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Publié le 13/05/2011
Discours de Jacques Grippa

Le 10 juin, le camarade Jacques Grippa, secrétaire du Comité central du Parti communiste de Belgique, a prononcé un discours à l'Ecole supérieure du Comité central du Parti communiste chinois. Voici le texte de la seconde partie de son discours. La première partie a paru dans le dernier numéro de notre revue. Les passages soulignés l'ont été par la rédaction de "P.I.".

La collaboration de classes pratiquée par les révisionnistes se révèle aussi dans certains pays socialistes lorsqu'ils nient la lutte de classe au cours de la révolution socialiste.

L'Etat du peuple entier signifie la liquidation de la dictature du prolétariat, le Parti du peuple entier la liquidation de l'avant-garde marxiste-léniniste de la classe ouvrière.

L'exemple de la Yougoslavie a démontré la possibilité d'évolution pacifique du socialisme au capitalisme et souligne le danger que représente le révisionnisme qui peut mettre en péril les conquêtes socialistes.

D'autre part, parler de la construction du communisme dans un seul pays alors que l'impérialisme subsiste, alors même que le socialisme est loin d'être réalisé jusqu'au bout, n'est pas seulement une aberration théorique. C'est aussi de la démagogie pour masquer les échecs répétés dûs au révisionnisme sur le plan intérieur, et un camouflage pour renoncer aux tâches de la révolution socialiste. C'est de plus une diversion pour tenter de justifier idéologiquement le développement de rapports de caractère non socialiste au détriment des autres pays du camp socialiste, la mise sous contrôle, sous tutelle économique, politique et militaire de ces pays.

Cette politique, non seulement tend à affaiblir le camp socialiste qu'elle divise. En fin de compte la politique révisionniste affaiblit l'Union soviétique elle-même, crée les plus graves difficultés, introduit des éléments de restauration du capitalisme. Elle est à l'origine du désastre dans l'agriculture soviétique. Elle amène la réduction des rythmes de développement industriel.

* * *

Les révisionnistes des pays capitalistes ont fait grand cas, au cours des dernières années, des résultats miraculeux que donnerait l'exemple du communisme en U.R.S.S.; sa valeur d'exemple aurait suffi à tout et il faudrait donc tout subordonner à cet objectif.

Conception absurde! L'exemple des succès de la révolution socialiste constitue certes une grande aide pour les exploités et opprimés en lutte contre le capitalisme, contre l'impérialisme, en ce sens que cet exemple accroît leur combativité, leur volonté de réaliser eux aussi la révolution socialiste.

Mais il y a longtemps que la supériorité de l'économie socialiste sur l'économie capitaliste est démontrée et l'exemple à lui seul ne peut en aucun cas remplacer la lutte révolutionnaire elle-même.

De plus, dans le cas des révisionnistes, il s'agit bel et bien d'un exemple à rebours: dans nos pays il nous faut précisément actuellement expliquer que les difficultés existant en Union soviétique et dans certains autres pays socialistes sont dues au révisionnisme et ne sont pas le fait du socialisme.

Par contre, l'on peut parler de la valeur de l'exemple des succès de la révolution socialiste en République populaire de Chine, en République populaire démocratique de Corée, en République populaire du Vietnam, en République populaire d'Albanie, à Cuba. Ces succès sont aussi des victoires du marxisme-léninisme.

Lorsque nous faisons une estimation des forces du camp socialiste à l'échelle mondiale, nous pouvons dire que celles-ci continuent à s'accroître, en dépit des conséquences néfastes du révisionnisme là où il sévit, et ce grâce aux victoires des pays socialistes où les partis communistes et ouvriers se tiennent sur les positions marxistes-léninistes.

* * *

Abordons la question des contradictions inter-impérialistes.

Dans le cadre de l'aggravation de la crise générale du capitalisme les contradictions inter-impérialistes s'accentuent. Cela ne peut laisser les marxistes-léninistes indifférents. C'est Lénine qui disait:

"Faire la guerre pour le renversement de la bourgeoisie internationale, guerre cent fois plus difficile, plus longue, plus compliquée que la plus acharnée des guerres ordinaires entre Etats, et renoncer d'avance à louvoyer, à exploiter les oppositions d'intérêts (fussent-elles momentanées) qui divisent nos ennemis, à passer des accords et des compromis avec des alliés éventuels (fussent-ils temporaires, peu sûrs, chancelants, conditionnels), n'est-ce pas d'un ridicule achevé?"

Il ajoutait qu'il fallait utiliser "de la façon la plus minutieuse, la plus attentive, la plus circonspecte, la plus intelligente, la moindre 'fissure'. entre les ennemis, les moindres oppositions d'intérêts entre les bourgeoisies des différents pays, entre les différents groupes ou catégories de la bourgeoisie à l'intérieur de chaque pays, aussi bien que la moindre possibilité de s'assurer un grand nombre d'alliés, fussent-ils des alliés temporaires, chancelants conditionnels, peu solides et peu sûrs. Qui n'a pas compris cette vérité n'a compris goutte au marxisme, ni en général au socialisme scientifique contemporain. Qui n'a pas prouvé pratiquement, pendant un laps de temps assez long et en des situations politiques assez variées, qu'il sait appliquer cette vérité dans les faits, n'a pas encore appris à aider la classe révolutionnaire dans sa lutte pour affranchir des exploiteurs toute l'humanité laborieuse. Et ce qui vient d'être dit est aussi vrai pour la période qui précède et qui suit la conquête du pouvoir politique par le prolétariat." ("La maladie infantile du communisme" — avril-mai 1920)

L'aggravation des contradictions inter-impérialistes pose le problème des alliés indirects de la révolution prolétarienne. Dans ce domaine aussi il faut partir de l'analyse concrète des situations concrètes et examiner les possibilités offertes en relation avec les intérêts supérieurs et généraux de la révolution prolétarienne et notamment, actuellement, en relation avec la lutte de libération nationale des peuples et nations opprimés.

Un des aspects principaux des contradictions inter-impérialistes est constitué actuellement par celles qui opposent différents pays capitalistes à l'impérialisme américain. Celui-ci poursuit ses plans de domination mondiale, y compris par l'emprise politique, économique et militaire sur d'autres pays capitalistes: dans ces conditions il est inévitable que les contradictions surgissent et s'amplifient.

De ce fait les pays d'Europe occidentale ont un caractère double. Ils sont impérialistes et exploiteurs d'autres pays, notamment de peuples soumis au colonialisme nouveau et ancien. D'autre part ils sont exploités, principalement par l'impérialisme américain.

Ce phénomène apparaît avec clarté notamment dans les chiffres des revenus de capitaux investis par le capital financier de ces pays à l'étranger d'une part, et investis par le capital financier étranger dans ces pays, d'autre part.

Il s'agit d'utiliser les contradictions inter-impérialistes dans le cadre de la réalisation de notre but stratégique à l'échelle internationale et, tactiquement avec l'objectif d'isoler l'impérialisme américain, ennemi des peuples du monde entier.

Nous pouvons constater que ces contradictions prennent déjà l'aspect dans certains cas de lutte pour l'indépendance nationale, de libération du joug américain.

Tant que ce sont des couches du capital financier qui restent à la tête de cette opposition à l'impérialisme américain, nous devons voir que celle-ci peut aboutir à différentes issues:

— capitulation devant les exigences américaines ou réalisation de nouveaux compromis plus ou moins favorables à ces couches du capital financier (à ce propos, le développement de la lutte de classe à l'intérieur et à l'échelle internationale peut intervenir comme un des facteurs déterminant ces prises de position),

— conflit ou guerre de caractère impérialiste,

— politique dite de neutralité avec ou sans formation de nouveaux blocs politico-militaires,

— Alliance éventuelle avec des pays socialistes.

Nous allons certes vers des situations complexes pouvant présenter des changements et des tournants brusques au cours desquels les Partis communistes devront déployer une grande capacité politique pour orienter leur action d'une façon correcte.

Mais la classe ouvrière dos pays capitalistes peut et doit jouer en l'occurrence un rôle plus actif encore.

Nous considérons que notre action doit être envisagée comme une lutte pour l'indépendance nationale au cours de laquelle la classe ouvrière doit agir en vue d'assurer son hégémonie, sa direction dans ce combat, en assurant les plus larges alliances, jusque et y compris avec certaines couches capitalistes dont les intérêts s'opposent à ceux de l'impérialisme américain.

La classe ouvrière doit reprendre dans ses mains le drapeau de l'indépendance nationale.

Cette lutte pour l'indépendance nationale ne peut impliquer aucune atténuation de la lutte de classe dans le pays, entre le travail et le capital.

Les Partis communistes, maintenant leur indépendance sur le plan idéologique, politique et d'organisation, continueront à agir pour que la lutte de la classe ouvrière se développe toujours plus amplement sur tous les fronts.

C'est ainsi qu'en Belgique nous avons déployé le mot d'ordre de la lutte pour l'indépendance nationale, pour libérer le pays du joug américain, et à l'étape actuelle, nous l'avons concrétisée notamment par l'objectif "Quittons l'OTAN!"

* * *

Quelle est l'attitude des révisionnistes vis-à-vis de ces contradictions?

Tantôt ils considèrent l'impérialisme comme un bloc monolithique et dénoncent comme un crime le fait que les marxistes-léninistes utilisent ces contradictions, recherchent les alliances les plus larges.

Tantôt ils dénoncent l'impérialisme français comme le danger principal et ont été jusqu'à considérer que la reconnaissance de la République populaire de Chine par la France serait un acte profitable a la politique belliciste.

Tantôt les révisionnistes agitent le péril du militarisme revanchard ouest-allemand, du prétendu axe Bonn-Paris, présentés comme des périls ultras auxquels ils opposent en fait la politique de l'impérialisme américain — présenté comme "sage, raisonnable, soucieux de préserver la paix". En quelque sorte la sujétion à l'impérialisme américain, son emprise, sa présence, (y compris l'occupation militaire) seraient pour les révisionnistes une espèce de "garantie" contre le péril du militarisme revanchard ouest-allemand.

Dans tous les cas, la position des révisionnistes a une signification et une seule, c'est d'admettre, de souhaiter, voire d'exiger le leadership, l'hégémonie américains.

Dans ces conditions, comment ne pas dénoncer que leur attitude les conduit à se dresser contre l'indépendance nationale de leur pays, à se faire les collaborateurs et complices de l'impérialisme américain.

N'est-il pas significatif que dans le projet de thèses du dernier congrès des révisionnistes belges, l'impérialisme américain n'était pas dénoncé une seule fois!

Et que le projet de résolution pour le 17ème Congrès du Parti communiste français (mai 64) a réussi ce tour de force de ne pas employer une seule fois l'expression "impérialisme américain", même en parlant de Cuba et du Sud-Vietnam!

Lorsque naguère Khrouchtchev voyagea en France, il ne tarissait pas de compliments et de platitudes à l'égard de De Gaulle. Mais aujourd'hui ce qui gêne les révisionnistes c'est que De Gaulle — représentant" actuel, certes, du capital financier français — s'oppose dans une certaine mesure à l'impérialisme américain.

En ce qui concerne les revanchards ouest-allemands, qui les a remis sur le pavois, qui les a armés? C'est précisément l'impérialisme américain sans l'alliance et le soutien duquel ils ne pourraient se permettre leur arrogance actuelle.

Comment l'impérialisme allemand peut-il avoir des bases en Hollande, en Belgique, en France? C'est en fonction de l'adhésion au pacte agressif de l'OTAN, instrument de l'impérialisme américain.

Si des armes atomiques sont entreposées en Allemagne occidentale, c'est parce que l'impérialisme américain en a décidé ainsi. Des généraux allemands se trouvent dans les plus hauts postes de commande de l'OTAN. Pour l'instant, le militarisme ouest-allemand se comporte en allié fidèle de l'impérialisme américain. Il est sa principale tête de pont en Europe, un instrument important de sa politique mondiale.

Nous disons qu'il y a actuellement un axe de l'ait Washington-Bonn, un condominium Etats-Unis - République fédérale allemande, de l'OTAN sous hégémonie américaine.

Certes des contradictions internes existent aussi dans cette alliance et l'on ne peut préjuger du développement futur de ces contradictions. Mais actuellement l'impérialisme américain soutient le militarisme ouest-allemand et celui-ci s'appuie sur l'impérialisme américain dans la préparation de ses plans revanchards.

Prétendre s'opposer au militarisme revanchard ouest-allemand en approuvant l'impérialisme américain ainsi que le font les révisionnistes est une mystification.

* * *

"L'une des formes de mystification de la classe ouvrière est le pacifisme et la propagande abstraite pour la paix", disait Lénine.

Les révisionnistes utilisent cette mystification pour tenter de détourner la classe ouvrière, les peuples et nations opprimés de leur lutte contre l'exploitation et l'oppression. Ils veulent mettre "hors la loi" les luttes, les révolutions et les guerres libératrices.

Mais leur prétendu pacifisme tend à détourner aussi les peuples d'une lutte conséquente contre l'agression impérialiste pour conjurer la guerre mondiale.

Les dirigeants révisionnistes multiplient les amabilités à l'égard de l'impérialisme. Celui-ci ne leur en est d'ailleurs aucunement reconnaissant: il les méprise et montre à leur égard une arrogance croissante.

Les capitulations des dirigeants révisionnistes devant l'impérialisme américain, leur collaboration avec lui, ne font qu'encourager son agressivité et accroissent d'ailleurs les menaces sur l'Union soviétique elle-même.

Prenons l'exemple du Traité tripartite de Moscou, que non seulement les marxistes-léninistes, mais que tous les travailleurs conscients condamnent.

Nous savons tous quelle est la portée de cette copie servile du projet américano-britannique de 19C2.

Le Traité de Moscou c'est la poursuite de la fabrication et du stockage des armes nucléaires stratégiques par l'impérialisme américain, renforçant son potentiel destructeur et aggravant le danger d'une guerre thermo-nucléaire mondiale.

C'est le feu vert à la concentration des efforts militaires de l'impérialisme américain sur le perfectionnement et l'accumulation des armes nucléaires tactiques, armes de choix dans sa politique de chantage et d'agression contre les mouvements de libération nationale. Le Traité de Moscou encourage la dissémination réelle des armes nucléaires impérialistes par le truchement de la multiplication des bases américaines, de sous-marins équipés de Polaris, et de la force multilatérale qui met à la disposition des alliés des Etats-Unis, y compris des revanchards ouest-allemands, ces engins d'agression impérialiste.

En même temps, le Traité de Moscou signifie aussi le renforcement de la campagne contre les peuples qui refusent de s'incliner devant les diktats impérialistes appuyés par les révisionnistes.

La possession de l'arme atomique par "a Chine socialiste renforcerait les forces de paix dans le monde, serait un facteur de paix. Mais les impérialistes américains, appuyés par les révisionnistes présentent cette éventualité comme un danger pour la paix. Le Traité de Moscou est une des plus dangereuses mystifications que les peuples aient connue. Il rappelle sinistrement les accords de Munich de 1938.

Les révisionnistes, loin de dénoncer l'impérialisme, agressif par nature, considèrent comme des fauteurs de guerre les pays qui refusent de signer le Traité de Moscou — et c'est le cas pour la Chine, la Corée, le Vietnam, l'Albanie, Cuba.

L'abandon par les révisionnistes de l'objectif de l'interdiction et de la destruction totales des armes nucléaires signifie qu'ils s'opposent à cette exigence des peuples. Ce fait souligne leur duplicité.

La menace et le chantage nucléaires font partie de la prétendue "stratégie de paix" de l'impérialisme américain. Mais la menace et le chantage nucléaires font aussi partie intégrante de la théorie et de la politique révisionnistes.

Démystifiez ce chantage, et toute leur conception ' de collaboration de classes s'écroule.

A une récente session de l'O.N.U., le délégué soviétique a été jusqu'à présenter un prétendu "plan de désarmement général" qui maintiendrait jusque dans la phase finale les armes nucléaires à la disposition de l'impérialisme américain. Il s'agit du projet dit de "l'ombrelle nucléaire". C'est la reprise d'une proposition américaine antérieure, et qui serait la légalisation de la "pax americana", des projets de domination mondiale de l'impérialisme américain, s'appuyant sur le monopole de la puissance nucléaire, et aidé par la complicité du groupe révisionniste de Khrouchtchev.

Les révisionnistes nous font là une démonstration du caractère trompeur de leur slogan du "monde sans guerre et sans armes", alors que subsiste encore l'impérialisme.

Les faits confirment la justesse de l'appréciation léniniste: "Il est impossible de supprimer les guerres sans supprimer les classes et sans instaurer le socialisme".

* * *

Les dirigeants révisionnistes qui appellent "coexistence pacifique" la complaisance envers l'impérialisme, sont animés d'une haine féroce contre les révolutionnaires.

Les communistes de Belgique et les autres travailleurs d'avanl-garde ont été soulevés d'indignation lorsqu'ils ont été informés des graves attaques du groupe de Khrouchtchev, notamment sur le terrain économique, contre les pays socialistes où les partis communistes et ouvriers tiennent bien haut le drapeau du marxisme-léninisme.

Ils partagent votre fierté et votre joie en constatant l'échec de ces odieuses manœuvres révisionnistes et que ces difficultés sont aujourd'hui heureusement surmontées en appliquant le principe de s'appuyer sur ses propres forces.

Faut-il dire aussi combien tout travailleur conscient réprouve avec horreur les livraisons, par les révisionnistes khrouchtchéviens, d'armes destinées à aider la bourgeoisie réactionnaire indienne dans son agression contre la Chine socialiste.

Disons en une phrase, Camarades, que le révisionnisme moderne consiste en une théorie et une pratique totalement réactionnaires et contre-révolutionnaires.

* * *

La théorie et la pratique du révisionnisme nous sont devenues familières au travers de la lutte que nous avons menée en Belgique même.

Rappelons brièvement que dans le Parti communiste de Belgique, depuis des années, un groupe de dirigeants révisionnistes fonctionnait comme fraction organisée. Ce groupe visait à faire dégénérer le Parti, à déployer une activité révisionniste systématique.

Ce groupe manœuvra sournoisement pour accroître ses positions dans l'appareil dirigeant, violant et reniant les décisions des congrès du Parti.

L'attitude honteuse de ce groupe lors de la tentative de contre-révolution en Hongrie allait être le signe annonciateur de ses trahisons ultérieures.

"Le Drapeau rouge" du 2 novembre 1956 annonçait en première page:

"Nagy proclame la neutralité de la Hongrie et dénonce le Traité de Varsovie. Il fait appel à l'O.N.U."

Dans cet article, il était annoncé, sans commentaires:

"le retrait des troupes soviétiques, le massacre de 130 militants communistes pendus par les pieds à des arbres et roués de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive."

Dans le même numéro, le Bureau politique dominé par les révisionnistes

"appréciait l'attitude d'apaisement de l'Union soviétique (c'était au moment où Khrouchtchev faisait retirer les troupes de Hongrie)"
dans laquelle il voyait

". . . la manifestation d'une force considérable au service de la détente internationale".
Le Bureau politique prétendait qu'il s'agissait là des

"premiers succès des efforts entrepris par le Parti des Travailleurs Hongrois et les organisations représentatives de la classe ouvrière et de la démocratie socialiste hongroise, groupés autour de leur gouvernement". (Il s'agissait du gouvernement du traître Nagy)
Le Bureau politique espérait, aussi que

"la tragédie hongroise approchait de son dénouement"
dénouement qui, dans ces circonstances aurait été la victoire de la contre-révolution.

Dans le même "Drapeau rouge", l'"Union Belge pour la Défense de la Paix" à la tête de laquelle se trouvaient les mêmes dirigeants révisionnistes qui défendent actuellement le Traité tripartite de Moscou, publiaient, sans qu'il y soit fait le moindre commentaire, un communiqué où cette Union

"déplore l'effusion de sang et regrette l'intervention des troupes soviétiques dans les affaires intérieures de la République Magyare."

Ce communiqué ajoutait avec l'approbation des dirigeants révisionnistes:

"Ces événements prouvent que les pactes militaires autorisant la présence de troupes étrangères dans un pays quel qu'il soit, mettent la paix en danger."

Aucune autocritique ne sera jamais faite par le Bureau politique révisionniste à la suite de ces événements.

En 1957, le Bureau politique manifeste son intérêt pour le Programme des révisionnistes yougoslaves.

Mais ces caméléons feindront d'approuver la Déclaration des Partis communistes et ouvriers des pays socialistes de 1957, comme plus tard, la "Déclaration des 81" de 1960. Mais ce sera dans tous les cas pour pouvoir continuer leur travail de sape.

Le 13ème Congrès, à Liège, en 1960 se terminera dans l'équivoque, le Bureau politique ayant dû cependant reculer sur un certain nombre d'appréciations et de formulations contenues dans les thèses. Notamment celle de la "voie parlementaire vers le socialisme" avait été supprimée par le Congrès.

Mais depuis lors, le Bureau politique révisionniste s'est complètement démasqué. Il n'y eut plus un événement où les deux lignes ne s'affrontèrent.

Le groupe dirigeant révisionniste a tout trahi et tout renié. Il a trahi les luttes revendicatives immédiates. Au cours de la grande grève de décembre 60-janvier 61, le Bureau politique révisionniste s'était opposé à ce que la lutte passe à un niveau supérieur. Il qualifiait d'ultra-gauchiste les propositions de marche sur Bruxelles et d'abandon de l'outil pourtant approuvées par des centaines de milliers de travailleurs.

Mais par contre il préconisait des "démarches et des conversations avec des mandataires de la majorité". Il se désolidarisait des grévistes qui s'étaient heurtés aux provocations de la gendarmerie près de la gare des Guillemins à Liège allant jusqu à tenir une conférence de presse dans ce but!

Et il voulait rompre le front gréviste, notamment à Bruxelles.

Fin 1961, face à une nouvelle poussée revendicative, le Bureau politique révisionniste, au lieu d'appeler à l'action, implorait une "conférence nationale du Travail", réunion organisée par le gouvernement avec les représentants patronaux et les dirigeants syndicaux réformistes et chrétiens.

Un des membres du Bureau politique révisionniste écrivait:

"Il est évident, en effet, qu'aucun des problèmes urgents qui nous occupent ne peut être convenablement résolu en dehors de la négociation la plus sereine possible. . . . Toutes ces questions sont trop complexes pour qu'une pure et simple collision entre patronat et monde du travail y donne réponse. C'est d'ailleurs pour cela que la réaction espère la collision."

Les révisionnistes préconisèrent aussi de s'engager dans la voie de la programmation sociale en laissant libre cours à leurs rêveries d'idéologues de la collaboration de classes, imaginant de planifier, de programmer, les rapports entre les classes antagonistes de la société capitaliste et de réaliser l'harmonie entre celles-ci.

Lyrique, un révisionniste déclarait: "un peu tout le monde (y compris bon nombre d'anticommunistes) fait pour ainsi dire du communisme sans le savoir".

Au cours des derniers mois, la principale préoccupation des révisionnistes dans ce domaine des revendications salariales et autres, a consisté à freiner les luttes ouvrières, à fixer des objectifs de diversion, à s'opposer au programme général revendicatif que notre Parti popularisait avec succès.

Les révisionnistes ont trahi la lutte contre les lois antigrève:

Le 1er septembre 1962, les ministres Gilson et Vermeylen déposent des projets de lois répressives antiouvrières.

Tout ce que le principal dirigeant révisionniste trouve à en dire en janvier 63, c'est qu'il s'agit d'"une des manœuvres destinées à troubler l'élaboration des nouvelles exigences ouvrières." Le mot d'ordre de "Gilson-démission" est considéré comme antiparti par les révisionnistes!

Les révisionnistes apportent leur soutien à peine critique au gouvernement Lefèvre-Spaak, instrument des couches les plus réactionnaires du capital financier, et laquais de l'impérialisme américain.

Les révisionnistes de Belgique ont trahi la lutta pour conjurer la guerre mondiale.

Avec leurs congénères des autres pays, ils ont approuvé frénétiquement le Traité tripartite de Moscou.

Ils condamnent actuellement le mot d'ordre de réduction de dix milliards des dépenses militaires. Ils ont présenté Kennedy comme "la pièce maîtresse dans la lutte pour la paix" et prétendu qu'il fallait "renforcer la position de Kennedy".

Pour le groupe révisionniste de Belgique, il ne s'agit plus de se retirer de l'OTAN. Il faut y assurer le leadership américain.

En politique internationale, les positions du Bureau politique sont celles du soutien actif à Spaak, devenu confident de Khrouchtchev.

Mais dans les manifestations de masse, notamment le 15 mars ("marche anti-atomique des jeunes") et le 8 mai ("journée pour la paix") les dirigeants révisionnistes et réformistes coalisés, ne purent empêcher nos mots d'ordre de lutte conséquente pour conjurer la guerre mondiale: "De l'interdiction et de la destruction totales des armes nucléaires", de "Quittons l'OTAN!", d'être repris par la majorité des manifestants.

Les révisionnistes de Belgique ont trahi l'internationalisme prolétarien.

Ils ont trahi la lutte révolutionnaire de libération nationale du peuple congolais.

Après avoir toléré l'intervention militaire belge, ils ont été les promoteurs de l'intervention de l'O.N.U. au Congo. Cette intervention allait coûter la vie à Lumumba et à ses compagnons. Elle ouvrait les portes du Congo à l'impérialisme américain et apportait souffrances, massacres et misère accrus au peuple congolais.

Les révisionnistes ont semé des illusions criminelles au Congo et en Belgique. Ils ont préconisé que Gizenga abandonne les territoires libérés du Nord-Est du Congo pour "jouer le jeu parlementaire" à Léopoldville. Depuis lors Gizenga est séquestré dans une île insalubre et on ignore s'il est encore vivant!

* * *

Laissez-moi saluer ici le nouveau développement de la lutte de libération nationale au Congo!

Le temps n'est plus où le capitalisme, l'impérialisme pouvaient espérer, en la noyant dans le sang, réduire au silence la lutte révolutionnaire des peuples opprimés.

Le peuple congolais, ses dirigeants révolutionnaires, tirent les leçons des revers connus naguère.

Le peuple congolais a pris les armes à la main pour chasser les néo-colonialistes américains intervenant directement et sous le couvert de l'O.N.U., les colonialistes belges ainsi que la clique de Kasavubu, Adoula, Mobutu au service de l'impérialisme.

Les succès déjà remportés dans cette lutte annoncent de nouvelles victoires!

Lors des événements de la Mer des Caraïbes en octobre-novembre 1962, les révisionnistes belges ont été les protagonistes de la panique devant le chantage nucléaire en s'opposant à toute solidarité active avec Cuba socialiste.

Ils ont surpassé les pires réactionnaires dans leurs campagnes de calomnies contre la République populaire de Chine.

Ils se sont rangés inconditionnellement aux côtés de la bourgeoisie réactionnaire indienne, complice de l'impérialisme américain, dans son agression contre la Chine socialiste.

Les résolutions de solidarité avec Cuba et la Chine socialistes, votées par le Bureau fédéral de Bruxelles le 6 novembre 1962, ont été déclarées par eux antiparti.

Il n'est pas un principe révolutionnaire de la "Déclaration des 81 Partis communistes et ouvriers" de 1960 que les révisionnistes de Belgique n'aient violé et trahi.

Ils ont renié l'essence révolutionnaire du Parti. Jusque et y compris dans les nouveaux "statuts" qu'ils ont adoptés. Les thèses de leur Congrès constituent un exposé systématique du révisionnisme moderne.

Et aujourd'hui, leur grand souci est d'être admis dans "l'action commune socialiste" que les travailleurs d'avant-garde appellent "inaction commune", organisation entièrement sous le contrôle des dirigeants droitiers du P.S.B. (Parti Socialiste)

Aux travailleurs socialistes de gauche, ils recommandent de "rester au sein de leurs organisations" (le Parti Socialiste) et d'y demander l'"application honnête des décisions des congrès du Parti Socialiste Belge". Contre les travailleurs socialistes de gauche qui ne veulent pas les écouter, ils lancent l'accusation de "gauchisme anarchisant".

Les révisionnistes ont voulu et organisé la scission.

Dès le mois de décembre 1961, les révisionnistes de Belgique lancèrent des attaques publiques contre le Parti du Travail d'Albanie et le Parti communiste chinois.

Encouragés par le contre-courant révisionniste dont Khrouchtchev s'est institué le chef, ils accentuèrent les mesures scissionnistes qui prirent une forme organique à la fin de 1962: mesures arbitraires, antistatutaires, sans cesse aggravées contre les militants qui se tenaient sur les positions marxistes-léninistes et les principes révolutionnaires de la Déclaration des 81.

Mais les révisionnistes se sont cassés les dents. Nous ne pouvions en nous inclinant devant l'arbitraire révisionniste nous faire les complices de la trahison et de la liquidation du Parti.

Vouloir détruire le marxisme-léninisme, vouloir liquider le parti révolutionnaire, avant-garde de la classe ouvrière, est aussi vain que vouloir liquider la lutte de classe.

En juin 1963, la Fédération bruxelloise tenait un Congrès extraordinaire et refaisait son unité sur la base du marxisme-léninisme.

Le 22 décembre 1963, la Conférence nationale des Communistes de Belgique déclarait reconstitué sur la base du marxisme-léninisme, le Parti communiste de Belgique à l'échelle nationale. La Conférence nationale "déniait toute valeur aux diverses décisions du Congrès soi-disant communiste de Pâques 1963 qui avait consacré la transformation de l'organisation contrôlée par les révisionnistes en parti réformiste".

La Conférence nationale élisait en conséquence le Comité central du Parti communiste de Belgique reconstitué sur la base du marxisme-léninisme.

Elle adoptait un programme d'action qui, depuis, a fait ses preuves dans l'action de masse.

Notre journal "La Voix du Peuple" a reparu et est devenu hebdomadaire depuis le 1er janvier.

Nous avons popularisé nos positions par affiches, conférences, tracts, journaux d'agitation et d'entreprises.

Notre Parti constitue déjà une force politique notable qui a remporté des succès dans l'organisation de la lutte contre le capital. La Jeunesse communiste, les Etudiants communistes, ont reconstitué également leur organisation sur la base du marxisme-léninisme à l'échelle nationale. L'organisation des Pionniers fonctionne à nouveau dans deux régions.

Le Premier Mai, nous avons donné une preuve de la vitalité de notre Parti. Un meeting se tint à Charleroi, un défilé enthousiaste, discipliné, plein d'allant révolutionnaire parcourut les rues de Bruxelles, se terminant par un meeting.

Alors que l'organisation révisionniste poursuit son processus de désagrégation, notre Parti se renforce constamment.

* * *

L'examen de la situation objective en Belgique peut se résumer par l'appréciation suivante: Les contradictions du monde capitaliste secouent la Belgique et l'approfondissement de la crise générale du capitalisme s'y marque particulièrement.

La crise du capitalisme en Belgique se reflète dans la crise des partis de la bourgeoisie, le Parti Socialiste y compris.

La classe ouvrière de notre pays a montré plus d'une fois sa combativité.

A nous de remplir notre rôle d'avant-garde.

Mais nous devons sans cesse élever le niveau de la lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses.

Il s'agit aussi de contribuer activement à la lutte de classe à l'échelle internationale qui se déploie victorieusement avec toujours plus d'ampleur.

La lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses de notre pays, fait partie de la lutte révolutionnaire mondiale.

La stratégie et la tactique de la classe ouvrière, pour être correctement déterminées, doivent se baser sur l'analyse de la situation concrète dans notre pays, et aussi sur l'estimation exacte de la situation politique et économique mondiale.

Il s'agit d'appliquer aux conditions concrètes de la Belgique, la vérité universelle du marxisme-léninisme, la ligne générale du mouvement communiste international.

Pour être valables, les objectifs d'action de la classe ouvrière des masses laborieuses, doivent tenir compte du fait qu'actuellement la situation en Belgique est conditionnée par la sujétion à l'impérialisme américain: le gouvernement Lefèvre-Spaak, nous l'avons dit, est l'instrument des couches les plus réactionnaires du capital financier, et est le laquais de l'impérialisme américain.

* * *

Notre Comité central a déterminé le programme d'action actuel du Parti, en dix points. Ce programme donne les objectifs précis de la lutte sur tous les fronts, c'est-à-dire en nous résumant:

— le programme général revendicatif de la classe ouvrière;

— la défense des libertés démocratiques avec notamment l'abrogation des lois antigrève, la réalisation de l'autodétermination des deux peuples et des 3 communautés par le fédéralisme, la dissolution des organisations fascistes;

— la lutte pour conjurer la guerre mondiale, contre l'agression impérialiste, contre la menace et le chantage nucléaires impérialistes, pour l'interdiction et la destruction totales des armes nucléaires;

— l'internationalisme prolétarien agissant:

— solidarité avec le camp socialiste tout entier et avec chaque pays socialiste en particulier;

— solidarité avec les mouvements révolutionnaires de libération nationale, notamment avec les peuples congolais et vietnamien, en nous rappelant les paroles de Lénine:

"Le mouvement révolutionnaire des pays avancés ne serait en fait qu'une simple duperie, sans l'union complète et la plus étroite dans la lutte, des ouvriers en Europe et en Amérique contre le capital, et des centaines et des centaines de millions d'esclaves coloniaux opprimés par ce capital."

— solidarité avec les travailleurs des autres pays, notamment avec les peuples d'Espagne et du Portugal en lutte contre la sanglante dictature fasciste;

— la lutte pour l'indépendance nationale, pour la libération du joug américain: "Quittons l'OTAN!"

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Notre action de Parti révolutionnaire d'avant-garde doit signifier qu'au travers des luttes quotidiennes, la classe ouvrière doit se préparer à réaliser sa tâche historique, la révolution socialiste.

Ces luttes quotidiennes ne seraient qu'un leurre si l'avant-garde marxiste-léniniste n'amenait pas des couches toujours plus larges de la classe ouvrière, des masses laborieuses, à la conscience de la nécessité de la révolution socialiste, de la nécessité de s'y préparer.

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Notre Parti est responsable devant la classe ouvrière de notre pays, devant l'ensemble du mouvement communiste et ouvrier international.

Notre position dans le grand débat actuel est claire.

Il y a d'une part la conception et la méthode du socialisme scientifique c'est-à-dire le marxisme-léninisme.

Il y a d'autre part la révision des principes du marxisme-léninisme, le reniement de l'essence révolutionnaire du socialisme scientifique, c'est-à-dire le révisionnisme, la capitulation devant l'impérialisme et la pénétration de l'idéologie bourgeoise.

Notre place dans le débat actuel ne peut faire aucun doute: Nous étions, nous sommes et nous resterons du côté des forces révolutionnaires marxistes-léninistes.

Nous sommes avec les partis frères marxistes-léninistes.

Nous sommes solidaires des camarades marxistes-léninistes des partis dominés encore momentanément par les révisionnistes et en butte à leurs vexations.

Nous agissons selon le précepte:

"Marxistes-Léninistes, unissons-nous!"

Déjà l'on peut affirmer que la majorité des communistes dans le monde se placent résolument sur les positions du marxisme-léninisme.

Même dans les partis dont les directions sont révisionnistes nous sommes persuadés que l'écrasante majorité des militants, lorsqu'ils sont informés, et s'ils pouvaient s'exprimer, rejetteraient le révisionnisme: il ne peut en être autrement car lorsqu'un travailleur devient communiste, ce n'est pas pour trahir la cause de la classe ouvrière, la révolution socialiste, c'est pour la faire triompher!

Nous ne devons ménager aucun effort pour rétablir l'unité du mouvement communiste international sur la seule base où elle puisse véritablement se réaliser, sur la base du MARXISME-LENINISME!

Les propositions du Parti communiste chinois concernant la ligne générale du mouvement communiste international et la juste attitude de votre Parti dans le débat constituent une contribution inestimable dans ce sens.

Les dirigeants révisionnistes ont beau multiplier et aggraver leurs manœuvres de scission.

Nous sommes à l'époque de la victoire de la révolution socialiste à l'échelle mondiale.

L'issue du débat actuel au sein du mouvement communiste international ne fait pas de doute: le marxisme-léninisme l'emportera.

Et le mouvement communiste international en sortira renforcé pour conduire la classe ouvrière, tous les opprimés et tous les exploités à la victoire finale!

Vive le Parti communiste chinois et son Comité central!

Vive le camarade Mao Tsé-toung!

En avant vers de nouvelles victoires révolutionnaires!

En avant vers de nouvelles victoires du mouvement révolutionnaire de libération nationale!

En avant vers de nouvelles victoires de la révolution socialiste à l'échelle mondiale!

Vive l'unité fraternelle des marxistes-léninistes du monde entier!

Vive le marxisme-léninisme!

 
 
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