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Publié le 27/10/2010
La mission lunaire va de l'avant

La Chine lance un nouveau satellite lunaire pour préparer le futur alunissage d'un véhicule.

TANG YUANKAI

La seconde sonde lunaire inhabitée chinoise, Chang'e-2, a réussi sa troisième et dernière manœuvre d'approche le 9 octobre, ce qui lui a permis de se placer en orbite à 100 km de la lune, selon le Centre de contrôle aérospatial de Beijing (CCAB).

C'est une étape importante non seulement parce que, par rapport à son prédécesseur Chang'e-1, il était plus difficile pour Chang'e-2 de freiner à une distance plus proche de la lune et à une vitesse supérieure, mais aussi parce que ce succès va permettre au vaisseau spatial de commencer bientôt ses activités d'exploration scientifique.

Chang'e-2 a été lancé au moyen d'une fusée Long-March-3C depuis le Centre de lancement de satellites de Xichang au sud-ouest de la province du Sichuan le 1er octobre.

Le programme d'exploration lunaire de la Chine, nommé d'après une déesse mythique qui a volé vers la lune, a pour la première fois lancé un engin spatial inhabité directement du site de lancement à l'orbite de transfert terre-lune, ce qui réduit considérablement la durée du voyage par rapport à son prédécesseur Chang'e-1.

Ce programme se divise en trois étapes, c'est-à-dire mise en orbite, alunissage et récupération. Durant la première, qui a débuté en 2004, la Chine a élaboré et lancé son premier satellite d'exploration lunaire pour une mise en orbite. La deuxième, prévue autour de 2013, verra un véhicule sans pilote être envoyé sur la lune afin d'explorer et d'examiner la topographie, la structure géologique et la composition des matériaux de l'aire d'alunissage et de commencer l'observation astronomique depuis la lune. Le programme devrait entrer dans la phase III avant 2020, avec l'alunissage d'un véhicule automatisé qui recueillera des échantillons de roches et les ramènera à des fins d'analyse et de recherche. Après avoir achevé les trois étapes prévues, des missions habitées pourraient y être ajoutées, a déclaré Ouyang Ziyuan, un consultant haut placé du programme chinois d'exploration lunaire.

Chang'e-1, lancé le 24 octobre 2007, a mis environ 13 jours pour parvenir au bout de son voyage, après avoir suivi une trajectoire géosynchrone puis être transféré sur une orbite terre-lune. Il n'a fallu qu'environ 112 heures de voyage à Chang'e-2, soit moins de cinq jours de voyage, avant d'arriver à destination.

« Cela signifie que nous pourrions utiliser moins de carburant pour la fusée et laisser plus de temps au satellite pour ses explorations », a déclaré Wu Weiren, ingénieur en chef du programme chinois d'exploration lunaire. Celui-ci a également déclaré que les nouveaux défis concernaient notamment une fenêtre de lancement moins libre et une mise en orbite plus précise.

Conçu comme remplaçant de Chang'e-1, Chang'e-2 a été officiellement chargé d'améliorer les performances de son prédécesseur après la réussite de la première mission.

Pour acquérir des données plus détaillées sur la lune, le centre de contrôle a placé le nouveau satellite deux fois plus près de la surface que l'ancien, c'est-à-dire à environ 100 km du sol.

Le satellite sera finalement placé en orbite à seulement 15 km au-dessus de la lune. À ce moment, Chang'e-2 prendra des photos de la zone du golfe des Iris, le terrain d'alunissage proposé pour Chang'e-3, avec une résolution de moins de 10 mètres. « Nous sommes parvenus à 108 plans d'urgence pour assurer la sécurité du voyage de Chang'e-2. », a déclaré Ma Yongping, directeur adjoint du CCAB. Ce dernier a expliqué que le satellite étant à seulement 15 km de la surface lunaire, un mauvais fonctionnement du moteur pourrait causer un crash. Selon lui, les importantes mises à jour du système de contrôle permettent d'éliminer cette possibilité et d'assurer qu'en cas de problème de trajectoire, le centre de contrôle sur terre pourrait prendre des mesures efficaces pour le résoudre.

M. Ouyang a rédigé un article pour le dernier numéro de la revue trimestrielle chinoise Spacecraft Engineering qui révèle les huit améliorations technologiques apportées à Chang'e-2 par rapport au modèle précédent.

Outre une orbite plus proche et un voyage raccourci, la fusée transportant la sonde Chang'e-2 dispose de deux propulseurs de plus, afin d'augmenter la précision et la vitesse selon les exigences du vol.

Pour sa part, Chang'e-2 embarque un altimètre laser d'une précision de 5 mètres pour obtenir des données topographiques plus précises sur l'aire d'atterrissage proposée pour Chang'e-3. Son appareil photo à dispositif à transfert de charge (CCD) permettra d'améliorer la résolution des photos de la mission précédente, passant d'une précision d'environ 120 mètres à moins de 10 mètres.

Les principales missions scientifiques de Chang'e-2 sont la finalisation d'une cartographie précise et d'une imagerie en trois dimensions de l'aire d'alunissage proposée, l'étude de la composition et de la répartition des éléments sur la lune, celle de l'épaisseur et des propriétés électromagnétiques du sol lunaire et l'observation de l'environnement proche. Les données seront recoupées avec celles obtenues par Chang'e-1.

En outre, l'orbite elliptique qu'empruntera Chang'e-3 sera expérimentée. Avec un périgée de 15 km à la lune, cette trajectoire sera un nouveau record pour les engins spatiaux chinois. Les exigences de la deuxième phase comprennent également un nouveau système de contrôle en bande X, permettant aux capacités de contrôle chinoises de l'espace sidéral de couvrir la distance entre la terre et mars.

L'avenir de l'exploration des ressources

Étant le seul par satellite naturel de la terre, la lune a gardé la trace de toutes ses activités géologiques depuis sa création il y a 4,6 milliards d'années. C'est une mine d'informations importantes pour l'humanité concernant l'origine et l'évolution de la terre, du système solaire et de l'univers. En outre, la lune est riche en ressources énergétiques et minérales. Les pertinentes données de détection recueillies par Chang'e-1 montrent la répartition globale de trois substances (uranium, thorium et potassium) et la répartition locale d'autres éléments comme le magnésium, l'aluminium, le silicium, le fer et le titane.

Des scientifiques ont travaillé sur la façon d'utiliser ces découvertes pour sauver notre planète d'une crise énergétique imminente. « Il y a tant de ressources différentes dans d'énormes proportions sur la lune. Rien que pour le titane, on en trouve réparti sur une zone aussi vaste que le territoire chinois », a affirmé M. Ouyang. Il a insisté sur les énormes réserves de matières premières qui permettraient une fusion nucléaire contrôlée sur la lune. Le programme spatial chinois a relevé et calculé que le sol lunaire en recelait entre 1 et 5 millions de tonnes alors que la demande annuelle mondiale n'est que de 100 tonnes seulement, assurant la rentabilité d'une prospection par navette spatiale.

Jusqu'à maintenant, le programme d'exploration lunaire a coûté moins de 2 milliards de yuans (environ 215 millions d'euros), dont 1,4 milliard de yuans (environ 150 millions d'euros) rien que pour la première étape. « Le budget de la première étape correspond à celui de la construction de 2 km de métro à Beijing ou à moins de 20 km de chemin de fer à grande vitesse entre Beijing et Shanghai », a déclaré Long Lehao, concepteur en chef de la fusée Long-March-3.

La Chine est le troisième pays au monde à construire des fusées transportant des engins spatiaux pilotables. Selon M. Long, la Chine doit développer une nouvelle génération de fusées porteuses. « Habituellement, il faut environ six ans pour développer un tout nouveau modèle de fusée. Par conséquent, le vol inaugural de la nouvelle génération devrait se concrétiser en 2015 », a-t-il déclaré.

Les scientifiques chinois estiment que le programme d'exploration lunaire de Chine participe à la conquête pacifique de l'espace par le genre humain. M. Wu a estimé que la Chine s'ouvre à une coopération internationale avec d'autres pays et qu'elle est prête à élargir celle-ci. Il a précisé que l'Agence spatiale européenne (ASE) a offert son aide pour contrôler les satellites en orbite en échange de données scientifiques chinoises. « Mais nous devons compter sur nous-mêmes pour développer de meilleures technologies », a-t-il ajouté.

Encadré: Phases du programme d'exploration lunaire de la Chine

Le programme d'exploration lunaire chinois se divise en trois étapes, c'est-à-dire mise en orbite, alunissage et récupération.

Dans la première étape, qui a débuté en 2004, la Chine a élaboré et lancé son premier satellite d'exploration lunaire afin de le mettre en orbite autour de la lune. Durant cette phase, sa tâche principale était d'étudier la topographie lunaire et son manteau, la composition des matériaux et des éléments, les propriétés du sol lunaire et l'espace environnant.

Dans la deuxième étape, autour de 2013, un véhicule sans pilote sera envoyé sur la lune afin d'explorer et d'examiner la topographie, la structure géologique et la composition des matériaux de l'aire d'alunissage et de commencer l'observation astronomique depuis la lune.

Le programme devrait entrer la phase III avant 2020, avec l'alunissage d'un véhicule automatisé qui recueillera des échantillons de roches et les ramènera à des fins d'analyse et de recherche.

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