Technologie spatiale: développement et utilisation |
1987 a été une année spéciale pour les chercheurs chinois en aérospatiale, car c'est alors que le programme national de recherches sur la technologie spatiale a été mis en route. Grâce aux satellites récupérables, les savants chinois ont pu orienter leurs études vers des expériences sur la micro-gravité dans l'environnement spatial. Ils ont procédé à plus de 300 expériences réalisées à bors de satellites, en particulier dans les domaines de la biologie et de la science des matériaux et ils sont satisfaits des premiers résultats obtenus. Expérience sur les micro-organismes A la fin de 1992, des scientifiques chinois ont inventé un nouveau dispositif, qu'ils envisageaient d'utiliser pour envoyer des cellules vivantes dans l'espace. Le satellite transportant les cellules vivantes, objet de l'expérience, a été lancé le 3 juillet 1994, et récupéré le 18 du même mois. Après 15 jours dans l'espace, les cellules étaient encore en bonne santé. Les chercheurs ont découvert que l'environnement spatial pouvait non seulement maintenir certains micro-organismes en vie, mais aussi faciliter la formation de gemmes et de bacilles. En outre, l'activité de l'amylase et de l'enzyme de bacille a été respectivement 330% et 40% plus intense, tandis que le contenu en aspertoxine tombait à seulement 45% de son niveau originel. Les recherches ont également montré que l'activité de la cellulase était 28% plus forte après un voyage dans l'espace, et le pouvoir de saccharification de l'aspergillus niger et l'activité de la glucosidase s'étaient accrus tous deux de plus de 80%. Les aliments pour animaux préparés avec des substances fermen-tées grâce à cet enzyme sont devenus un nouveau type d'aliments de ce genre. Les expériences montrent que l'utilisation de tels aliments réduit l'incidence des maladies chez les cerfs de Sitka et accrot de 16% leur production d'andouiller duveteux. En outre, la période de fermentation des saccharomyces est réduite de 8 à 10 jours. Cette technologie a de vastes perspectives d'application dans le domaine de la brasserie. Reproduction dans l'espace Les chercheurs chinois ont commencé à effectuer des expériences de reproduction dans l'espace en mai 1987. Ils ont placé des semences de blé, de riz, de poivron vert et de quelques autres plantes à bord du neuvième satellite récupérable chinois et les ont envoyées dans l'espace. A la fin de l'année dernière, des semences de plus de 300 variétés d'une cinquantaine de plantes avaient été placées en orbite terrestre à bord de huit vols. On les a ensuite données au Jiangxi, au Guangxi, au Heilongjiang, à Hainan et à d'autres régions pour des expériences de reproduction. En 1993, l'ASC (Académie des sciences de Chine) a organisé une estimation sur le terrain du riz cultivé dans le district de Yifeng, dans la province du Jiangxi. Les spécialistes ont constaté qu'après six ans de culture, sélection et reproduction, les semences de riz «Nongken 58», qui avaient effectué un voyage dans l'espace, avaient produit de bonnes souches. Ce riz avait des tiges courtes, des épis allongés, de gros grains et un haut rendement, et mûrissait précocement. Certaines tiges portaient même trois ou quatre épis. Le rendement de ces variétés est de 9 à 11,25 t à l'hectare. Leur croissance est en moyenne de 10 jours plus rapide, et leur contenu en protéines est de 8 à 20% supérieur. Après culture à l'essai et sélection dans la province du Heilongjiang, des graines de poivron vert qui avaient été envoyées dans l'espace il y a 10 ans ont donné naissance à de nouvelles variétés, qui sont plus résistantes aux maladies et ont un rendement plus élevé, de 60 à 75 t à l'hectare, soit plus du double d'avant l'expérience. L'incidence des maladies a été réduite de 55% et le contenu en vitamines est de 20% plus élevé. Les poivrons de 400 g sont désormais chose courante. Les chercheurs ont également procédé à des expériences sur les concombres pour voir quelle influence pouvait avoir l'espace sur leur croissance. Le taux de survie des graines a été de 75%, par rapport à 35% pour les graines ordinaires, et le rendement supérieur. En outre, les scientifiques ont mis au point de bonnes souches de dizaines de plantes cultivées, comme les tomates et les pommes de terre. Expériences sur les matériaux Il y a plus de dix ans, la membre de l'ASC Lin Lanying s'est heurtée à des difficultés dans ses recherches sur l'arséniure de gallium (GaAs), matière première fondamentale pour la nouvelle génération de circuits intégrés ultra-rapides et les cellules photoélectroniques. Elle n'arrivait pas à s'en sortir, quand tout à coup elle a pensé à chercher la solution dans l'espace. L'idée de Lin a bénéficié du soutien des spécialistes de l'espace. L'Institut des semi-conducteurs de l'ASC a alors concerté ses efforts avec ceux de l'Institut chinois de recherche sur la technologie spatiale pour inventer le premier four spatial de traitement des matériaux. Le four fut envoyé pour la première fois dans l'espace en août 1987 et a fait des miracles. Des cristaux de GaAs contenant du tellure, de 10 mm de longueur et de diamètre, se sont formés en solution par la méthode de condensation par refroidissement. Ces cristaux de composition régulière se développaient plus rapidement dans l'espace que sur terre, et présentaient moins d'impuretés. Le coefficient de bruit du tube (FET) à grille métallique à faible bruit fabriqué avec ces cristaux était de 31% plus faible, et le rendement de 23% supérieur. En octobre dernier, Lin a procédé à une cinquième expérience à bord du 17e satellite récupérable chinois, ce qui lui a permis de récupérer des cristaux de 20 mm par 40 de GaAs semi-conducteur. Cette réalisation a fait accomplir un gros progrès aux applications des cellules et composantes à micro-ondes de grande capacité et des circuits intégrés à grande échelle, si bien que la Chine se classe désormais au premier rang dans ce domaine. Les chercheurs chinois ont également obtenu des résultats satisfaisants lors d'expériences sur d'autres substances. Beijing Information |