Malgré les pressions quotidiennes de la vie et du travail, le beau souvenir des siheyuans (cours carrées) reste présent dans la mémoire des citadins pressés. Pour les classes supérieures ou les personnes ayant réussi en Chine, la possession d'une grande villa dans la banlieue n'est pas une chose à étaler, détrônée par le siheyuan, qui est devenu l'objet d'aspiration et de rêve.

Par rapport aux bâtiments modernes en béton armé, les siheyuans de Beijing sont plus agréables et tranquilles, pleins de vie. Au milieu de la grande cour carrée, les Pékinois ont pour coutume de planter de jolies fleurs et de placer des pierres autour d'un petit étang. On plante souvent des jujubiers et l'on élève des poissons rouges dans une jarre, porteurs de bon augure dans la cour, c'est un espace idéal qui ressemble à un salon à ciel ouvert où on peut réduire la distance entre le ciel et la terre et sentir le souffle vital. Les membres de la famille discutent à l'intérieur d'une cour qui pourra créer le charme délicieux de la vie. Le plus important est que les siheyuans se situent dans la zone de protection culturelle du centre ville, et sont donc bien desservis. Comme nous l'avons déjà mentionné, on peut dire qu'un siheyuan est « une villa en centre ville où on peut trouver la tranquillité dans un monde bruyant».

Depuis l'autorisation accordée aux étrangers d'acheter des siheyuans au mois de mai 2005, de plus en plus d'étrangers fortunés et d'hommes influents souhaitent posséder quelqu'en soit le prix, une maison typiquement pékinoise et somptueuse telle qu'un siheyuan. Il ne reste actuellement à Beijing que 3 000 siheyuans. D'après les reportages de certains médias, « Le magnat des médias » Murdoch Rupert et sa femme chinoise Deng Wendi négocient actuellement l'achat d'un siheyuan situé à l'est de la douve de la Cité interdite, zone la plus convoitée de la ville.