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Publié le 14/05/2011
Rapport au XIVe congrès du Parti communiste chinois
(Publié le 26 octobre 1992)
 

Jiang Zemin en train de présenter le rapport au nom du XIIIe Comité central du PCC. photo wang xinqing

Camarades,

C'est dans le contexte sans précédent d'une progression plus rapide de notre pays tant au niveau de la réforme et de l'ouverture sur l'extérieur que de la modernisation que s'ouvre le XIVe Congrès du Parti communiste chinois.

Je vais maintenant vous présenter le rapport du XIIIe Comité central. Le présent congrès assume une mission historique capitale. Tous les camarades du Parti, de même que tout notre peuple pluri-ethnique, placent de grands espoirs en cette assemblée, et tous nos amis de par le monde ont les yeux fixés sur nous. Nous sommes convaincus que, grâce aux efforts de tous les délégués, ce congrès sera celui de l'unité et de la victoire.

Depuis le troisième plénum du XIe Comité central, grâce aux effrots de notre Parti et de notre peuple engagés à fond dans la réforme sous l'égide de la théorie du camarade Deng Xiaoping sur la construction du socialisme à la chinoise, la Chine a manifesté une grande vitalité, et des changements historiques sont intervenus sur son immense territoire. Les forces productives de la société ont connu une plus grande expansion. Sur le plan politique, la situation a évolué dans le sens d'une stabilité et d'une unité toujours plus grandes. Le problème de la nourriture et du vêtement étant pratiquement réglé pour une population de 1 100 millions d'habitants, celle-ci s'achemine désormais vers la moyenne aisance: Notre pays a donc franchi un palier important tant en ce qui concerne son développement économique que le niveau de vie de sa population et la puissance globale de l'Etat. Face aux mutations brutales de la situation mondiale, le socialisme chinois a soutenu une rude épreuve et témoigné de sa puissante vitalité.

Les discours importants tenus par le camarade Deng Xiaoping durant sa tournée d'inspection dans le sud du pays au début de l'année ont apporté un immense encouragement à tous les camarades du Parti ainsi qu'à notre peuple pluri-ethnique. Unis comme un seul homme du sommet à la base et rassemblant toutes leurs énergies, les cadres et les masses populaires ont libéré davantage leur esprit, si bien qu'une atmosphère enthousiaste règne partout dans le pays et que les magnifiques perspectives de la réalisation du grand idéal de la nation chinoise se dessinent plus nettement que jamais.

Le XIIIe Comité central, ayant analysé sous toutes ses facettes la situation actuelle, considère unanimement que tant du point de vue de la situation intérieure que de l'environnement international, la conjoncture actuelle—pleine de défis mais plus riche encore de possibilités — nous fournit une excellente occasion d'accélérer notre développement économique. Sous l'égide de la théorie du camarade Deng Xiaoping sur la construction du socialisme à la chinoise, le présent congrès a pour tâche de faire le bilan de notre action au cours des 14 années qui ont suivi le troisième plénum du XIe Comité central; de prendre les dispositions d'intérêt stratégique pour les temps à venir; d'encourager tous les camarades du Parti et tout notre peuple pluri-ethnique à mieux émanciper leur esprit et à profiter de la conjoncture actuelle pour amplifier la réforme et l'ouverture sur l'extérieur et activer la modernisation en vue de plus grandes victoires du socialisme à la chinoise.

I. Bilan essentiel d'une pratique magistrale de 14 années

L'œuvre à laquelle nous nous sommes attelés durant les 14 dernières années a consisté, sous l'égide de la ligne fondamentale du Parti, à bâtir le socialisme à la chinoise en procédant à la réforme et à l'ouverture sur l'extérieur, ainsi qu'en libérant et développant les forces productives. Vu l'ampleur et la profondeur des transformations sociales qu'elle a suscitées, on peut affirmer que cette entreprise a constitué une véritable révolution. De par sa nature même, celle-ci vise à transformer radicalement un système économique qui entrave le développement des forces productives de la Chine pour en faire, tout en restant dans le cadre du socialisme, un système économique nouveau et dynamique, et, parallèlement, à modifier en conséquence le système politique, ainsi que les autres structures de la société; tout ceci, en vue d'assurer la modernisation socialiste de la Chine.

Dans l'histoire de notre Parti, le premier collectif dirigeant au niveau central, formé autour du camarade Mao Zedong, a conduit le Parti et notre peuple pluri-ethnique à la victoire de la révolution de démocratie nouvelle acquise au terme d'une longue et âpre lutte; ceci a permis, par la suite, d'asseoir le régime socialiste et de libérer et développer les forces productives; la vieille Chine semi-coloniale et semi-féodale qui, durant plus d'un siècle, avait tant souffert d'agressions et d'humiliations de la part des puissances étrangères, a ainsi cédé la place à une Chine nouvelle, socialiste et indépendante, dont le peuple est le maître. Cette révolution, qui est la plus importante dans l'histoire de Chine, a inauguré une ère nouvelle. Le collectif dirigeant, formé par des membres de la deuxième génération autour du camarade Deng Xiaoping, a conduit tout le Parti et le peuple pluri-ethnique dans une autre grande révolution qui a, elle, pour objet de libérer et développer davantage les forces productives et, au terme d'efforts de longue haleine, de faire d'une Chine socialiste sous-développée un Etat socialiste moderne, prospère, démocratique et de haute culture, de façon à ce que la supériorité du socialisme s'affirme pleinement en Chine. Cette nouvelle révolution, menée sur la base de la victoire de celle qui l'a précédée, ainsi que des immenses réalisations enregistrées dans la construction du socialisme, se déroule d'une façon ordonnée et systématique sous la direction de notre Parti. Elle n'a pas pour objet de changer la nature de notre régime socialiste, mais vise à son auto-perfectionnement et à son développement. Elle ne consiste pas non plus à effectuer quelques petits rapiéçages sur le système économique, mais à opérer une transformation radicale de celui-ci. L'ancien système avait sa raison d'être et il a joué un rôle positif non négligeable, mais les conditions ayant changé, il répond de moins en moins aux besoins de la modernisation. Le changement le plus profond apporté par 14 années de réforme a été que nous avons rejeté de nombreuses conceptions et structures qui nous enserraient comme dans une camisole, et que nous sommes parvenus à faire jouer l'initiative des masses populaires, si bien que la Chine, forte d'une population de 1 100 millions d'habitants, est en train de créer un socialisme plein de vitalité.

Il est tout à fait nécessaire, au cours du présent congrès du Parti, de revenir sur le grand travail accompli par notre peuple durant ces 14 dernières années sous la conduite du Parti; de tirer comme il convient les conclusions qui s'imposent au sujet des théories et de la ligne fondamentales, ainsi que des nombreuses décisions d'importance stratégique que le Parti a élaborées dans le cours de sa pratique. Ce travail revêt en effet, à l'heure actuelle comme pour le long terme, une grande importance, puisqu'il doit nous permettre d'assurer une plus grande unité idéologique dans tout le Parti, de maintenir inébranlablement ses théories et sa ligne fondamentales en vue de faire progresser continuellement la grande cause du socialisme à la chinoise.

Nul n'ignore que si la victoire sur la bande des Quatre a sauvé le Parti et le pays du désastre, elle n'a pas suffi à effacer l'extrême confusion léguée par la "révolution culturelle" dans les domaines tant politique, idéologique, organisationnel qu'économique. Quelle tâche de géant ce fut de sortir le pays d'un tel bourbier et de lui ouvrir de nouvelles perspectives! Le troisième plénum du XIe Comité central, convoqué en 1978, ainsi que le collectif dirigeant au niveau central, qui s'y est formé autour du camarade Deng Xiaoping, ont dû entreprendre la lourde tâche d'opérer le grand tournant historique qui a permis d'engager notre pays dans une phase nouvelle du développement socialiste.

A l'époque du troisième plénum du XIe Comité central, c'est sous la direction et avec le soutien de notre Parti que fut mené le grand débat sur le thème: «la pratique est le seul critère de la vérité». Il nous permit de briser le carcan du culte de la personnalité et des «deux soutiens inconditionnels» et de nous replacer, au plan des idées, dans la ligne préconisant l'émancipation de l'esprit et le respect de la vérité basée sur les faits. Grâce à cette initiative, nous avons pu dissiper la confusion et rétablir la vérité du point de vue de la ligne idéologique.

Le troisième plénum du XIe Comité central du Parti rejeta catégoriquement le principe erroné recommandant de «considérer la lutte des classes comme le pivot de toute activité», principe «de gauche» inadapté à la société socialiste, pour concentrer désormais les activités du Parti et de l'Etat sur le développement économique. Il s'agissait en fait de remettre les choses à leur place en ce qui concerne la ligne politique. Tout en déterminant le nouveau centre de gravité de son action, il prit la décision capitale d'entreprendre la réforme et l'ouverture sur l'extérieur et, pour rectifier le courant d'idées erronées qui s'était manifesté au cours des efforts déployés en vue de ramener la situation à la normale, il souligna résolument la nécessité de maintenir la voie socialiste, la dictature démocratique populaire, le rôle dirigeant du Parti communiste chinois, le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong. Ainsi, la conception dite «une tâche centrale et deux points essentiels» commença à prendre forme, jetant les bases de la ligne fondamentale du Parti pour la nouvelle période.

Notre Parti proclama qu'il fallait une juste ligne d'organisation pour assurer la mise en oeuvre de la juste ligne idéologique et politique. Afin de répondre aux impératifs de ce tournant historique, il entreprit de consolider ses organisations, de remanier et de renforcer progressivement les équipes dirigeantes aux différents échelons, et décida de constituer un contingent de cadres révolutionnaires, plus jeunes, plus instruits et plus spécialisés, et de supprimer le système de l'inamovibilité de facto des fonctions dirigeantes, tout ceci dans l'intérêt de la coopération entre les cadres et de la relève des anciens.

Le Parti procéda à un réexamen des problèmes ayant fait l'objet de graves controverses dans le passé. Il prit de nombreuses mesures visant à réparer les injustices, à annuler les fausses accusations et à redresser les conclusions erronées, et il veilla à la bonne application des mesures politiques visant à renforcer sa cohésion et à faire jouer tous les facteurs positifs. La «Résolution sur quelques questions de l'histoire de notre Parti depuis la fondation de la République populaire de Chine», adoptée expressément par le sixième plénum du XIe Comité central, rejeta intégralement les théories de la «révolution culturelle» et de la «continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat»; en même temps, elle condamna résolument le courant d'idées erronées rejetant le camarade Mao Zedong et sa pensée. Elle a préservé ainsi la place qui lui revient dans l'histoire et confirmé le rôle directeur de la pensée de Mao Zedong. Le cours des événements à l'intérieur comme à l'extérieur du pays montre, avec toujours plus d'évidence, le courage et la clairvoyance dont le Parti a fait preuve en prenant cette décision capitale.

Grâce au succès des efforts mis en œuvre pour rétablir une situation normale, le XIIe congrès du Parti a pu se tenir en 1982. Le congrès formula l'idée suivante: «combiner la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de notre pays, suivre notre propre voie pour bâtir un socialisme à la chinoise»; il décida que le PNB devrait quadrupler d'ici à la fin du siècle, ceci devant se faire en deux étapes. Puis il fixa l'objectif stratégique pour la troisième étape: réaliser pour l'essentiel la modernisation socialiste vers le milieu du siècle prochain. Notre Parti a ainsi tracé la voie qui doit conduire le peuple pluri-ethnique de la Chine à l'orée du XXIe siècle.

Ce qui distingue cette nouvelle période, ce sont la réforme et l'ouverture sur l'extérieur. Amorcées par le troisième plénum du XIe Comité centra], celles-ci ont gagné en ampleur dans tous les domaines après le XIIe congrès du Parti. Elles ont pris un cours impétueux allant de la réforme dans les campagnes à la réforme dans les villes, de la réforme du système économique à celle des autres systèmes, et de la réactivation de l'économie à l'intérieur à l'ouverture sur l'extérieur.

En choisissant les régions rurales pour commencer la réforme, nous avons pris une décision stratégique adaptée à notre conjoncture nationale. Le système de prise en charge forfaitaire reposant sur la cellule familiale est, quant à lui, une grande création des paysans chinois. Le Comité central du Parti, respectant le voeu des masses, a soutenu activement les essais dans ce domaine, si bien que ce système a pu se généraliser en quelques années à l'échelle nationale. En abolissant les communes populaires sans pour autant privatiser les terres, en introduisant le système forfaitaire et en lui associant une double exploitation combinant les avantages de l'économie collective avec l'initiative individuelle, nous avons résolu, au niveau du système, un important problème auquel étaient confrontées nos régions rurales socialistes. Nos huit cents millions de paysans ont ainsi acquis le droit de gestion des terres qui leur sont confiées. Sur cette base, nous avons supprimé, sous ses formes principales, le monopole d'Etat en matière d'achat des produits agricoles, et libéré les prix de la plupart d'entre eux, ce qui a permis à la production agricole de sortir d'une longue stagnation. L'économie rurale a alors connu un développement rapide dans le sens de la spécialisation, de la commercialisation et de la socialisation, ce qui a apporté des avantages tangibles aux populations urbaine et rurale; cet essor a entraîné dans son mouvement l'ensemble de la réforme et du développement économique. Les entreprises des cantons et des bourgs représentent une autre grande création des paysans chinois. Leur émergence a permis d'absorber la main-d'œuvre rurale excédentaire, frayant une nouvelle voie pour l'enrichissement des régions rurales et leur modernisation progressive, ainsi que pour la réforme et le développement de l'industrie et de l'ensemble de notre économie.

La progression de la réforme des régions rurales vers les villes ayant créé une situation nouvelle, le troisième plénum du XIIe Comité central a adopté pour y faire face la résolution sur la réforme du système économique. Rompant avec la conception traditionnelle qui opposait l'économie planifiée et l'économie marchande, cette résolution affirme que l'économie socialiste de notre pays est une économie marchande planifiée, basée sur le régime de propriété publique; c'est en cela qu'elle constitue un nouveau développement de l'économie politique marxiste en même temps qu'une nouvelle référence théorique pour la réforme générale de notre système économique. Plus tard, le Parti a décidé successivement d'entreprendre la réforme du système scientifique et technique et celle de l'enseignement avant de se proposer la tâche de réformer le système politique et d'en définir le but.

La création des zones économiques spéciales de Shenzhen, Zhuhai, Shantou et Xiamen a été une mesure capitale dans le cadre de notre ouverture sur l'extérieur. Cet essai inouï visant à utiliser les capitaux, les techniques et l'expérience de gestion de l'étranger pour développer l'économie socialiste a été un grand succès. La pratique a démontré que les zones économiques spéciales n'étaient pas de nature capitaliste, mais socialiste. Après quoi, nous avons ouvert sur l'extérieur, les unes après les autres, une douzaine de villes côtières, créé des, zones d'ouverture économique dans le delta du Changjiang, le delta du Zhujiang, la région du sud-est du Fujian et les régions riveraines de la mer Bohai, et conféré à Hainan le statut de province avant d'en faire une zone économique spéciale. L'ouverture croissante et le développement rapide de nos régions côtières peuplées de 200 millions d'habitants ont donné une forte impulsion à la réforme et à l'ouverture du pays tout entier, ainsi qu'à son développement économique.

Le progrès sans à-coups de la réforme et du développement exige de solides garanties idéologiques et politiques. Le Parti a formulé le principe stratégique dit des «deux mains de fer»: il s'agit de mener de front la réforme et l'ouverture d'une part, et la lutte contre les activités criminelles d'autre part; de mener de front le développement de l'économie d'une part, et celui de la démocratie et d'un système de législation d'autre part; de mener de front l'édification de la civilisation matérielle et celle de la civilisation spirituelle. Il a été notifié, dans la résolution spéciale adoptée par le sixième plénum du XIIe Comité central, que l'édification de notre civilisation spirituelle devait contribuer à notre modernisation socialiste, qu'elle devait promouvoir la réforme générale et l'application de l'ouverture sur l'extérieur, et qu'elle devait se tenir aux quatre principes fondamentaux. Le Parti a en outre souligné qu'il fallait, durant tout le processus de modernisation socialiste, combattre le libéralisme bourgeois et éduquer le peuple dans cet esprit.

Le XIIIe congrès du Parti a eu lieu en 1987. Le mérite historique de ce congrès réside dans le fait qu'il a exposé de manière relativement systématique la théorie selon laquelle le socialisme dans notre pays en est à sa phase primaire, et qu'il a résumé avec précision et défini globalement la ligne fondamentale dite «une tâche centrale et deux points essentiels». Ce congrès a attaché une grande importance au fait que nous avons commencé à trouver, depuis le troisième plénum du XIe Comité central, la voie de l'édification d'un socialisme à la chinoise. Il a souligné que, si le fait de trouver la voie de la révolution de démocratie nouvelle a représenté pour les communistes chinois un bond historique dans leurs efforts en vue de marier le marxisme avec la réalité chinoise, la découverte de la voie de l'édification du socialisme à la chinoise constitue un deuxième bond historique.

Durant les cinq années qui ont suivi le XIIIe congrès du Parti, nous avons progressé à grands pas dans la voie du socialisme à la chinoise. Confronté à des situations difficiles et complexes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, le Parti, rassemblant autour de lui notre peuple pluri-ethnique, a guidé ses efforts pour surmonter de multiples difficultés, assurant ainsi à la fois la stabilité sociale et politique et le développement économique du pays. De 1984 à 1988, notre pays a connu un vif essor économique et l'on a assisté à une véritable osmose entre l'agriculture et l'industrie, la campagne et la ville, la réforme et le développement. L'ensemble de l'économie nationale a franchi un nouveau palier. Des problèmes de crise de croissance sont alors apparus: les fluctuations des prix ont dépassé la normale; les projets de construction faisant double emploi se sont multipliés. Aussi, en vue d'assurer de meilleures conditions à la réforme et au développement économique, le Parti a-t-il décidé de concentrer ses efforts pendant un certain temps sur le réaménagement de l'environnement économique et la remise en ordre de l'économie. A la fin du printemps et au début de l'été 1989, il se produisit des remous politiques; le Parti et le gouvernement, s'appuyant sur le peuple, ont condamné sans ambiguïté les troubles qui avaient éclaté et écrasé la rébellion contre-révolutionnaire à laquelle ils avaient donné lieu à Beijing, ce qui a permis de sauvegarder le pouvoir d'Etat socialiste, de préserver les intérêts fondamentaux du peuple, et de garantir le progrès de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation. En même temps, le Comité central a déclaré que, malgré ces troubles politiques, la ligne fondamentale du Parti et les décisions approuvées par son XIIIe congrès étaient justes et qu'il n'y avait donc pas lieu de les réviser. Le quatrième plenum du XIIIe Comité central a élu une nouvelle équipe dirigeante au Comité central. Celui-ci, en suivant fermement la ligne fondamentale du Parti, continua à concentrer son attention sur le développement économique et entreprit d'intensifier le travail politique et idéologique et de consolider les organisations du Parti, afin d'empêcher qu'une tâche soit privilégiée aux dépens de l'autre, comme cela s'était produit dans le passé. Confronté aux bouleversements de la situation internationale, notre Parti a réagi avec sang-froid. Continuant à se concentrer sur les problèmes intérieurs, il a pris de nombreuses décisions importantes: lutte contre la corruption; effort plus poussé en matière de réaménagement de l'environnement économique, de remise en ordre de l'économie et d'approfondissement de la réforme; resserrement des liens entre le Parti et les masses populaires; mise en valeur et ouverture de la zone de Pudong, à Shanghai; propositions sur le programme décennal de développement économique et social et le VIIIe plan quinquennal; réactivation des grandes et moyennes entreprises d'Etat; relance de l'agriculture et renforcement du travail rural. Ces décisions importantes prises par le Parti à un moment crucial de son histoire sont tout à fait correctes.

Lors de sa tournée d'inspection dans le sud de la Chine au début de cette année, le camarade Deng Xiaoping a fait des déclarations importantes. Il a fourni une analyse pénétrante de la situation actuelle sur le plan national et international et dressé un bilan scientifique de l'action et de l'expérience fondamentales du Parti depuis le troisième plénum du XIe Comité central. Il a également apporté une réponse claire à des questions importantes qui, faute d'une juste compréhension, avaient jeté le trouble dans les esprits et enchaîné notre réflexion durant ces dernières années. Il a souligné qu'il fallait maintenir avec une fermeté inébranlable la ligne fondamentale du Parti pendant un siècle. Il a indiqué que nous devions ouvrir davantage notre esprit, mener avec plus d'audace la réforme et l'ouverture sur l'extérieur, et activer le développement économique, ajoutant que nous ne pouvons pour rien au monde manquer cette occasion favorable. Au mois de mars dernier, le Bureau politique, réuni en session plénière, a approuvé sans réserve les déclarations faites par le camarade Deng Xiaoping, estimant que celles-ci n'ont pas seulement un important rôle directeur à jouer pour la réforme et le développement économique en cours, ainsi que pour le XIVe congrès du Parti, mais qu'elles sont également d'une immense portée pour l'ensemble de l'œuvre de la modernisation socialiste. Après quoi, le Comité central du Parti et le Conseil des Affaires d'Etat ont pris des décisions visant à activer la réforme, l'ouverture sur l'extérieur et le développement économique. Ces déclarations du camarade Deng Xiaoping, de même que la session plénière de mars du Bureau politique ont marqué le début d'une nouvelle phase de la réforme et de l'ouverture sur l'extérieur, ainsi que de la modernisation de la Chine.

En jetant un regard sur ces 14 dernières années, force nous est de reconnaître que nous avons aussi commis des erreurs, que nous nous sommes parfois écartés de la bonne voie, que nous sommes aujourd'hui encore confrontés à beaucoup de problèmes et de difficultés, et que les masses populaires ont encore des raisons d'être mécontentes et de formuler des critiques. Quoi qu'il en soit, il est un fait que tous reconnaissent dans le Parti et parmi le peuple: durant ces 14 années, nous avons véritablement concentré nos efforts sur la modernisation socialiste, et le niveau de vie des masses populaires a connu une amélioration sans précédent. Ainsi, c'est en créant une nouvelle situation historique grâce à des réalisations qui ont retenu l'attention du monde que le Parti a gagné l'adhésion des masses populaires.

Si nous avons pu remporter de telles victoires, c'est essentiellement parce que, dans l'accomplissement du gigantesque travail de ces 14 dernières années, nous avons toujours combiné les principes fondamentaux du marxisme avec les réalités de la Chine, élaborant et développant ainsi graduellement la théorie de la construction du socialisme à la chinoise. Depuis la parution du «Manifeste du Parti communiste» il y a plus d'un siècle, la victoire de la Révolution d'Octobre, celle de la révolution chinoise et celles d'autres pays ont prouvé que la prise du pouvoir par le peuple sous la direction du prolétariat est possible. Quant à savoir comment construire le socialisme, bien que l'on dispose déjà d'éléments de réponse non négligeables et d'une somme d'expériences précieuses, il faut, d'une façon générale, reconnaître que l'on doit continuer à creuser la question. D'ailleurs, les mutations brutales de la situation internationale durant ces dernières années nous incitent à mûrement méditer cette problématique. Le Parti communiste chinois a toujours insisté sur la nécessité de faire la révolution et de se consacrer au développement économique d'une façon indépendante, estimant que l'avenir du socialisme chinois dépend en fin compte de nous-mêmes, de la théorie et de la ligne du Parti, ainsi que des efforts qu'il déploie en union avec le peuple. La situation actuelle de la Chine, marquée par les succès du socialisme durant ces 14 dernières années, nous conduit, à partir d'une perspective historique et internationale, à la conclusion que la théorie du Parti, qui propose de construire un socialisme à la chinoise, est correcte et répond aux intérêts et aux besoins de l'écrasante majorité du peuple. Cette-théorie est la première à apporter d'une façon assez systématique un début de réponse à de nombreuses questions fondamentales touchant à la façon de construire, consolider et développer le socialisme dans un pays comme la Chine, dont l'économie et la culture accusent un certain retard. Elle hérite du marxisme et le développe en recourant à des idées et à des conceptions neuves.

Les principaux éléments de la théorie sur la construction du socialisme à la chinoise sont les suivants:

A la question de savoir quelle est la voie de développement du socialisme, nous répondons que, pour bâtir le socialisme à la chinoise, il faut suivre notre propre voie et non pas appliquer dans un esprit dogmatique ce qui est écrit dans les livres, ni transposer mécaniquement les modèles étrangers, et que nous devons, sous l'égide du marxisme et en considérant la pratique comme le seul critère de la vérité, ouvrir notre esprit, rechercher la vérité par l'analyse des faits et respecter l'esprit d'initiative des masses.

A la question de savoir à quelle phase de son évolution se trouve le socialisme, nous répondons de manière scientifique que notre pays se trouve encore dans la phase primaire du socialisme, que c'est une étape très longue qui prendra au moins un siècle, que toutes nos mesures doivent être guidées par cette réalité fondamentale du pays, et que l'on ne peut s'écarter de la réalité, ni brûler les étapes.

A la question de savoir quelles sont les tâches fondamentales du socialisme, nous répondons que, de par sa nature même, le socialisme a pour vocation de donner libre cours au développement des forces productives, de faire disparaître l'exploitation de l'homme par l'homme de même que la bipolarisation, afin de parvenir finalement à la prospérité commune. Nous affirmons que la contradiction principale de la société chinoise au stade actuel est celle qui existe entre les besoins matériels et culturels croissants du peuple d'une part, et la production insuffisante de la société d'autre part, et qu'il faut accorder la première place au développement des forces productives, et faire progresser globalement la société en concentrant nos efforts sur le développement économique. Pour juger du succès ou de l'échec de notre action, nous devons voir si, en dernière analyse, celle-ci a contribué ou non au développement des forces productives de la société socialiste, au renforcement de la puissance globale de l'Etat socialiste et à l'amélioration du niveau de vie de la population. Etant donné que la science et la technique constituent la première force productive, le développement économique devra s'appuyer sur leur progrès de même que sur l'amélioration du niveau des travailleurs.

A la question de savoir quel est le moteur du développement socialiste, nous répondons sans équivoque que la réforme est aussi une révolution, et qu'elle a aussi pour effet de libérer les forces productives. C'est un passage obligé pour la modernisation de la Chine, la sclérose et la stagnation n'offrant aucune issue. La réforme du système économique a pour objet de créer et d'améliorer graduellement une économie de marché socialiste tout en maintenant, en tant que modalités principales, la propriété publique et la rémunération selon le travail, et en permettant la coexistence, à titre d'appoint, de différents autres régimes de propriété et modes de rémunération. La réforme du système politique vise principalement à développer la démocratie socialiste grâce au perfectionnement du système des assemblées populaires, ainsi qu'au renforcement de la coopération et de la consultation politique pluripartites sous la direction du Parti communiste. Parallèlement à la réforme et au développement dans les domaines politique et économique, on veillera à édifier une civilisation spirituelle socialiste pour que chaque citoyen ait un noble idéal, une haute moralité, et soit instruit et discipliné.

A la question de savoir quelles sont les conditions extérieures du développement socialiste, nous répondons que la paix et le développement du monde sont les deux grands problèmes de notre temps. Il faut maintenir une politique extérieure d'indépendance et de paix en vue d'assurer un environnement international favorable à la modernisation socialiste de notre pays. Nous affirmons que l'ouverture sur l'extérieur est indispensable pour la réforme et le développement économique. Il faut reprendre et utiliser au profit du socialisme tous les acquis avancés de la civilisation mondiale, y compris ceux des pays capitalistes développés, tout repli sur soi ne pouvant que retarder le développement du socialisme.

A la question de savoir quelles sont les garanties politiques du développement socialiste, nous répondons qu'on doit suivre la voie socialiste, exercer sans défaillance la dictature démocratique populaire, maintenir le rôle dirigeant du Parti communiste chinois et rester fidèle au marxisme-léninisme et à la pensée de Mao Zedong. Ces quatre principes sont les fondements mêmes de notre République populaire; ils constituent la garantie d'un développement sain de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation, et ont acquis, grâce à celles-ci, un contenu neuf reflétant les impératifs de l'époque.

A la question de savoir quelle est la stratégie du développement socialiste, nous répondons que la modernisation du pays se réalisera pour l'essentiel en trois étapes. Au cours de la modernisation, qui est un processus de longue haleine, il faut savoir exploiter les conjonctures favorables et profiter, en conséquence, des périodes de croissance économique relativement rapide et de rendement économique accru pour franchir un nouveau palier toutes les quelques années. Le socialisme n'est pas synonyme de pauvreté, mais comme il n'est pas possible que tous deviennent riches en même temps, il faut autoriser et encourager certaines régions et personnes à s'enrichir avant les autres pour donner l'exemple et parvenir ainsi petit à petit à la prospérité commune.

A la question de savoir quelles sont la force directrice et les soutiens du développement socialiste, nous répondons que le Parti communiste, en tant que détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, est le noyau dirigeant de la cause socialiste; qu'il doit s'adapter aux exigences de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation, en améliorant et en renforçant continuellement sa direction dans tous les secteurs et, enfin, qu'il doit s'efforcer de se perfectionner sans cesse. Pour un parti au pouvoir, avoir un bon style de travail et des relations étroites avec les masses populaires est une question de vie ou de mort. Le Parti communiste doit s'appuyer sur les ouvriers, les paysans et les intellectuels, sur l'union de toutes les communautés ethniques et sur le front uni le plus large formé par l'ensemble des travailleurs socialistes et des patriotes qui sont favorables au socialisme et à la réunification de la patrie. L'armée populaire dirigée par le Parti est le défenseur de la patrie socialiste, en même temps qu'une force importante dans la construction du socialisme.

A la question de savoir comment réaliser la réunification de la patrie, nous répondons en formulant le concept novateur d'«un Etat, deux systèmes», qui signifie conserver le système socialiste dans la partie principale du pays et, sous la condition préalable de reconnaître qu'il n'y a qu'une seule Chine, permettre que le système capitaliste, en vigueur à Hongkong, Macao et Taiwan, se maintienne tel quel pendant longtemps encore; c'est en suivant ce principe que nous nous attacherons à promouvoir l'accomplissement de la grande oeuvre de réunification pacifique de la patrie.

La théorie de la construction du socialisme à la chinoise ne se limite pas à ce qui vient d'être dit, elle devra d'ailleurs être enrichie, perfectionnée et développée au fur et à mesure que l'on aura une meilleure connaissance des conditions nouvelles, que l'on résoudra les problèmes nouveaux et qu'on la soumettra à l'épreuve de la pratique.

A la lumière de cette théorie, notre Parti a défini comme suit sa ligne fondamentale durant la phase primaire du socialisme: diriger et rassembler le peuple de toutes les nationalités du pays dans l'accomplissement de la tâche centrale que représente le développement économique, en maintenant les quatre principes fondamentaux, en poursuivant la réforme et l'ouverture sur l'extérieur, en comptant sur nos propres forces et en travaillant dur, afin de faire de la Chine une puissance socialiste moderne, prospère, démocratique et de haute culture. Une tâche centrale et deux points essentiels — c'est ainsi que l'on a résumé cette ligne. Notre Parti a d'ailleurs élaboré, en conformité avec celle-ci, de nombreuses politiques touchant aux domaines économique, politique, scientifique et technique, éducationnel, culturel, militaire, diplomatique et autres. De même que la ligne fondamentale, ces politiques devront être enrichies, perfectionnées et développées au creuset de la pratique.

La théorie de la construction du socialisme à la chinoise a été graduellement formulée et développée dans le contexte de notre époque dominée par le souci de préserver la paix et le développement, elle est le fruit de la pratique de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation socialiste, ainsi que du bilan des expériences historiques tant positives que négatives du socialisme en Chine d'une part, et des enseignements à tirer aussi bien de ses années d'essor que de son déclin dans d'autres pays du monde d'autre part. Elle est l'aboutissement de l'interpénétration des thèses fondamentales du marxisme-léninisme, des réalités chinoises d'aujourd'hui et des particularités des temps modernes, le prolongement et le développement de la pensée de Mao Zedong, la cristallisation de la sagesse collective du Parti et du peuple chinois tout entiers et leur bien spirituel le plus cher. Il convient ici de saluer, en la personne du camarade Deng Xiaoping, le maître d'œuvre de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur,et de la modernisation socialiste en Chine. Respectueux de la pratique et des masses populaires, il a porté une attention constante aux intérêts et aux aspirations du plus grand nombre; il a su synthétiser et généraliser l'expérience créatrice des masses, prendre, en véritable expert, le pouls de notre époque, en tirant le meilleur parti de ses possibilités, et assumer la relève de ses prédécesseurs tout en brisant les carcans de la routine. Ainsi, sur le plan politique, il a eu l'audace inouïe d'ouvrir une voie nouvelle au développement socialiste et, sur le plan théorique, celle de donner une autre dimension au marxisme, apportant par là une contribution historique à l'établissement de la théorie du socialisme à la chinoise.

Si nous devions résumer l'action remarquable que nous avons menée ces 14 dernières années, nous dirions qu'elle se ramène à un point unique, à savoir maintenir, avec une fermeté inébranlable, la ligne fondamentale du Parti fondée sur la théorie du socialisme à la chinoise. C'est là le garant le plus sûr du succès de notre cause à travers toutes les épreuves.

Préserver avec fermeté la ligne fondamentale du Parti signifie essentiellement persévérer dans la tâche centrale que représente le dèveloppemnt économique. Après l'établissement des institutions fondamentales du socialisme, sous l'effet de certains facteurs intérieurs et d'influences étrangères, la lutte des classes se poursuivra encore pendant longtemps et à une certaine échelle, et elle pourra même, dans certaines conditions, s'exacerber; il nous appartient de comprendre lucidement et de résoudre correctement ce problème. Toutefois, la lutte des classes n'est plus la contradiction majeure de notre société, le développement économique étant devenu notre tâche centrale. A moins qu'il ne se produise une invasion étrangère de grande envergure, nous ne devons en aucun cas tergiverser dans l'accomplissement de celle-ci. Dans le passé, faute d'avoir eu la lucidité nécessaire pour faire face à certains événements extérieurs ou intérieurs, nous nous sommes écartés de la voie du développement économique, ce qui nous a coûté très cher. Au cours des 14 années écoulées, malgré tous les événements impressionnants qui se sont produits tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de la Chine, nous n'avons jamais eu de doutes au sujet de cette mission centrale, qu'il faudra mener jusqu'à son terme sans aucune hésitation.

Pour maintenir fermement la ligne fondamentale du Parti, il faut unir la pratique de la réforme et de l'ouverture sur l'extérieur aux quatre principes fondamentaux. Si le socialisme à la chinoise déborde aujourd'hui de vitalité, nous le devons avant tout à la réforme et à l'ouverture sur l'extérieur. Et si celles-ci peuvent se développer sainement, c'est qu'elles sont favorables à la consolidation et au développement du socialisme. Si nous devons maintenir les quatre principes fondamentaux, ainsi que la réforme et l'ouverture, c'est pour mieux libérer et développer les forees productives. En appliquant le principe fondamental dit: «une tâche centrale et deux points essentiels», le Parti, et les cadres dirigeants en particulier, doivent se prémunir contre les déviations de droite, et surtout contre celles "de gauche". Les premières tendent essentiellement à rejeter les quatre principes fondamentaux, à prôner le libéralisme bourgeois et même à fomenter des troubles politiques, tandis que les secondes tendent à renier la réforme et l'ouverture, à considérer que c'est surtout du secteur économique que vient le danger de l'«évolution pacifique», et, pour nous détourner de l'accomplissement de notre tâche principale: le développement économique, à relancer le slogan «priorité à la lutte des classes». Si les premières peuvent perdre le socialisme, les secondes le peuvent également. A vrai dire, les conceptions «de gauche» ont sévi tout au long de l'histoire de notre Parti. Affublées d'oripeaux révolutionnaires, elles intimident à grand renfort d'étiquettes comme si, pour être révolutionnaire, il fallait être gauchiste. Les erreurs commises pendant vingt ans à partir de 1957, alors que la construction du socialisme avait déjà commencé, sont essentiellement à mettre sur le compte du gauchisme. Aujourd'hui, dans le contexte de la réforme et de l'ouverture, c'est principalement aux résistances du gauchisme que se heurtent nos efforts en vue de rechercher et d'ouvrir des voies nouvelles et de briser le carcan du système et des conceptions économiques qui entravent le développpement des forces productives. En affirmant en termes explicites, qu'il faut nous prémunir contre les tendances de droite et, plus particulièrement, contre celles «de gauche», nous exhortons tous les camarades du Parti, et plus particulièrement les cadres dirigeants, à se pénétrer des enseignements de notre passé, à témoigner à la lumière de la situation actuelle du pays et en tenant compte de leur propre état d'esprit et des exigences de leur travail, à la fois de plus de fermeté et d'initiative dans l'application de la ligne fondamentale du Parti et d'une plus grande largeur de vues, pour mener à bien, d'un seul coeur, le développement économique et les tâches des autres secteurs d'activité. Quant aux divergences et même aux erreurs apparues sur le plan idéologique et dans le travail pratique, il faut les analyser avec discernement et de façon concrète, au lieu de les taxer à la légère de tendances politiques de droite ou «de gauche».

Pour pouvoir maintenir avec une fermeté inébranlable la ligne fondamentale du Parti, il faut consolider et développer l'unité nationale et la stabilité politique, car, faute d'une situation politique et sociale stable, la réforme et l'ouverture, de même que le développement économique, seront voués à l'échec. Il faut donc maintenir les quatre principes fondamentaux et éliminer fermement tous les facteurs de désordre et de trouble en Chine. D'autre part, si nous renonçons à nous concentrer sur le développement économique et à pratiquer la réforme et l'ouverture, le développement de l'économie sera impossible, et nous ne parviendrons pas à consolider l'unité nationale et la stabilité de la situation politique. Par conséquent, si la ligne fondamentale est respectée et que la stabilité de la situation politique se maintient, il nous sera possible de progresser continuellement.

II. Les tâches principales de la réforme et du développement dans les années 90

Pour promouvoir dans les années 90 le développement de la cause grandiose du socialisme à la chinoise, nous devons maintenir la ligne fondamentale du Parti, accélérer la réforme et l'ouverture et concentrer nos efforts sur le développement de l'économie. Nous devons également, tout en axant l'essentiel de nos efforts sur le développement économique, renforcer l'édification de la démocratie, de la légalité et de la civilisation spirituelle socialistes pour réaliser le progrès général de la société.

L'histoire moderne de notre pays et la réalité actuelle du monde prouvent sans l'ombre d'un doute qu'un pays dont l'économie est arriérée est condamné à la passivité et à la domination étrangère. Actuellement, la concurrencé internationale est en réalité la confrontation des forces générales des Etats basées sur le potentiel économique, technique et scientifique. Beaucoup de pays du monde, surtout les pays et unités territoriales voisins de notre pays, s'emploient à accélérer leur développement économique. Si l'économie de notre pays se développe lentement, on aura beaucoup de mal à consolider le régime socialiste et à assurer au pays une stabilité sociale durable. L'économie de notre pays doit donc se développer de façon accélérée. Il s'agit d'une question vitale non seulement du point de vue économique mais aussi politique.

Le rythme de développement économique de notre pays prévu pour les années 90 était une augmentation annuelle moyenne de 6 % du PNB; la situation intérieure comme extérieure du pays nous permet actuellement d'avoir un rythme de croissance plus élevé. Selon une étude préliminaire, il est possible que le PNB augmente de 8 à 9 % par an. C'est là l'objectif auquel nous devons travailler. Grâce à un tel rythme de croissance basé sur l'amélioration de la qualité des produits, des structures et du rendement économiques, à la fin du siècle, l'ensemble de l'économie nationale prendra un grand essor, les forces générales du pays seront plus puissantes, et on dépassera l'ancien objectif du quadruplement du PNB de 1980. A ce moment-là, la production des principaux produits industriels et agricoles sera sensiblement plus élevée, les structures industrielles et la répartition régionale de l'économie seront plus rationnelles. En outre, les sciences et les techniques connaîtront un grand développement et le niveau de gestion sera nettement plus élevé. Dans ces deux domaines, une partie des entreprises clés atteindra le niveau international avancé ou s'en approchera. Le niveau de vie des citoyens atteindra l'aisance moyenne. Nous proposons donc au Conseil des Affaires d'Etat de réajuster le huitième plan quinquennal et d'entarner l'élaboration du neuvième.

Il est essentiel de profiter de la conjoncture favorable actuelle pour accélérer notre développement économique. Là où les conditions le permettent, on pourra rechercher un rythme de développement plus rapide. On encourager le développement des entreprises capables de fabriquer des produits de haute qualité, de bonne rentabilité et qui s'adaptent aux fluctuations du marché tant national qu'international. Il faut tenir compte de la réalité, ajuster ses projets à ses capacités et maintenir l'équilibre global de l'économie, au lieu de retomber dans l'ancien système où, chaque fois qu'il s'agissait d'accélérer le développement, on se mettait à L'oeuvre dans la cohue, et où les entreprises, rivalisant d'efforts pour ne pas déchoir, cherchaient uniquement à augmenter la valeur de leur production au mépris de la rentabilité, à élargir l'envergure de leurs infrastructures et à mettre à exécution de nouveaux projets aveuglément. Il faut agir efficacement, travailler avec audace et minutie, mener à bien, en unissant les efforts de tous, quelques grands projets et engager notre économie nationale dans une voie de développemenl qui combine vitesse et rentabilité.

Pour accélérer notre développement économique il est nécessaire d'ouvrir davantage notre esprit et d'amplifier la réforme et l'ouverture au lięu de s'empêtrer dans des discussions abstraites sur la nature «capitaliste» ou «socialiste» de telle ou telle initiative. S'il tient à prouver sa supériorité sur le régime capitaliste, le socialisme doit étudier et assimiler sans pusillanimité les méthodes avancées d'exploitation et de gestion qui ont été mises au point dans le reste du monde, y compris dans les pays capitalistes développés et qui reflètent la loi générale régissant la production sociale moderne et l'économie marchande. Les capitaux, les ressources, les techniques et les experts étrangers, tout comme l'économie privée, en tant que compléments utiles de l'économie socialiste, doivent et peuvent être utilisés par cette dernière. Du moment que le pouvoir est dans les mains du peuple et que la propriété publique occupe la position dominante, l'incorporation de ces éléments ne pourra qu'aider au développement du socialisme.

Quel modèle et quelle finalité proposer à la réforme de notre système économique: voilà le problème majeur qui concerne l'ensemble de notre modernisation socialiste. La clé du problème réside dans la juste compréhension et le traitement correct des rapports entre le plan et le marché. Selon le concept traditionnel, l'économie de marché est spécifique au capitalisme alors que l'économie planifiée est le propre du socialisme. Or, depuis le troisième plénum du XIe Comité central du Parti et au fur et à mesure de l'approfondissement de la réforme, nous nous sommes débarrassés de ce concept pour parvenir à une nouvellle compréhension du problème, ce qui a énormément contribué à la poursuite de la réforme et à notre développement économique. Le XIIe congrès du Parti a défini le principe selon lequel l'économie planifiée était la composante dominante de notre économie, le marché jouant un rôle secondaire de régulation. Le troisième plénum du XIIe Comité central a affirmé que l'économie marchandeiètail une étape par laquelle le dévoloppement économique d'une société devait passer obligatoirement, et que l'économie socialiste de notre pays était une économie marchande planifiée basée sur la propriété publique. Le XIIIe congrès a déclaré que l'économie marchande planifiée devait être un système qui réalise l'unité interne du plan et du marché. Après le quatrième plénum du XIIIe Comité central, on a avancé la thèse selon laquelle il fallait créer un système économique et un mécanisme opérationnel qui s'adaptent à l'économie marchande planifiée et qui combinent l'économie planifiée et le rôle régulateur du marché. Surtout, dans les discours importants qu'il a tenus au début de l'année, le camarade Deng Xiaoping a développé cette thèse en faisant remarquer que l'économie planifiée n'était pas l'apanage du socialisme, que le capitalisme connaissait aussi, à sa manière, la planification, que l'économie de marché n'était pas synonyme de capitalisme, et que l'économie socialiste avait aussi besoin d'un marché. La planification et le marché sont l'un comme l'autre des moyens économiques. Ce qui distingue fondamentalement le capitalisme du socialisme, ce n'est pas l'importance plus ou moins grande attribuée au marché. Cette brillante intuition nous a permis de rompre avec le concept désuet qui voyait dans l'opposition entre économie planifiée et économie de marché ce qui détermine la nature d'un régime social. Nous avons ainsi réalisé une nouvelle et grande percée dans notre connaissance des rapports entre le plan et le marché. Grâce à la réforme appliquée depuis une douzaine d'années, le champ régi par le marché s'est élargi progressivement, les prix de la plupart des marchandises ont été libérés, le nombre des secteurs soumis directement à la planification a sensiblement diminué, le marché a accru considérablement son rôle de régulation des activités économiques. La pratique a prouvé ceci: là où le marché joue bien son rôle, on constate un plus grand dynamisme économique et de meilleures dispositions au développement. Si l'économie de notre pays veut perfectionner ses structures, améliorer sa rentabilité, accélérer son développement et participer à la concurrence internationale, il lui est nécessaire de continuer à renforcer les mécanismes du marché. Ayant approfondi notre pratique et nos connaissances, nous sommes aujourd'hui dans l'obligation d'affirmer clairement, pour libérer et développer davantage nos forces productives, que la réforme de notre système économique a pour but de créer un système socialiste d'économie de marché.

Le système socialiste d'économie de marché que nous voulons créer se propose de faire jouer au marché, sous le macro-contrôle de l'Etat socialiste, un rôle fondamental dans la répartition des ressources, de sorte que les activités économiques correspondent aux exigences de la loi de la valeur et s'adaptent aux fluctuations de l'offre et de la demande; nous tâcherons, par le levier des prix et le mécanisme de la concurrence, d'affecter nos ressources aux secteurs qui ont une bonne rentabilité, de faire pression sur les entreprises pour les forcer à améliorer leurs performances, quitte à éliminer les moins aptes; nous tâcherons aussi, en tirant profit de la promptitude des réactions du marché aux signaux économiques de toutes sortes, de faire correspondre en temps voulu la production à la demande. Ceci dit, nous devons prendre conscience du fait que le marché a ses points faibles et ses aspects négatifs, et par conséquent renforcer et perfectionner le macro-contrôle que l'Etat doit exercer sur l'économie. Afin de guider le marché dans la voie d'un sain développement, nous ferons de notre mieux pour développer un marché national unifié, élargir le rôle du marché et, selon des règles objectives, bien appliquer la politique économique, la législation économique, les indications du plan et la gestion administrative.

Le système socialiste d'économie de marché est lié au régime fondamental du socialisme. En ce qui concerne le régime de propriété, la priorité va au régime de propriété du peuple entier et au régime de propriété collective, l'économie individuelle, l'économie privée et l'économie à capitaux étrangers jouent un rôle d'appoint; ces différents composants économiques se développent ensemble à long terme et peuvent s'associer sous diverses formes quand ils le désirent. Les entreprises d'Etat, les entreprises collectives et les autres entreprises entrent en concurrence sur le marché dans des conditions égales, le rôle dirigeant revenant aux premières. En ce qui concerne le système de rémunération, celui-ci, tout en tenant compte du rendement du travail et de l'équité, reste régi par le principe «à chacun selon son travail», les autres formes de rémunération jouant un rôle de complément. Le recours aux différents moyens de régulation, dont la régulation par le marché, permet non seulement d'encourager les éléments d'avant-garde, de stimuler le rendement du travail et d'élargir rationnellement l'écart des revenus, mais aussi d'éviter les extrêmes en vue d'assurer une prospérité commune. En ce qui concerne le macro-contrôle, notre Etat socialiste sait unir les intérêts à court et long termes, l'intérêt général et l'intérêt particulier, ce qui lui permet de profiter à plein des avantages de la planification et de la régulation par le marché. La planification par l'Etat est un important moyen de macro-contrôle. Nous devons renouveler nos conceptions et nos méthodes en matière de planification, mettre l'accent sur l'élaboration de programmes stratégiques de développement économique et social, les prévisions économiques, le macro-contrôle, les grandes structurations de l'économie et la répartition des forces productives, concentrer les ressources financières et matérielles sur les projets clés et utiliser par tous les moyens les leviers économiques en vue de parvenir à un dévelopement plus rapide et harmonieux de notre économie.

L'instauration et le perfectionnement d'un système socialiste d'économie de marché représente un processus de longue haleine, une entreprise ardue et complexe à réaliser systématiquement dans toute la société. Nous devons à la fois être prêts à consentir des efforts prolongés et avoir le sentiment de l'urgence de la tâche à accomplir, ne pas changer d'orientation à la légère et tenir compte de la réalité, c'est-à-dire agir au cas par cas et prendre toutes les mesures nécessaires pour promouvoir la réforme. Dans le processus d'instauration du système d'économie de marché, les degrés et les formes de l'interaction entre les deux moyens que sont la planification et le marché, ainsi que les sphères où elle s'exercera, varieront selon les périodes, les secteurs économiques et les régions. Nous devons faire avec courage des essais inlassables et dresser le bilan de l'expérience acquise pour assurer une transition sans à-coups. Comme elle concerne de nombreux domaines de la base économique et de la superstructure de notre pays, la mise en place d'un système socialiste d'économie de marché s'accompagnera d'une série de réformes au niveau des systèmes et de réajustements politiques; il faut par conséquent établir sans tarder un plan d'ensemble, qu'on mettra en exécution de façon planifiée et méthodique. Nous sommes convaincus que l'économie de marché dans le cadre d'une société socialiste pourra mieux fonctionner que dans le cadre d'une société capitaliste.

Pour accélérer la réforme et l'ouverture, promouvoir le développement économique et le progrès social général, il convient de mener à bien dix tâches importantes, tâches qui concernent la situation économique globale du pays.

1. Accélérer la réforme économique tout en mettant l'accent sur l'instauration d'un système socialiste d'économie de marché.

Pour mettre en place un système socialiste d'économie de marché, il faut bien régler les points suivants, qui sont d'ailleurs liés.

Primo, changer les mécanismes d'exploitation des entreprises d'Etat, notamment ceux des grandes et moyennes entreprises, afin de les confier au marché, de les réactiver et d'améliorer leur niveau de gestion. C'est là la clé de voûte du système socialiste d'économie de marché socialiste, et c'est aussi le moyen par excellence de consolider le système socialiste et faire valoir sa supériorité. Il faut harmoniser les rapports entre les droits de propriété, séparer les pouvoirs publics d'avec les entreprises et accorder à celles-ci une autonomie de gestion réelle, de façon à leur permettre de devenir de véritables entités économiques, qui jouissent d'un statut de personne morale, jouent un rôle réel sur le marché, disposent d'un vértable pouvoir de décision, assument leurs gains et pertes, se développent par leurs propres moyens, s'imposent elles-mêmes des restrictions, et assument la responsabilité de valoriser les biens de l'Etat. Il faut en outre continuer à parfaire l'actuel système de prise en charge forfaitaire dans l'exploitation des entreprises. Le système d'actions sur le capital est un bon système qui facilite la séparation de l'appareil administratif et des entreprises, la transformation des mécanismes d'exploitation de celles-ci et l'accumulation des fonds de la société; il faut donc multiplier les essais, dresser le bilan de l'expérience acquise, élaborer et faire appliquer le plus tôt possible les règlements nécessaires, afin que ce système puisse se développer sainement et en bon ordre. Les entreprises qui réunissent les conditions requises seront encouragées à s'associer, à fusionner et à s'organiser en consortiums. Quant aux petites entreprises d'Etat, certaines d'entre elles pourront être données à bail ou vendues à des collectivités ou à des particuliers.

Secundo, perfectionner le système du marché. Il faut développer vigoureusement le marché, notamment celui des moyens de production, créer des marchés financiers (y compris des marchés de bons d'emprunt, d'actions et d'autres valeurs) et multiplier les marchés de technologies, de main-d'œuvre, d'information et de biens immobiliers, de façon à mettre sur pied le plus tôt possible un système du marché unifié et ouvert à travers tout le pays. Il faut aussi, afin d'assurer une concurrence loyale, perfectionner les règlements des affaires, abattre tous les cloisonnements horizontaux et verticaux, démolir toutes les barrières et en finir avec toutes sortes de monopoles. La réforme du système des prix étant d'une importance capitale pour le développement du marché et la restructuration économique, il faut donc accélérer cette réforme, en veillant à respecter le seuil de tolérance de chaque secteur et en cherchant par tous les moyens à Harmoniser les rapports des prix et à créer un système des prix basé sur la régulation par le marché.

Tertio, approfondir la réforme du système de répartition et de l'assurance sociale. Il faut, tout en tenant compte des intérêts de l'Etat, de la collectivité et des particuliers, et en harmonisant les rapports de répartition entre l'Etat et les entreprises, ainsi qu'entre les autorités centrales et les instances locales, généraliser les pratiques dites de «répartition des recettes fiscales» et de «versement des impôts avec prélèvement par l'Etat d'un certain pourcentage sur les bénéfices». Il faut en outre accélérer la réforme du système des salaires afin d'établir progressivement un mécanisme de rémunération adapté aux conditions particulières des entreprises, des institutions et des administrations et qui permette une augmentation régulière des salaires. Il faut, enfin, accélérer la mise en place d'un système d'assurance sociale en matière de chômage, d'assurance-vieillesse, d'assurance-maladie, etc. et, dans les agglomérations urbaines, activer la réforme du logement.

Quarto, accélérer la restructuration de l'appareil gouvernemental. Il s'agit là d'un problème d'importance majeure si l'on veut adapter la superstructure à l'infrastructure économique et développer l'économie nationale. Sans progrès substantiel dans ce domaine, il sera impossible de poursuivre en profondeur la réforme dans son ensemble et d'instaurer le système socialiste d'économie de marché. La séparation des pouvoirs publiques et de la direction des entreprises est l'une des clefs de cette réforme. Les autorités gouvernementales ne doivent pas intervenir dans les domaines où les entreprises exercent des pouvoirs qui leur sont reconnus par les lois et les décrets de l'Etat. Les instances centrales et locales ne doivent pas non plus empiéter sur les pouvoirs accordés aux entreprises. L'appareil gouvernemental a pour tâches principales d'assurer une planification d'ensemble, d'élaborer des directives politiques, de fournir des informations, de coordonner les activités des différents secteurs, de prester des services et d'effectuer un travail de supervision et de contrôle. Il faut restructurer les administrations spécialisées, notamment dans la planification, l'investissement, les finances et les opération bancaires, et, dans le même temps, renforcer la vérification des comptes et le contrôle des activités économiques, perfectionner le système et les méthodes scientifiques de macro-contrôle. Il faut délimiter de façon rationnelle les pouvoirs de gestion économique entre le gouvernement central d'une part et les échelons des provinces, des régions autonomes et des municipalités relevant directement de l'autorité centrale d'autre part, et faire pleinement valoir l'initiative des instances centrales et locales.

2. Elargir l'ouverture sur l'extérieur et utiliser d'une façon plus judicieuse davantage de capitaux, de ressources, de technologies et d'expérience en matière de gestion des pays étrangers.

Il faut multiplier les régions ouvertes sur l'extérieur en sorte que notre pays puisse s'ouvrir à de multiples niveaux, par divers canaux et dans toutes les directions. On doit continuer à développer les zones économiques spéciales, les villes côtières ouvertes et les régions côtières économiques ouvertes. Il convient aussi de multiplier les régions frontalières ouvertes et d'accéléler l'ouverture des provinces intérieures et des régions autonomes. En prenant la zone nouvelle de Pudong à Shanghai comme fer de lance de l'ouverture et du développement, on ouvrira davantage les villes riveraines du fleuve Changjiang et on fera le plus rapidement possible de Shanghai l'un des grands centres économiques, financiers et commerciaux du monde, ce qui entraînera un nouvel essor économique dans le delta du Changjiang, voire dans toutes les régions riveraines. En même temps, on accélérera l'ouverture et le développement des provinces du Guangdong, du Fujian et de Hainan, ainsi que des régions du golfe de Bohai. On fera l'impossible pour permettre au Guangdong et aux autres régions qui réunissent les conditions nécessaires de réaliser pour l'essentiel leur modernisation au bout d'une vingtaine d'années.

Il est nécessaire de multiplier les secteurs utilisant les capitaux étrangers. On améliorera l'environnement d'investissement de manière à fournir aux hommes d'affaires étrangers des conditions d'investissement et d'exploitation plus commodes et de meilleures garanties légales. On orientera, conformément à la politique industrielle en vigueur, les investissements étrangers vers les infrastructures, les industries de base et les entreprises qui souffrent d'un grand retard technique, vers les secteurs à haute intensité de capital ou de technologie, et, dans une mesure appropriée, vers le secteur bancaire, le commerce, le tourisme et l'immobilier. On répartira rationnellement les zones de développement économique et technique et les zones de développement des industries des hautes technologies, et on veillera à ce qu'elles soient bien administrées.

Il faut chercher activement des débouchés à l'étranger et diversifier le commerce extérieur afin d'orienter notre économie vers l'exportation. On s'efforcera d'accroître les exportations, d'améliorer leur composition, d'élever la qualité et le niveau des produits d'exportation, tout en augmentant dans des proportions adéquates les importations et en introduisant davantage de ressources et de techniques avancées de l'étranger. Il faut approfondir la réforme dans le domaine du commerce extérieur pour mettre en place le plus tôt possible un système de type nouveau qui s'adapte au développement du système socialiste d'économie de marché et qui soit tout à fait conforme aux normes internationales en la matière. Il faut accorder l'autonomie de décision dans le commerce extérieur aux entreprises comme aux institutions scientifiques et techniques qui réunissent les conditions nécessaires, accroître nos investissements à l'étranger et développer les entreprises transnationales.

3. Réajuster et optimiser la structure des secteurs de production, donner une haute priorité à l'agriculture et accélérer le développement des industries de base, des infrastructures et du secteur tertiaire.

Conformément aux réalités de notre économie et aux tendances de son évolution, il faut s'efforcer d'améliorer la qualité du secteur primaire, autrement dit de l'agriculture, et en augmenter la production de façon régulière; continuer à développer le secteur secondaire, tout en réajustant activement la structure des industries; et oeuvrer à l'essor du secteur tertiaire. L'agriculture étant la base de l'économie nationale, nous devons accorder la priorité à son développement et redresser globalement l'économie rurale. Il faut bien comprendre le rôle de l'agriculture dans l'économie moderne, assurer un accroissement régulier de la production céréalière et cotonnière, continuer à réajuster la structure interne de l'agriculture, stimuler l'agriculture, la sylviculture, l'élevage, la pêche et les activités auxiliaires, tâcher de développer une agriculture à haut rendement, de bonne qualité et de grande efficacité. En comptant sur les sciences, les techniques et l'éducation pour redresser l'agriculture, nous augmenterons sous de multiples formes et par diverses voies- les fonds alloués à l'agriculture, poursuivrons nos efforts de défrichement et d'amendement, construirons sans relâche des ouvrages hydrauliques, encouragerons l'agriculture intensive et élèverons la productivité générale. Nous continuerons à développer activement les entreprises des cantons et des bourgs et, en particulier, à appuyer et accélérer leur essor dans la Chine centrale et occidentale, ainsi que dans les régions des minorités nationales. Nous appliquerons intégralement la décision du huitième plénum du XIIIe Comité central, en approfondissant la réforme du système économique et des mécanismes de gestion dans les campagnes. Nous maintiendrons à long terme, en tant que systèmes fondamentaux, le système de responsabilité centré sur la prise en charge par la cellule familiale et le système à deux paliers combinant centralisation et décentralisation, en nous efforçant de les étoffer et de les parfaire continuellement. Nous créerons diverses formes de services sociaux destinés à l'agriculture. Nous partirons des réalités locales pour renforcer progressivement la puissance de l'économie collective. Nous accélérerons la réforme du système de tarification des produits agricoles et du système de circulation dans les régions rurales, continuerons à renforcer le rôle régulateur du marché dans l'économie rurale.

Nous accélérerons la construction des infrastructures et le développement des industries de base—transports, télécommunications, sources d'énergie, matières premières importantes, génie hydraulique et autres. C'est là une nécessité impérieuse si l'on veut accélérer le développement économique, de même qu'une condition sine qua non pour accroître la puissance de réserve de notre économie. Nous réunirons les moyens nécessaires pour réaliser un certain nombre de projets clés de bonne qualité et de haut rendement; nous intensifierons la construction des grands travaux dont la réalisation s'étendra au-delà du siècle: le projet des Trois Gorges du Changjiang, le projet de détournement des eaux du Sud vers le Nord, le projet de construction de la nouvelle voie ferrée destinée au transport du charbon de l'Ouest vers l'Est, le projet de construction d'usines sidérurgiques ayaht chacune une capacité annuelle de dix millions de tonnes. Nous renforcerons les prospections géologiques, relancerons l'industrie mécanique et électronique, la pétrochimie, la construction automobile et le bâtiment pour en faire les piliers de l'économie nationale, tout en développant en temps utile le secteur des hautes technologies. On s'efforcera d'améliorer, essentiellement par le biais de l'association, de la réorganisation et de la rénovation technique, la qualité et le niveau des industries de transformation ordinaire telles que l'industrie légère et l'industrie textile. Il faudra veiller en particulier à éviter le gaspillage et augmenter la rentabilité dans le secteur de l'énergie et des matières premières. Pour ce qui est des investissements dans les biens immobiliers, l'accent devra être mis sur le renforcement des infrastructures et des industries de base, et sur la rénovation technique, la refonte ou l'extension des entreprises existantes; une attention spéciale devra être portée à la modernisation de nos centres industriels anciens et des entreprises clés de chaque secteur.

L'importance du secteur tertiaire est une des caractéristiques de l'économie moderne. A l'heure actuelle, la part que ce secteur représente dans notre PNB est de loin inférieure à celle des pays développés et d'un grand nombre de pays en voie de développement. Développer en Chine des branches tertiaires—commerce, transactions financières et bancaires, assurances sociales, tourisme, services d'information, services de consultation juridique et comptable et de vérification des comptes, services ménagers, etc., —favorisera la croissance des marchés, élèvera le niveau social et professionnel des services, améliorera la rentabilité et l'efficience de l'économie, facilitera et enrichira la vie quoditienne de nos populations. En outre, cela permettra de créer un grand nombre d'emplois et par là, de créer les conditions nécessaires au réajustement des structures de l'économie, à la reconversion des mécanismes d'exploitation de nos entreprises et à la réforme de l'appareil gouvernemental. L'initiative de trois acteurs —l'Etat, les collectivités et l'individu—devra être mise en branle. Ainsi, le secteur tertiaire progressera plus rapidement pour atteindre un pourcentage sensiblement plus élevé de notre PNB.

4. Accélérer le progrès des sciences et des techniques, développer l'éducation avec dynamisme, mettre pleinement en valeur les capacités des intellectuels.

Les sciences et les techniques sont des forces productives de premier ordre. L'essor de l'économie dépend avant tout des innovations scientifiques et techniques. Ce n'est qu'en stimulant résolument le progrès des sciences et des techniques que-la Chine pourra se faire une place au soleil sur le marché international, où règne une concurrence acharnée. A présent, notre économie est confrontée à des tâches écrasantes: accélérer son développement, rajuster ses structures et améliorer sa rentabilité; il est donc plus que jamais nécessaire de renforcer l'intérêt de toute la société pour les sciences et les techniques, d'accroître par diverses voies les moyens financiers destinés aux sciences et aux techniques et de s'appuyer effectivement sur les progrès scientifiques et techniques. Dans le domaine scientifique et technique, nous devons répartir rationnellement nos efforts entre trois secteurs: le développement économique, qui a la priorité, la R&D dans le secteur des hautes technologies et des industries de pointe, et enfin la recherche fondamentale; et fixer pour chacun de ces domaines les objectifs à atteindre. Sur le plan des sciences d'avant-garde et des hautes technologies, la nation chinoise doit occuper dans le monde la place qui lui revient. En approfondissant les réformes, on doit en outre s'efforcer de multiplier les ponts entre les sciences et les techniques d'une part et l'économie d'autre part, ce qui permettra d'accélérer l'application et la commercialisation des découvertes scientifiques et technologiques. Nous perfectionnerons la protection de la propriété intellectuelle. Nous absorberons, assimilerons et rénoverons, mieux et davantage, les technologies d'avant-garde importées. Nous accroîtrons le rôle des sciences et techniques dans le développement économique et passerons d'une gestion économique extensive à une gestion intensive.

Qu'il s'agisse du progrès scientifique, de la prospérité économique ou du développement de toute la société, tout dépend en fin de compte des qualités du travailleur et de la contribution des hommes de talent. Développer l'enseignement est une priorité stratégique. Il faudra par conséquent élever le niveau idéologique et moral-, ainsi que le niveau scientifique et culturel de toute la nation. Cette tâche est d'une importance vitale pour la modernisation de la Chine. Il faut améliorer les structures éducatives, renforcer l'enseignement de base, stimuler l'essor de l'enseignement professionnel et pour adultes, développer l'enseignement supérieur et encourager les autodidactes. Les admministrations à tous les échelons doivent augmenter leur contribution à l'éducation. Nous accroîtrons les ressources financières de l'enseignement par toutes sortes de moyens, dont la collecte de fonds, et mettrons fin au monopole de l'éducation par l'Etat. Toutes les écoles doivent appliquer intégralement les principes du Parti sur l'éducation et améliorer la qualité de l'enseignement dans son ensemble. A la fin de ce siècle, pratiquement tous les Chinois jeunes et d'âge mûr devront savoir lire et la scolarité obligatoire de neuf ans devra être généralisée. Pour réussir la réforme des institutions éducatives, du contenu de l'enseignement et des méthodes pédagogiques, il faut améliorer et renforcer le corps enseignant, accorder une autonomie accrue aux écoles et multiplier les échanges entre l'économie, le secteur scientifique et technique et l'enseignement.

Les intellectuels, composante la plus cultivée de la classe ouvrière et avant-garde des forces productives, jouent un rôle irremplaçable dans la réforme, l'ouverture et la modernisation. C'est de notre capacité à faire valoir leur talent que dépendront largement le destin de la nation et le succès de notre modernisation. Tâchons de créer un environnement qui leur permette de mettre encore mieux en valeur leurs compétences et de jouer à plein le rôle qui leur revient, et de diffuser dans toute la société un plus grand respect pour le savoir et l'intelligence. Prenons la ferme résolution de faire tout le nécessaire pour améliorer les conditions de travail, d'étude et de vie des intellectuels, de récompenser généreusement les plus méritants et tâchons de régulariser et d'institutionnaliser ces récompenses. Soyez les bienvenus, étudiants chinois à l'étranger qui vous intéressez, participez et apportez votre aide à notre modernisation. Si vous revenez participer à l'édification socialiste, vous serez les bienvenus quelle que soit votre attitude politique passée; un traitement honorable vous sera réservé. Vous pourrez rentrer au pays et ensuite voyager librement à l'étranger en ayant toujours la possibilité de revenir. Les intellectuels ont déjà beaucoup contribué à la modernisation socialiste; dignes de la confiance et de l'espoir de l'Etat et du peuple et pleins d'un nouvel allant, ils ne manqueront pas de faire mieux encore.

5. Faire pleinement valoir les atouts des régions, accélérer le développement économique des régions et rationaliser la répartition des secteurs économiques du pays.

La Chine, du fait de l'immensité de son territoire et de la spécificité de chacune des régions qui le composent, souffre de graves disparités dans son développement économique. A la lumière d'un plan d'Etat unique, iFest nécessaire de s'adapter aux conditions locales, de répartir rationnellement le travail, d'exploiter les avantages locaux, d'encourager la coopération régionale réciproquement profitable et le développement commun, et de promouvoir une répartition rationnelle et un sain développement de l'économie des différentes régions. La région côtière de l'Est doit développer une économie orientée vers l'exportation et mettre l'accent sur les industries et les produits de haute valeur ajoutée, qui demandent un large apport technique, peuvent rapporter beaucoup de devises étrangères et consomment peu d'énergie et de matières premières; elle doit recourir davantage aux capitaux et aux ressources étrangers afin d'atteindre un rythme et une rentabilité économiques encore plus élevés. Les régions centrale et occidentale, qui sont riches en ressources naturelles et, pour une partie d'entre elles, prédisposées à l'ouverture du fait de leur position frontalière, possèdent un énorme potentiel de développement; l'Etat doit les soutenir en vertu d'un plan d'ensemble; et ces régions doivent s'adapter aux besoins de l'économie de marché, accélérer l'ouverture tant sur l'intérieur que sur l'extérieur du pays, intensifier la construction d'infrastructures, stimuler la mise en valeur des ressources naturelles, développer les secteurs et les produits qui sont leur point fort et, si possible, tourner davantage leur économie vers l'exportation, de manière à opérer leur décollage économique. Les régions doivent tenir toujours compte de la situation d'ensemble et de l'intérêt de l'Etat, ne pas chercher à se développer en vase clos et éviter à tout prix les travaux de construction et les importations qui font double emploi. Nous activerons les échanges, l'association et la coopération régionaux, afin de tisser un nouveau réseau économique bénéfique à tous. Se fondant sur les particularités géographiques et les liens économiques internes, on doit exploiter à fond le rôle des métropoles et développer des économies régionales hautement spécialisées.

Accélérer le développement économique des régions habitées par les minorités nationales est d'une importance capitale pour resserrer l'union inter-ethnique, consolider la défense aux frontières et promouvoir l'économie nationale. Les régions déshéritées devront sortir de la pauvreté dans les plus brefs délais. C'est là une des composantes majeures de notre deuxième objectif stratégique. L'Etat adoptera une politique de soutien efficace aux régions habitées par des minorités nationales, aux anciennes bases révolutionnaires, aux régions frontalières et aux régions pauvres; les régions relativement développées du point de vue économique devront les aider sous diverses formes à accélérer leur développement.

6. Promouvoir la restructuration du système politique et imprimer un essor vigoureux à la démocratie et à la légalité socialites.

Pour répondre aux besoins de la réforme du système économique et du développement de l'économie, il faut restructurer le système politique sur deux plans: démocratisation et perfectionnement de la loi. En restructurant le système politique, notre objectif est de créer une démocratie socialiste à la chinoise, et nullement d'introduire le pluripartisme et le parlementarisme à l'occidentale. Il est stipulé dans notre Constitution qu'en République populaire de Chine, les organes de l'Etat appliquent le centralisme démocratique. C'est là notre système fondamental. La démocratie populaire est propre au socialisme et exigée par lui. Sans la démocratie et la loi, pas de socialisme ni de modernisation socialiste. Nous devons faire des progrès sensibles en matière de développement de la démocratie socialiste et de perfectionnement de la légalité socialiste et ce, pour assurer la stabilité de la situation politique dans la société et la poursuite régulière de notre développement économique, de la réforme et de l'ouverture sur l'extérieur.

Nous devons améliorer le système des assemblées populaires. On renforcera les pouvoirs de celles-ci et de leur comité permanent sur le plan de l'élaboration des lois et du contrôle du fonctionnement de l'Etat, afin de donner aux députés du peuple le rôle qui leur revient. Il est nécessaire aussi de perfectionner le système de coopération entre les partis et de consultation politique sous la direction du Parti communiste, de consolider et de développer le front uni patriotique de la nouvelle période et de faire pleinement jouer à la Conférence consultative politique du Peuple son rôle en matière de consultation politique et de contrôle démocratique. Il faut, pour consolider l'alliance du Parti avec les non-communistes, s'en tenir à la règle générale «coexistence à long terme, contrôle mutuel, collaboration ouverte et communauté de destin», consulter davantage les partis démocratiques et encourager leurs membres, ainsi que les sans-parti, à occuper des postes de direction dans les organismes d'Etat. La Chine étant un pays comprenant un grand nombre de nationalités, l'union de notre peuple pluri-ethnique est une garantie importante pour la sauvegarde de l'unité de la patrie et la réalisation de la modernisation socialiste. Nous devons appliquer à leur égard les mesures politiques pertinentes du Parti, maintenir et perfectionner le système d'autonomie régionale des nationalités et maintenir le principe de l'égalité, de l'entraide, de la solidarité et de là coopération, en vue de promouvoir la prospérité commune. Il faut appliquer les mesures du Parti concernant les religieux et les Chinois résidant à l'étranger, pour qu'ils soient au service de la modernisation socialiste.

La prise de décisions doit être scientifique et démocratique. Cela est d'une grande importance pour appliquer le centralisme démocratique et fait partie intégrante de l'édification de la démocratie socialiste. Les organismes et les cadres dirigeants doivent se mettre à l'écoute des masses, mettre en valeur l'initiative des spécialistes et des organismes de recherche et de consultation de toutes sortes et créer sans tarder un système de prise de décisions démocratique et scientifique. Il faut développer la démocratie à la base et mettre en valeur le rôle des assemblées des représentants des ouvriers, des comités de citadins et des comités de villageois. Il faut renforcer les pouvoirs des organismes de contrôle judiciaire et de contrôle administratif, prêter davantage attention à l'opinion publique telle qu'elle s'exprime par le canal des médias, bref, perfectionner tous les mécanismes de contrôle, de sorte que les organismes d'Etat à tous les échelons et leur personnel soient soumis à un contrôle efficace.

Il faut attacher une grande importance à l'édification de la légalité. Pour établir un système socialiste d'économie de marché, il est impératif de renforcer le travail législatif et, plus particulièrement, d'élaborer ou de perfectionner sans tarder les lois et décrets nécessaires à la poursuite de la réforme et de l'ouverture, au renforcement de la gestion macroéconomique et à la normalisation des affaires micro-économiques. Il convient de faire respecter strictement la Constitution et les lois, de contrôler avec plus de rigueur ceux qui sont chargés de les exécuter, et de mettre fin aux abus suivants: les jugements rendus en vertu d'un avis personnel et non de la loi et le remplacement des peines de prison par des amendes. Il faut faire en sorte que les tribunaux et les parquets fassent leur travail en toute indépendance. Il convient de renforcer les services judiciaires et d'améliorer la qualité de leur personnel, de manière à ce que la loi soit mieux exécutée. Tout en mettant en pratique la démocratie et la légalité, nous devons lancer une campagne d'information et de sensibilisation sur ce thème pour que les cadres et les masses aient un sens plus vif de la démocratie et de la légalité.

Faire régner l'ordre est dans l'intérêt immédiat des masses et constitue la garantie de la stabilité sociale et du développment de l'économie. Partout où il est menacé, il faut prendre des mesures énergiques pour le rétablir. Il faut renforcer le rôle de la dictature démocratique populaire, encourager la coopération entre les organismes compétents et les masses populaires, créer un environnement social favorable et poursuivre avec fermeté les éléments hostiles et les délinquants de tout poil, pour que justice soit faite et que le peuple soit protégé.

7. Etre décidé à entreprendre la réforme du système administratif et des organes, de manière à reconvertir les fonctions des administrations, rajuster les rapports entre elles, simplifier leurs structures, réduire leur personnel et améliorer leur efficacité.

La réforme des organes, la simplification de leurs structures et la réduction de leur personnel ne sont pas seulement une tâche urgente de la réforme du système politique, mais aussi une condition importante nécessaire à l'approfondissement de la réforme économique, à la création d'un système d'économie de marché et à l'accélération de notre modernisation. A l'heure actuelle, il y a pléthore au niveau des organes du Parti et du gouvernement: trop d'échelons intermédiaires et trop de personnel, lequel est de plus inefficace et coupé des masses, ce qui entrave la reconversion du mécanisme d'exploitation des entreprises. Il est grand temps de mettre fin à cet état de choses. Les comités du Parti et les gouvernements à tous les échelons doivent avoir une vue globale de ce problème et prendre la ferme résolution de réformer le système administratif en vigueur, ainsi que les organes du Parti et du gouvernement selon les principes de la séparation des pouvoirs entre l'administration et la direction des entreprises, de la simplification des structures et de la réduction du personnel, de l'unification et de l'efficacité. Les départements chargés de la coordination économique doivent désormais centrer leur travail sur le renforcement du macro-contrôle. Nous dissoudrons ou fusionnerons certains départements économiques spécialisés, ainsi que les organes dont les attributions se chevauchent ou se ressemblent. Nous élaguerons les organes non permanents. Le nombre d'organismes et leurs effectifs seront fixés avec la plus grande rigueur. La réforme des organes administratifs, la simplification des structures et la réduction du personnel étant une tâche ardue, nous tâcherons de l'accomplir en trois ans, selon un plan d'ensemble. Nous procéderons méthodiquement en conjuguant les efforts de tous, du sommet à la base. La réduction du personnel doit permettre l'amélioration de l'efficacité et le développement des. forces productives sociales. En outre, tout en améliorant la composition du personnel et en perfectionnant sa formation, on veillera à transférer vers le secteur tertiaire, ou d'autres postes de travail où l'on manque de personnel, un grand nombre de travailleurs compétents, qui deviendront ainsi des forces vives au service de notre modernisation.

Il faut accélérer la réforme du système du personnel et celui de l'emploi, créer ou perfectionner progressivement des systèmes de gestion scientifiques et des mécanismes d'encouragement adaptés aux spécificités des organes administratifs, des entreprises et des institutions La réforme dans ce domaine doit aller de pair avec celle des organes et du régime salarial. Nous mettrons au plus vite en application un système de fonctionnaires d'Etat.

8. Continuer de travailler avec «deux mains de fer» pour porter à un nouveau palier l'édification de la civilisation spirituelle socialiste.

Si la réforme, l'ouverture et la modernisation ont amené notre peuple à ouvrir son esprit, à élargir ses horizons, à tourner son regard vers le monde et l'avenir, à donner toute la mesure de son talent et à lutter opiniâtrement, elles ont en même temps formulé de plus hautes exigences à l'égard de l'édification de la civilisation spirituelle. C'est dans l'édification simultanée de la civilisation matérielle et de la civilisation spirituelle que réside la spécificité du socialisme à la chinoise. L'édification de la civilisation spirituelle doit servir au mieux la tâche centrale qu'est le développement économique, fournir une puissante force motrice spirituelle et un solide appui intellectuel à ce dernier, de même qu'à la réforme et à l'ouverture.

L'important, quand on parle de civilisation spirituelle, est d'agir. Il faut attacher une grande importance à la théorie, garantir la liberté académique, veiller à combiner la théorie avec la. pratique, faire des recherches avec un esprit ouvert, favoriser l'épanouissement de la philosophie et des sciences sociales, maintenir et développer le marxisme. Nous augmenterons le nombre et la qualité des théoriciens, en veillant surtout à la formation et au perfectionnement de théoriciens jeunes et d'âge moyen. Nous maintiendrons les principes «Servir le peuple et le socialisme» et «Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent». Nous chercherons à encourager la réforme du système culturel, à mieux gérer ce secteur du point de vue économique et à favoriser l'épanouissement de la culture socialiste. Nous serons très attentifs aux effets sociaux des oeuvres spirituelles, encouragerons la création de celles qui ont un contenu sain, et surtout, de celles qui exaltent la réforme, l'ouverture et la modernisation, tout en ayant de grandes qualités artistiques. Nous ferons de notre mieux pour élever le niveau de la presse, des éditions, de la radiodiffusion, de la télévision, de la littérature et des arts. Nous renforcerons le travail politico-idéologique afin d'accroître l'enthousiasme des masses pour l'édification socialiste. Nous continuerons à inculquer à notre peuple multinational, et surtout aux jeunes et aux adolescents, la ligne fondamentale du Parti, le patriotisme, le collectivisme et le socialisme, à leur faire connaître l'histoire moderne, l'histoire contemporaine et la situation fondamentale de notre pays, à les pénétrer du sentiment de la dignité nationale et à leur apprendre la confiance en soi et l'esprit d'auto-perfectionnement, de sorte qu'ils soient prévenus contre les idées corrompues du capitalisme et du fèodalisme, et qu'ils poursuivent des idéaux, des convictions et des valeurs justes. Toutes les branches d'activités doivent veiller au respect de l'éthique professionnelle, afin de codifier progressivement les règles de conduite propres à chaque milieu et à chaque métier, et de mettre fin à certains abus. Nous renforcerons la morale civique, mettrons à l'honneur les personnes modèles qui incarnent l'esprit de notre époque. Nous mènerons à bien l'édification culturelle dans les quartiers d'habitation, les cantons, les bourgs, les entreprises et les campus, développerons les activités de masse telles que la création, par les efforts conjoints des civils et des militaires, ou des civils et de la police, d'unités de travail modèles, de sorte que la civilisation spirituelle devienne réalité aux échelons administratifs de base des villes et des régions rurales. L'édification de la civilisation spirituelle nécessitant une garantie matérielle correspondante, par divers truchements, nous augmenterons nos investissements dans ce domaine, et incorporerons dans le budget global de développement une enveloppe destinée aux installations culturelles.

La propagation du vice dans la société gangrène la santé physique et morale de la population, et surtout celle des jeunes et des adolescents. Elle entrave la modernisation, la réforme et l'ouverture et ternit l'image de marque du socialisme. Nous balaierons tous ces phénomènes malsains que le peuple a en horreur. Il faudra frapper dur et avec persévérance afin d'obtenir des résultats tangibles.

Les comités du Parti à tous les échelons doivent faire le bilan de l'expérience accumulée depuis la réforme et l'ouverture, renforcer et améliorer leur direction sur l'édification de la civilisation spirituelle. Héritiers du patrimoine idéologique et culturel de la nation chinoise, il nous revient, au cours de la mise en oeuvre riche et vivante du socialisme, de le faire rayonner en assimilant les acquis de l'humanité et de créer une civilisation spirituelle avancée. Nous tâcherons de créer un environnement favorable à la réforme et à l'ouverture comme à la modernisation, et de former des générations d'hommes nouveaux cultivés et disciplinés, animés d'un haut sens moral et de nobles idéaux.

9. Améliorer sans cesse le niveau de vie du peuple, contrôler rigoureusement la croissance démographique et renforcer la protection de l'environnement.

La poursuite accélérée de la réforme et de l'ouverture sur le monde extérieur et le développement économique ont tous pour but de satisfaire les besoins matériels et culturels sans cesse croissants du peuple. Avec le développement de la production et l'augmentation de la prospérité, le revenu réel des citadins et des ruraux progressera sensiblement. Ceux-ci verront ainsi s'élever leur niveau de consommation et de vie. Les conditions de logement en particulier seront largement améliorées. Les activités culturelles seront enrichies; les sports se développeront et la santé publique s'améliorera; en un mot, la population sera en meilleure santé. Ainsi, les Chinois, qui représentent le cinquième de la population mondiale, mèneront une vie d'aisance moyenne, ce qui constitue un véritable miracle. Cependant, comme la Chine possède une base économique faible et se trouve toujours dans la phase initiale de sa modernisation, il nous faut augmenter la part de notre budget destinée au développement tout en continuant à développer nos traditions de labeur, de régularité et d'économie.

Il faut appliquer strictement la politique fondamentale de l'Etat en matière de contrôle de la démographie et de protection de l'environnement. Si nous voulons atteindre nos objectifs dans le domaine du contrôle des naissances, nous ne devons en aucun cas relâcher nos efforts en vue de faire appliquer le planning familial; et pour améliorer la qualité de la population, on continuera d'améliorer les soins à l'enfance. Il faut en outre prêter attention à la question du vieillissement de la population et prendre toutes les mesures nécessaires. Par ailleurs, nous devons faire prendre conscience à toute la nation chinoise du rôle capital que joue l'environnement et ce, afin de protéger et d'utiliser rationnellement les terres, les ressources minérairese, les forêts, les eaux et les autres ressources naturelles, et d'améliorer la qualité de l'environnement.

10. Renforcer les forces armées et accroître le potentiel de la défense nationale, pour qu'elles soient davantage au service de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et du développement économique.

L'Armée populaire de Libération est un des piliers de la dictature démocratique populaire, la muraille d'airain qui protège notre patrie socialiste et une des forces vives de l'édification du socialisme à la chinoise. A l'heure actuelle et pour de longues années encore, la modernisation socialiste de notre pays se déroulera dans un environnement international complexe et changeant. Il faut maintenir sans relâche la direction absolue exercée par le Parti sur l'armée. Dans le développement de l'armée, nous devons nous en tenir aux principes formulés à ce sujet par le camarade Deng Xiaoping pour la nouvelle période et suivre une voie adaptée à la situation de la Chine, de manière à accroître le potentiel de la défense nationale et à faire de l'Armée populaire de Libération une armée régulière révolutionnaire puissante et moderne, qui soit la garantie de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et du développement économique. Ayant réduit leurs effectifs d'un million d'hommes, les forces armées veilleront à répondre aux exigences de la guerre moderne, à améliorer leur qualité et à accroître leur capacité de combat afin de pouvoir mieux accomplir leur mission sacrée de défense de la souveraineté du territoire, de l'espace aérien et des eaux territoriales, des droits et intérêts maritimes, de l'unité et de la sécurité de la patrie; simultanément, pour le progrès et la prospérité du pays, elles devront se soumettre aux impératifs du développement du pays, apporter leur soutien "et prendre part à la réforme, à l'ouverture sut l'extérieur et à la modernisation. Les forces armées s'efforceront de mener à bien leur développement et leur réforme en accordant une importance stratégique à l'instruction et à l'entraînement, et d'améliorer la qualité des officiers et des soldats, de manière à ce qu'elles soient politiquement conscientes, disciplinées et aptes au combat, possèdent un bon style de travail et un service d'intendance efficace. Il faut accorder de l'importance à la recherche scientifique en matière de défense nationale et à l'industrie des armements afin d'améliorer progressivement l'équipement de notre armée. Toutes les organisations du Parti, toutes les administrations et toute la population doivent, comme par le passé, s'intéresser au développement de la défense nationale et soutenir l'armée dans l'accomplissement de sa tâche. Il faut entreprendre parmi les citoyens une campagne d'information et de sensibilisation sur le thème de la défense nationale, poursuivre à long terme les activités de soutien à l'armée et aider les familles des militaires. Dans l'armée, on encouragera les activités de soutien au gouvernement et à la population, de sorte que les autorités militaires et le gouvernement, l'armée et le peuple travaillent la main dans la main. Il convient de bien organiser la milice populaire et le corps des réservistes en vue d'augmenter les forces de réserve pour la défense nationale. La police armée populaire est une force importante dans la modernisation socialiste; il faut donc continuer à la renforcer sans négliger les services de sécurité publique et de sûreté de l'Etat, de façon à garantir encore mieux la sécurité du pays et la stabilité sociale.

Camarades, la réforme, l'ouverture sur l'extérieur et la modernisation constituent la grande oeuvre des masses populaires. Afin de nous acquitter des lourdes tâches qui nous attendent dans les années 90, nous devons nous appuyer entièrement sur la classe ouvrière et les masses laborieuses et faire pleinement valoir l'initiative et l'esprit créateur de toute la population. Si notre peuple pluri-ethnique reste fermement uni et animé de la volonté de travailler sans ménager sa peine pour la prospérité du pays, la modernisation socialiste sera sûrement couronnée de succès.

III. La situation internationale et notre politique extérieure

Malgré une conjoncture internationale complexe et instable, notre pays a obtenu des succès importants sur le plan diplomatique. Nos relations d'amitié et de bon voisinage avec nos voisins n'ont jamais été aussi bonnes depuis la fondation de la République populaire de Chine. Nous avons consolidé et renforcé nos liens de solidarité et de coopération avec les pays en voie de développement. Nos rapports avec les autres pays du monde, y compris les pays développés occidentaux, se sont améliorés et développés sur la base des cinq principes de la coexistence pacifique. Notre influence dans le monde ne cesse de croître et notre statut international s'améliore de jour en jour.

Le monde d'aujourd'hui se trouve dans une phase de grandes mutations. La structure bipolaire a disparu. Toutes sortes de forces sont en train de se scinder et de se recombiner, entraînant le monde vers la multipolarisation. La formation d'une nouvelle configuration sera un processus long et complexe. Si le nécessaire est fait dans les années à venir, il sera possible d'assurer durablement la paix sur la planète et d'éviter une nouvelle conflagration mondiale. En même temps, il est à noter que la situation internationale demeure toujours instable. Les différentes contradictions du monde continuent à s'accentuer. Dans plus d'un pays ou région, les contradictions inter-ethniques et les conflits territoriaux, ainsi que les antagonismes religieux, sont passés au premier plan, allant jusqu'à dégénérer en affrontements sanglants et en guerres locales. La concurrence économique internationale devient chaque jour plus acharnée tandis que les facteurs exogènes qui pèsent sur l'économie de beaucoup de pays en voie de développement leur sont devenus encore plus défavorables. Le fossé Nord-Sud s'est encore élargi.

La paix et le développement restent les deux grands problèmes du monde d'aujourd'hui. Or, la paix et le développement dépendent l'un de l'autre. L'hégémonisme et la politique du plus fort demeurent les principaux obstacles sur le chemin de la paix et du développement. A long terme, le monde ne peut progresser au prix de la misère et de la marginalisation des pays en voie de développement. Les bouleversements qui ont eu lieu sur le plan international ont accentué la prise de conscience des peuples du monde, et les pays en voie de développement, qui ont vécu les mêmes tragédies historiques, cherchent à mieux préserver leur souveraineté et leur indépendance, ainsi qu'à renforcer leur solidarité et leur coopération. La paix du monde, le développement, le progrès social, l'essor de l'économie, et l'amélioration du niveau de vie sont devenus les aspirations générales des peuples du monde.

Face à cette nouvelle situation, le Parti communiste, le gouvernement et le peuple chinois continueront à développer activement leurs relations extérieures en vue de créer un climat international favorable à la réforme, à l'ouverture sur l'extérieur et à la modernisation. De cette manière, nous pensons contribuer à la paix et au développement dans le monde.

La Chine a toujours observé une politique extérieure d'indépendance et de paix. Les objectifs essentiels de notre politique étrangère consistent à sauvegarder l'indépendance et la souveraineté de notre pays, et à promouvoir la paix et le développement du monde. Quand sont en jeu nos intérêts nationaux et la souveraineté de notre Etat, nous ne saurions céder aux pressions extérieures quelles qu'elles soient. La Chine demeure un des piliers de la paix mondiale. Elle ne s'aligne sur aucun pays ni groupe d'Etats, ni ne participe à aucun bloc militaire. La Chine ne jouera jamais un rôle de puissance hégémonique, ni ne pratiquera l'expansionnisme; elle s'oppose fermement à l'hégémonisme et à la politique du plus fort, sous quelque forme que ce soit, ainsi qu'à toute forme d'agression ou d'expansion. Nous nous opposons fermement à la course aux armements et estimons qu'il faut procéder à un désarmement et à un contrôle des armements qui, pour être efficaces, devront se faire d'une façon équitable, raisonnable, globale et équilibrée. A l'heure actuelle, certains pays parlent de désarmement, mais ils n'ont pas réellement réduit leurs armements les plus sophistiqués. Dans le règlement des affaires internationales, notre pays observe strictement la Charte des Nations Unies, ainsi que les normes universellement admises qui régissent les relations internationales. Il continuera à rechercher la vérité sur la base de l'examen des faits et à défendre les causes justes.

La création d'un nouvel ordre international est une question capitale qui suscite l'intérêt général de la communauté internationale. Compte tenu de l'expérience du passé et des réalités actuelles, nous préconisons un nouvel ordre international pacifique, stable, équitable et raisonnable, qui soit fondé sur les cinq principes suivants: respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, non-agression mutuelle, non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité et coopération mutuellement bénéfique, coexistence pacifique. Ce nouvel ordre implique l'établissement d'un nouvel ordre économique international basé sur l'égalité et les bénéfices mutuels. Nous vivons dans un monde qui ignore l'uniformité: chaque pays possède une identité qui lui est propre. Chaque Etat a par conséquent le droit de choisir, en fonction de ses particularités, le système social et la voie de développement qui lui conviennent. Les différents pays du monde, qu'ils soient grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, doivent pouvoir jouer un rôle dans les affaires internationales en tant que membres égaux de la communauté internationale. Ils doivent se respecter mutuellement, se traiter d'égal à égal et s'entendre amicalement, en ayant toujours le souci de rechercher ce qui les rapproche plutôt que de se crisper sur leurs divergences. Les désaccords et les conflits internationaux doivent être réglés de façon pacifique et par voie de consultations, sans recourir à la force ou à la menace de la force. L'hégémonisme et la politique du plus fort, ainsi que le monopole et le contrôle des affaires internationales par quelques Etats ne peuvent conduire à des solutions viables. La mise en place d'un nouvel ordre international représente une tâche de longue haleine. Le peuple chinois travaillera sans relâche, de concert avec les peuples des autres pays, à son accomplissement.

En tant que membre de l'ONU et membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine attache une grande importance au rôle de l'ONU et participe activement à ses activités. Nous soutenons toute initiative de l'ONU et du Conseil de sécurité qui soit favorable au maintien de la paix mondiale, à la promotion du désarmement, au développement de la planète et au règlement des contentieux internationaux.

La Chine étant un pays en voie de développement, le renforcement de ses liens de solidarité et de coopération avec les pays du tiers monde est le fondement de sa politique extérieure; comme par le passé, la Chine continuera, sur la base de la réciprocité, à soutenir les autres pays en voie de développement dans leurs efforts pour préserver leur souveraineté et leur indépendance, et à renforcer ses échanges économiques et culturels avec eux. Ayant acquis le statut d'observateur au sein du Mouvement des non-alignés et noué des liens étroits avec le Groupe des 77, elle compte maintenant renforcer sa coopération avec l'un et l'autre.

La Chine est disposée à développer ses relations d'amitié et de coopération avec tous les pays du monde conformément aux cinq principes de la coexistence pacifique. Les différences de systèmes sociaux et d'idéologies ne doivent pas entraver le développement des relations entre les Etats. Dans les relations internationales, nous ne cherchons jamais à imposer à autrui notre système social et notre idéologie; de même, nous ne permettrons jamais à d'autres pays de nous imposer leur système et leur idéologie. C'est là une position de principe qui ne changera jamais.

Nous resterons fidèles à la politique d'ouverture sur l'extérieur et sommes désireux de renforcer et d'élargir, sur la base de l'égalité et de la réciprocité, la coopération économique, scientifique et technique avec les autres pays du monde et de renforcer les échanges internationaux dans les domaines de la culture, de l'éducation, de la santé publique et des sports.

Le Parti communiste chinois attache une grande importance à ses relations avec les partis politiques des autres pays. Actuellement, il a déjà établi, sous diverses formes, des rapports avec des partis et organisations politiques d'une centaine de pays étrangers. Conformément au principe d'indépendance, d'égalité totale, de respect mutuel et de non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, nous continuerons à développer ces relations amicales ou à en établir de nouvelles, et à renforcer la compréhension et la coopération mutuelles, en nous attachant à chercher un terrain d'entente tout en laissant de côté les divergences.

La fondation de la République populaire de Chine a mis fin au long passé d'agression, d'oppression et d'humiliation dont fut victime le peuple chinois pluri-ethnique, si bien que l'on peut affirmer aujourd'hui que la situation des droits de l'homme en Chine s'est incomparablement améliorée. Le peuple chinois est devenu le maître chez lui et l'artisan de sa propre destinée. Notre Constitution confère au peuple tous les droits fondamentaux qui lui reviennent. La Chine a adhéré à une série de conventions internationales sur les droits de l'homme et elle approuve le dialogue international en la matière, du moment qu'il se déroule sur un pied d'égalité. La question des droits de l'homme relève, en dernière analyse, de la souveraineté de chaque pays, c'est pourquoi nous nous opposons fermement à ce qu'on s'ingère dans les affaires intérieures d'autrui en invoquant les droits de l'homme.

L'expérience du passé nous enseigne que toute violation de l'indépendance et de la souveraineté d'un autre pays, toute ingérence dans les affaires intérieures d'autrui, toute agression ou humiliation par un pays plus riche, plus puissant ou dont le territoire est plus vaste, à l'égard d'un pays moins favorisé sous l'un ou plusieurs de ces aspects, ne peut que placer son auteur au ban de la communauté internationale. Ceux qui outrepassent leurs droits et se croient tout permis à l'égard des autres ne peuvent que se heurter à la réprobation et à l'opposition des peuples du monde. Une juste cause bénéficie toujours d'un large soutien tandis qu'une cause injuste en trouve peu. Les forces qui ont le bon droit de leur côté sont invincibles.

IV. Renforcer l'édification du Parti et lui faire mieux jouer son rôle dirigeant

Qu'il s'agisse de maintenir à long terme et avec une fermeté inébranlable la ligne fondamentale du Parti, de mener la réforme, l'ouverture sur l'extérieur et la modernisation avec de meilleurs résultats et à un rythme plus rapide ou d'assurer une stabilité durable et la prospérité du pays, tout dépend de la. direction du Parti, qui doit toujours s'armer de la théorie du camarade Deng Xiaoping sur la construction d'un socialisme à la chinoise.

Depuis plus de 70 années, le Parti communiste a su unir et guider les différentes communautés ethniques du pays dans le périlleux combat qui a transformé radicalement la position du peuple chinois aussi bien que le cours de l'histoire de Chine et le visage de la société chinoise. Depuis le troisième plénum du XIe Comité central, notre Parti a conduit le peuple dans la lutte. Celle-ci, grâce à la réforme, à l'ouverture sur l'extérieur et à l'effort de modernisation, lui a ouvert des perspectives nouvelles dans tous les domaines. Le grand et glorieux Parti communiste chinois, doté d'une juste ligne, a su conduire la révolution à la victoire; il saura aussi conduire au succès la réforme et le développement économique. Sont totalement erronées et hautement nuisibles toute conception et toute action contestant son statut de parti au pouvoir et son rôle dirigeant ou visant à les affaiblir ou à les rejeter. Dans cette nouvelle phase de l'histoire, le milieu où évolue le Parti et la mission qu'il assume sont bien différents de ceux du passé; aussi se trouve-t-il confronté à des situations nouvelles et à des problèmes nouveaux sur les plans idéologique, politique, organisationnel et en matière de style de travail. C'est pourquoi il doit, en tenant compte de la situation actuelle et en suivant sa ligne fondamentale, commencer par mettre de l'ordre dans ses propres affaires, se contrôler rigoureusement, renforcer ou améliorer son organisation sous tous les aspects, veiller à mieux exercer le pouvoir et jouer son Tôle dirigeant. Ainsi, son rôle de noyau dirigeant, en tant que parti marxiste éprouvé, s'affirmera avec plus d'éclat dans notre grande cause qu'est l'édification du socialisme à la chinoise.

1. Bien comprendre la théorie du socialisme à la chinoise et suivre d'une façon plus ferme et consciente la ligne fondamentale du Parti.

Notre Parti est un détachement d'avantgarde de la classe ouvrière ayant pour idéologie directrice le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong. Le marxisme est une science qui plonge ses racines dans la pratique et se développe dans le cours de celle-ci. La théorie du socialisme à la chinoise constitue l'acquis le plus récent de l'union du marxisme avec les réalités de la Chine. C'est le marxisme chinois de notre époque, une arme idéologique puissante capable de nous mener à la victoire dans l'accomplissement de notre nouvelle mission historique. Pour nous, l'étude du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong se ramène essentiellement à celle de la théorie du socialisme à la chinoise. Les cadres dirigeants communistes, et en premier lieu les cadres supérieurs, doivent donner l'exemple dans l'étude de cette théorie; il nous faut étudier les idées d'intérêt stratégique et les concepts théoriques du camarade Deng Xiaoping, ils doivent surtout s'inspirer de son approche scientifique et créatrice des situations et des problèmes nouveaux qu'il a su analyser ou régler sous un point de vue marxiste et avec les méthodes correspondantes. Il faut étudier en profondeur et en tenant compte de la réalité, et mettre l'accent sur les résultats pratiques; cela permettra aux cadres dirigeants communistes d'affermir leurs convictions socialistes et communistes, d'améliorer continuellement leurs qualités politiques et leur aptitude à régler les questions pratiques, de telle façon que la force spirituelle qui en émane se transforme en une gigantesque force matérielle permettant d'accélérer le cours de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation.

L'émancipation de l'esprit et la quête de la vérité sur la base de l'analyse des faits constituent l'essence même de la théorie du socialisme à la chinoise et le garant de la vitalité perpétuelle de notre Parti. Ces deux aspects s'identifient l'un à l'autre, puisqu'ils exigent que nos connaissances soient conformes à la réalité objective; que, sous l'égide du marxisme, nous sachions briser le carcan des concepts traditionnels devenus caducs et des préjugés subjectifs, et rejeter un état d'esprit routinier et misonéiste. Nous ne saurions en aucun cas en rester au stade d'une compréhension dogmatique de certains principes ou ouvrages marxistes, ni en rester à celui d'une conception non scientifique ou même déformée du socialisme, pas plus qu'à celui des idées incorrectes suggérant de sauter la phase inférieure du socialisme; ce que nous devons faire, c'est analyser et régler les problèmes selon une conception du monde et une méthodologie procédant du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, de façon à ce que notre réflexion puisse s'adapter à la conjoncture nouvelle en constante mutation. Dans le cadre de la réforme et du développement économique, il appartient aux organes dirigeants et cadres responsables à tous les échelons d'appliquer la ligne et les politiques du Parti en sachant tenir compte des conditions spécifiques propres à chaque région ou département de travail; ils doivent avoir le courage d'explorer des voies nouvelles de faire des essais sur le terrain et de dresser en temps opportun le bilan des expériences acquises. Bref, il leur est demandé de faire preuve de créativité.

Soyons lucides: face aux progrès fulgurants des sciences et des techniques modernes et au développement continuel de l'économie de marché socialiste, les sujets qui nous sont inconnus ou peu familiers sont encore très nombreux. Aussi les camarades du Parti devront-ils étudier tout en travaillant, et se rendre compte qu'il s'agit d'une nécessité à long terme. Cette étude ne portera pas seulement sur des thèmes politiques, puisque, selon les secteurs d'activité, elle touchera aussi aux domaines de l'économie, des méthodes de gestion avancées, des sciences et de la culture moderne en général. C'est ainsi seulement que chacun pourra posséder à fond son métier.

2. Renforcer les équipes dirigeantes et former des continuateurs de la cause dû socialisme.

Conformément aux principes recommandant d'avoir un contingent de cadres révolutionnaires plus jeunes, plus cultivés et plusospécialisés, et de tenir compte à la fois de l'intégrité politique et de la compétence professionnelle, nous devons faire de nos équipes dirigeantes aux divers échelons un solide noyau dirigeant fidèle au marxisme et déterminé à suivre la voie du socialisme propre à la Chine; telle est la tâche primordiale qui nous incombe pour assurer la continuité de la ligne politique du Parti et la stabilité durable de l'Etat. Le critère principal qui nous permet de juger de l'intégrité politique et de la compétence professionnelle des cadres, c'est leur comportement au cours de l'exécution de la ligne fondamentale du Parti. Les cadres qui suivent fermement la ligne fondamentale du Parti, se montrent profondément attachés à la cause révolutionnaire, témoignent d'un haut sens des responsabilités dans le service du peuple, se distinguent par des succès notables et bénéficient de la confiance des masses populaires au cours de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation du pays doivent faire l'objet d'une promotion importante. Quant à ceux qui manquent à leur devoir, se montrent incapables ou poursuivent des intérêts égoïstes en abusant de leurs pouvoirs, il faut les destituer sans hésiter de leurs fonctions. Il ne faut en aucun cas confier d'importants postes de direction aux éléments foncièrement individualistes ou qui sont uniquement mûs par l'ambition. Dans le choix des cadres, il faut pratiquer la démocratie, suivre la ligne de masse, respecter scrupuleusement la procédure établie, prévenir et rectifier résolument tous les abus en matière de nomination. Faire entrer un grand nombre de jeunes cadres remarquables dans les équipes dirigeantes aux divers échelons est une tâche à la fois urgente et importante. Il est nécessaire d'élargir nos horizons et d'offrir de nouvelles possibilités de promotion, en rompant avec les vieilles conceptions qui mettent l'accent uniquement sur l'ancienneté et exigent des autres la perfection absolue. Nous devons témoigner de la sollicitude et être exigeants envers les jeunes cadres. Nous nous attacherons à former et nommer des cadres féminins ou appartenant aux ethnies minoritaires. On poursuivra le transfert de cadres. Il faut également appliquer sérieusement le système de retraite pour assurer la relève et renforcer la coopération entre les jeunes cadres et les vétérans. Enfin, il faut prendre soin des cadres retraités sur le plan politique de manière à leur permettre de se rendre encore utiles malgré leur âge et de jouir d'une vieillesse paisible.

La consolidation et le développement du socialisme exigeront les efforts assidus de plusieurs générations. Pour atteindre notre objectif final, nous avons encore un long chemin à parcourir, nous plaçons donc notre espoir dans la jeune génération. L'avenir appartient à ceux qui savent gagner la jeunesse. Etant le soutien et la force de réserve du Parti, la Ligue de la Jeunesse communiste doit jouer son rôle de rassembler et d'éducateur parmi les jeunes. Tout le Parti et toute la société doivent veiller à ce que les adolescents et les jeunes puissent grandir dans les meilleures conditions possibles, afin de former, au cours de la réforme et de la construction du pays, des millions de continuateurs de la cause du socialisme.

La lutte entre l'évolution pacifique et la contre-évolution sera longue au cours de la modernisation socialiste; il ne faut en aucun cas relâcher notre vigilance. Les cadres supérieurs du Parti en particulier devront se montrer extrêmement attentifs.

3. Resserrer les liens existant entre le Parti et les masses populaires, et mettre résolument fin à la corruption et aux autres abus.

Les masses populaires constituent la source de notre force et la garantie de notre victoire. La ligne fondamentale et les principes politiques du Parti suivis depuis le troisième plénum du XIe Comité central répondent aux intérêts du peuple, et les rapports entre le Parti et celles-ci sont, fondamentalement parlant, satisfaisants. Néanmoins il faut admettre qu'il existe des déviations dans notre travail: bureaucratisme, formalisme et infractions à la loi et aux règles de la discipline de la part d'un nombre infime de communistes, ce qui affecte sérieusement la réputation du Parti et compromet les rapports entre celui-ci et les masses. Les membres du Parti ne doivent jamais oublier qu'il faut, à tout moment et en toutes circonstances, servir le peuple de tout coeur, lier toujours étroitement la théorie à la pratique, maintenir de bons contacts avec les masses et pratiquer consciencieusement l'autocritique. Les organismes dirigeants et les cadres responsables sont tenus de se rendre fréquemment à la base, de mener des enquêtes et des recherches, de chercher à bien connaître les aspirations des masses, de prendre à coeur leurs souffrances, de prêter l'oreille à leurs critiques, de réduire le nombre de réunions, de se débarrasser de la paperasserie, de travailler en ayant le sens des réalités et de se montrer vraiment efficaces, afin de manifester dans les faits le but essentiel du Parti, son excellent style de travail et sa ligne de masse. Le Parti doit renforcer et améliorer sa direction sur les syndicats, la Ligue de la Jeunesse, les fédérations de la femme et les autres organisations de masse, et mettre pleinement en valeur leur rôle de courroie de transmission et de pont avec les masses.

Poursuivre la lutte contre la corruption constitue un problème d'importance primordiale pour resserrer les liens entre le Parti et les masses. Nous devons être pleinement conscients qu'il s'agit là d'une tâche urgente, difficile et de longue haleine. Tout au long de la réforme et de l'ouverture sur l'extérieur, il faut combattre la corruption, attacher la plus haute importance au problème du style de travail du Parti et de l'honnêteté des fonctionnaires de l'Etat et tâcher d'obtenir des résultats tangibles pour gagner la confiance des masses. Pour faire régner l'intégrité et le dévouement au peuple, il convient de commencer par les organismes dirigeants et les cadres responsables aux divers échelons. Les cadres dirigeants communistes, et les cadres supérieurs et moyens en particulier, doivent non seulement être exigeants envers eux-mêmes et donner l'exemple, mais aussi bien éduquer leurs enfants et se mettre à la tête de la lutte contre la corruption. Faire régner l'intégrité implique le recours à l'éducation et surtout à la législation. Il est nécesaire de renforcer le contrôle des organisations du Parti et des organismes de contrôle de la discipline du Parti aux différents échelons sur les cadres, et celui des masses populaires, des partis démocratiques et des personnalités sans-parti sur le Parti communiste, afin de parfaire le système de contrôle exercé tant par le Parti lui-même que par les non-communistes et de permettre un contrôle qui s'exerce tant de haut en bas que de bas en haut. Il faut, dans les départements judiciaires et les services du personnel, des finances et du matériel, mettre en place un mécanisme efficace de prévention contre les abus et les malversations. Tout individu coupable de corruption et qui porte atteinte aux intérêts du Parti et du peuple sera, aussi haut placé soit-il, sanctionné en vertu des règles de discipline du Parti et de la Loi.

4. Renforcer les organisations du Parti à la base et faire pleinement jouer aux communistes leur rôle d'avant-garde et de modèle.

Les organisations de base constituent le fondement même de toutes les activités et de la force combative du Parti. Les comités du Parti aux différents niveaux sont donc tenus de prendre des mesures efficaces pour faire de ces organisations de véritables citadelles du communisme, capables d'unir et de conduire les masses au cours de la réforme et du développement du pays. Dans les campagnes, il faut renforcer les organisations au niveau de village ayant pour noyau la cellule du Parti. Dans les entreprises de propriété du peuple entier, il faut mettre en valeur le rôle de noyau politique des organisations du Parti, maintenir et perfectionner le système de responsabilité du directeur d'entreprise, et s'appuyer en toute confiance sur la classe ouvrière. Les autres entités économiques doivent aussi, en fonction de leurs conditions concrètes, chercher à instaurer et à améliorer le système d'organisation et de travail du Parti. Doivent de même se renforcer, selon leur situation particulière, les organisations du Parti dans les administrations, les établissements d'enseignement, les instituts de recherche scientifique et les quartiers d'habitation. Il faut en outre veiller tout particulièrement à admettre dans les rangs du Parti les éléments d'élite parmi les ouvriers, les paysans et les intellectuels, qui travaillent aux premières lignes de front de la production. Actuellement, une partie des organisations du Parti souffre d'un manque de dynamisme et de vitalité. Les comités du Parti de l'échelon supérieur leur enverront des cadres pour les aider à trouver un second souffle.

La nouvelle période historique lance de nouveaux défis aux communistes. Nous devons mieux éduquer et contrôler les membres du Parti, élever leur niveau de conscience politique et raffermir leur fidélité au Parti, de sorte qu'ils. deviennent des éléments d'avant-garde qui suivent fermement la ligne fondamentale du Parti, se dévouent corps et âme à la réforme et à l'ouverture sur l'extérieur ainsi qu'à l'entreprise de la modernisation, se dépensent sans compter pour le bien-être du peuple et contribuent réellement, à la tête des masses, au développement économique et au progrès social. Il faut faire prévaloir dans tout le Parti l'esprit d'innovation et de création, le respect de la science, l'assiduité au travail, le dévouement à l'intérêt général, l'esprit d'équipe, de modestie et de prudence, l'amour du progrès, l'ardeur au travail et l'esprit d'abnégation, de façon à permettre aux communistes de jouer pleinement leur rôle d'avant-garde au cours de l'édification de la civilisation matérielle et spirituelle.

5. Maintenir et perfectionner le centralisme démocratique, et préserver l'unité et la cohésion du Parti.

La modernisation, la réforme et l'ouverture sur l'extérieur représentent une entreprise titanesque. Pour faire progresser notre cause, il est indispensable d'associer la pratique du centralisme sur la base de la démocratie à celle d'une démocratie guidée par le centralisme; car c'est de cette façon seulement que les organisations du Parti à tous les échelons et tous ses membres pourront donner libre cours à leur esprit d'initiative, faire preuve de créativité et synthétiser la sagesse de l'ensemble du Parti et que celui-ci sera en mesure de prendre de justes décisions et d'assurer leur exécution efficace, de renforcer sa discipline et sa combativité. Nous devons développer là démocratie dans le Parti et mieux régulariser son activité, de façon à garantir effectivement les droits démocratiques de ses organisations à tous les échelons aussi bien que ceux de ses membres. Il faut aussi assurer, dans le Parti, le bon fonctionnement des canaux destinés à relayer vers le centre, sans retard ni erreurs, les opinions, suggestions et critiques émises par les membres. Dans la vie du Parti, il faut cultiver un climat de travail fait de franchise et de sincérité; ainsi, on doit soutenir et protéger tout membre du Parti lorsqu'il s'exprime conformément au droit que lui confèrent les statuts du Parti. Toute violation des droits démocratiques des membres du Parti, toute pression destinée à étouffer des critiques, toutes représailles, diffamation ou persécution doivent faire l'objet d'une enquête sérieuse et de sanctions à l'égard de leurs auteurs. Les comités du Parti à tous les échelons doivent maintenir et améliorer le système de direction collégiale. Il est permis à tout membre qui a une opinion différente de la garder, pourvu qu'il se soumette à la décision collective et l'applique. Les principes d'organisation demeurent les mêmes: l'individu doit se soumettre à l'organisation, la minorité à la majorité, l'organisation de l'échelon inférieur à celle de l'échelon supérieur, et toutes les organisations et tous les membres du Parti au Congrès national et au Comité central du Parti. Il faut combattre le libéralisme, la non-observance des décisions de l'organisation du Parti, le manque de discipline, la non-exécution des ordres, la violation des interdits. Nous devons affermir la discipline dans le Parti et en renforcer le contrôle. Tous les communistes sont égaux devant la discipline du Parti, toute infraction à celle-ci doit valoir des sanctions à son auteur. Cela dit, nous visons toujours à créer un climat politique dynamique sous le signe du centralisme et de la démocratie, de la discipline et de la liberté, de l'unité de volonté et de la Satisfaction individuelle.

La vie du Parti dépend de son unité. En cette période décisive, marquée par une progression plus rapide de notre pays dans le contexte de la réforme, de l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation, celle-ci prend une importance particulière, qui fait un devoir, à tous les camarades du Parti, de renforcer cette unité en suivant la ligne fondamentale définie par le Parti. Chaque membre du Parti, et surtout ceux qui assument des fonctions dirigeantes, se doivent de préserver l'unité du Parti et l'autorité du Comité central et d'être en accord avec le Comité central sur le plan idéologique et politique. Le Parti ne saurait tolérer la moindre tentative visant à lui porter atteinte ou à le diviser. La pratique de la critique et de l'autocritique, sous forme de réunions régulières convoquées à cette fin, doit être observée aussi bien par le Comité central que par les comités du Parti à tous les échelons. Il en va de même pour les équipes dirigeantes, qui doivent faire régner en leur sein un climat de confiance, de soutien et de compréhension mutuels ainsi que de critique et d'autocritique, afin que tous puissent s'atteler à la tâche sans arrière-pensée. Les cadres dirigeants à tous les échelons doivent donner l'exemple par leur fermeté sur les principes, leur respect de la discipline, leur souci de l'intérêt général et leur attachement à l'unité. Un Parti uni et dynamique, tel est le garant de la victoire de notre cause!

En vue de renforcer les organisations du Parti et de mieux lui faire jouer son rôle dirigeant, le XIIIe Comité central soumet au congrès, pour examen, les «Statuts du Parti communiste chinois (projet révisé)». On y a ajouté la théorie sur la construction du socialisme à la chinoise, ainsi que la ligne fondamentale du Parti, ce qui est très important pour assurer l'unité de vues et d'action afin qu'il poursuive sa marche sur la voie du socialisme à la chinoise.

Au cours des dix années qui se sont écoulées depuis sa création, la Commission centrale des Conseillers, dans ses efforts pour aider le Comité central à préserver l'unité du Parti et la stabilité sociale, ainsi que pour promouvoir la réforme, l'ouverture sur l'extérieur et la modernisation, a accompli un travail remarquable, d'une importance historique pour le Parti, l'Etat et le peuple. Elle propose aujourd'hui qu'il soit mis fin à son mandat dès le présent congrès.

Camarades, la réalisation de l'oeuvre grandiose de la réunification de la patrie répond aux intérêts fondamentaux de la nation chinoise et est l'aspiration commune de tous les Chinois, y compris des compatriotes de Taiwan, Hongkong et Macao et des Chinois d'outre-mer. Nous maintiendrons fermement, pour promouvoir la réalisation de cet objectif, le principe préconisant la «réunification pacifique» et «un Etat, deux systèmes». Le gouvernement chinois continuera à renforcer la coopération avec les gouvernements britannique et portugais pour garantir une transition sans heurt à Hongkong et Macao et il s'emploiera à y garantir la stabilité et la prospérité à long terme. Taiwan fait partie intégrante du territoire sacré de la Chine. Nous nous opposons avec la dernière énergie à toute tentative en vue de créer «deux Chine», «une Chine et un Taiwan» ou «un Etat, deux gouvernements», ainsi qu'à toute tentative et tout acte visant à réaliser l'indépendance de Taiwan. Nous continuerons à travailler à l'établissement de liaisons directes entre les deux côtés par voie postale, aérienne et commerciale pour promouvoir les contacts personnels, les échanges et la coopération dans tous les domaines. Nous ferons, en particulier, tout notre possible pour faire avancer la coopération économique et redresser ainsi ensemble l'économie nationale de la Chine. Nous réaffirmons que le Parti communiste chinois veut rencontrer le plus tôt possible le Guomindang de Chine pour préparer ensemble des négociations officielles destinées à mettre fin aux hostilités entre les deux rives du détroit et à réaliser progressivement la réunification pacifique. Il est possible d'inviter à ces négociations des personnalités représentatives des autres partis politiques, des organisations populaires et des divers milieux des deux rives du détroit. A condition de maintenir le principe d'une seule Chine, tous les problèmes sont négociables. Le Parti communiste est même prêt à discuter avec Taiwan de la manière dont devront se dérouler les négociations officielles, de façon à trouver un modus vivendi qui convienne aux deux parties. Nous espérons que les autorités de Taiwan se plieront à la volonté du peuple en levant les obstacles artificiels qui empêchent la réunification de la patrie, pour que les relations entre les deux rives du détroit puissent s'améliorer.

Camarades, le socialisme est un régime social tout récent, il triomphera certainement du capitalisme, c'est là le sens général du développement historique. C'est toujours à travers les difficultés, les luttes et les vicissitudes qu'un nouveau régime social, quel qu'il soit, se forme, se consolide et se développe. Les communistes et les masses populaires s'aguerriront, tireront des leçons de leur expérience et seront capables de faire avancer le socialisme dans la bonne voie. En Chine, la cause socialiste a déjà remporté des succès retentissants grâce aux efforts déployés en commun par tous les membres du Parti et toutes les communautés ethniques du pays. Etant donné que la Chine est un grand pays qui compte 1,1 milliard d'habitants et que le Parti communiste chinois est un grand parti qui compte 50 millions de membres, le succès du socialisme en Chine apportera sans aucun doute une grande contribution à la cause du socialisme et du progrès de l'humanité.

D'ici à la moitié du siècle prochain, nous traverserons une période cruciale pour la prospérité du pays et le dynamisme de la cause socialiste. Nous avons une lourde tâche à accomplir et un grand devoir à remplir. Dans les années 90, nous devons, en gros, mettre en place un nouveau système économique et atteindre l'objectif de la deuxième phase de développement, à savoir réaliser le niveau d'aisance moyenne. Ensuite, les efforts que nous aurons déployés pendant les vingt premières années du siècle prochain, c'est-à-dire au moment du 100e anniversaire de la fondation du Parti, permettront d'établir dans tous les secteurs un système complet et ayant fait ses preuves. Sur une telle base, on pourra atteindre, lors du 100e anniversaire de la fondation de la République populaire, vers le milieu du siècle prochain, l'objectif de la troisème phase de développement, à savoir réaliser dans les grandes lignes la modernisation socialiste du pays. Que tous les membres du Parti et tout le peuple multi-ethnique du pays, sous la direction du Comité central du Parti, renforcent leur unité, travaillent d'un même coeur et d'une même volonté à l'édification socialiste à la chinoise et avancent avec courage dans la réalisation de notre projet grandiose!

 

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