelle socialiste dans toute la société, la conception que les gens auraient alors du socialisme serait entachée d'un caractère unilatéral, si bien qu'ils seraient portés à concentrer leur attention uniquement sur l'édification de la civilisation matérielle, ou même à rechercher uniquement l'intérêt matériel. S'il en était ainsi, l'orientation socialiste de notre œuvre de modernisation ne pourrait être assurée, notre société socialiste perdrait son idéal et son objectif, et serait ainsi privée de ses motivations spirituelles et de sa volonté de combat; elle serait alors incapable de résister à l'action corrosive des facteurs de corruption, et même risquerait de s'engager dans la fausse voie d'un développement disproportionné et de la dégénérescence. Camarades, ces affirmations ne visent nullement à répandre un son alarmiste, ce sont des conclusions tirées des réalités de l'intérieur comme de l'extérieur du pays. Il nous appartient de porter à une telle hauteur théorique et politique notre conception de l'importance que revêt l'édification de la civilisation spirituelle du socialisme ainsi que du rôle que celle-ci est appelée à jouer: et nous devons nous armer de détermination et faire tous les efforts possibles pour mener de front l'édification de la civilisation matérielle et de la civilisation spirituelle, et pour que notre cause socialiste conserve toujours sa jeunesse et sa vitalité révolutionnaires.

Le 12e congrès du Parti communiste chinois en sessi

Les délégués entrent au Palais de l'Assemblée du peuple.

Zhao Ziyang (à droite) et Chen Yun (à gauche) s'entretenant entre deux séances de travail.

Les délégués de la province de Taiwan en discussion.

Les responsables des divers partis démocratiques, les démocrates sans-parti et les personnalités connues de divers milieux invités à assister à la cérémonie d'ouverture du congrès.

L'édification de la civilisation spirituelle socialiste comporte en gros deux aspects: l'édification culturelle et l'édification idéologique. Deux aspects entre lesquels il y a interpénétration et interaction.

L'édification culturelle sous-entend le développement des divers secteurs de la culture — éducation, sciences, lettres et arts, presse et édition, radio et télévision, santé publique et culture physique, bibliothèques et musées, etc. — ainsi que l'élévation du niveau de culture des masses populaires. Cette édification est une condition importante requise pour la création d'une civilisation matérielle aussi bien que pour l'élévation de la conscience idéologique et du niveau de moralité des masses populaires. L'édification culturelle doit aussi comprendre les activités récréatives de masse saines, joyeuses, vivantes, riches et variées, activités qui procureront au peuple, pendant les heures de repos après un intense labeur, des jouissances spirituelles de bon goût. Il va sans dire que toute édification culturelle doit aussi être guidée par l'idéologie communiste. Le carcan des conceptions déviationnistes «de gauche» et de la mentalité inhérente à la petite production a fait que des conceptions erronées, qui se traduisaient par une sous-estimation de l'éducation, des sciences et de la culture et par une discrimination vis-à-vis des intellectuels, ont été pendant un temps relativement long assez répandues au sein de notre parti. Ce qui a gêné sérieusement l'édification des civilisations matérielle et spirituelle dans notre pays. Ces dernières années, nous nous sommes attachés à faire table rase de ces conceptions erronées, avec la détermination de renforcer progressivement l'édification culturelle, et de faire disparaître peu à peu ce manque de concordance entre la situation de la culture et le développement économique. Nous nous sommes attachés à bien faire appliquer la politique du Parti à l'égard des intellectuels, pour que tout le Parti et toute la société se rendent compte que les intellectuels, tout comme les ouvriers et les paysans, constituent une force sur laquelle nous devons nous appuyer dans l'édification du socialisme: en outre, nous sommes décidés à créer, autant que possible, des conditions devant permettre à la masse des intellectuels d'apporter avec satisfaction et dynamisme leur part de contribution à la cause du peuple. Sur ce plan, il faudra encore faire inlassablement et avec minutie beaucoup de travail idéologique et accomplir un travail d'organisation efficace. La vulgarisation de l'éducation constitue une condition préliminaire essentielle pour l'édification des civilisations matérielle et spirituelle. Sur ce point, le Comité central du Parti et le Conseil des affaires d'Etat ont décidé en 1980 que l'enseignement primaire devra pour l'essentiel être généralisé sous de multiples formes à l'échelle nationale avant 1990. Les régions où l'économie et l'éducation sont relativement développées doivent tâcher d'accomplir ce travail plus tôt que prévu. Ce sera une tâche assez ardue dans les vastes régions rurales du pays; mais, dans l'intérêt du progrès de l'agriculture et des régions rurales, elle devra être accomplie et elle le sera grâce à un effort persévérant Les enseignants des écoles de tous les cycles, en particulier les instituteurs des écoles primaires rurales, assument un travail très dur mais aussi très noble. De leurs efforts dépend la montée de notre prochaine génération, tant sur les plans moral, intellectuel que physique. Nous devons faire en sorte que toute la société respecte et soutienne vigoureusement leur glorieux labeur. Pour les autres œuvres culturelles, il convient également d'élaborer des programmes de développement et de fixer des objectifs couvrant les cinq ou dix années à venir.

L'édification idéologique détermine la nature socialiste de notre civilisation spirituelle. Ses thèmes essentiels sont les suivants: la conception du monde de la classe ouvrière et les théories scientifiques du marxisme; l'idéal, les convictions et la morale communistes; le sens des responsabilités en tant que maîtres du pays et la notion de collectivisme qui correspondent au système de la propriété publique socialiste: la conception des droits et devoirs, et le sens de l'organisation et de la discipline qui sont en harmonie avec le système politique du socialisme; l'esprit d'abnégation pour servir le peuple et la conception communiste du travail; le patriotisme socialiste et l'internationalisme, etc. En bref, l'essentiel est constitué par l'idéal, la morale et la discipline révolutionnaires. Tous les membres de notre parti et les éléments avancés de toute la société devront diffuser inlassablement les idées avancées et se distinguer par un comportement exemplaire pour que, sous leur impulsion, les membres de la société soient toujours plus nombreux à devenir des travailleurs cultivés ayant un idéal et observant la morale et la discipline.

Nous ne devons pas seulement travailler à améliorer l'état d'esprit de chaque membre de la société, nous devons aussi instaurer et développer dans toute la société des rapports sociaux de type nouveau illustrant la civilisation spirituelle socialiste. Entre les différentes nationalités de notre pays, entre les ouvriers, les paysans et les intellectuels, entre les cadres et les masses, entre l'armée et le peuple, entre l'armée et le gouvernement, voire au sein de tout le peuple, ce sont des rapports de solidarité, de fraternité et d'assistance mutuelle dans le combat commun en vue d'une progression commune. Lénine avait indiqué qu'il faudrait travailler pendant des dizaines d'années pour pouvoir mettre en place des rapports sociaux d'un type nouveau entre les hommes, et qu'il n'est pas de tâche plus noble.[注释7] Nous pouvons affirmer avec certitude que grâce à nos vieilles traditions révolutionnaires, grâce aux fondements que nous avons déjà jetés à cette fin, nous parviendrons, à n'en pas douter, à mieux implanter et développer ces rapports sociaux de type nouveau.

Bâtir la civilisation spirituelle socialiste, c'est une tâche qui incombe à tout le Parti, et c'est une tâche commune pour tous les secteurs d'activité. L'édification idéologique du Parti constitue le pilier de cette entreprise qui doit être menée dans toute la société; les communistes doivent avant tout se comporter d'une façon exemplaire sur les plans de l'idéologie et de la morale. Les travailleurs spécialisés dans l'éducation idéologique et politique, les travailleurs des domaines de la culture et de la science, ainsi que les travailleurs de l'enseignement de toutes les catégories et à tous les niveaux, depuis le jardin d'enfants jusqu'aux établissements supérieurs pour aspirants à la recherche, assument une responsabilité particulièrement importante dans l'édification de la civilisation spirituelle du socialisme. C'est surtout le cas pour ceux d'entre eux qui sont communistes; ils doivent unifier leurs vues et leurs actions afin de former un vaste contingent de travailleurs idéologiques doué d'une force combative ainsi que d'une force de conviction et d'attraction. Parmi les larges masses populaires, et en premier lieu parmi les cadres et les jeunes, il faut renforcer l'éducation dans l'esprit du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong, leur faire mieux connaître l'histoire de la patrie, et surtout son histoire moderne, ainsi que le programme du Parti, son histoire et ses traditions révolutionnaires; il faut aussi renforcer l'éducation à la lumière de la Constitution, et notamment en ce qui concerne les droits et devoirs et la morale du citoyen; enfin, il faut renforcer dans les différentes branches l'éducation en matière de responsabilité, de morale et de discipline professionnelles. Tout ce travail d'éducation doit être lié à nos réalités et se faire sous des formes vivantes et par des méthodes variées. Les cadres dirigeants aux divers échelons dans le secteur économique doivent dans l'élaboration et l'exécution des mesures politiques comme dans tout autre travail se soucier non seulement du développement de la production, mais aussi de l'édification de la civilisation spirituelle socialiste. Dans nos activités de production et d'édification, nous ne devons pas seulement produire en quantité toujours plus grande des biens matériels de meilleure qualité, nous devons aussi former des générations d'hommes nouveaux, socialistes. Nous ne saurions admettre en aucun cas que l'édification de la civilisation spirituelle socialiste soit affectée, voire gravement perturbée par l'application d'une mesure politique ou l'exécution d'un travail, et ce, quels que soient les secteurs dont ceux-ci pourraient relever. Depuis un ou deux ans, des activités de masse sur le thème de l'édification de cette civilisation spirituelle ont pris un vaste essor parmi la population et au sein de l'Armée populaire de libération. Les écoles ont établi des règlements à l'intention des élèves et les entreprises en ont fait de même pour leur personnel; dans les agglomérations urbaines, on a élaboré des conventions sur la civilité et, dans les régions rurales, des codes populaires de bonne conduite; enfin, des conventions professionnelles ont été établies dans toutes les branches d'activité. Cette initiative a commencé à donner des résultats encourageants. Nous demandons à chaque région et à chaque département de donner un élan à ce travail et de le poursuivre avec persévérance. Dans les cinq années à venir, nous devrons nous attacher — par tous les moyens possibles et en usant de méthodes efficaces — à dispenser au sein du peuple, et en premier lieu parmi les enfants et les jeunes, un enseignement sur le thème de l'idéal, de la moralité et de la discipline. Il s'agit d'une mesure fondamentale en vue d'améliorer radicalement les mœurs de la société en l'espace de cinq ans. A l'avenir, quand le Comité central du Parti et les comités du Parti aux différents échelons procéderont à un contrôle sur le travail d'une région, d'un département ou d'un établissement, ils devront, — outre le contrôle de la situation en matière d'édification de la civilisation matérielle — ne pas manquer de vérifier ce qui a été accompli en matière de civilisation spirituelle. Chaque citoyen doit accomplir ses devoirs de citoyen, respecter la morale civique et la morale professionnelle; chaque travailleur doit être un bâtisseur de la civilisation spirituelle du socialisme.

Créer une telle civilisation socialiste n'est pas chose facile, surtout, aujourd'hui. Dans les années de guerre révolutionnaire et dans les premières années de la République populaire, les conditions de vie matérielle étaient beaucoup plus dures qu'aujourd'hui, mais l'état d'esprit du Parti et du peuple était excellent. La décennie de troubles intérieurs a bouleversé les notions de vérité et d'erreur, du bien et du mal, du beau et du laid, et il est infiniment plus difficile de résorber ses graves conséquences sur le plan moral que ses conséquences sur le plan matériel. A cela s'ajoutent d'autres raisons d'ordre pratique, qui font qu'il subsiste à l'heure actuelle dans les mœurs sociales beaucoup de problèmes graves. Le Comité central du Parti a pris la détermination de réaliser d'ici cinq ans une amélioration radicale des mœurs de la société; il s'agit essentiellement d'améliorer sensiblement l'ordre social, de changer en mieux chez le plus grand nombre le comportement au travail, de quelque catégorie qu'il soit; de réduire nettement le taux de criminalité pénale dans la société; de porter un coup d'arrêt à toutes sortes de manifestations de mauvaise conduite qui devront faire l'objet d'une réprobation générale — recherche d'avantages personnels aux dépens d'autrui ou au détriment de l'intérêt public; amour de l'oisiveté et répugnance pour le travail; tendance à donner en toute chose la première place aux considérations pécuniaires; recherche de jouissances matérielles par des moyens illicites; tentatives de mise en quarantaine et de dénigrement dirigées contre les éléments d'avant-garde; et il faudra liquider fermement ces phénomènes odieux qui avaient disparu depuis longtemps en Chine nouvelle, mais sont réapparus actuellement. Nous devons faire le maximum d'efforts en nous adaptant aux conditions et situations nouvelles propres à une époque d'édification, afin de mener à bien l'édification d'une civilisation spirituelle du socialisme, et — grâce aux idées et à l'esprit révolutionnaires — soulever l'enthousiasme des masses populaires pour l'édification du socialisme.

IV. S'efforcer d'édifier une démocratie socialiste de niveau élevé

L'édification de la civilisation matérielle et de la civilisation spirituelle socialistes doit être garantie et soutenue par le développement continu de la démocratie socialiste. L'édification d'une démocratie socialiste de niveau élevé constitue l'un de nos objectifs essentiels et l'une de nos tâches fondamentales.

Notre régime d'Etat, c'est la dictature de démocratie populaire. Un tel système garantit, d'une part, que les travailleurs, qui représentent l'écrasante majorité de la population, sont les maîtres du pays, et, d'autre part, que la dictature est exercée sur' une infime minorité d'éléments hostiles qui s'emploient à saper le socialisme. La cause du socialisme, c'est la cause de tout le peuple. Ce n'est qu'en édifiant une démocratie socialiste de niveau élevé qu'il sera possible de faire progresser notre travail dans les différents secteurs conformément aux aspirations, aux intérêts et aux besoins du peuple, de permettre à notre peuple de renforcer son sens des responsabilités en tant que maître du pays et de faire pleinement jouer son esprit d'initiative et son ardeur, et qu'il sera possible d'appliquer efficacement la dictature sur un nombre infime d'éléments hostiles, pour assurer le déroulement sans à-coups de notre construction socialiste.

Il n'y a pas de commune mesure entre la démocratie socialiste et la démocratie bourgeoise. L'édification du régime de démocratie et de la vie démocratique sous le socialisme implique un travail considérable, de longue haleine; sur ce plan, ce que nous avons fait dans le passé était loin d'être suffisant, et ce peu que nous avons fait a d'ailleurs subi de sérieuses atteintes du fait de la «Révolution culturelle». Ces dernières années, la démocratie socialiste a été restaurée et développée dans notre pays. Nous devons continuer, conformément au principe du centralisme démocratique, à réformer et perfectionner le système politique et le système de direction de l'Etat, pour que notre peuple puisse mieux exercer le pouvoir d'Etat et pour que les organes de l'Etat puissent diriger et organiser plus efficacement l'édification socialiste. La démocratie socialiste doit s'étendre à tous les domaines de la vie politique, économique, culturelle et sociale, afin de développer la gestion démocratique dans les entreprises et dans les institutions et de promouvoir l'autogestion des masses populaires dans la vie sociale à la base. La démocratie doit devenir un moyen permettant aux masses populaires de s'éduquer elles-mêmes. Il convient d'établir, selon le principe de la démocratie socialiste, des rapports d'égalité entre les hommes et de justes rapports entre l'individu et la société. L'Etat et la société garantissent les libertés et les droits légitimes des citoyens, tandis que les citoyens remplissent les devoirs qui leur incombent envers l'Etat et la société. Dans l'exercice de ses libertés et de ses droits, le citoyen ne doit porter préjudice ni aux intérêts de l'Etat, de la société et de la collectivité, ni aux libertés et droits d'autrui. Toutes les mesures que nous prenons dans nos efforts en vue de développer la démocratie socialiste doivent servir à consolider le régime socialiste et contribuer au développement de la production sociale et des autres œuvres d'édification, sans jamais laisser aux éléments hostiles, nuisibles au socialisme, la liberté de se livrer à des activités de sape.

L'édification de la démocratie socialiste doit être associée étroitement à celle de la légalité socialiste, afin d'institutionnaliser la démocratie socialiste et de lui donner force de loi. Ces dernières années, des succès notables ont été enregistrés dans l'établissement de la légalité dans notre pays. Sous la direction du Parti, l'Etat a élaboré successivement une série de lois importantes dont le Code pénal, le Code de procédure pénale, le Code de procédure civile (projet mis en application à titre d'essai) et la nouvelle Loi sur le mariage. Le projet de la nouvelle Constitution, qui sera soumis d'ici peu à l'Assemblée populaire nationale pour adoption, contient, en particulier, de nombreuses et nouvelles stipulations d'une grande importance, qui ont été établies sur la basé des succès acquis dans notre pays en matière d'édification de la démocratie et des principes définis à ce titre depuis la 3e session plénière du Comité central issu du 11e corgrès du Parti. L'adoption de cette Constitution permettra à notre pays de faire accéder à une phase nouvelle le développement de la démocratie socialiste et l'édification de la légalité. Le problème actuel, c'est qu'un nombre assez considérable de gens et même de membres du Parti, y compris des cadres responsables, n'ont toujours pas réalisé suffisamment l'importance de l'édification de la légalité; c'est que dans certains secteurs, on n'est pas encore arrivé à faire pleinement respecter et appliquer les lois établies. Il faut changer résolument cet état de choses. Dans l'avenir, notre parti va continuer à guider les efforts de notre peuple en vue d'élaborer ou de perfectionner les lois, et il renforcera sa direction sur l'activité de la sécurité publique, des parquets et des tribunaux, et s'attachera à garantir, sous tous les aspects, l'application rigoureuse des lois par ces institutions. Dans le même temps, il faudra mener continuellement au sein de la population un travail d'explication et d'éducation sur le thème de la légalité, organiser, dans les écoles de tous les cycles, et ceci à partir du primaire, un cours sur la légalité, tout ceci devant permettre d'inculquer à chaque citoyen les notions de loi et de respect de la loi. Il faudra surtout éduquer les membres du Parti et contrôler leur comportement, afin qu'ils donnent l'exemple en matière d'observation de la Constitution et des lois. La stipulation des nouveaux Statuts du Parti selon laquelle «le Parti doit mener ses activités dans les limites définies par la Constitution et les lois» constitue un principe d'une importance capitale. De l'échelon central à la base, les activités de tout membre et de toute organisation du Parti ne sauraient aller à l'encontre de la Constitution et des lois de l'Etat. Le Parti est partie intégrante du peuple. Le Parti dirige le peuple dans l'élaboration de la Constitution et des lois, lesquelles, une fois adoptées par les organes suprêmes du pouvoir d'Etat, doivent être strictement observées par tout le Parti.

Développer davantage les rapports socialistes d'égalité, de solidarité et d'entraide parmi toutes nos nationalités, c'est là un aspect important de l'édification de la démocratie socialiste dans notre pays. Ces dernières années, le Comité central du Parti a pris une série de décisions importantes sur le problème des nationalités afin de corriger les erreurs «de gauche» commises sous la «Révolution culturelle» et antérieurement à celle-ci, et de rétablir les bons rapports entre nos nationalités; ces efforts ont donné des résultats appréciables. Compte tenu des conditions de la nouvelle période historique et de la situation spécifique de chaque nationalité, le Comité central du Parti a, en outre, arrêté de nombreuses mesures politiques qui sont de nature à favoriser le développement économique et culturel des régions de minorités nationales, à favoriser l'exercice de leur droit à l'autonomie régionale et le resserrement de l'union de nos diverses nationalités; toutes ces politiques devront être parachevées et développées. L'unité, l'égalité et la prospérité commune de nos diverses nationalités constituent, pour ce pays multinational qu'est le nôtre, un facteur capital touchant au destin de la nation. Nous devons élever la conscience de tout le Parti à l'égard du problème des nationalités, combattre le chauvinisme de grande nationalité, et principalement le chauvinisme grand-han, nous opposer, en même temps, au nationalisme local, et éduquer le Parti pour qu'il s'efforce d'accomplir ses tâches dans le travail concernant nos nationalités.

Sous la révolution démocratique, le front uni a été l'une des principales «armes magiques» qui ont permis à la révolution chinoise de triompher; à l'époque de l'édification socialiste, il continue de jouer un rôle extrêmement important. Notre parti maintiendra la politique que résument les formules: «coexistence à long terme et contrôle mutuel» et «collaboration à cœur ouvert et communauté de destin pour le meilleur et pour le pire»; il renforcera sa coopération avec tous les partis et groupements démocratiques, avec tous les démocrates sans parti, avec les personnalités en vue des minorités nationales et les patriotes des milieux religieux. Nous devons déployer tous nos efforts en vue de renforcer et consolider ce front uni patriotique le plus large qui embrasse tous les travailleurs socialistes, tous les patriotes qui soutiennent le socialisme et tous les patriotes qui soutiennent la réunification de la patrie, y compris nos concitoyens de Taiwan, Hongkong et Macao ainsi que les Chinois résidant à l'étranger.

Comprendre et traiter correctement la lutte de classes qui subsiste actuellement dans notre pays, c'est une des clés permettant de garantir les droits démocratiques des grandes masses populaires et d'appliquer efficacement la dictature à l'égard de la poignée d'éléments hostiles. A l'heure actuelle, il existe toujours des éléments hostiles de toutes nuances qui se livrent, dans les domaines économique, politique, idéologique et culturel comme dans la vie sociale, à des activités visant délibérément à saper et à renverser le régime socialiste. A l'étape actuelle, la lutte de classes dans notre pays se manifeste essentiellement par la lutte entre notre peuple et ces éléments hostiles. Le Comité central du Parti a maintes fois souligné ce qui suit: Après la liquidation des classes exploiteuses en tant que telles, la plupart des contradictions existant dans notre société n'ont plus un caractère de lutte de classes; et celle-ci n'en est plus la contradiction principale. Ce fut une erreur que d'avancer et d'appliquer au sein de la société socialiste le principe «considérer la lutte de classes comme le pivot de toute activité» alors que le système d'exploitation de même que les classes exploiteuses y avaient déjà été liquidés. Nous devons distinguer et résoudre, avec toute la prudence qui s'impose, les contradictions qui nous opposent à l'ennemi et celles qui existent au sein du peuple, et éviter de retomber dans l'erreur de donner une ampleur exagérée à la lutte de classes. Toutefois, la lutte de classes continuera encore et pendant longtemps à exister dans un cadre déterminé au sein de notre société et pourrait même s'exacerber dans certaines conditions. Cela s'explique non seulement par le fait qu'il n'est pas possible de liquider en un bref laps de temps ce qui reste dans les divers domaines de l'influence nocive du système d'exploitation et des classes exploiteuses du passé, mais aussi par le fait que la grande entreprise de réunification de notre patrie n'est pas encore complètement achevée, que nous nous trouvons toujours dans un environnement international complexe et que les forces capitalistes ainsi que certaines forces hostiles à notre cause socialiste mèneront encore contre notre pays des activités corruptrices et de sape. La Chine souffre encore, sur les plans économique et culturel, d'un retard assez important: le jeune régime socialiste présente encore bien des imperfections pour le moment, il est encore impossible d'empêcher complètement la corruption et la dégénérescence de certains éléments de la société et de certains membres de notre parti, et il n'est pas possible d'empêcher complètement l'apparition d'une poignée d'exploiteurs et de toutes sortes d'éléments hostiles. Par conséquent, nous devons nous préparer idéologiquement à une lutte de longue haleine; maintenir la fonction de dictature de l'Etat de dictature démocratique populaire; persister à traiter, conformément à la conception marxiste des classes, les contradictions sociales et les phénomènes sociaux ayant actuellement un caractère de lutte de classes dans notre pays. Telle est la politique fondamentale du Comité central du Parti sur la lutte de classes, à l'étape actuelle, dans notre pays.

A l'heure actuelle, nous sommes en train de mener en profondeur la lutte contre les graves délits économiques. Outre les hors-la-loi de la société, les auteurs de ces activités criminelles comprennent un tout petit nombre d'éléments se trouvant au sein du Parti, du gouvernement et de l'armée, mais qui ont dégénéré sous l'effet de l'action corrosive des idées capitalistes. Ils sabotent sérieusement notre édification économique, perturbent la stabilité sociale, et dégradent les moeurs de la société; ils s'emploient à corrompre les esprits et à empoisonner la vie quotidienne des gens; ils rongent comme des termites l'édifice du socialisme. Des activités de sape du même genre sévissent aussi dans les sphères de la politique et de la culture. Nous ne saurions, en aucune manière, considérer ces agissements comme des délits ou des actes antisociaux ordinaires; ce sont des manifestations notoires de la lutte de classes dans les nouvelles conditions historiques surgies avec l'application de notre politique d'ouverture sur l'extérieur et de réactivation de l'économie à l'intérieur. Tous ces saboteurs doivent être sévèrement châtiés en vertu de la loi. Cette lutte a déjà enregistré de premiers succès. Tout notre parti doit élever davantage sa conscience, raffermir ses positions et mener inébranlablement cette lutte jusqu'au bout. C'est là une garantie majeure pour notre progression continuelle dans la voie socialiste.

Dans la nouvelle période de développement du socialisme, nous devons — sur le plan des idées comme sur celui des actions — maintenir ces deux attitudes: d'une part, persévérer dans la politique d'ouverture sur l'extérieur et la politique de réactivation de l'économie à l'intérieur; d'autre part, combattre résolument les graves activités criminelles qui, dans les domaines de l'économie, de la politique et de la culture, causent un sérieux préjudice au socialisme. Ce serait une erreur que de n'adopter que la seconde attitude tout en considérant la première avec scepticisme; et il serait dangereux de ne mettre l'accent que sur la première attitude tout en négligeant la seconde. Tous les camarades du Parti doivent avoir une idée bien nette de cette orientation et aucune équivoque ne saurait subsister à ce sujet.

Notre édification socialiste se déroule dans un monde qui est loin d'être tranquille et où la sécurité de notre pays est encore en butte à de graves menaces. Par conséquent, nous ne devons jamais relâcher notre vigilance; nous devons renforcer notre défense nationale sur la base d'un vigoureux développement de la construction économique. Nous devons renforcer l'édification de l'Armée populaire de libération, afin d'en faire une puissante force armée révolutionnaire, normalisée et modernisée, et d'accroître sa capacité d'autodéfense dans les conditions de la guerre moderne. Nous devons maintenir et faire rayonner les excellentes traditions de l'armée populaire, renforcer et améliorer le travail idéologique et politique en son sein, afin que chacun de ses membres soit animé d'un esprit élevé d'abnégation, d'un sens aigu de l'organisation et de la discipline et d'un style d'action révolutionnaire; ainsi, notre armée deviendra non seulement un mur d'airain protégeant la patrie socialiste, mais aussi une force importante dans l'édification des civilisations matérielle et spirituelle du socialisme. Nous continuerons à renforcer l'édification de la milice populaire. L'A.P.L. de Chine est une armée populaire créée et dirigée par le Parti communiste chinois. Lorsque le projet de la nouvelle Constitution aura été adopté, après discussions, par l'Assemblée populaire nationale, le Comité central du Parti continuera à exercer sa direction sur les forces armées de notre pays par le truchement de la Commission militaire centrale de l'Etat. Les différents règlements grâce auxquels le Parti dirige l'armée et qui ont prouvé depuis longtemps leur efficacité seront fermement maintenus. Cela répond aux intérêts suprêmes de tout notre peuple. Nous sommes convaincus que, sous la conduite du Comité central du Parti et grâce aux efforts des commandants et combattants de toute l'armée et de notre peuple multinational tout entier, notre défense nationale sera consolidée davantage, ce qui fournira une garantie plus sûre permettant à notre peuple de se consacrer corps et âme à l'édification socialiste.

V. Maintenir une politique extérieure indépendante

L'avenir de la Chine est étroitement lié au destin du monde. Si les victoires de la Chine dans la révolution et l'édification constituent un soutien énergique pour la marche du monde vers le progrès et la lumière, ces victoires elles-mêmes sont inséparables du combat mené par les peuples de tous lès pays pour l'avenir lumineux du monde entier. La Chine a bénéficié de l'aide que lui ont accordée d'autres pays et d'autres peuples, et elle a aussi aidé d'autres pays et d'autres peuples. Peu après la fondation de la République populaire, le camarade Mao Zedong a indiqué: «Notre tâche générale est d'unir le peuple tout entier, de gagner le soutien de tous nos amis de l'étranger et de lutter pour édifier un grand Etat socialiste, défendre la paix mondiale et promouvoir la cause du progrès de l'humanité.» L'union du patriotisme et de l'internationalisme nous a toujours servi de point de départ fondamental dans le règlement de nos relations extérieures.

En tant que patriotes, nous ne tolérons jamais la moindre atteinte à la dignité et aux intérêts de la nation chinoise. En tant qu'internationalistes, nous sommes profondément convaincus que les intérêts nationaux de la Chine ne pourront être satisfaits entièrement hors du contexte des intérêts généraux de toute l'humanité. Notre détermination à poursuivre une politique extérieure indépendante s'accorde avec notre volonté de remplir le noble devoir international de contribuer à sauvegarder la paix mondiale et à promouvoir le progrès de l'humanité. Depuis 33 ans que la République populaire a été fondée, nous avons montré au monde entier par des actions concrètes que la Chine ne dépend d'aucune grande puissance ni d'aucun bloc d'Etats, et qu'elle ne se soumet jamais face aux pressions de n'importe quelle grande puissance. Fondée sur la doctrine scientifique du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong, la politique extérieure de la Chine est inspirée par les intérêts fondamentaux du peuple chinois et des peuples du monde. Basée sur des considérations stratégiques d'ensemble et à long terme, elle ne recourt pas à des expédients devant les fluctuations des événements, et n'obéit pas aux instigations et aux incitations de qui que ce soit. C'est parce que nous avons appliqué fermement les principes fondamentaux définis par les camarades Mao Zedong et Zhou Enlai pour notre politique extérieure, que la Chine nouvelle, socialiste, a pu gagner son crédit et se faire des amis à travers le monde, et elle a conservé ainsi sa dignité dans les relations internationales.

Les principes invariables qui guident la Chine dans le développement de ses relations avec les différents pays sont les cinq principes suivants: respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale; non-agression mutuelle; non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures; égalité et bénéfice mutuel; coexistence pacifique. Notre pays a vécu, pendant plus d'un siècle, la douloureuse expérience d'une nation agressée et opprimée; jamais, le peuple chinois n'acceptera de se retrouver dans cette position humiliante qu'il a connue dans le passé; jamais non plus, il ne réduira d'autres nations à une telle condition. La fondation de la République populaire de Chine a éliminé aussi bien les facteurs sociaux qui étaient à l'origine de la soumission de notre pays devant l'agression étrangère, que ceux qui auraient pu le pousser à se livrer à l'agression à l'étranger. Engels a dit: «Une nation ne peut pas devenir libre tout en continuant d'opprimer d'autres nations.»[注释8] C'est là une vérité incontestable. Nous autres, marxistes-léninistes, nous sommes persuadés que le communisme finira par triompher dans le monde entier; mais la révolution ne s'exporte pas, elle ne peut que résulter du choix de chaque peuple. Partant d'une telle conception, nous sommes toujours restés fidèles aux Cinq principes de coexistence pacifique. Nous n'avons aucune troupe stationnée dans aucun pays étranger et nous n'occupons pas un seul pouce de sol de quelque pays que ce soit; nous n'avons porté atteinte à la souveraineté d'aucune nation ni imposé des rapports inégaux à aucun pays. Quelles que soient les circonstances, nous ne prétendrons jamais à l'hégémonie.

Les Cinq principes de coexistence pacifique sont valables pour les relations que nous entretenons avec tous les pays, y compris les pays socialistes. Depuis 33 ans, nous avons établi sur la base de ces principes des relations diplomatiques avec 125 pays du monde. Entre la Chine et ces pays socialistes amis que sont la Corée, la Roumanie et la Yougoslavie, il existe une coopération fraternelle ainsi qu'une solidarité et une amitié qui se consolident et se développent continuellement. La sympathie mutuelle et le soutien réciproque caractérisent nos rapports avec beaucoup de pays en voie de développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, et nous avons développé notre coopération avec eux dans divers domaines. Bon nombro de pays occidentaux dont le régime social est différent du nôtre sont animés, tout comme la Chine, du désir de sauvegarder la paix mondiale; nous avons avec eux des intérêts communs dans le développement de la coopération économique et culturelle, un domaine qui offre d'immenses potentialités. Nous maintenons avec ces pays de bonnes relations depuis de longues années. Ces dernières années ont vu également un certain développement de nos relations avec des pays d'Europe orientale.

Le Japon est un proche voisin de la Chine. Des relations étroites et une profonde amitié existent depuis l'antiquité entre les peuples chinois et japonais. Au cours des cent dernières années, les militaristes japonais ont déclenché à plus d'une reprise des guerres d'agression contre la Chine et apporté de terribles calamités au peuple chinois, et le peuple japonais en a subi aussi un grave préjudice. Grâce aux efforts conjugués et prolongés des deux peuples, les deux pays ont finalement réalisé la normalisation de leurs relations diplomatiques il y a dix ans. Le developpement de relations stables et durables de paix et d'amitié entre la Chine et le Japon sur la base de l'égalité et de l'avantage réciproque répond aux intérêts à long terme des deux peuples et favorise le maintien de la paix et de la stabilité en Asie et dans la région du Pacifique. A l'heure actuelle, certaines forces au Japon continuent à farder la vérité historique au sujet de l'agression perpétrée dans le passé contre la Chine et les autres pays de l'Asie orientale, et elles se livrent à toutes sortes d'activités dans la vaine ambition de ressusciter le militarisme japonais. C'est un signal de danger qui n'a pas manqué d'éveiller au plus haut point la vigilance des peuples chinois et japonais et des peuples d'autres pays. De concert avec le peuple japonais et les personnalités japonaises clairvoyantes au sein comme en dehors du gouvernement, nous devons œuvrer en vue de neutraliser tous les facteurs qui nuisent aux relations entre nos deux pays, afin que l'amitié entre les peuples chinois et japonais se perpétue de génération en génération.

Depuis l'établissement des relations diplomatiques en 1979, la Chine et les Etats-Unis ont développé des relations qui répondent aux intérêts des deux peuples. Nous avons toujours souhaité que de telles relations continuent à se développer, car nous estimons que ceci est utile pour nos deux peuples, et aussi pour la paix mondiale. Cependant, il y a toujours eu une ombre dans les rapports entre les deux pays. Cela est dû au fait que bien que les Etats-Unis aient reconnu que le gouvernement de la République populaire de Chine est l'unique gouvernement légal de la Chine, qu'il n'existe qu'une Chine et que Taiwan en fait partie, ils ont adopté l'«Acte sur les relations avec Taiwan», qui contrevient aux principes définis par le Communiqué conjoint sur l'établissement de relations diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis, et ils ont continué à vendre des armes à Taiwan qu'ils traitent ainsi comme une entité politique indépendante. Le gouvernement chinois a maintes fois déclaré que cette façon d'agir constitue une atteinte à la souveraineté de la Chine et une ingérence dans ses affaires intérieures. A l'issue de négociations qui ont duré près d'un an, les gouvernements chinois et américain ont publié récemment un communiqué conjoint qui prévoit, en ce qui concerne la question de la vente d'armes par les Etats-Unis à Taiwan, une solution par étapes devant conduire finalement à un règlement total. Nous espérons que les dispositions en question seront effectivement appliquées. Ce n'est qu'en observant réellement les principes de respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale et de non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, que les relations entre la Chine et les Etats-Unis pourront continuer à se développer sainement.

La Chine et l'Union soviétique ont eu, pendant assez longtemps, des relations amicales. Si les rapports sino-soviétiques sont devenus ce qu'ils sont aujourd'hui, c'est parce que l'Union soviétique a pratiqué une politique d'hégémonie. Ces 20 dernières années, l'Union soviétique a toujours fait stationner d'importantes forces armées le long des frontières sino-soviétique et sino-mongole. Elle soutient le Viet Nam dans son occupation du Kampuchéa, dans son expansion en Indochine et dans le Sud-Est asiatique, et dans ses continuelles provocations contre nos régions frontalières. En outre, elle a occupé militairement l'Afghanistan, pays voisin de la Chine. Tout cela représente une menace sérieuse pour la paix en Asie et pour la sécurité de la Chine. Nous avons noté que les dirigeants soviétiques ont, à plusieurs reprises, exprimé le désir d'améliorer les relations avec la Chine. Mais, ce qui compte, ce ne sont pas les paroles, mais les actes. Si les autorités soviétiques éprouvent réellement le désir sincère d'améliorer les relations avec la Chine et si elles prennent des mesures concrètes en vue de faire disparaître la menace qui pèse sur la sécurité de la Chine, il sera alors possible que les relations sino-soviétiques aillent, dans le sens d'une normalisation. Les peuples chinois et soviétique sont, quant à eux, liés par une vieille amitié, et nous nous efforcerons de la préserver et de la développer, quelle que soit la situation dans laquelle les rapports d'Etat entre la Chine et l'Union soviétique pourraient encore se trouver.

Les principales forces qui menacent, aujourd'hui la coexistence pacifique entre les différents pays du monde, ce sont l'impérialisme, l'hégémonisme et le colonialisme. Certes, le vieux système colonialiste s'est déjà effondré du fait que près d'une centaine de pays anciennement coloniaux et semi-coloniaux ont, les uns après les autres, accédé à l'indépendance; mais ce qui reste de ce système est encore loin d'avoir été balayé. Les superpuissances pratiquent l'hégémonisme, et elles constituent ainsi, à leur tour, une nouvelle menace pour les peuples du monde. Visant à l'hégémonie globale, elles rivalisent à l'échelle mondiale en s'appuyant sur des forces militaires dépassant de loin celles de n'importe quel autre pays; c'est là la source principale d'insécurité et de troubles dans le monde.

Combattre l'hégémonisme et défendre la paix mondiale, telle est la tâche la plus importante qui incombe aujourd'hui aux peuples du monde. Le danger d'une guerre mondiale s'aggrave de jour en jour du fait de cette rivalité entre les superpuissances. Mais l'expérience a aussi prouvé que les peuples du monde peuvent, en luttant sans trêve ni répit, bouleverser les dispositions stratégiques des superpuissances. Ainsi, la paix mondiale pourra être préservée si les peuples s'unissent réellement et combattent fermement toute manifestation d'hégémonisme et d'expansionnisme. Nous nous sommes toujours opposés résolument à la course aux armements menée par les superpuissances; nous préconisons l'interdiction de l'utilisation des armes nucléaires et leur destruction totale; et nous formulons l'exigence que les superpuissances soient les premières à réduire considérablement leurs réserves d'armes nucléaires et d'armes conventionnelles. Nous ne sommes pas seulement contre la guerre mondiale que les superpuissances sont en train de préparer, nous sommes aussi contre toutes les guerres d'agression locales, provoquées ou appuyées par elles. Nous accordons invariablement un ferme soutien aux luttes de tous les pays et peuples en butte à l'agression. Nous soutenons la lutte du peuple coréen pour la réunification de la patrie. Nous soutenons la lutte que mène, sous la direction du gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique, le peuple du Kampuchéa contre l'agression vietnamienne; nous soutenons la lutte du peuple afghan contre l'agression soviétique. Nous soutenons les luttes des peuples africains contre le racisme et l'expansionnisme de l'Afrique du Sud. Nous condamnons vigoureusement l'agression barbare perpétrée avec une extrême férocité par Israël, contre les peuples palestinien et libanais. Fort de la protection et de l'appui de l'hégémonisme américain, Israël avait occupé brutalement la Palestine, et il a lancé de multiples agressions armées contre des pays arabes, faisant peser ainsi une menace sérieuse sur la paix au Moyen-Orient et dans le monde. Nous continuerons à soutenir fermement la lutte du peuple palestinien en vue du retour au foyer et de la fondation d'un Etat palestinien; et nous soutenons fermement les peuples arabes dans leur lutte contre l'expansionnisme israélien.

La Chine socialiste fait partie du tiers monde. La Chine et la plupart des pays du tiers monde ont connu un passé douloureux semblable, ils sont confrontés à de mêmes problèmes et à de mêmes tâches. La Chine considère donc comme un devoir internationaliste sacré de lutter contre l'impérialisme, l'hégémonisme et le colonialisme, en se tenant fermement aux côtés des autres peuples du tiers monde.

La montée du tiers monde sur la scène internationale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale constitue un événement capital de notre temps. Le tiers monde a mis fin à la situation où l'ONU n'était qu'une machine à voter manipulée par certaines grandes puissances, tant et si bien que l'impérialisme, l'hégémonisme et l'expansionnisme y sont fréquemment l'objet de justes condamnations. La lutte des pays latino-américains contre l'hégémonie maritime des superpuissances, la lutte des pays exportateurs de pétrole et des pays producteurs d'autres matières premières en vue de la jouissance et de l'exercice d'une souveraineté permanente sur leurs propres ressources naturelles, la lutte des pays non alignés contre la politique du plus fort et la politique des blocs, et la lutte des pays en voie de développement pour un nouvel ordre économique international — toutes ces luttes ont convergé pour former un puissant et juste courant de notre temps, et elles ont considérablement changé la situation où les superpuissances pouvaient décider à leur gré du destin du monde.

La tâche commune à laquelle les pays du tiers monde sont confrontés consiste en premier lieu à sauvegarder l'indépendance et la souveraineté nationales et à développer activement l'économie nationale afin de consolider l'indépendance politique par l'indépendance économique. Sur ce plan, l'entraide entre pays du tiers monde a une importance toute particulière. Ces pays ont de vastes, territoires, une population nombreuse, de riches ressources naturelles et d'immenses marchés. Certains de ces pays ont accumulé des fonds assez importants; beaucoup disposent d'une technologie originale et la plupart ont acquis, en matière de développement de l'économie nationale, une expérience spécifique qui a valeur de référence pour autrui. Du point de vue de la capacité d'adaptation d'une partie des technologies et des équipements, l'efficacité de la coopération économique entre pays du tiers monde — qualifiée communément de «coopération Sud-Sud» — ne le cède en rien dans bien des cas à celle de la coopération avec les pays développés. Cette coopération a donc une grande importance stratégique, en ce sens qu'elle contribue à battre en brèche les rapports économiques internationaux actuels qui sont fondés sur l'inégalité et à instaurer un nouvel ordre économique international.

La Chine est encore un pays en voie de développement, mais nous avons toujours fait notre possible pour aider les pays du tiers monde qui partagent le même destin que nous. Le peuple chinois n'a toujours eu que du mépris pour les conceptions et le mode d'action de ceux qui dédaignent les pauvres et apprécient les nantis, de ceux qui malmènent les faibles et craignent les forts. Notre amitié pour les autres pays du tiers monde est sincère. Que ce soit dans la coopération fondée sur le bénéfice mutuel ou dans l'octroi d'une assistance, nous respectons strictement la souveraineté du partenaire sans jamais assortir cette coopération et cette assistance de conditions ni exiger aucun privilège. Dans l'avenir, avec le développement de notre édification économique, nous donnerons plus d'ampleur à cette coopération amicale avec les pays et les peuples du tiers monde.

Nous sommes profondément préoccupés par les discordes et même les conflits armés qui sont apparus entre certains pays du tiers monde. Ces différends ont bien souvent entraîné de lourdes pertes pour les parties en cause, et, dans certains cas, ont fait l'affaire de l'hégémonisme. Nous avons toujours travaillé au renforcement de la solidarité du tiers monde et souhaité que les pays du tiers monde qui sont opposés par des différends règlent leurs divergences par voie de consultations, afin d'éviter que ne se produisent des événements qui ne peuvent qu'affliger leurs amis et réjouir l'ennemi.

Je voudrais aborder maintenant, plus particulièrement, le problème des relations entre le Parti communiste chinois et les autres partis communistes. Notre parti persiste à développer, sur la base du marxisme, ses relations avec les partis communistes et les autres partis de la classe ouvrière conformément aux principes d'indépendance, de complète égalité, de respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires intérieures.

Le succès de la révolution d'un pays dépend de la maturité des conditions requises pour cette victoire, et de l'adhésion des larges masses populaires à la ligne et à la politique du parti communiste dudit pays. Les partis des différents pays doivent naturellement s'entraider, mais l'on ne saurait en aucun cas admettre une quelconque contrainte ou prise en charge de l'extérieur. Imposer ses vues à autrui et intervenir dans les affaires intérieures des autres partis, de telles démarches ne peuvent qu'entraîner revers et échecs pour la cause révolutionnaire des autres pays. Quant aux contraintes imposées aux autres partis pour que leur politique serve la politique d'un parti et d'un pays, contraintes allant même jusqu'à l'intervention armée contre d'autres pays, elles ne peuvent qu'être considérées comme des agissements portant fondamentalement atteinte au mouvement communiste international.

Tous les partis communistes sont égaux. On ne saurait opérer entre eux de distinction d'honorabilité, de supériorité ou d'infériorité selon qu'ils sont grands ou petits, selon qu'ils possèdent ou non une longue histoire, selon qu'ils détiennent ou non le pouvoir. Notre parti a connu une amère expérience lorsqu'un parti qui s'était arrogé le rôle de parti père a tenté d'établir son emprise sur lui. Nul n'ignore que la victoire de notre politique étrangère indépendante a été l'aboutissement de notre action en vue de contrecarrer cette mainmise.

Nous insistons sur la nécessité pour tous les partis de se respecter mutuellement. Chaque parti a ses points forts et ses points faibles. Les différences de situation font que les différents partis ne peuvent pas avoir des conceptions tout à fait identiques en ce qui concerne la situation et les tâches à accomplir. Les divergences qui en résultent ne peuvent être résolues que petit à petit, par voie de consultations amicales et en faisant preuve de patience de part et d'autre. Nous préconisons que chaque parti étudie les enseignements qui se dégagent des succès ou des échecs des autres partis; une telle démarche ne peut que favoriser l'essor du mouvement communiste international.

Conformément aux principes susmentionnés, notre parti maintient des liens d'amitié avec beaucoup de partis communistes du monde. Nous les remercions de tout cœur pour le soutien et l'aide qu'ils nous ont accordés, et nous étudions avec sérieux celles de leurs expériences qui sont utiles à notre révolution et à notre édification. Nous espérons établir des liens analogues avec un plus grand nombre de partis et organisations progressistes. Très attaché à l'amitié avec les autres peuples du monde, le peuple chinois a établi avec ceux-ci de multiples relations. Le renforcement de la compréhension et de la coopération entre les peuples constitue en fin de compte la garantie fondamentale du progrès et de l'avenir radieux du monde.

La Chine est un grand pays ayant un milliard d'habitants. Elle se doit donc d'apporter une plus grande contribution à la communauté mondiale, et il est naturel que l'on place des espoirs en elle. Or, ce que nous avons déjà fait est encore très loin de ce que nous aurions dû faire. Nous devons redoubler d'efforts dans l'édification de notre pays en vue de jouer le rôle qui nous incombe dans la bataille pour défendre la paix mondiale et promouvoir le progrès de l'humanité.

VI. Faire du Parti le solide noyau dirigeant de la modernisation socialiste

Dans la grandiose œuvre de modernisation socialiste, l'Histoire a chargé notre parti de lourdes responsabilités. Pour renforcer l'édification du Parti pendant cette nouvelle étape, nous avons apporté aux Statuts adoptés par le 11e congrès des amendements d'une signification fondamentale. Cette révision est guidée par le principe général suivant: conformément aux particularités et aux impératifs de la nouvelle période historique, imposer des exigences encore plus strictes aux membres du Parti, élever la combativité des organisations du Parti, maintenir et améliorer la direction du Parti. Nous devons, selon les exigences des nouveaux Statuts du Parti, nous efforcer de faire de notre parti le solide noyau dirigeant de la modernisation socialiste.

Le projet de modification des Statuts du Parti, soumis au congrès pour examen, s'est débarrassé des erreurs «de gauche» que contenaient les Statuts adoptés par le 11e congrès; il reprend et développe les points forts des Statuts adoptés par le 7e et le 8e congrès. Les nouveaux Statuts du Parti formulent, dans le «programme général», des stipulations marxistes sur le caractère et la pensée directrice du Parti, sur les contradictions principales dans notre société et sur la tâche générale du Parti à l'étape actuelle, ainsi que sur les moyens devant lui permettre de jouer correctement son rôle dirigeant dans la vie de l'Etat. Les exigences imposées par les nouveaux Statuts du Parti aux membres et aux cadres du Parti sur les plans idéologique, politique et organisationnel sont plus strictes que celles de tous les Statuts précédents. Dans le paragraphe relatif aux devoirs des membres du Parti, il est stipulé qu'ils ne doivent jamais satisfaire des intérêts personnels sous le couvert des intérêts publics, ni chercher à obtenir des avantages personnels aux dépens des intérêts publics, qu'ils doivent combattre résolument le fractionnisme, soutenir sans hésitation les honnêtes gens et les bonnes actions et lutter contre les mauvais éléments et les manifestations de mauvaise conduite; dans le paragraphe traitant des conditions fondamentales que doivent remplir les cadres dirigeants du Parti aux différents échelons, il est stipulé qu'ils doivent appliquer correctement la ligne, les principes et les mesures politiques du Parti; combattre les tendances erronées au sein comme en dehors du Parti; posséder les connaissances professionnelles et la capacité d'organisation requises pour être à la hauteur de leurs attributions; maintenir fermement les principes du Parti et lutter contre tout abus de pouvoir et tout acte illicite visant à satisfaire des intérêts personnels. La plupart de ces dispositions ne figuraient pas dans les anciens Statuts. A la lumière des expériences positives ou négatives du passé, les nouveaux Statuts du Parti insistent sur ce que les organisations du Parti de tous les échelons, depuis le Comité central jusqu'à la base, doivent observer rigoureusement le principe du centralisme démocratique et de la direction collective, et stipulent explicitement que le Parti «interdit le culte de la personnalité sous quelque forme que ce soit». Les nouveaux Statuts du Parti comportent beaucoup de nouvelles stipulations sur l'amélioration du système d'organisation du Parti à l'échelon central et aux échelons locaux, sur le renforcement de la discipline et des organes de contrôle de la discipline du Parti, et sur le renforcement de l'édification de ses organisations de base. Selon ces dispositions, dans le Comité central du Parti, ne seront pas instituées les fonctions de président, mais seulement celles de secrétaire général; celui-ci se chargera de la convocation des réunions du Bureau politique et de son Comité permanent, et présidera aux activités du Secrétariat du Comité central; au niveau central et. à l'échelon provincial seront établies des commissions de conseillers afin de faire valoir le rôle consultatif que peuvent jouer dans l'œuvre du Parti nombre de vieux camarades qui ont une grande expérience politique; les commissions de contrôle de la discipline du Parti aux différents échelons seront élues par les congrès des échelons correspondants et exerceront respectivement, dans les limites fixées par les Statuts, leur contrôle sur les comités du Parti des échelons correspondants — inférieurs au Comité central — et sur leurs membres; toute infraction à la discipline du Parti commise par un membre du Comité central pourra être dénoncée au Comité central; les organisations du Parti aux différents échelons doivent attacher une grande importance à l'édification du Parti, discuter souvent des problèmes relatifs à la propagande, à l'éducation, à l'organisation, au contrôle de la discipline, au travail parmi les masses et au front uni, et contrôler les activités du Parti dans tous ces domaines. Toutes ces dispositions vont contribuer au renforcement de la direction collective du Parti, à celui de sa force de combat et au resserrement de ses liens avec les masses. Nous devons dire que, en comparaison avec les anciens Statuts du Parti, l'actuel projet de modification des Statuts a un contenu plus riche et plus complet. Il constitue la précieuse cristallisation de l'expérience historique et du génie collectif de notre parti et une garantie importante pour consolider les rangs de notre parti dans la nouvelle période historique.

Après l'adoption des nouveaux Statuts par le présent congrès, il faudra entreprendre dans tout le Parti un vaste travail d'éducation et les mettre strictement en application. Le critère fondamental permettant de juger si un membre du Parti est valable ou non sera de voir s'il répond ou non aux normes définies par les Statuts, s'il remplit ou non ses devoirs en tant que membre. Avant cette modification des Statuts, notre parti avait élaboré les «Principes directeurs régissant la vie politique au sein du Parti», qui ont joué un rôle très positif dans l'activité concrète de ses organisations. A l'avenir, ces principes directeurs conserveront toute leur validité en tant que complément important aux Statuts. Vu l'état actuel de notre parti et dans l'esprit des nouveaux Statuts, nous devons dès à présent nous efforcer de résoudre, dans le cours de l'édification du Parti, les problèmes suivants:

1. Renforcer le système de centralisme démocratique pour mieux normaliser la vie politique au sein du Parti.

Lorsque nous jetons un regard sur l'histoire de notre parti, nous constatons que depuis sa naissance jusqu'aux premières années qui ont suivi la fondation de la République populaire — hormis les périodes où il a versé dans de graves erreurs déviationnistes de droite ou «de gauche» —, notre parti a, la plupart du temps, assez bien appliqué le système de centralisme démocratique, et la vie politique en son sein était pleine de dynamisme. Mais, vers la fin des années 50, le phénomène du culte de la personnalité s'est graduellement développé, la vie politique du Parti et de l'Etat, et surtout la vie politique au sein du Comité central du Parti, étaient devenues de plus en plus anormales; cet état de choses a finalement abouti à dix années de troubles intérieurs. Ce grave revers historique nous enseigne que l'existence ou non d'une vie politique normale dans le Parti, et avant tout au sein de son Comité central et dans ses organes dirigeants à tous les échelons, constitue effectivement un problème vital touchant au destin du Parti et de l'Etat.

C'est donc avec un sentiment de satisfaction et de réconfort que le Comité central peut annoncer maintenant au congrès que, grâce aux efforts déployés depuis la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti, la vie politique dans le Parti — et en premier lieu au sein de son Comité central — a repris progressivement la juste voie marxiste, après avoir été pendant longtemps très anormale. Dans l'ensemble, le Comité central, le Bureau politique du Comité central, le Comité permanent du Bureau politique et le Secrétariat du Comité central observent dans leur travail les principes du centralisme démocratique et de la direction collective, et il ne sera plus jamais permis qu'une seule personne monopolise le droit à la parole ou que chacun agisse à sa guise. En cas de différence d'opinions sur des problèmes importants, on peut parvenir, en développant un raisonnement bien fondé ou au moyen de la critique et de l'autocrrtique, à une unanimité de vues et à l'unité d'action. Le Comité central actuel est un collectif dirigeant, solidaire et harmonieux; il constitue un noyau solide capable de faire face à des situations complexes. Dans le même temps, la vie politique d'un grand nombre d'organisations locales du Parti s'est aussi sensiblement améliorée.

Tout en reconnaissant nettement ce grand progrès, il ne faut pas perdre de vue que, pour ce qui concerne le Parti dans son ensemble, le manque de démocratie et les comportements patriarcaux n'ont pas encore été liquidés dans beaucoup de ses organisations et que des cas de particularisme et de libéralisme s'y manifestent encore assez sérieusement. Tout cela gêne l'application conséquente de la ligne et des principes et mesures politiques du Parti, et affaiblit sa force de combat. Pour que la vie politique de tout le Parti devienne plus normale, nous devrons surmonter résolument ces phénomènes négatifs. Tous les membres du Parti, surtout les cadres dirigeants aux différents échelons, doivent bien implanter dans leur esprit la conception de centralisme démocratique; ils doivent s'attacher en premier lieu à établir ou renforcer la direction collective au sein des comités du Parti à tous les échelons, et à développer la démocratie dans le Parti, tout en assurant le centralisme et l'unité fondés sur la démocratie.

Pour perfectionner le système de centralisme démocratique, il conviendra de renforcer la discipline du Parti. A l'heure actuelle, il subsiste dans pas mal d'organisations du Parti des phénomènes assez graves: la discipline est relâchée; il n'est pas fait de distinction entre ce qui est juste et ce qui est erroné, ni entre ceux qui méritent d'être récompensés et ceux qui devraient être sanctionnés; et l'on n'ose critiquer ni punir comme il se doit ceux qui devraient l'être. De tels phénomènes, qui existaient déjà dans le passé, se sont encore aggravés durant la décennie de troubles intérieurs, et, jusqu'à présent, il n'y a toujours pas eu d'améliorations notables dans certains endroits. Pour maintenir la discipline du Parti et rectifier son style de travail, le Comité central, les comités locaux du Parti et les commissions de contrôle de la discipline du Parti à tous les échelons ont déjà fait beaucoup d'efforts ces dernières années, et obtenu des résultats appréciables. Toutefois, ce travail se heurte encore à des résistances, et certains cas sont d'une gravité stupéfiante. Si nous laissons se développer pareils phénomènes, quelle force de combat notre parti pourrait-il encore avoir? Toutes les organisations du Parti et tous les membres du Parti doivent se mobiliser afin de lutter résolument pour préserver la discipline du Parti. Nous sommes persuadés qu'après ce congrès, grâce aux efforts conjugués des membres de tous les échelons du Parti, nous parviendrons assez rapidement à rétablir dans toute sa rigueur la discipline dans tout le Parti et à gagner ainsi la pleine confiance du peuple de la Chine entière.

2. Réformer les organes dirigeants et le système des cadres, édifier un contingent de cadres révolutionnaires, plus jeunes, plus cultivés et plus spécialisés.

La réforme du système de direction du Parti et de l'Etat et de la structure des organes dirigeants vise essentiellement à en finir avec toutes sortes de maux, tels que la concentration excessive des pouvoirs, les cumuls de trop de fonctions et le trop grand nombre de postes dirigeants auxiliaires, le chevauchement des services, l'imprécision des attributions et des responsabilités, la pléthore de personnel, l'absence de distinction entre les attributions du Parti et celles du gouvernement, etc. Cette réforme a donc pour objet de surmonter le bureaucratisme et d'élever le rendement du travail. Dans la réforme des organes centraux du Parti et du gouvernement, la première étape du travail est pour l'essentiel achevée, tandis qu'à l'échelon des provinces, municipalités relevant de l'autorité centrale et régions autonomes, on prévoit de commencer cette réforme durant le deuxième semestre de cette année ou l'année prochaine. Celle-ci constitue une garantie politique essentielle pour la bonne marche de la modernisation et la progression dans la voie socialiste et, en ce sens, elle a une immense portée.

Une tâche très importante dans la réforme des structures, c'est de régler correctement le problème de la direction du Parti sur les organes du gouvernement, les entreprises et les institutions. Il faut établir une division convenable du travail entre le Parti et le gouvernement et, au sein des entreprises et des institutions, entre l'activité des organisations du Parti d'une part, et les activités administratives et de production, d'autre part. Le Parti n'est pas un organe du pouvoir qui dicte des ordres aux masses, ni un organisme administratif ou une organisation de production. Le Parti doit bien entendu exercer sa direction sur le travail des divers secteurs et sur les diverses activités de production et d'édification; mais pour que cette direction soit vraiment efficace, il faut qu'elle soit exercée en liaison avec l'activité professionnelle par des éléments qui sont qualifiés en la matière. Toutefois, la direction exercée par le Parti porte principalement sur le travail idéologique et politique et l'élaboration des principes et mesures politiques, ainsi que sur la sélection, les affectations, l'examen et le contrôle des cadres. Elle ne doit donc pas s'identifier ou se substituer au travail administratif des organes du gouvernement ni à la conduite de la production dans les entreprises. C'est ainsi seulement que le Parti pourra garantir que le travail du gouvernement et des entreprises se déroule de façon indépendante et avec efficacité, et qu'il pourra lui-même concentrer ses efforts pour étudier et élaborer des mesures politiques importantes, contrôler leur exécution et renforcer l'éducation idéologique et politique des cadres et des masses au sein comme en dehors du Parti. Pour des raisons tenant à un ordre de choses qui avait prévalu durant longtemps dans le passé, un certain nombre de camarades travaillant dans les comités du Parti estiment qu'ils ne sauront plus quoi faire une fois qu'ils n'auront plus à s'occuper des affaires administratives concrètes; cette conception erronée porte préjudice à l'édification du Parti et affaiblit son rôle dirigeant. Désormais, les comités du Parti aux différents échelons devront souvent organiser des séances de discussion et d'étude sur les grands principes politiques du Parti en matière d'édification socialiste, aussi bien que sur l'état d'esprit et la formation des cadres, des membres du Parti et des masses, sur les tendances idéologiques des cadres et leur observation de la discipline, sur le perfectionnement et le développement des organisations du Parti, etc. Il va de soi que si l'accent est mis sur la division du travail entre le Parti et le gouvernement, les problèmes importants dans les activités du gouvernement et le travail économique n'en devront pas moins être soumis au Parti pour décision; tous les membres du Parti, qu'ils travaillent dans les organismes gouvernementaux ou dans les entreprises et institutions, doivent obéir strictement à la direction exercée par le Parti et appliquer sa politique.

Créer un contingent de cadres révolutionnaires, plus jeunes, plus cultivés et plus spécialisés, c'est une politique définie il y a déjà longtemps par le Comité central du Parti. Au cours de la réforme des structures, il faut que de nombreux cadres vétérans déjà très âgés puissent être délivrés de leurs lourdes tâches dans la conduite des affaires courantes et, en même temps, grâce à leur riche expérience du travail de direction, continuer à jouer leur rôle dans la vie de notre parti, de notre Etat et de notre société; il faut, en outre, affecter en temps voulu à des postes de direction un grand nombre de cadres d'âge mûr et plus jeunes qui sont doués d'une conscience politique et d'une compétence professionnelle, afin de leur permettre de mieux s'aguerrir dans la pratique par cette collaboration avec les anciens et dans le cours de cette relève; cette mesure doit également permettre aux organes dirigeants des différents échelons d'absorber un nouvel apport d'énergie et de savoir-faire, et de conserver ainsi une puissante vitalité. Il faudra sans hésiter démettre de leurs fonctions dirigeantes, s'ils en assument encore jusqu'à ce jour, les éléments suivants: ceux qui sont montés en tant que «rebelles»; ceux qui sont imbus d'idées fractionnistes; ceux qui se sont rendus coupables de destructions et de déprédations; ceux qui s'opposent à la ligne suivie depuis la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti; ceux qui, sous un aspect ou un autre, ont gravement violé la loi et la discipline. Tous les cas qui, dans les catégories susmentionnées, tombent sous le coup du Code pénal, devront faire l'objet d'une enquête judiciaire et être traités en conséquence. Il va de soi que les éléments appartenant à ces diverses catégories ne sauraient en aucun cas être choisis pour des postes de direction. La collaboration et la relève entre cadres anciens et nouveaux sont une affaire de grande importance qui touche à la continuité de la cause du socialisme; nous sommes convaincus que tous les camarades du Parti, en particulier nos vétérans, sauront accomplir cette tâche historique avec un sens aigu des responsabilités révolutionnaires.

Nous devons renforcer considérablement notre travail d'éducation et d'instruction des cadres, afin de former en grand nombre les spécialistes dont nous avons besoin dans la modernisation socialiste. Désormais, quand on aura à attribuer une affectation à un cadre ou à lui donner de l'avancement, sa scolarité et les résultats acquis dans ses études devront, au même titre que ses états de service et les résultats acquis dans son travail, compter parmi les références essentielles. Les écoles du Parti de tous les échelons et les écoles de cadres du gouvernement et des entreprises, ainsi que les établissements d'enseignement supérieur et les écoles secondaires professionnelles qui auront été choisis à cette fin, devront — selon les besoins de la modernisation socialiste et conformément à une division du travail — réviser leurs programmes d'enseignement afin de donner aux cadres une formation régulière. Les travailleurs portés sur les listes du personnel doivent tous participer à des stages d'instruction par roulement. Au terme de ces stages et après examen de leurs capacités réelles, des arrangements appropriés pourront être pris en ce qui concerne leur affectation. Cette instruction généralisée donnée aux cadres par roulement constitue une importante mesure stratégique devant permettre d'améliorer leur formation. Tous les membres du Parti et tous nos cadres doivent bien réaliser les exigences de la modernisation et participer activement à ces études.

3. Renforcer le travail du Parti parmi les ouvriers, les paysans et les intellectuels, et resserrer ses liens avec les masses.

Si notre parti est puissant, c'est parce qu'il incarne les intérêts des grandes masses populaires. La position dirigeante qu'il occupe dans la vie de l'Etat fait que son activité touche directement aux intérêts vitaux des masses; or, une telle position peut facilement faire naître parmi ses membres et surtout parmi ses cadres une dangereuse tendance à se détacher des masses. Il nous faut donc maintenir et faire rayonner avec plus de conscience cette excellente tradition du Parti qu'est l'observation de la ligne de masse, et renforcer effectivement les liens du Parti avec les diverses couches de la population.

Notre parti est le parti de la classe ouvrière; il doit donc veiller à s'appuyer sur les masses ouvrières. Ces dernières années, par suite de la relève des vieux travailleurs par des jeunes, un grand changement s'est produit dans la composition de notre classe ouvrière. Du fait que beaucoup de vieux ouvriers, membres du Parti, ont pris leur retraite, qu'une foule de jeunes sont venus grossir les rangs de la classe ouvrière et que, de plus, un nombre croissant d'ouvriers membres du Parti ont été affectés à des postes d'administration, il s'est créé une grave situation résultant de la diminution du nombre des militants du Parti en première ligne de la production, diminution qui s'est avérée d'autant plus forte là où les conditions de travail sont plus dures. C'est ainsi que les liens directs du Parti avec les ouvriers industriels s'en trouvent affaiblis. Nous devons, dès maintenant, renforcer énergiquement le travail du Parti en première ligne de la production, en invitant ceux des membres du Parti, qui répondent aux exigences requises, à rejoindre ce front et en faisant admettre au Parti les ouvriers d'élite qui remplissent les conditions requises. Le Parti doit renforcer considérablement son travail au sein des syndicats afin qu'ils deviennent un lien solide entre le Parti et les masses ouvrières. Il faut appliquer avec sérieux le système des assemblées des travailleurs pour que celles-ci puissent, au même titre que les syndicats, jouer un rôle important dans l'éducation idéologique, la gestion des entreprises et l'amélioration des conditions de vie des masses ouvrières.

Le bon accomplissement du travail du Parti parmi nos 800 millions de paysans constitue un facteur important pour réaliser l'objectif de la modernisation. Actuellement, dans certains endroits à la campagne, on a constaté que des membres du Parti ne se soucient plus que de leurs propres activités de production, sans se préoccuper des intérêts du Parti et des masses, et que des cellules du Parti ont renoncé à exercer leur direction sur les masses. Ces tendances négatives doivent absolument être redressées. Les comités du Parti aux différents échelons doivent s'adapter à la nouvelle situation qui s'est créée actuellement, faire davantage d'efforts pour raffermir les organisations de base du Parti à la campagne aussi bien que les échelons de base des institutions économiques, de l'administration et des organisations de masse; lesdits comités doivent renforcer l'éducation idéologique parmi les paysans d'âge divers, et ceci dans toutes les régions, de sorte que la vie politique, économique et culturelle des régions rurales puisse se développer sainement dans la voie socialiste.

En vue de créer dans tous les domaines une situation nouvelle pour la modernisation socialiste, nous devons veiller plus particulièrement à faire pleinement jouer leur rôle aux intellectuels, améliorer le travail idéologique et politique parmi eux, en tenant compte de leurs particularités, et ne pas manquer de faire admettre au Parti ceux d'entre eux qui remplissent les conditions requises.

Notre pays compte actuellement 200 millions de jeunes qui constituent la force la plus active dans les divers secteurs de l'édification. Bien que la «Révolution culturelle» leur ait causé un préjudice considérable dans les années où ils ont grandi, ils ont dans leur écrasante majorité de bonnes qualités politiques et ont fait, ces dernières années, des progrès sensibles; quant aux phénomènes négatifs existant parmi une minorité de jeunes, ils peuvent changer grâce à un travail d'éducation. Le problème, à l'heure actuelle, est que notre travail parmi les jeunes est en retard sur les exigences de la vie de chaque jour. Les organisations du Parti et de la Ligue de la jeunesse doivent multiplier les contacts avec la masse des jeunes, se lier d'amitié avec eux, se soucier d'eux et les aider tant sur les plans politique et idéologique que dans leur travail, leurs études et leur vie. Le Parti doit prendre soin de découvrir, de former puis d'admettre dans ses rangs les jeunes éléments d'avant-garde une fois qu'ils réunissent les conditions requises, afin qu'ils apportent un sang neuf dans l'organisme du Parti. Le Parti doit renforcer sa direction sur la Ligue de la jeunesse communiste et la soutenir pour qu'elle accomplisse son travail en tenant compte des particularités des jeunes, de façon à jouer pleinement son rôle d'auxiliaire et d'armée de réserve du Parti et à devenir réellement une école où la masse des jeunes apprend le communisme dans la pratique.

Les femmes constituent une force importante dans l'édification économique de notre pays, et elles jouent aussi un rôle exceptionnellement important dans l'édification de la civilisation spirituelle socialiste. Or, les préjugés traditionnels font que bien souvent beaucoup d'entre elles sont privées de l'attention, de la protection et de l'éducation dont elles devraient être l'objet. Le Parti doit, par conséquent, renforcer son travail parmi les femmes, prendre à cœur leurs intérêts particuliers, attacher une grande importance à la formation, à la sélection et à la promotion des femmes cadres, guider et soutenir les fédérations des femmes à tous les échelons dans l'accomplissement de leurs tâches. Ces fédérations doivent devenir des organisations de masse jouissant d'une grande autorité, représentant les intérêts des femmes et se chargeant de la protection et de l'éducation de la femme et de l'enfant.

4. Réaliser méthodiquement et par étapes la consolidation du Parti en vue d'améliorer radicalement son style de travail.

Notre parti est le détachement d'avant-garde de la classe ouvrière; formé durant de longues décennies par le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong, il s'est aguerri et a grandi à travers de multiples épreuves marquées par des succès comme par des échecs. Il rassemble en son sein les meilleurs éléments de la classe ouvrière et du peuple chinois. Bien que gravement affectés par la «Révolution culturelle», ses rangs sont dans leur ensemble restés purs et puissants; et grâce aux efforts déployés ces dernières années en faveur de son rétablissement et de sa consolidation, le Parti a vu sa situation s'améliorer de beaucoup tandis que son prestige est en train de se rétablir et de remonter. Ces dernières années, l'élite des communistes travaillant dans les différents secteurs a conduit les masses populaires dans un dur combat en vue de matérialiser la ligne, les principes et les mesures politiques du Parti, accomplissant ainsi d'innombrables prouesses. Que ce soit à leurs postes de production et de travail, dans les combats pour la sauvegarde de la sécurité de la patrie, ou dans la bataille contre les fléaux de la nature, ou encore dans la lutte contre les phénomènes sociaux négatifs et la criminalité, il s'est trouvé partout des communistes pour composer — par leurs actions d'éclat — une ode bouleversante à l'esprit communiste. Toutes les glorieuses réalisations du Parti et du peuple ont été accomplies sous la conduite de cette brillante élite du Parti. Voilà l'aspect dominant de l'activité de notre parti. Ignorer ou même nier délibérément cette réalité, c'est — pour qui que ce soit — commettre une grave erreur.

Cependant, comme les conséquences néfastes de la décennie de troubles intérieurs n'ont pas encore été complètement éliminées et que — dans les conditions nouvelles — l'action corrosive des idées des classes exploiteuses s'est accentuée, notre parti connaît effectivement, à l'heure actuelle, des problèmes d'impureté sur les plans de l'idéologie, du style de travail et de l'organisation; son style de travail, notamment, ne s'est pas encore radicalement amélioré. Le travail de direction d'un certain nombre d'organisations du Parti est encore sérieusement entaché de faiblesse et de laisser-aller; des organisations de base du Parti n'ont pas la combativité qu'elles devraient avoir, voire se trouvent comme frappées de paralysie; un petit nombre de membres et de cadres du Parti ont scandaleusement manqué à leurs responsabilités dans le travail, et se sont enlisés dans le bureaucratisme; d'autres se sont arrogés des privilèges matériels et ont usé de leurs fonctions et pouvoirs pour satisfaire leurs intérêts personnels; d'autres encore ont versé dans l'anarchisme et l'individualisme forcené, et ont violé la discipline organisationnelle du Parti, ou se sont livrés obstinément à des activités fractionnelles, causant ainsi un grave préjudice aux intérêts du Parti. Certains membres et cadres dû Parti ont même sombré dans la concussion et dans d'autres activités frauduleuses, se rendant coupables de graves délits économiques. Enfin, un tout petit nombre d'éléments, représentant ce qui reste des cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing, occupent encore jusqu'à présent certains postes de direction et guettent l'occasion propice pour créer des troubles. Tous ces phénomènes ont porté un grave préjudice au prestige du Parti. Nous ne permettons en aucun cas que l'on exagère cet aspect sombre du Parti, mais nous ne craignons absolument pas non plus de le dénoncer, parce que notre parti est plein de fermeté et que nous disposons d'assez de forces saines pour mener une lutte intransigeante contre ces sombres phénomènes; et nous sommes d'ailleurs certains de pouvoir l'emporter dans cette lutte.

Le problème du style de travail est une question de vie ou de mort pour un parti au pouvoir. Pour qu'une amélioration radicale intervienne sur ce plan, le Comité central du Parti a décidé d'entreprendre, à partir de la seconde moitié de l'année prochaine, une rectification générale du style de travail et une consolidation générale des organisations du Parti qui s'effectueront par groupes d'organisations échelonnés sur une durée de trois ans. C'est sans aucun doute une affaire de première importance pour notre parti; il faudra donc la traiter avec le plus grand sérieux, faire de minutieux préparatifs et accomplir systématiquement cette rectification et cette consolidation. Le maillon clé pour bien accomplir ce travail, c'est de poursuivre en profondeur une éducation idéologique dans tout le Parti. Ainsi, c'est en liaison avec l'étude et l'application du rapport présenté au 12e congrès et des nouveaux Statuts du Parti, avec l'étude de la «Résolution sur quelques questions de l'histoire de notre parti depuis la fondation de la République populaire de Chine», ainsi que du document intitulé: «Principes directeurs régissant la vie politique au sein du Parti», qu'il faudra éduquer tout le Parti en ce qui concerne les théories fondamentales du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong, l'idéal communiste, la ligne, les principes et les mesures politiques du Parti ainsi que les connaissances fondamentales sur le Parti et les critères pour être membre du Parti. Il faudra, en particulier, faire bien comprendre à chaque membre du Parti la nature, la position et le rôle du Parti, lui faire comprendre que les communistes ont uniquement l'obligation de travailler avec assiduité pour servir le peuple, et non pas le droit d'user de leurs fonctions et pouvoirs pour s'accorder des «avantages» au détriment de l'Etat et des masses. En ce qui concerne l'organisation et la direction de ce travail, il faudra d'abord bien réaliser, du sommet vers la base, la consolidation des équipes dirigeantes à tous les échelons, et les organes et les cadres dirigeants devront donner l'exemple; ils dirigeront ensuite la consolidation au sein des organisations des échelons inférieurs et de la base. Il ne sera absolument pas permis que les éléments malintentionnés profitent de cette occasion pour diffamer et attaquer d'honnêtes gens. En perpétuant et en faisant rayonner l'esprit du mouvement de rectification du style de travail à Yan'an et en se conformant aux principes recommandant de «tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour et de guérir la maladie pour sauver l'homme» et de «clarifier les idées tout en restant uni avec les camarades», il faudra pratiquer une critique et une autocritique sérieuses et s'attacher comme il convient à écouter l'opinion des masses en dehors du Parti. En conclusion, il sera procédé à un enregistrement des membres du Parti. Ceux qui ne répondront pas aux exigences requises en dépit des efforts répétés pour les éduquer, seront expulsés du Parti ou on les persuadera de s'en retirer, et ceci en se conformant strictement aux exigences des nouveaux Statuts du Parti. En même temps, il faudra améliorer effectivement le travail de direction assuré par les organisations du Parti à tous les échelons, et élaborer des modalités concrètes devant permettre de renforcer et d'améliorer cette activité.

Par cette rectification et cette consolidation du Parti, nous devons normaliser la vie politique en son sein, rectifier effectivement le style de travail altéré et resserrer considérablement ses liens avec les masses. De cette façon, nous parviendrons certainement à améliorer radicalement le style de travail du Parti.

Camarades! Notre Comité central a présenté au congrès les diverses tâches de combat auxquelles le Parti est confronté. Nous avons proposé de réaliser, d'ici cinq ans, une amélioration radicale de notre situation financière et économique, des mœurs de notre société ainsi que du style de travail de notre parti. Pourrons-nous accomplir ces tâches? Le Comité central du Parti est convaincu que le congrès répondra d'une seule voix: Ces tâches doivent être accomplies et elles le seront!

Les principes et les tâches qui vont être définis par le congrès constituent un enrichissement et un développement de la ligne juste que nous avons suivie depuis la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti. D'un contenu plus riche et mieux adapté à la réalité, ils permettront, d'une façon plus convaincante, d'unifier les idées de tout le Parti et de notre peuple multinational, et constitueront un guide plus précis pour notre action.

Il convient de souligner ici que notre parti est investi d'une autre mission historique capitale: travailler, de concert avec tous les Chinois patriotes, à l'accomplissement de cette œuvre sacrée qu'est la réunification de la patrie. Taiwan est un territoire sacré de notre patrie, et des liens de chair et de sang nous unissent à nos compatriotes de Taiwan. Le retour de Taiwan au sein de notre grande patrie indivisible qui possède 5 000 ans d'histoire, un milliard d'habitants et 9 600 000 km2 de territoire, telle est l'aspiration commune de tous les Chinois, et c'est aussi l'aboutissement inéluctable du cours de l'histoire. Il n'est aucun parti politique, aucun individu qui puisse y faire obstacle. C'est une affaire intérieure de la Chine, et aucun pays étranger n'a le droit de s'en mêler. Nous espérons que nos compatriotes de Taiwan, de Hongkong, de Macao et les Chinois résidant à l'étranger exhorteront les autorités du Kuomintang à apprécier correctement la situation, à placer au-dessus de tout l'avenir du pays et les intérêts supérieurs de la nation, à renoncer à s'enfoncer dans l'erreur, afin que les négociations entre le Kuomintang et le Parti communiste aient lieu au plus tôt en vue de promouvoir ensemble la grande œuvre de réunification pacifique de la patrie.

La modernisation socialiste de la Chine traduit la volonté commune et les intérêts fondamentaux de notre peuple multinational. Quelles épreuves, quelles souffrances la nation chinoise n'a-t-elle pas connues pendant plus de cent ans depuis la guerre de l'Opium qui eut lieu au siècle dernier! L'expérience historique acquise en tant d'années a inévitablement concentré les aspirations du Parti, de l'Armée et de notre peuple sur cette exigence fondamentale: Assurer — sur la base du socialisme — la prospérité et la puissance de la Chine ainsi que sa réunification, notamment en ce qui concerne Taiwan. La Chine socialiste jouit d'une situation politique stable; elle a en perspective la réalisation certaine des quatre modernisations et la victoire certaine de l'œuvre de réunification. C'est là l'aspiration de notre peuple et c'est un courant général irréversible. Du moment que nous avons une ferme confiance dans la majorité écrasante des masses, que nous nous appuyons sur elles, que nous maintenons constamment des liens étroits avec elles et travaillons consciemment dans l'intérêt du peuple, notre cause triomphera partout et toujours.

Il va de soi que nous sommes parfaitement conscients des obstacles et difficultés de toutes sortes que nous aurons à surmonter dans le processus de modernisation socialiste. A l'heure actuelle, les principaux problèmes qui doivent être réglés d'urgence sont celui des aspects négatifs apparus dans le style de travail du Parti et dans les mœurs de la société, phénomènes légués par la «Révolution culturelle»; celui de la criminalité qui continue à sévir et qui porte atteinte à l'économie, à la politique et à la culture socialistes; celui du gonflement et du peu d'efficacité de l'énorme appareil de direction aux différents échelons; et celui de l'incapacité du système économique à répondre suffisamment aux besoins du développement des forces productives. Par conséquent, comme cela a été mentionné plus haut, nous devrons procéder dans les temps à venir à une réforme systématique des structures administratives et du système économique; nous attacher à bâtir la civilisation spirituelle du socialisme; porter de rudes coups aux graves activités criminelles qui sapent l'économie socialiste et portent atteinte sous diverses formes au socialisme; et enfin, rectifier le style de travail du Parti et consolider ses organisations. La solution de ces quatre grands problèmes sera le sûr garant du maintien du régime socialiste et de la réalisation de la modernisation socialiste. Tout le Parti, et surtout ses comités aux divers échelons, doivent attacher une importance particulière à ces problèmes et déployer des efforts inlassables en vue de les résoudre.

Nos camarades doivent adopter une attitude correcte face aux difficultés. Il serait absolument erroné de n'envisager que l'aspect favorable des choses sans tenir compte des difficultés, voire de chercher aveuglément à brûler les étapes en prenant ses désirs pour des réalités. Nous avons eu plus d'une fois à en pâtir, et nous devrons toujours retenir cette leçon. D'un autre côté, il serait tout aussi erroné de craindre les difficultés et de se laisser intimider par elles au point de perdre confiance en la force du Parti et des masses, voire même, d'hésiter et de tergiverser, et de se replier sur soi-même alors que le Comité central a déjà fait une juste analyse de la situation et défini notre orientation et nos tâches. Aujourd'hui, à comparer avec les immenses difficultés que notre parti a connues dans son histoire, la situation est tout à fait différente. Y aurait-t-il encore, à présent, des difficultés insurmontables alors que nous avons pu vaincre les difficultés résultant d'un rapport des forces tellement disproportionné entre nos ennemis et nous à l'époque où l'Armée rouge fut obligée de mener la Longue Marche, alors que pendant la «Révolution culturelle», nous avons pu renverser une situation terriblement chaotique engendrée par le régime d'arbitraire imposé par les cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing? Se lancer avec enthousiasme dans la grandiose pratique de la modernisation socialiste et — en allant parmi les masses et en se plongeant dans la réalité — galvaniser les énergies et aller de l'avant en frayant la voie avec une volonté inébranlable dans le combat mené sans trêve ni répit, telle est la juste attitude qu'un marxiste doit adopter devant les difficultés, tel est le style révolutionnaire dont un communiste doit faire preuve dans la lutte pour créer des situations nouvelles.

Camarades! L'expérience historique de plus de soixante années du Parti nous enseigne que s'il a pu conduire le peuple chinois à tant de grandes victoires, c'est essentiellement grâce à l'union de la vérité universelle du marxisme avec la réalité concrète de la révolution chinoise. Le plus grand mérite historique du camarade Mao Zedong et des autres révolutionnaires prolétariens de la vieille génération, c'est précisément d'avoir réalisé avec succès cette union. Dans la nouvelle période historique, nous avons à transformer la Chine, un pays qui a du retard dans les domaines de l'économie et de la culture, en une puissance socialiste moderne; ce sera l'une des entreprises créatrices les plus gigantesques de l'histoire de l'humanité. Les nombreux problèmes qu'elle pose n'ont pas été et ne pouvaient être formulés et résolus par les marxistes du passé. Il n'y a donc rien de surprenant si, au cours de l'accomplissement de cette entreprise, des erreurs idéologiques, politiques et d'ordre pratique viennent à se manifester dans nos rangs, et il est d'ailleurs difficile d'en éviter complètement l'apparition. Ce qui importe, c'est que tout le Parti, en particulier les comités du Parti aux différents échelons, maintienne fermement les quatre principes fondamentaux et la juste ligne suivie depuis la 3e session plénière du Comité central issu du 11e congrès du Parti; combattre à la fois la déviation «de gauche», qui voudrait un retour aux théories et à la politique erronées de la «Révolution culturelle» et de la période antérieure à celle-ci, et la déviation de droite, caractérisée par le libéralisme bourgeois qui met en doute et renie les quatre principes fondamentaux. Nous devons résolument perpétuer et étudier la position, le point de vue et les méthodes du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong, nous plonger dans la réalité sur tous les fronts, mener systématiquement enquêtes et recherches, et savoir — face aux tendances erronées — pratiquer correctement critique et éducation, et mener les luttes qui s'imposent. En persévérant toujours dans cette voie, nous parviendrons, dans les nouvelles conditions historiques et dans la nouvelle et grandiose pratique, à accumuler des expériences neuves, à créer de nouvelles théories et à pousser plus avant le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong.

Camarades! Au cours des décennies qui se sont écoulées depuis les années 20 de notre siècle, les précurseurs chinois du communisme et des millions de glorieux combattants et martyrs révolutionnaires du peuple chinois ont versé leur sang et même sacrifié leur vie dans le combat héroïque qui a permis de jeter les fondements de la situation que la Chine connaît aujourd'hui. Inspirons-nous donc, dans la période nouvelle, de la volonté de nos prédécesseurs, afin de réaliser, sur l'immense territoire de la patrie, une œuvre grandiose comme nos ancêtres n'en ont jamais accompli.

A considérer le degré d'ancienneté, notre parti compte déjà quatre générations de cadres qui ont rejoint respectivement les rangs de la révolution, peu après la fondation du Parti, sous la révolution agraire, durant la guerre de Résistance contre le Japon et la guerre de Libération, et après la fondation de la République populaire. Ainsi notre cause a déjà une longue histoire. Et les rangs de notre parti iront toujours de l'avant telles les vagues tumultueuses de l'immense Yangtsé. Notre congrès sera inscrit dans les annales du Parti comme des assises qui ont déterminé, sur le plan politique, l'orientation et les tâches du Parti pour l'ère nouvelle et consacré, sur le plan organisationnel, la coopération et la relève entre les cadres anciens et nouveaux, comme des assises qui ont inauguré dans tous les domaines une situation nouvelle pour la modernisation socialiste.

Que tout le Parti serre les rangs sous le grand drapeau du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong, et qu'il s'unisse encore plus étroitement avec notre peuple multinational, avec les partis et groupements démocratiques et tous les Chinois patriotes de l'intérieur comme de l'extérieur, avec toutes les forces progressistes et nos amis de partout qui soutiennent notre cause, afin d'aller vaillamment de l'avant d'un même cœur et avec une volonté inébranlable! Il n'est aucune force qui puisse entraver notre progression. La victoire nous appartiendra!

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