Le nouvel espoir des habitants de l'ancien Beichuan |
Plan de la nouvelle école secondaire de Beichuan. Chen Ran Le 10 mai 2009, vers 17h, Cheng Piyi prit une respiration profonde, en sortant de l'ancien siège du district de Beichuan, épicentre du séisme meurtrier du 12 mai 2008. Deux heures plus tôt, il tint avec son épouse et son fils une cérémonie à la mémoire de sa fille qui a perdu la vie lors du tremblement de terre. C'est la quatrième fois que cet homme de l'ethnie tibétaine y retourne pour commémorer la disparition de sa fille. Les larmes ne peuvent exprimer leur grande douleur. A l'occasion du premier anniversaire du séisme du 12 mai, le gouvernement du district autonome de l'ethnie Qiang de Beichuan (province du Sichuan) a décidé d'ouvrir, du 10 mai à 14h00 au 13 mai à 15h00, l'ancien siège du district, dévasté par le tremblement de terre. C'est la quatrième fois que ce bâtiment est ouvert au public depuis la fermeture de la cité le 20 mai 2008. Avant le séisme, la famille de Cheng Piyi habitait dans le bourg de Qushan dans le district de Beichuan. M.Cheng, qui travaillait comme chaudronnier dans un hôtel, se reposait à la maison quand la terre remua fortement. Portant dans ses bras son fils âgé de 4 mois, il s'enfuit avec sa femme. Il se dépêcha d'aller à l'école primaire du bourg de Qushan où sa fille de 10 ans faisait ses études, découvrant cependant que le bâtiment s'était écroulé. Sans la moindre ressource, la famille de M.Cheng fut obligée de solliciter l'aide d'un proche dans la ville de Mianyang. Pour se renseigner sur le lieu où sa fille était localisée, il fit pendant plusieurs jours le va-et-vient entre l'école, les différents hôpitaux et postes de secours, jusqu'à la rencontre avec un enseignant de sa fille dans un poste d'installation provisionnelle dans le palais des sports de Jiuzhou, où il fut informé du décès de sa fille. « Elle était toujours sage et intelligente, c'était une bonne élève. Bien que sa mort soit déjà confirmée, j'ai toujours le sentiment qu'elle a été sauvée par quelqu'un pour vivre dans un endroit qui m'est inconnu », évoquant sa fille, Cheng Piyi ne peut retenir ses larmes, rongé par le chagrin. « Le temps passe très vite, le premier anniversaire arrive. J'avais célébré sa mémoire dans l'ancien siège du district cent jours après le séisme, et lors de la Fête du Printemps et de la Fête des Morts. Après avoir logé pendant trois mois chez un proche, les trois membres de la famille de M.Cheng et sa belle-mère emménagèrent dans la zone des préfabriqués proches du palais des sports de Jiuzhou. « La pression psychologique reste encore forte. Je rêve fréquemment de la scène du séisme et pense toujours à ma fille », dit-il. Cependant, il révèle rarement le fond de sa pensée, évitant provoquer l'inquiétude de sa femme et de donner davantage de soucis aux psychologues volontaires. De plus, le séisme a blessé également le cœur de son jeune fils. Il pleurait de peur en écoutant le bourdonnement des motos, qui lui rappellent le vacarme du tremblement de terre.
Le travail de sélection du nouveau siège du district Beichuan a été déclenché dans la dernière quinzaine du mois de mai 2008, et a été approuvé par la conférence permanente du Conseil des Affaires d'Etat en novembre de la même année. Le nouveau siège est finalement fixé dans le district d'An, à 2 km à l'est du bourg de Yong'an et du bourg d'Anchang. Le présidant Hu Jintao l'a renommé « bourg de Yongchang ». En tant que représentant des habitants locaux, Cheng Piyi est satisfait du dessein de planification du nouveau siège de Beichuan. « Mon fils y fera ses études. Et je rechercherai un emploi après avoir obtenu mon permis de conduite. Je possède un certificat d'ouvrier qualifié reconnu par l'Etat, cela m'aidera à gagner plus d'argent. Quand mon fils sera plus grand, je lui parlerai de cette catastrophe, lui racontant comment je l'ai sauvé avec sa mère, et comment le gouvernement et les citoyens nous ont aidés. J'espère qu'il leur sera reconnaissant. » Beijing Information |