La propriétaire d'une boutique montre un tapis à une cliente à la Grande foire internationale à Urumqi, chef-lieu de la région autonomie ouïgoure du Xinjiang, le jeudi 20 mai.

Un important plan de soutien prévoyant des allègements fiscaux et des mesures sur les ressources vient d'être dévoilé, afin d'aider la région autonome ouïgoure du Xjinjiang à rattraper le niveau moyen du pays du PIB par habitant d'ici cinq ans.

Dans cinq ans, « des progrès importants » devront avoir été réalisés sur le plan des infrastructures, de la capacité de développement, de l'unité ethnique et de la stabilité sociale, a souligné le président Hu Jintao lors d'une conférence dédiée à ce sujet.

Le Xinjiang a pour objectif d'être une société modérément prospère à l'horizon 2020, par le biais d'un développement régional coordonné, a-t-il indiqué, avant d'ajouter qu'une amélioration des conditions de vie de la population, le respect de l'environnement, l'unité ethnique, la stabilité sociale, la sécurité dans les zones frontalières.

Ce plan de soutien a été communiqué à Beijing à la suite d'une conférence de travail de trois jours qui a débuté lundi. C'était la première fois depuis la proclamation de la Nouvelle Chine en 1949 que le gouvernement central organisait une réunion de hauts-responsables sur le développement d'une région.

Hu a indiqué que le Xinjiang occupe une position stratégique particulièrement importante pour l'ensemble du pays.

Il s'est engagé à investir davantage dans la région à travers de grands projets, afin d'y améliorer les services publics et de créer « un environnement de vie moderne et civilisé » pour les habitants.

« Il y a bien des actes séparatistes », a affirmé Hu, ajoutant que la stabilité sociale et le maintien d'un développement rapide restent les deux priorités.

Les émeutes du 5 juillet à Urumqi, chef-lieu de la région autonome du Xinjiang, ont causé la mort de 197 personnes, et ont fait au moins 1700 blessés.

Afin de stimuler le développement économique et social du Xinjiang, il faut davantage de mesures favorables, a indiqué Wen Jiabao, qui assistait également à la réunion.

Le gouvernement central a donc décidé de mettre en place des réformes en termes de taxe sur les ressources naturelles dans le Xinjiang. Désormais, les taxes sur les ressources naturelles seront calculées sur leur prix et non plus sur la quantité.

Le but de cette réforme est d'accroître considérablement les recettes fiscales de la collectivité locale.

Wen a également révélé que les mesures sur le gaz naturel pourraient être également modifiées afin d'encourager les autorités locales à promouvoir davantage l'utilisation de ce combustible propre.

Voici certaines des autres mesures de soutien :

Les banques commerciales ou étrangères sont encouragées à ouvrir des filiales dans les zones moins développées du Xinjiang, et les institutions financières sont invitées à créer de nouvelles succursales dans ces régions.

Les entreprises situées dans des zones pauvres feront l'objet de suppression ou d'exonération de l'impôt sur le revenu.

Les subventions du gouvernement central continueront d'augmenter.

Davantage de terrains pourront être débloqués pour la construction, et certaines industries verront leur accès au marché facilité.

Par ailleurs, avant l'annonce du dernier plan de soutien, le conseil des Affaires d'Etat a demandé à 19 provinces et municipalités relativement prospères de s'associer et d'assister des zones moins développées du Xinjiang dans leur développement.

Toutes ces mesures montrent la résolution du gouvernement central chinois et du Comité central du Parti communiste de Chine (PCC) de tout faire pour accélérer le rythme de développement du Xinjiang, a indiqué Wen.

Pour le moment, « la région reste encore en retard derrière les autres provinces et fait face à des difficultés dans beaucoup de domaines tels que le financement, la technologie, les techniques, la gestion, etc », a indiqué Ashar Turson, président de l'Université des finances et de l'économie de Xinjiang dans son entretien au China Daily jeudi soir.

« Sans l'assistance du gouvernement central, il sera quasiment impossible pour le Xinjiang d'atteindre une croissance rapide », estime-t-il.

« Il faut focaliser nos efforts dans le développement des zones plus pauvres, Kashgar par exemple, qui est une ville dans le sud du Xinjiang avec une importante population d'ethnie ouigouïre », ajoute Ashar.

Ashar a salué la décision du gouvernement de lancer une réforme pilote de taxation des ressources naturelles, mesure qui pourra permettre d'augmenter les recettes fiscales de la collectivité territoriale.

« Cette nouvelle fiscalité pourrait apporter chaque année plus de 8 à 10 milliards de yuans ($1,17-1,46 milliards) de recettes fiscales au Xinjiang, soit près d'un quart de son volume actuel », a précisé Ashar.

L'année dernière, les rentrées fiscales de Xinjiang étaient d'environ 38,8 milliards de yuans.

« Depuis l'annonce en mars de cette conférence de travail, les habitants du Xinjiang attendaient avec impatience les détails du plan de soutien », dit-il.

« Le développement de l'économie locale et l'amélioration des conditions de vie des habitants locaux restent la clé de la stabilité sur le long terme pour la région. Car lorsqu'on est content de sa vie, on ne se laisse pas manipuler par les terroristes et les séparatistes », explique Ashar.

Source: China Daily