Guozijian : Sept siècles d'existence pour le Collège impérial |
Sur la ligne de métro numéro deux de Beijing, se trouve une station du nom de Temple des Lamas (Yonghegong). Ce temple bouddhiste dont le style architectural se rapproche de celui de la Cité interdite, est le lieu de la naissance de l'empereur Qianlong de la dynastie des Qing. Ce temple qui attire quotidiennement une foule de visiteurs est la lamaserie la plus fréquentée de Beijing. Près du Temple des Lamas, se trouvent Guozijian (le Collège impérial) dont l'atmosphère respire le calme, quelque peu délaissé par les visiteurs. Á l'extérieur de Guozijian, on débouche sur une rue traditionnelle dont le portique est presque introuvable dans tout autre lieu de la ville de Beijing. Bordant cette rue, se dresse une stèle de pierre sur laquelle est sculptée l'inscription ordonnant aux citoyens de n'importe quelle position sociale de descendre de cheval. Guozijian, bâti en 1306, qui peut se targuer d'une histoire plus de 700 ans, était le seul collège de la Chine antique. C'était également une organisation administrative d'enseignement supérieur fondée par le gouvernement central de la Chine antique. En tant qu'organisation administrative ainsi qu'éducative, les enseignants de Guozijian étaient à la fois professeurs et fonctionnaires du gouvernement central. En fait, le collège impérial adopta le nom de collège national supérieur de Guozijian depuis 607. Avant cette date, il fut connu sous d'autres désignations. Á l'heure actuelle, on retrouve encore deux arbres multiséculaires dans la cour de Guozijian. La légende veut qu'ils furent plantés par le premier « Ji Jiu »(titre de fonctionnaire impérial, soit directeur du collège ou ministre de l'éducation) de Guozijian. Guozijian, qui occupe une superficie de 30 000 m 2 et dont la disposition épouse une forme rectangulaire, donne vers le sud. La salle Piyong, bâtiment central de Guozijian, fut à l'origine un collège fondé par la dynastie des Zhou occidentaux (de 1046 à 771 avant J.C.) destiné à l'éducation supérieure des jeunes d'origine noble. La salle Piyong, respectant fidèlement les exigences architecturales des Zhou, fut également le lieu où l'empereur dispensait ses enseignements. Ce palais, orienté vers le sud, de forme circulaire à l'extérieur et carrée à l'intérieur, avait érigé une porte aux quatre points cardinaux, entouré par la galerie couverte et le lac. Un pont de pierre est couché sur le lac menant aux quatre portes. Ce bâtiment ainsi que les trois grandes salles de la Cité interdite, la Salle de la Prière pour les bonnes récoltes (Qiniandian) et la Salle de la Longévité et de la Bienveillance (Renshoudian) du Palais d'été étaient considérées comme les six grandes salles de Beijing. Au nord de la salle Piyong, furent construites sept chambres principales donnant vers le sud destinées à la conservation des livres. Les deux bâtiments latéraux abritant 33 chambres furent des salles de classe. Au temps jadis, Guozijian fut non seulement le lieu de rassemblement des jeunes élites, mais aussi l'endroit favorisant la communication culturelle entre la Chine et d'autres pays. Beaucoup d'étudiants des ethnies minoritaires telles que les Mongols, les Hui, les Zangs (Tibétains) et Mandchous se rendirent à Guozijian afin d'améliorer leur formation. Ce lieu abrita également des étudiants étrangers issus des pays tels que la Russie, Jiaozhi (actuellement Birmanie) et Gaoli (Corée du Nord). Les conditions de vie des étudiants de Guozijian étaient pour le moins spartiates. Les subsides du gouvernement central suffirent à garantir une vie rustique, loin de tout luxe. Ils n'avaient pas le droit de quitter les lieux librement et étaient contraints de lire à la tombée de la nuit. La punition pour les étudiants qui ne respectaient pas les enseignants et qui rechignaient au travail étaient draconiennes. Le Temple de Confucius jouxtant Guozijian à l'est est le deuxième plus grand temple de Confucius de Chine en dehors de celui de Qufu, sa ville natale située dans la province du Shandong. Ces deux ensembles de construction reflètent clairement que le royaume féodal respectait profondément le confucianisme. Au cours de son histoire, Guozijian a été rénové à plusieurs reprises, notamment durant les grandes rénovations de 1938 et 1950. Cette année afin de souhaiter la bienvenue aux Jeux olympiques, la rénovation actuelle constitue un projet clé pour les jeux du peuple. Le billet d'entrée qui dorénavant coûte 20 yuans vous permet de vous promener à Guozijian et au Temple de Confucius après la rénovation. Pour les étudiants et les personnes âgées, le demi-tarif est appliqué. (Traduit par Jin Duoyou)
Beijing Information
|