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Publié le 12/01/2011
Bilan 2010 : Echec de la stratégie américaine contre la Chine

Bao Shenggang

Dans son discours du 12 janvier 2010, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a déclaré le retour des Etats-Unis en Asie. Les 12 mois suivants, Washington œuvrait pour consolider ses influences dans la région. Mais, tous ses efforts se sont soldés par un échec selon le Lianhe Zabao. Dans son éditorial du 21 décembre, le journal singapourien explique que les Etats-Unis ont eu tort d'utiliser l'affrontement pour retourner en Asie. Un tel retour dresse des obstacles et se paie cher. Pire encore, cela risque de compromettre la tendance de paix et de prospérité en Asie, et d'exacerber les contradictions des pays dans la région. A la fin de l'année, Les Etats-Unis n'avaient pas atteint leur objectif d'ingérer dans les affaires asiatiques, et de contraindre la Chine. Au contraire, ils ont eux-mêmes fermé la porte de l'Asie, et se retrouvent aujourd'hui isolés.

Voici des extraits de cet éditorial :

Pacifique ou belliqueux, le come-back américain en Asie exercera diverses influences, dont les prix varieront.

Dans quelles mesures ce retour est-il possible ? En effet, les pays asiatiques ne l'écartent pas. Economiquement, un rapport d'interdépendance existe déjà. L'Asie a besoin de leur ami américain pour réaliser le développement et la prospérité. Politiquement, la démocratie américaine est un bon exemple pour de nombreux pays asiatiques qui, de peur d'une dépendance forte envers la Chine, souhaitent la présence des Etats-Unis afin de contrebalancer la puissance chinoise et de stabiliser l'échiquier stratégique du continent.

Economie la plus dynamique actuellement, l'Asie concentre bon nombre de pays de cultures différentes, déséquilibrés au niveau du développement économique, et perturbés par des contradictions complexes sur les plans territorial et ethnique. L'intégration politique entre ces pays avance donc lentement, et requiert la présence des Etats-Unis pour garantir la stabilité et le développement de la région, à condition que cette présence soit pacifique. Car l'attitude hostile et le climat de défiance ne font qu'exacerber les contradictions et déchirer l'Asie. Ce serait une catastrophe tant pour la région que pour le réveil de l'économie mondiale.

Hélas, les Etats-Unis ont justement choisi la voie de l'affrontement dans sa stratégie de retour en Asie, dont l'élément central est de contraindre et d'assiéger la Chine.

Pourquoi cet échec américain ?

En déplaçant le cœur de leur stratégie vers l'Asie, les Etats-Unis ont ciblé directement la Chine. Des attaques ont été lancées au nom de la menace chinoise, exagérant la puissance de l'APL et fomentant des querelles territoriales entre la Chine et ses pays voisins, de manière à provoquer l'inquiétude et l'angoisse des pays asiatiques face au redressement chinois. Dans cette perspective, les pays asiatiques auraient dû se réjouir du retour américain, et former un bloc autour de la Chine afin de l'isoler.

Cependant, l'attitude chinoise et la réaction internationale ont montré que la stratégie américaine était un échec.

D'abord, face à l'étouffement des Etats-Unis, la Chine a fait preuve de retenue et a soigneusement évité l'escalade. En même temps, elle a réussi à sortir de son isolement en développant activement ses relations avec l'Europe, la Russie et les pays émergents.

Puis, ce bloc antichinois souhaité par les Etats-Unis ne s'est pas formé. Malgré une inquiétude commune face à la croissance chinoise et un certain rapprochement, les pays voisins de la Chine ne veulent pas d'une alliance militaire de type guerre froide. Pour la plupart d'entre eux, la Chine constitue leur plus important partenaire commercial dont le développement est le moteur de leurs exportations.

Ensuite, la proposition américaine relative au taux de change du RMB a été rejetée lors des sommets du G20 et de l'APEC. Au lieu d'attaquer la Chine, Washington est devenue la cible commune suite au second assouplissement monétaire quantitatif, politique qualifiée d'irresponsable. Les deux sommets ont démontré que la meilleure stratégie consistait à chercher les points communs en laissant de côté les divergences. Malgré l'existence de désaccords, les pays du monde, au lieu de pousuivre leur propre politique, de se disputer et de recourir au protectionnisme commercial, choisissent plutôt le développement et la prospérité communs.

Enfin, l'échec du Parti démocratique américain dans les élections de mi-mandat a calmé la vague d'hostilité contre la Chine. Les relations sino-américaines entrent dans une phase relativement calme. Les problèmes économiques intérieurs redeviennent les premières préoccupations.

Evidemment, la volonté américaine d'intervenir dans les affaires asiatiques en contraignant la Chine a perdu de sa vigueur. Si les Etats-Unis poursuivent cette politique, ils se retrouveront isolés. De plus, l'actuelle crise en Asie de l'Est sera hors de contrôle.

Afin de devenir et de rester la première puissance mondiale, il existe deux moyens : gagner le respect du monde en se développant et en incarnant un exemple moral, ou contraindre le développement des autres pays. L'Histoire montre que la première option n'est pas la bonne.

La Maison-Blanche s'est perdue dans son idéologie de guerre froide. Nº1 des dépenses militaires et des armées stationnées à l'étranger, les Etats-Unis affrontent pourtant de fortes menaces sur leur territoire, et jouent mal leur rôle de défenseur de la paix mondiale. En effet, leur diplomatie du « smart power » n'est pas intelligente. Abandonner la stratégie d'affrontement au profit de la coopération permettra aux Etats-Unis de participer davantage en Asie ; cela favorisera également le développement et la stabilité de la région et du monde entier, et soulagera les tensions actuelles en Asie de l'Est.

 

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