La crise financière plane encore sur les entreprises chinoises |
Les entreprises chinoises doivent continuer à améliorer la gestion, renforcer l'innovation technologique, accélérer la transformation du mode de développement, et élever la capacité de lutte contre les risques. Lan Xinzhen Le résultat de la sélection du « Top 500 des entreprises chinoises en 2010 », organisée par la Fédération chinoise de l'industrie et l'Association chinoise des industriels, a été publié le 4 septembre à Hefei, chef-lieu de l'Anhui. Il s'agit de la neuvième édition du classement annuel, publié selon la convention internationale. Avec 1,39 billion de yuans de recette, le géant pétrolier chinois Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation) occupe la première place du classement depuis six ans consécutifs, tandis que SGCC (State Grid Corporation of China) et CNPC (China National Petroleum Corporation) se placent respectivement au deuxième et troisième rang. Le haut du classement reste donc inchangé par rapport à l'an dernier. Les entreprises chinoises subissent encore les conséquences de la crise financière globale, ce qui se manifeste principalement par la chute des recettes. Mais le rapport indique que l'écart entre le top 500 des entreprises chinoises et celui des entreprises mondiales diminue progressivement, en raison de l'innovation indépendante du premier. Ralentissement de la croissance des revenus Le rapport montre que les revenus cumulés du top 500 des entreprises chinoises 2010 atteignent les 27,6 billions de yuans, +6,27 % par rapport à l'année précédente. En fait, c'est la première fois depuis dix ans que ce chiffre est inférieur à 10 %. « Les entreprises dont les revenus diminuent sont de plus en plus nombreuses, à mesure que la Chine participe à la production et à la division du travail globales, avec le renforcement des contacts économiques avec l'extérieur », a expliqué Wang Zhongyu, président de la Fédération chinoise de l'industrie. En Chine, c'est l'industrie sidérurgique qui paie le plus lourd tribut. En effet, parmi les 99 entreprises du classement dont les revenus ont chuté, on compte 22 entreprises sidérurgiques, dont 14 ayant connu une chute de 20 % de leurs recettes. Par ailleurs, les secteurs de l'import-export et du transport maritime ont également été touchés.
La baisse du chiffre d'affaires à l'étranger, soit 70,49 milliards de yuans par rapport à l'année précédente (-3,1 %), est une conséquence directe de la crise sur les grandes entreprises chinoises, notamment les grandes entreprises privées. Progrès des entreprises privées Pour le vice-PDG de la Fédération chinoise de l'industrie, Li Jianming, si les entreprises d'Etat restent les forces motrices des grandes entreprises chinoises, les « Idées sur l'encouragement et le développement sain des investissements privés » publiées en mai par le Conseil des Affaires d'Etat offrent aux entreprises privées une nouvelle opportunité de dialoguer avec les entreprises d'Etat. D'après le rapport sur le top 500 des entreprises chinoises 2010 et les statistiques publiées le 31 août par la Fédération nationale de l'Industrie et du Commerce de Chine (FNICC), les entreprises publiques rapportent un taux de profit de 5,38 %, un peu inférieur à celui des entreprises privées (5,79 %). La FNICC estime les entreprises privées ont manifesté une forte vitalité dans la lutte contre la crise financière. Aujourd'hui, les entreprises privées dont les capitaux dépassent les 10 milliards de yuans sont au nombre de 95, contre 65 en 2008. Dans cette période d'après-crise, les entreprises privées considèrent davantage l'amélioration de leurs capacités et qualités, s'efforcent d'obtenir des profits à travers le développement scientifique et technologique, le renforcement de la gestion et la création de marques. D'autre part, elles accélèrent leur stratégie d'internationalisation. On comptait en 2009 117 entreprises privées ayant investi outre-mer, pour un montant total de 225,27 millions de dollars. Ecarts diminués avec les puissances mondiales Cette année, 54 entreprises du top 500 des entreprises chinoises sont également présentes dans le top 500 mondial, soit 9 de plus que l'an dernier. Trois entreprises : Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation), SGCC (State Grid Corporation of China) et CNPC (China National Petroleum Corporation), sont classées parmi les dix premières du top 500 mondial. Plus important, le taux de rendement moyen du capital du top 500 chinois (1,65 %) dépasse pour la première fois celui du top 500 mondial (0,94 %), tandis que le taux de rendement moyen du revenu (5,44 %) et le taux de rendement moyen de l'actif net (9,40 %) des 500 entreprises chinoises dépassent depuis deux ans ceux des 500 mondiales (respectivement 4,16 % et 8,16 %). La capacité d'innovation indépendante des grandes entreprises chinoises s'améliore. En témoigne l'augmentation rapide du nombre de dépôt de brevets. Selon le rapport de l'Organisation mondiale de la Propriété intellectuelle publié en février dernier, la Chine a réclamé au total 7 946 brevets internationaux en 2009, une augmentation de 29,7 % par rapport à l'année précédente, au cinquième rang mondial. En 2010, les entreprises du top 500 possédaient 169 000 brevets, une augmentation de 13,3 % par rapport à l'année dernière. « La réduction considérable des revenus et des bénéfices des entreprises européennes, américaines et japonaises dans le top 500 des entreprises mondiales causée par le choc de la crise financière provoque une élévation mécanique du statut du top 500 des entreprises chinoises », a remarqué Yang Du, professeur de la Faculté de commerce de l'Université du Peuple de Chine. Selon Miao Rong, qui travaille dans le département de recherche relevant de la Fédération chinoise de l'industrie, le changement de statut des entreprises chinoises a renforcé la compétitivité des sociétés chinoises : de « suiveuses », elles deviennent des « concurrentes ». « Malgré les résultats remarquables des entreprises chinoises, il reste encore des écarts flagrants avec les grandes multinationales, surtout en ce qui concerne l'importance, la gestion, les mécanismes, la capacité d'innovation et la gestion internationale », a souligné Huang Shuhe, sous-directeur de la Commission pour la supervision et l'administration des actifs d'Etat.
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