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Zoom sur le Xinjiang>>> L'histoire et le développement du Xinjiang Livre blanc, 2003
Publié le 08/07/2009
III. Le gouvernement du Xinjiang par les autorités centrales des différentes époques

Les relations étroites entre le Xinjiang et la Plaine centrale remontent loin dans l'histoire. Au début des Han de l'Ouest, les Contrées occidentales étaient dominées par les Xiongnu. En 138 av. J.-C., la dynastie des Han envoya Zhang Qian en mission aux Contrées occidentales afin de repousser les pillages des Xiongnu dans les régions frontalières. En 121 av. J.-C., l'armée des Han infligea une grande défaite à l'armée des Xiongnu au Corridor de Hexi et établit successivement quatre préfectures de Wuwei, Zhangye, Jiuquan et Dunhuang. En 101 av. J.-C., les Han de l'Ouest envoyèrent quelques centaines de militaires à Luntai et Quli pour défricher les terres et établirent un poste de fonctionnaire local, appelé « émissaire officier », pour les diriger. Plus tard, ce poste fut dénommé « émissaire pour protéger l'ouest de Shanshan (Qarqan) ».

En 60 av. J.-C., l'empereur Xuandi des Han établit le poste de « Général des Contrées occidentales ». En ce temps-là, un conflit interne se produisit au sein du groupe dirigeant des Xiongnu. Xianshan, prince Rizhu des Xiongnu en garnison dans les Contrées occidentales, se rendit volontairement à la Cour des Han avec quelques dizaines de milliers de cavaliers. Les Han de l'Ouest nommèrent Zheng Ji « Général des Contrées occidentales ». Ayant installé son siège à Urli (dans l'actuel district de Luntai), celui-ci administrait toutes les Contrées occidentales. Les chefs de tribu et les principaux officiers locaux recevaient sans exception les sceaux que leur conféraient les Han de l'Ouest. L'établissement du poste de « Général des Contrées occidentales » marque le début de l'exercice de la souveraineté sur les Contrées occidentales par les Han de l'Ouest et l'intégration du Xinjiang dans ce pays multiethnique unifié qu'est la Chine.

Le gouvernement des Han de l'Est (25 – 220) confirma dans les Contrées occidentales le poste de « Général des Contrées occidentales » puis créa celui de « Supérieur des Contrées occidentales » afin de poursuivre l'administration militaire et politique sur les régions au sud et au nord des monts Tianshan. En 221 à l'époque des Trois Royaumes (de Wei, Shu et Wu), le pouvoir des Wei (220 – 265) hérita du système des Han et établit dans les Contrées occidentales un poste d'« Officier Wuji » à Gaochang (Turpan) puis celui de « Supérieur des Contrées occidentales » afin d'administrer les différentes ethnies de cette région. A la fin des Jin de l'Ouest (265 – 316), Zhang Jun, fondateur des Liang antérieurs (301 – 376), fit une expédition vers l'ouest, occupa la région de Gaochang et établit une préfecture du même nom. La Cour des Wei du Nord établit les bourgs de Shanshan et de Yanqi (Agini) afin de renforcer le gouvernement sur les Contrées occidentales.

Sous les Sui et les Tang, les autorités centrales ont renforcé leur gouvernement au Xinjiang. A la fin du VIe siècle, les Sui réunifièrent la Plaine centrale. Aussitôt monté sur le trône, l'empereur Yangdi (604 – 618) des Sui envoya Pei Ju, officier du ministère du Personnel, à Zhangye et Wuwei pour s'occuper du commerce avec les Contrées occidentales et se renseigner de la situation locale. En 608, l'armée des Sui alla tenir garnison à Yiwu (Iwirgol), y construisit les murs d'enceinte et établit trois préfectures de Shanshan (Ruoqiang aujourd'hui), Qiemo (au sud-ouest de Qiemo aujourd'hui) et Yiwu (dans l'actuel district de Hami).

Au début du VIIe siècle, la dynastie des Tang fut fondée à la suite des Sui. En 630, le chef de la cité de Yiwu (Hami aujourd'hui) appartenant aux Tujue occidentaux se soumit à la Cour des Tang avec sept autres cités qu'il gouvernait. Les Tang y établirent la préfecture de Yizhou Ouest (appelée plus tard Yizhou). En 640, l'armée des Tang anéantit le royaume des Qu de Gaochang (501 – 640) qui se rebellait contre les Tang avec les Tujue et établit la préfecture de Xizhou. Ensuite, les Tang établirent la préfecture de Tingzhou dans la cité de Kaganbud (Jimsar aujourd'hui). La même année, les Tang établirent à Gaochang le poste de « Général d'Anxi ». Transféré plus tard à Kuqa, ce premier organe supérieur d'administration militaire et politique des Tang dans les Contrées occidentales fut rebaptisé poste du « Grand Général d'Anxi ». Ayant battu les Tujue occidentaux, les Tang réunifièrent les Contrées occidentales et installèrent en 702 à Tingzhou le poste de « Général de Beiting (Bexibalik) ». Promu plus tard « Grand Général de Beiting », celui-ci se chargeait des affaires militaires et politiques des régions au nord des monts Tianshan tandis que le « Grand Général d'Anxi » administrait les vastes régions au sud des monts Tianshan et de la partie orientale du Xinjiang et à l'ouest des monts Congling. Sous le règne de l'empereur Xuanzong (712 – 756) des Tang, le « gouverneur de Qixi », un des huit grands gouverneurs de l'empire, fut nommé pour diriger les deux « Grands Généraux ».

Le gouvernement central des Tang appliquait une administration distincte pour les Han et pour les autres peuples : A Yizhou, Xizhou et Tingzhou où les Han étaient relativement nombreux, furent adoptés les systèmes administratifs (province, préfecture, district, canton et village), économiques (distribution égalitaire des champs et perception des impôts) et militaires pareils à ceux de l'intérieur du pays. Dans les régions habitées par des peuples autres que Han, fut conservé le système d'administration par les chefs de tribu locaux qui portaient pourtant des titres accordés par les Tang. En même temps, quatre points stratégiques furent établis à Qiuci, Yutian, Shule et Suiye (ou Suyab), appelés « Quatre bourgs d'Anxi ».

A l'époque des Cinq Dynasties, des Song, des Liao et des Kin où plusieurs dynasties se disputaient le pouvoir dans la Plaine centrale, plusieurs autorités locales coexistaient dans les Contrées occidentales. Pourtant, les autorités locales de Gaochang, des Karakhanides et de Yutian maintenaient des relations étroites avec les dynasties de la Plaine centrale.

Les dynasties de Gaochang et des Karakhanides étaient des pouvoirs locaux fondés par les Uygur qui s'étaient déplacés vers les Contrées occidentales à la suite de l'anéantissement du khanat septentrional des Uygur en 840, et par d'autres peuples de langue tujue. La première avait Turpan pour centre et la seconde contrôlait les vastes régions au sud des monts Tianshan et l'Asie centrale. 

L'installation des Uygur dans les Contrées occidentales et les autorités locales instituées par ceux-ci avaient des relations étroites avec les dynasties de la Plaine centrale. Les souverains des Karakhanides se paraient du titre de Tabgaqhan (Khan chinois) pour souligner leur appartenance à la Chine. En 1009, les Karakhanides envoyèrent des représentants à la Cour des Song du Nord (960 – 1127) pour offrir des produits et spécialités de Yutian qu'ils venaient d'occuper. En 1063, les Song du Nord conférèrent au khan des Karakhanides le titre de « prince loyal ». La troisième année après la fondation des Song du Nord, les Uygur de Gaochang envoyèrent 42 représentants payer tribut aux Song du Nord.

Yutian était le pays des Sai. Depuis la dynastie des Tang, la famille royale des Yuchi détenait le pouvoir et maintenait des échanges fréquents avec la Plaine centrale. Ayant reçu un titre honorifique conféré par la dynastie des Tang, elle se donnait le nom de Li, le même nom que portait la famille impériale. En 938, l'empereur Gaozu des Jin postérieurs envoya Zhang Kuangye et Gao Juhui à Yutian et conféra à Li Shengtian le titre de « prince de Yutian du Grand Trésor ». Au début des Song du Nord, les représentants et les moines de Yutian n'ont pas cessé de payer tribut à la dynastie des Song.

A l'époque des Yuan, Gengis Khan réalisa la réunification politique des régions au sud et au nord des monts Tianshan. A l'origine, le khan mongol établit dans les Contrées occidentales des postes d'administration militaire et politique comme « gouverneur » et « préfet ». Après leur fondation, tout en développant l'économie des différentes régions des Contrées occidentales, les Yuan établirent à Turpan un poste d'inspecteur avant de fonder des organes chargés de l'imprimerie et de la distribution des monnaies. Ils établirent aussi un poste de « Maréchal de Bexibalik » pour s'occuper du défrichement des terres par les troupes composées de soldats des Song du Sud qui s'étaient rendus aux Yuan, envoyèrent des armées à Hotan et Qiemo défricher des terres et firent fabriquer des instruments agricoles à Bexibalik. Dans les régions des Uygur, fut pratiqué un système fiscal basé sur les champs. En 1406, la dynastie des Ming établit la Défense de Hami où les chefs de tribu locaux, nommés officiers à divers échelons, se chargeaient des affaires militaires et politiques et de la sécurité des voies commerciales entre la Chine et l'Occident. Elle exerçait un contrôle pratique sur les autres régions des Contrées occidentales.

La réunification des Contrées occidentales par le gouvernement des Qing et leur juridiction. En 1757, les Qing écrasèrent le pouvoir séparatiste de Jungar dans le nord-ouest. Deux ans après, ils réprimèrent la rébellion de la secte Aktaglik de l'islam dirigée par Burhanidin, le grand chef et Hojajahan, le petit chef, renforçant ainsi leur contrôle militaire et politique sur les Contrées occidentales. En 1762, les Qing établirent le poste de « Général d'Ili » pour exercer un contrôle unifié militaire et politique sur les régions au sud et au nord des monts Tianshan. Installé dans la cité de Huiyuan (dans l'actuel district de Huocheng), ce général commandait les officiers de tous les grades chargés des affaires militaires et politiques locales. Compte tenu des conditions locales et des coutumes ethniques, le gouvernement des Qing pratiquait le système de préfectures et de districts dans les régions au nord des monts Tianshan habitées par les Han et les Hui, le système de Baeg (fonctionnaire local en tujue, indépendant de la théocratie et dont la nomination et la révocation relevaient des autorités centrales) parmi les Uygur à Ili et au sud des monts Tianshan, et le système de Jasak (titres nobiliaires héréditaires en mongol divisés en roi, prince et duc) parmi les Mongols et dans les régions uygur de Hami et de Turpan. En ce qui concerne l'administration, le gouvernement des Qing nommait des fonctionnaires de toutes les ethnies avec ceux des Mandchous comme corps principal. Dans le domaine économique, les Qing privilégiaient l'agriculture sans laisser de côté l'élevage, réduisaient des impôts et pratiquaient un système de subventions. Sous les Qing, l'économie du Xinjiang a connu un développement régulier.

Après la Guerre de l'Opium en 1840, le Xinjiang a subi l'agression de la Russie tsariste et d'autres puissances. En 1875, Zuo Zongtang, gouverneur du Shaanxi-Gansu, fut nommé commissaire impérial chargé des affaires du Xinjiang. Fin 1877, l'armée des Qing recouvra successivement les régions au sud et au nord des monts Tianshan occupées par Yakubbaeg du khanat de Kokand (Fergana) en Asie centrale. En février 1881, le gouvernement des Qing reprit Ili tenu par la Russie tsariste pendant 11 ans. En 1884, il fonda officiellement dans les Contrées occidentales la province du Xinjiang qui signifie « Retour des régions anciennes ». Il s'agit d'une réforme importante de l'administration du Xinjiang par les différentes dynasties à différentes époques, effectuée par le gouvernement des Qing. Depuis lors, le gouverneur dirigeait les affaires militaires et politiques de tout le Xinjiang dont le centre militaire et politique fut déplacé d'Ili à Dihua (Urumqi aujourd'hui). En 1909, la province du Xinjiang se divisait en 4 régions administratives qui comprenaient en tout 6 préfectures, 10 divisions, 3 départements et 21 districts ou sous-districts. La division administrative du Xinjiang était identique à celle du reste du pays.

En 1912, l'année qui suit la Révolution de 1911, les révolutionnaires réussirent leur soulèvement à Ili et fondèrent le « Grand Gouvernement militaire de Xinyi », annonçant la fin de la domination politique des Qing dans la région d'Ili. Après sa fondation, le gouvernement de la République de Chine n'a cessé de renforcer la défense du Xinjiang.

Le 25 septembre 1949, le Xinjiang fut libéré pacifiquement. Avec l'évolution de la libération nationale et la montée de la lutte révolutionnaire menée par la population multiethnique du Xinjiang, Tao Zhiyue, commandant de la garnison du Xinjiang nommé par le gouvernement du Guomindang, et Burhan, président du gouvernement du Xinjiang, proclamèrent la révolte. Le premier corps d'armée de la première armée de campagne de l'Armée populaire de Libération de Chine, dirigé par le général Wang Zhen, alla prendre garnison au Xinjiang. Le premier octobre 1949, les différentes communautés ethniques du Xinjiang saluèrent l'avènement de la République populaire de Chine avec le peuple de tout le pays.

En résumé, le gouvernement central chinois des différentes époques a exercé une administration militaire et politique sur le Xinjiang à partir de l'établissement du poste de « Général des Contrées occidentales » en 60 av. J.-C. sous les Han. Cette administration a été plus ou moins active en fonction de la puissance des différentes dynasties. Mais toutes les communautés ethniques du Xinjiang ont sauvegardé activement leurs relations avec le gouvernement central et contribué à la formation et à la consolidation de la grande famille de la nation chinoise.



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