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Publié le 25/08/2010
Le parc scientifique et technique de Shenzhen

APRES deux ans de dur travail, le parc scientifique et technique de Shenzhen commence à prendre forme. Ce parc a pour but d'introduire les techniques de pointe tant chinoises qu'étrangères, d'exploiter et de produire des produits de haute technicité, et de se transformer en un centre de commerce et d'informations électroniques, de nouveaux matériaux, de biogénie, de produits photoélectriques et de machines de précision. Il s'agit là d'un centre orienté vers le marché mondial.

Réalisation des projets

Zhang Yiyi est directeur général de ce parc. Cet homme, âgé de 55 ans, paraît plein de vitalité. Il a fait remarquer que de nombreux pays industriels et pays asiatiques en voie de développement ont aménagé des parcs scientifiques caractérisés par l'utilisation maximale des techniques et du savoir, pour stimuler le progrès des technologies industrielles.

Le parc scientifique et technique de Shenzhen a été créé en juillet 1985 par les autorités locales de Shenzhen et l'Académie des sciences de Chine. La Chine en compte aujourd'hui cinq, à Beijing, Shanghai, Tianjin, Wuhan et dans la province du Guangdong.

L'extérieur du parc scientifique et technique de Shenzhen.

Zhan Yiyi a noté que Shenzhen devait orienter au plus vite son économie vers l'exportation et les industries fortes consommatrices de main-d'œuvre et de technique, étant donné la concurrence de plus en plus forte entre les villes et les zones côtières du pays ouvertes sur l'extérieur. Mais il est évident que Shenzhen a actuellement un niveau scientifique et technique plutôt faible. De ce fait, le parc scientifique et technique de Shenzhen a invité l'Académie des sciences de Chine à lui apporter un puissant appui.

Selon Zhang, on doit travailler à faire de ce parc un parc à caractère chinois, en profitant des avantages géographiques de Shenzhen, des privilèges que lui valent les politiques souples de l'Etat, et de l'expérience d'avant-garde de l'étranger.

Sur une superficie de 3,2 km2, le parc a créé actuellement 20 compagnies-entreprises, dont neuf sont des entreprises à capitaux chinois et étrangers, et dix fonctionnent déjà: Par ailleurs, on y voit aussi un bâtiment d'administration générale du parc, des usines et des immeubles de bureaux d'une superficie de 28 000 m2; on y a construit 2 200 mètres de routes et assuré l'approvisionnement en eau et en électricité et mis en place des installations de communications. Tout cela a créé un environnement favorable à l'introduction des techniques et des investissements chinois et étrangers.

Produits de haute technicité

Quand on décide de créer un parc scientifique et technique, on vise à réaliser dans ce parc des projets caractérisés par l'utilisation maximale de techniques, une bonne rentabilité économique et une orientation vers l'extérieur.

L'industrie électronique et informatique représente aujourd'hui les hautes techniques et une nouvelle industrie forte consommatrice de technique et d'intelligence. Le parc de Shenzhen a fondé la société à responsabilité limitée de techniques et sciences Huaxing, qui produit des installations extérieures d'ordinateurs et des installations d'enregistrement magnétique. Cette société a obtenu le financement d'une société de Singapour. Elle a introduit non seulement du matériel et des techniques de l'étranger, mais aussi des méthodes de gestion d'avant-garde. Ses produits satisfont maintenant au standard UL américain. En 1987, la société a réalisé une valeur annuelle de production de 8 millions de yuan, et a tiré 260 000 dollars américains de la vente de la plupart de ses produits aux Etats-Unis. La valeur de sa production devrait être de 15 millions de yuan cette année.

Xin Yantao, directeur adjoint de la société, m'a appris que cette année le partenaire de Singapour se chargeait d'offrir des informations sur le marché mondial et que le partenaire chinois organisait la mise au point de nouveaux produits — des entraîneurs de disques souples de 3,5 pouces — afin de pénétrer davantage sur le marché mondial.

En collaboration avec l'institut de chimie appliquée de Changchun, le parc de Shenzhen a créé la société à responsabilité limitée de chimie appliquée de Changyuan. Avec 500 000 yuan d'investissements, cette société a produit, en décembre 1986, à titre d'essai des tubes d'emmanchement à chaud (un produit de haute technique dans la série de matériaux d'emmanchement à chaud avec rayonnement à liaisons transversales). En 1987, elle a produit pour une valeur de 2 millions de yuan, et ses profits ont dépassé les 500 000 yuan. Cette année, la valeur de sa production devrait être de 5 millions de yuan. Cette année, la société a commencé à exporter des tubes d'emmanchement à chaud.

Dans le domaine des techniques biologiques, le parc a créé la société de biogénie de Shenzhen. Cette dernière a importé des techniques de pointe pour produire des vaccins contre l'hépatite B. Cette société pourra produire 20 millions de doses de vaccin par an, d'une valeur de 100 millions de yuan. Cela va contribuer à la lutte contre l'hépatite B, qui sévit essentiellement dans le sud de la Chine.

A ses débuts, le parc s'est attaché à multiplier ses liens avec les milieux financiers. L'année dernière, il a réussi à obtenir que la compagnie de crédit et d'investissements internationaux du Guangdong prenne part directement à son financement, ce qui a favorisé non seulement l'extension de ses liens avec des entreprises chinoises et étrangères, l'obtention de davantage d'informations et des capitaux, mais aussi l'élévation de sa rentabilité économique et de son niveau de gestion fiancière.

Des scientifiques deviennent entrepreneurs

Si ce parc s'est développé à un rythme accéléré, c'est parce qu'il est dirigé par un groupe d'entrepreneurs avec à leur tête Zhang Yiyi, qui consacrent toute leur énergie au développement du parc. Comment ces scientifiques sont-ils devenus aujourd'hui entrepreneurs? Ils ont tous un passé peu ordinaire.

Wang Yunshi, qui travaillait auparavant comme chercheur à l'institut des métaux de Shenyang, est aujourd'hui ingénieur en chef et directeur de la section de développement technique du parc.

Il a été l'un des premiers scientifiques envoyés par l'Académie des sciences de Chine aux Etats-Unis pour y étudier la gestion. Après avoir terminé ses études, il a acquis une expérience pratique pendant un an dans une compagnie américaine. En 1987, il est allé travailler au parc scientifique et technique de Shenzhen, où il a utilisé à plein son esprit d'initiative pour la gestion du parc.

Wang a dit que ce qui était le plus important dans la gestion, c'était l'utilisation des hommes. Il réfléchit souvent aux moyens de mobiliser l'enthousiasme des gens. Selon lui, il faut traiter les gens sur un pied d'égalité en écoutant les opinions de chacun, respecter les gens, qu'ils soient jeunes ou vieux, et leur témoigner de la sympathie. Wang encourage souvent ses jeunes subordonnés à exploiter toute leur intelligence lors des négociations commerciales, ce qui est beaucoup admiré par ses jeunes subordonnés.

Wang a expliqué qu'il n'était pas nécessaire de posséder des installations de pointe pour pouvoir fabriquer des produits d'avantgarde. Il estime que la Chine doit prendre part au circuit économique mondial en se libérant de ses conceptions étriquées. La libération idéologique peut contribuer à une amélioration des méthodes de gestion. Nous devons, a dit Wang, non seulement compter sur la supériorité technique pour créer des produits compétitifs, mais aussi savoir et pouvoir vendre nos produits. Aux investisseurs étrangers qui viennent au parc, «nous devons offrir des services de haute qualité, en perfectionnant vraiment l'environnement que nous offrons aux investissements», a souligné Wang.

L'ingénieur Chen Jiayan
Photo Liu Quanrui

Lai Shuxiang, 39 ans, a mis sur pied, avec ses propres capitaux, une société dans le parc. Il était auparavant ingénieur à l'institut de physique moderne de Lanzhou. Selon lui, la réalisation des quatre modernisations s'appuie d'une part sur Ja politique, d'autre part sur les sciences et les techniques. Ce pendant, pourquoi l'enthousiasme des scientifiques et des techniciens n'a-t-il pas été mobilisé? La cause en est que les intérêts des entreprises et ceux des individus sont séparés. Lai Zhuxiang a évoqué son passé. A sa sortie de l'université, il a été chargé avec un autre camarade de procéder à des recherches sur un projet important, Trois ans après, il avait terminé sa partie des recherches, mais il a dû attendre cinq ans que son collègue ait terminé l'autre partie, Il a fallu en tout huit ans pour aboutir au résultat. «Une personne peut se permettre d'attendre ainsi combien de fois huit ans dans sa vie? Si j'ai créé une en treprise, c'est que je veux exploiter moi-même mon intelligence», a expliqué Lai.

Les choses ne sont pas faciles en Chine pour un scientifique ou un technicien qui a pris la résolution de devenir un entrepreneur. Sous l'influence des idées et des rites confucianistes légués par de longs siècles de société féodale, en Chine, on considère le commerce comme une activité moins noble que l'étude. C'est une conviction profondément enracinée chez les intellectuels. Prenons l'ingénieur Chen Jiayan en exemple. Avant de travailler au parc, Chen était chercheur à l'institut de physique et de chimie de Dalian de l'Académie des sciences de Chine, et il s'est perfectionné dans sa spécialité en Allemagne de l'Ouest pendant deux ans. Il s'est distingué par ses découvertes sur la technique de séparation membraneuse. Lorsqu'il est venu en inspection au parc, il n'a pas compris: «Pourquoi venir de si loin ici?». Il a reconnu qu'il avait témoigné de la froideur envers ce parc à ce moment-là.

Néanmoins, à la suite de son inspection d'une dizaine de jours, il a considéré que le parc avait créé en effet un environnement favorable à la transformation des résultats de recherches scientifiques en productivité, et que ce parc avait le droit de bénéficier de diverses politiques de faveur. En octobre 1987, toute la famille de Chen a déménagé dans le sud de la Chine.

Actuellement, Chen Jiayan essaie de produire des liquides concentrés de thé wulong en utilisant la technique de séparation membraneuse. Le thé wulong est une boisson fortifiante qui a beaucoup de succès auprès des consommateurs japonais. La compagnie de Chen compte produire des liquides concentrés de thé wulong en juillet prochain.

Chen Jiayan, qui est un homme réfléchi, a déclaré qu'il avait l'intention de se procurer, par le commerce, l'argent nécessaire pour perfectionner encore sa technique de séparation membraneuse.

Beijing Information (No26 1988)



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