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Publié le 14/05/2011
Un aperçu historique des congrès du Parti communiste chinois

(Publié le 6 septembre 1982 )

Le premier congrès

Le premier congrès du Parti communiste chinois eut lieu du 23 au 31 juillet 1921 à Shanghai ( la séance du dernier jour s'est déroulée sur le lac de Nanhu dans le district de Jiaxing, province du Zhejiang).

Participaient à ce congrès 12 délégués représentant la cinquantaine de membres du Parti de l'époque pour tout le pays: Mao Zedong, He Shuheng, Dong Biwu, Chen Tanqiu, Wang Jinmei, Deng Enming, Li Da, Li Hanjun, Zhang Guotao, Liu Renjing, Chen Gongbo et Zhou Fo-hai. Ces quatre derniers ont trahi le Parti par la suite. Les principaux fondateurs du Parti, Li Dazhao et Chen Duxiu, n'étaient pas présents à ce congrès pour raisons d'affaires. Bao Hui-seng, représentant personnel de Chen Duxiu, et un délégué spécial de l'Internationale communiste participaient également au congrès.

Lieu où s'est tenu le premier congrès du P.C.C. à Shanghai

Le Programme du Parti adopté lors du congrès fixait les objectifs du Parti: renversement de la bourgeoisie au moyen de l'armée révolutionnaire prolétarienne, établissement de la dictature du prolétariat, abolition du régime de propriété privée des moyens de production — tous ces objectifs visant à l'élimination des classes. De plus, le programme confirmait le centralisme démocratique comme principe d'organisation du Parti et définissait la discipline du Parti. Le congrès fixa pour le Parti comme tâche essentielle et immédiate de prendre la direction des mouvements ouvriers.

Chen Duxiu fut élu secrétaire du Bureau central du Parti communiste de Chine.

Le deuxième congrès

Tenu du 16 au 23 juillet 1922 à Shanghai, avec la participation de 12 délégués représentant les 195 membres du Parti.

La déclaration publiée par le congrès analysait la situation internationale et les caractéristiques de la société chinoise de l'époque — société semi-coloniale et semi-féodale —, définissait la nature et l'objet de la révolution chinoise et les moyens à utiliser, et déterminait les programmes minimum et maximum du Parti. Pour la première fois dans l'histoire de la Chine moderne, le congrès proposait un programme révolutionnaire et démocratique consistant à abolir définitivement l'impérialisme et le féodalisme. Le congrès a aussi pris la décision d'adhérer à la troisième Internationale.

Le troisième congrès

Tenu du 12 au 20 juin 1923 à Guangzhou.

Y assistaient une trentaine de délégués représentant les 420 membres du Parti.

Le congrès a accepté la résolution du Comité exécutif de l'Internationale communiste portant sur la coopération entre le Kuomintang et le Parti communiste chinois, et a décidé que les membres du Parti communiste adhéreraient en leur nom personnel au Kuomintang dirigé par le docteur Sun Yat-sen, afin d'établir un front uni des différentes classes démocratiques.

Le quatrième congrès

A eu lieu du 11 au 22 janvier 1925 à Shanghai, avec la participation de 20 délégués représentant les 994 membres du Parti.

Au cours de ce congrès ont été discutés le problème du pouvoir directeur du prolétariat dans la révolution démocratique et son alliance avec la paysannerie. Il a été décidé d'organiser un mouvement de masse, de mettre en place des organisations du Parti dans tout le pays et de renforcer celles qui existaient déjà. Ce qui préparait ainsi sur les plans théorique, tactique et organisationnel le rapide développement de la révolution.

Après ce congrès, les mouvements ouvriers et paysans prirent un essor considérable dans le sud de la Chine, donnant ainsi une impulsion énergique à la lutte menée contre les seigneurs de guerre féodaux du Nord.

Siège du 3e congrès du P.C.C. à Guangzhou

Le cinquième congrès

Tenu du 27 avril au 9 mai 1927 à Wuhan.

80 délégués représentant près de 58 000 membres du Parti y participaient.

Le congrès a été ouvert à un moment crucial de la Première Guerre civile révolutionnaire (1924-1927). Tchiang Kaï-chek, droitier au sein du Kuomintang, qui avait usurpé le pouvoir de direction du Comité central du Kuomintang, avait déclenché un coup d'Etat le 12 avril à Shanghai, à la suite duquel un grand nombre de membres du Parti communistes chinois et d'autres révolutionnaires furent massacrés. Le 18, Tchiang a établi à Nanjing son gouvernement qui représentait les intérêts de l'impérialisme, des puissants seigneurs terriens et de la grande bourgeoisie.

Au cours de ce congrès fut critiquée l'erreur commise par Chen Duxiu, qui négligeait l'importance de la lutte contre la bourgeoisie pour disputer la direction de la révolution. Cependant, comme le capitulationnisme de droite de Chen Duxiu prédominait au sein du Comité central, aucune mesure concrète ne put être adoptée pour rectifier cette erreur. Le 15 juillet, un autre dirigeant du Kuomintang, Wang Jing-wei, trahit ouvertement la révolution à Wuhan, ce qui annonça l'échec de la Première Guerre civile révolutionnaire. Le premier août, une insurrection armée éclata à Nanchang sous la direction du Parti communiste.

Le 7 août, le Comité central du Parti tint à Hankou une réunion extraordinaire, considérée comme un tournant de la révolution chinoise; on décida de rompre avec la ligne capitulationniste de droite de Chen Duxiu, et définit les politiques générales de la révolution agraire et de la résistance armée contre les réactionnaires du Kuomintang.

Le sixième congrès

Le congrès se réunit à Moscou du 18 juin au 11 juillet 1928.

Participaient à ce congrès 84 délégués et 34 délégués suppléants représentant plus de 40 000 membres du Parti.

Le congrès critiqua sévérement le capitulationnisme de droite et l'aventurisme qui encourageait les soulèvements aveugles. Il détermina un programme révolutionnaire consistant à s'opposer à l'impérialisme et au féodalisme, à mener la révolution agraire et à établir la dictature démocratique des ouvriers et des paysans pour mener à bien la révolution chinoise.

C'est alors que le Parti et l'Armée rouge mirent en place 15 bases d'appui révolutionnaires dans une dizaine de provinces. En 1934, à cause de la direction erronée de Wang Ming, les contre-attaques de l'Armée rouge lors de la 5e campagne «d'encerclement et d'anéantissement» que le Kuomintang lança contre les bases révolutionnaires centrales dans le sud du Jiangxi et l'ouest du Fujian subirent de rudes échecs. L'armée commença alors une Longue Marche historique au cours de laquelle le Bureau politique du C.C. du P.C.C. tint une réunion élargie au mois de janvier 1935 dans la ville de Zunyi de la province du Guizhou. C'est à cette occasion que le Parti a reconstitué son organe directeur, en mettant fin à la domination de l'aventurisme «de gauche» de Wang Ming, et en la remplaçant par une nouvelle direction juste ayant Mao Zedong comme représentant.

En 1937, éclata la Guerre de résistance contre le Japon. Le C.C. du P.C.C. pratiqua une politique de front uni national contre les agresseurs japonais. Le Parti et le peuple ne cessèrent de gagner en puissance.

Mao Zedong, Zhou Enlai (à droite) et Zhu De (à gauche) à la tribune du 7e congrès du P.C.C. tenu à Yan'an en 1945

Le septième congrès

Tenu à Yan'an du 23 avril au 11 juin 1945, le 7e congrès réunit 547 délégués et 208 délégués suppléants représentant les 1,21 million de membres du Parti.

Le congrès définit ainsi la ligne du Parti: mobiliser hardiment les masses, accroître les forces du peuple et, sous la direction de notre parti, vaincre les agresseurs japonais, libérer le peuple tout entier et fonder une Chine de démocratie nouvelle. Les Statuts adoptés lors du congrès précisaient que la pensée de Mao Zedong qui combinait le marxisme-léninisme avec la pratique de la révolution chinoise serait désormais considérée comme la pensée directrice de tout le travail du Parti. Ce congrès a eu pour effet de réaliser l'union sans précédent du Parti sur les plans tant politique qu'idéologique et organisationnel.

Le congrès a élu un nouveau comité central. Lors de sa première session plénière, le camarade Mao Zedong fut élu président du C.C. du P.C.C., président du Bureau politique et président du Secrétariat du C.C. du P.C.C. On a aussi élu Mao Zedong, Zhu De, Liu Shaoqi, Zhou Enlai et Ren Bishi comme membres du Secrétariat.

Sous la direction de la ligne correcte adoptée par le 7e congrès du Parti, le peuple chinois a défait les agresseurs japonais et mis hors de combat 8,07 millions de soldats de l'armée du Kuomintang au cours de la Guerre de libération (1946-49), renversant la domination de Tchiang Kaï-chek et remportant ainsi la victoire de la révolution de démocratie nouvelle.

A partir de la fondation de la République populaire de Chine en octobre 1949 jusqu'en 1956, le Parti a guidé le peuple chinois de toutes les nationalités dans la voie d'une transformation progressive de la société chinoise de démocratie nouvelle en une société socialiste; il a permis ainsi de rétablir rapidement l'économie nationale et d'entreprendre de façon planifiée l'édification économique, et de réaliser fondamentalement la transformation socialiste de la propriété privée des moyens de production.

Le huitième congrès

Tenu du 15 au 27 septembre 1956 à Beijing, avec la participation de 1 026 délégués et de 107 délégués suppléants représentant les 10,73 millions de membres du Parti.

Le congrès a attiré l'attention sur les points suivants: le régime socialiste est pour l'essentiel établi en Chine; la contradiction principale à l'intérieur du pays n'est plus celle entre le prolétariat et la bourgeoisie, mais réside dans l'écart qui existe entre les besoins du peuple pour un rapide développement tant économique que culturel et l'état arriéré de l'économie et de la culture; la tâche principale du peuple chinois dans les années à venir doit donc être de concentrer tous ses efforts sur le développement des forces productives, de réaliser l'industrialisation du pays et de satisfaire graduellement les besoins matériels et culturels du peuple; la lutte de classes existe encore et il faut renforcer la dictature démocratique populaire, mais la tâche fondamentale de cette dictature est de protéger et de contribuer à développer les forces productives dans le contexte des nouveaux rapports de production. Le congrès a insisté sur le principe que seul un parfait équilibre pourrait assurer le progrès de l'édification économique du pays. En outre, le congrès a soulevé le problème de l'édification du parti au pouvoir, en soulignant la nécessité de persévérer dans le principe du centralisme démocratique et de la direction collective, de s'opposer au culte de la personnalité, de promouvoir la démocratie au sein du Parti comme parmi le peuple et de renforcer les relations entre le Parti et les masses populaires.

Liu Shaoqi faisant le rapport politique au 8e congrès du P.C.C. le 15 septembre 1956

Le congrès a élu un nouveau Comité central et à sa première session plénière, Mao Zedong a été réélu président du C.C.; Liu Shaoqi, Zhou Enlai, Zhu De et Chen Yun, ont été élus vice-présidents, et Deng Xiaoping, secrétaire général.

Dans les dix années qui ont suivi le 8e congrès, on a assisté à des progrès dans l'édification socialiste dans tous les domaines. Pendant cette décade, le Parti a accumulé d'importantes expériences en dirigeant l'édification socialiste du pays. C'est au cours de ces dix années qu'ont été mises en place une grande partie des bases matérielles et techniques dont la Chine dépend aujourd'hui pour la réalisation de sa modernisation, et qu'un grand nombre de travailleurs qui jouent un rôle de premier plan dans l'édification économique et culturelle et dans d'autres domaines ont été formés à cette époque et se sont enrichis d'expériences de valeur. Tout ceci est l'aspect dominant du travail de notre Parti pendant cette période. Cependant, les erreurs «de gauche» dans la direction du Parti pour ce qui concerne le travail économique n'ont pas été extirpées; au contraire, elles se sont même aggravées aussi bien sur le plan politique qu'idéologique. Durant cette décade, les erreurs du camarade Mao Zedong en matière de lutte de classes dans la société socialiste sont devenues de plus en plus graves en théorie comme dans la pratique. Son comportement arbitraire et exclusif n'a cessé d'affaiblir le centralisme démocratique du Parti et le culte de la personnalité qui l'entourait s'est accru graduellement au point de prendre des proportions très inquiétantes. Mais le Comité central du Parti n'a pas su corriger à temps toutes ces erreurs, ce qui a permis aux intrigants comme Lin Biao, Jiang Qing et Kang Sheng d'en tirer profit tout en les amplifiant. Ce sont tous ces phénomènes qui ont provoqué le déclenchement de la «Révolution culturelle».

Salle de séance de la 3e session plénière du C.C. issu du lle congrès du P.C.C. à Beijing

Le neuvième congrès

Tenu du 1er au 24 avril 1969 à Beijing, avec la participation de 1 512 délégués représentant les 22 millions de membres du Parti.

Le rapport politique que Lin Biao a fait a légitimé les théories et pratiques erronées de la «Révolution culturelle» qui a commencé en 1966. Le congrès a adopté les nouveaux Statuts du Parti dont le «programme général» stipule que Lin Biao était «le proche compagnon d'armes et le successeur du camarade Mao Zedong». Les principes directeurs de 9e congrès étaient donc erronés sur les plans idéologique, politique et organisationnel.

Le dixième congrès

Tenu du 24 au 28 août 1973 à Beijing, réunissant 1 249 délégués qui représentaient les 28 millions de membres du Parti.

En 1970 et en 1971, Lin Biao et ses complices ont tenté d'usurper le pouvoir suprême du Parti et ont comploté un coup d'Etat armé. Le congrès a fait le bilan de la lutte qui a été menée pour écraser la clique contre-révolutionnaire de Lin Biao. Pourtant, il a continué les erreurs «de gauche» du 9e congrès, et Wang Hongwen a même été élu vice-président du C.C. du P.C.C. Jiang Qing, Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan et Wang Hongwen ont pu ainsi se former en une bande à quatre à l'intérieur du Bureau politique, ce qui a renforcé la puissance de la clique contre-révolutionnaire de Jiang Qing.

Le onzième congrès

Le 11e congrès a tenu ses assises du 12 au 18 août 1977 à Beijing.

Y assistaient 1 510 délégués représentant les 35 millions de membres du Parti.

Le congrès a adopté le rapport politique présenté par Hua Guofeng au nom du C.C. du P.C.C. dans lequel il a fait un bilan de la lutte qui a permis d'écraser la bande des Quatre en 1976 et a annoncé la fin de la «Révolution culturelle». Il a réitéré que la tâche fondamentale de notre parti dans la nouvelle période était de transformer notre pays en un Etat socialiste puissant et moderne avant la fin du siècle.

Ce congrès a joué un rôle positif dans la dénonciation et la condamnation de la bande des Quatre et pour l'orientation de l'activité de tout le Parti vers la modernisation socialiste du pays. Mais, en raison des limites des conditions historiques de l'époque et de l'influence des erreurs commises par Hua Guofeng, on a réaffirmé, au lieu de corriger, les théories, les principes politiques et les mots d'ordre erronés de la «Révolution culturelle»; la tâche de rétablir l'ordre et redresser la vérité dans la théorie et les principes du Parti n'a pu être accomplie. Ce n'est que lors de la 3e session plénière du Comité central issu de ce congrès tenue en décembre 1978 qu'on a commencé à accomplir consciencieusement et complètement ce travail.

 

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