Le Xinjiang |
Charlotte Howard, journaliste Bonjour et bienvenue dans Objectif Chine. La région autonome ouïghoure du Xinjiang se situe dans le Nord-Ouest de la Chine et couvre une superficie d'1,7 millions de kilomètres carrés. Les paysages variés de la région incluent des montagnes élancées et verdoyantes, des lacs intérieurs et l'immense désert du Taklamakan. Son histoire, sa géographie et sa diversité ethnique font du Xinjiang une région fascinante. Les Ouïghours et les Han sont les deux principaux groupes ethniques de cette région. Leurs similitudes et leurs différences caractérisent la culture riche et la société complexe de la Chine. Les récents communiqués sur les émeutes d'Urumqi, connues comme les émeutes du 5 juillet, ont sensibilisé le monde entier au peuple ouïghour et à la situation du Xinjiang. Aujourd'hui, nous allons découvrir quelques-unes des merveilles naturelles de cette région, et rencontrer des étrangers afin qu'ils nous donnent leurs impressions sur le Xinjiang. B. George, France - Que faites-vous aujourd'hui dans le Grand Bazar d'Urumqi ? - Et bien nous visitons le bazar, c'est ma première visite ici avec ma femme. Nous sommes venus au Xinjiang, à Urumqi, pour nous marier, donc nous en profitons ! - Et que pensez-vous d'Urumqi ? - A Urumqi on trouve un mélange de culture orientale et de culture chinoise, et j'aime beaucoup cela. - Recommanderiez-vous à d'autres gens de venir à Urumqi ? - Bien sûr, bienvenue ! - D'après vous, qu'est-ce qui fait la particularité d'Urumqi? En quoi est-elle différente des autres régions de Chine ? - C'est l'ambiance, il y a une ambiance très spéciale ici. Tony Wright, Irlande du Nord - Quelles sont vos impressions sur les relations entre les groupes ethniques han et ouïghour ? - Et bien je vis ici depuis deux ans, et j'ai des amis issus des deux groupes. Ce sont des gens très serviables, très intéressants et joviaux. La plupart d'entre eux mènent une vie simple, comparé à notre mode de vie occidental. Je pense qu'ils sont ouverts et qu'ils ont une vie riche et variée. William McGrady, Royaume-Uni - D'après vous, qu'est-ce qui fait du Xinjiang une région unique de Chine ? - Je dirais que la diversité ethnique de la région la rend particulièrement différente des autres parties de Chine que j'ai eu l'occasion de voir. De même, d'un point de vue politique, il y a tous ces différents groupes, avec leurs désirs et leurs besoins différents. Il y a aussi le fait que le Xinjiang est un carrefour entre l'Orient et l'Asie centrale. Il y a des Ouïghours, des Tadjiks et beaucoup d'autres groupes ethniques, tous issus de différents lignages culturels et de différentes familles linguistiques. J'ai trouvé cela fascinant de pouvoir observer ces groupes d'abord isolés lorsque je me trouvais à Kashgar, puis en interaction, même si l'atmosphère était certainement plus tendue qu'avant la période des émeutes. Mais je pense que la rencontre entre ces deux cultures est sans doute la chose la plus intéressante au Xinjiang. - Est-ce la raison de votre voyage ici ? - Oui, absolument. J'ai passé un an à Hong Kong et j'ai beaucoup voyagé en Chine, et je voulais voir quelque chose de différent. Je souhaitais également venir voir ce qu'il se passait ici, car le Xinjiang est en plein développement. Je voulais donc venir à temps, avant que la région ne change totalement, et en même temps voir vers où elle se dirige. C'est pour cela que je suis venu. Le Grand Bazar international d'Urumqi, qui a malheureusement été un lieu de violences pendant les émeutes du 5 juillet, a été rouvert dans l'espoir que les affaires reprennent et que la vie retourne rapidement à la normale dans le reste de la ville. Zhang Ling, propriétaire d'une boutique - Nous avons beaucoup de sortes de chapeaux ouïghours ici. Regardez. - Ça me va bien ? - Oui, c'est très joli. - Merci. Comment vont vos affaires ? - Ça va bien. - Vous avez beaucoup de client en ce moment ? - Oui, ça commence à aller mieux. Il y a deux jours, un groupe de touristes étrangers est venu. Ils ont aimé les écharpes du Xinjiang, les miroirs ainsi que nos médicaments. Nous espérons que nos amis étrangers continueront à venir au Xinjiang pour y acheter nos produits locaux. - Oui. - Vous voulez voir nos écharpes ? - C'est magnifique. - Nous avons des écharpes et des châles. Essayez-le. Cette couleur est un peu plus foncée. On peut le porter de différentes façons, comme ceci, comme un châle. Regardez, ça va très bien avec votre carnation. - Oui, c'est très beau. - Il y aussi beaucoup d'autres façons de le porter, on peut s'en servir d'écharpe par exemple. C'est très joli. Le Grand Bazar international, le centre commercial et culturel d'Urumqi, est une ville dans la ville. Le complexe comprend une mosquée, une tour d'observation et des milliers de stands d'objets artisanaux et de nourriture. Le site nous rappelle ainsi que la ville était autrefois une étape sur l'ancienne Route de la soie. Les visiteurs peuvent acheter toutes sortes de marchandises exotiques telles que des sculptures ethniques, des instruments de musique et des tapis de toute l'Asie et du Moyen-Orient. Antonio Brown, Etats-Unis - Je m'appelle Antonio Brown et je viens des Etats-Unis. - Que faites-vous ici à Urumqi ? - Je voyage, je visite la ville et j'essaie la nourriture. - Où étiez-vous juste avant et quelle sera votre prochaine étape ? - Je suis arrivé de Kunming, et j'ai fait une escale de 4 heures à Xi'an. Je suis ici depuis 4 ou 5 jours, et ensuite je retourne à Xi'an rendre visite à quelques amis. - Et jusqu'à présent, qu'avez-vous pensé d'Urumqi ? - C'est super, c'est vraiment fantastique. J'appréhendais un peu de venir ici à cause des événements récents qui se sont déroulés en juin, mais je me suis dit que j'allais prendre le risque de venir quand même après avoir demandé conseil à des amis locaux. Ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de raison de ne pas venir et que c'était sans danger à présent. J'avais un petit peur au début, mais je me suis promené, j'ai observé les gens et c'est vraiment fantastique. Je n'ai eu aucun problème, donc je suis vraiment ravi d'être venu. - Vous semble-t-il que la vie quotidienne a repris son cours normal ici ? - Oui, il me semble, mais je ne suis jamais venu ici auparavant donc je ne sais pas trop à quoi ressemble la vie quotidienne. J'ai remarqué la présence de soldats ici et là, et je ne sais pas trop si c'est quelque chose de normal dans cette ville ou pas. Mais à part ça, les gens ont l'air de vaquer à leurs occupations, de vivre leur vie et d'être heureux. - Pourquoi avez-vous décidé de venir visiter Urumqi ? - Et bien j'ai vécu en Chine il y a environ deux ans, j'enseignais à Xi'an et je voulais déjà venir ici, mais à l'époque le directeur de mon département ne m'a pas laissé partir car les cours d'été commençaient et nous avions beaucoup de travail. J'ai donc dû remettre ça à plus tard, et lorsque je suis revenu, Urumqi était l'une des premières destinations que je souhaitais visiter en Chine. - Quelles sont les choses dont les touristes peuvent profiter ici ? - Et bien, la nourriture, qui est vraiment succulente ! Les gens sont très gentils et accueillants, toujours prêts à vous aider à vous orienter et à trouver votre chemin. Je recommande à tous les visiteurs d'aller à Tian Chi, le Lac Céleste, car c'est un endroit absolument fabuleux, surtout pour ceux qui aiment les sites en plein air. Voilà, c'est un endroit génial ! Le Lac Céleste se situe à 110 kilomètres à l'Est d'Urumqi. Selon la légende, une belle déesse avait l'habitude de prendre son bain dans le lac en échange de quoi elle protégeait ses montagnes et son peuple. Le Lac Céleste, Tian Chi, est sans aucun doute l'un des plus beaux sites de toute la Chine. Le lac est entouré de grands pics enneigés, de prairies luxuriantes et de forêts denses. C'est un site très populaire auprès des touristes qui viennent profiter à la fois du cadre naturel spectaculaire et des traditions locales de la région. Martin Lesch, Allemagne - Quand êtes-vous arrivé dans le Xinjiang ? - Je suis arrivé aux alentours du 29 le mois dernier. - Et quelles sont vos impressions jusqu'ici ? - Jusque là j'aime beaucoup le Xinjiang. Le climat est agréable, la nourriture délicieuse, et la plupart des gens sont accueillants. - Et où êtes-vous allé ? - Je suis arrivé de Lanzhou à Tourfan et ensuite j'ai voyagé dans le Sud, jusqu'à Kashgar, avant d'aller à Urumqi. - Et pourquoi avez-vous décidé de venir visiter le Xinjiang ? - Je n'étais jamais venu ici, et la plupart des étrangers visitent la côte Est. Moi j'ai décidé de venir dans le Xinjiang. - Quelles étaient vos attentes avant d'arriver ici ? - Je voulais voir des paysages comme ces montagnes, le désert, tout. Jacqueline Torseallas, France - Je voulais voir la Route de la soie, ce chemin et cette période de l'histoire que je trouve vraiment passionnante. C'est surtout pour cela, car c'est la 9e fois que je viens en Chine, donc je connaissais déjà d'autres régions. Cette fois-ci, je suis vraiment venue pour voir la Route de la soie. J'ai pris un mois entier pour la découvrir à fond. - Comme vous avez déjà beaucoup voyagé en Chine, comment compareriez-vous le Xinjiang par rapport aux autres régions ? Qu'est-ce qui fait que le Xinjiang est si spécial ? - C'est difficile à dire car je suis arrivée il y a seulement deux jours. Mais, d'une manière générale je trouve que partout où l'on va, les gens sont sympathiques. C'est une caractéristique principale de la Chine. Les gens sont si gentils avec nous, ils sont toujours très accueillants. Et jusqu'ici, ce qui est différent ce sont les paysages. Nous avons déjà vu le désert lorsque nous sommes arrivés en avion, alors que dans le Sud de la Chine la végétation est luxuriante. Pour le moment je ne peux pas en dire plus car deux jours ce n'est pas suffisant pour avoir une impression durable. - Mais jusque là, depuis deux jours que vous êtes ici, comment décririez-vous le Xinjiang à quelqu'un qui n'y est jamais venu ? - Exotique, accueillant, majestueux. Depuis les années 1990, Urumqi, le centre industriel du Xinjiang, jouit de la croissance économique rapide de la région. La croissance s'accompagne en effet du développement et d'un nombre de plus en plus important d'experts étrangers. Jackie Logan Directrice des études, EF Urumqi - Depuis combien de temps enseignez-vous ici à Urumqi ? - Cela fait maintenant 4 ans et demi. - Pourquoi avez-vous décidé de venir à Urumqi plutôt qu'ailleurs en Chine ? - J'avais lu beaucoup de choses sur la Route de la soie avant de venir ici, et je trouvais que c'était une région très intéressante. La diversité de tous les groupes culturels présents ici m'intéressait également beaucoup. Et comme j'aime aussi le désert, je me suis dit que c'était une combinaison parfaite pour moi. J'ai trouvé que cette école était une bonne école où enseigner, donc voilà comment je me suis retrouvée à Urumqi. - Quelles sont vos impressions sur les différentes ethnies présentes dans la région ? - Il y a de nombreux groupes ethniques ici, les deux plus importants étant les Han et la communauté des Ouïghours. Dans cette école, nous avons des professeurs han et ouïghours, des étudiants han et ouïghours, et j'ai moi-même des amis issus de ces deux communautés. Pouvoir découvrir ces deux groupes ethniques, c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles je suis là. - Qu'avez-vous remarqué à propos des différences, des similarités et des échanges entre ces groupes ethniques ? - Tout le monde s'est toujours très bien entendu. Bien évidemment, les évènements qui se sont produits le mois dernier ont fait planer un sentiment d'insécurité chez les gens. Mais depuis une dizaine de jours, on a vraiment l'impression que les choses ont repris un cours normal en ville, du moins aussi normal que possible. Nous avons tous repris les cours ici, y compris mes collègues issus des deux communautés, et nous travaillons ensemble avec les étudiants. Nous espérons donc revenir au temps de paix et poursuivre notre vie comme avant. Jim Williams Enseignant à l'école EF, Etats-Unis - Depuis combien de temps vivez-vous à Urumqi ? - Ma femme et moi nous sommes arrivés tout juste avant-hier. - Les récents événements ont-ils menacé votre projet de venir ici ? - Nous connaissons Jackie, qui est la directrice des cours ici, depuis plus d'un an. Elle espérait vraiment que nous viendrions. Lorsque nous avons appris la nouvelle, nous étions tristes, mais nous espérions tout de même concrétiser notre projet, et ça a bien marché. - Que vous êtes-vous dit lorsque vous avez vu les informations et que vous projetiez de venir vous installer ici ? - A ce moment-là nous étions aux Etats-Unis avec notre famille, et lorsque nous avons vu les informations, cela nous a beaucoup attristé. Je voyage dans la région depuis juin 2007, et j'ai des amis han, des amis ouïghours, des amis kazakhs. J'ai donc tout de suite pensé à mes amis et espéré qu'ils allaient bien. C'était vraiment une triste nouvelle pour nous. - Que pensez-vous d'Urumqi depuis que vous êtes arrivé, même si cela ne fait qu'un jour ? - Nous avons passé une journée entière ici, et nous avons été ravis de voir que les choses semblent avoir repris leur cours. Dans le quartier où nous vivons, tout est normal. Nous nous sentons en sécurité et nous nous amusons beaucoup ici. Tony Wright, Irlande du Nord - Pourquoi pensez-vous que l'harmonie et la stabilité sont importantes dans cette région ? - Je pense que c'est important dans n'importe quel endroit. La question de la stabilité et de l'harmonie concerne le monde entier, pas seulement Urumqi. Le fait que tout le monde puisse vivre ensemble, dans la paix et l'harmonie, c'est quelque chose qui nous concerne tous dans le monde d'aujourd'hui, et pas seulement ici à Urumqi. Aaron Constant, Afrique du Sud - Pourquoi avez-vous décidé de venir vous installer à Urumqi plutôt qu'ailleurs en Chine ? - A cause des paysages et de la culture ici. Je suis Soufi et Kabbaliste, j'aime beaucoup la religion en fait. C'est une région très variée en termes de religion, probablement l'une des plus variées de Chine. - Concernant justement toutes ces différences, d'après vous comment les gens parviennent-ils à vivre ensemble et à évoluer dans un cadre de prospérité ? - Je ne sais pas pourquoi vous me posez la question à moi, car je ne fais pas vraiment partie de ces groupes-là, mais mon impression est qu'ils comprennent qu'ils sont avant tout des personnes. Au bout du compte, ils doivent se lever chaque matin, aller travailler, aimer, dormir, ils doivent simplement faire toutes les choses que tout le monde sur la planète doit faire tous les jours. En fait, je pense que c'est une sorte d'instinct de survie, et c'est la vie. Ils vivent leur vie le mieux possible. Nous voilà au Bar Fu, le seul bar à Urumqi dont le propriétaire est un expatrié. Je suis venue ici il y a un an, et j'ai été ravie d'y trouver à la fois des Chinois locaux et des étrangers, et de pouvoir me relaxer en dégustant une bonne bière. Je suis de retour après un an, et j'espère bien y retrouver un public aussi varié. Allons voir. - Bonjour ! Une bière s'il vous plaît. - Très bien. - Merci Hassaan Jamie, Pakistan - Je m'appelle Hassaan et je viens du Pakistan. J'étudie à Urumqi depuis 4 ans à l'Université de médecine du Xinjiang. - Pourquoi avez-vous choisi de venir à Urumqi ? - J'ai choisi de venir ici premièrement parce que la Chine est une très bonne amie du Pakistan. La Chine aide notre pays depuis plusieurs décennies. La deuxième raison, c'est la technologie. Les technologies médicales sont bien meilleures ici qu'au Pakistan. Mes professeurs ont été formés en Australie, à New York et dans d'autres pays, surtout au Canada. Si je suis venu ici, c'est parce que les médecins y sont très bons et spécialisés, notamment en matière de transplantation hépatique. Je suis venu pour étudier la transplantation hépatique. - Qu'avez-vous pensé d'Urumqi ces 4 dernières années ? - Je trouve que tout est super, en particulier les Chinois d'Urumqi. D'après mon expérience, ils sont très serviables. Vous savez, je ne parle pas chinois, et à chaque fois que je rencontre un problème, les locaux m'aident beaucoup, surtout la police, qui coopère toujours avec moi. Robert Wilson, Etats-Unis - Donc vous enseignez ici depuis maintenant un an et vous comptez rester une année de plus pour étudier ? - Oui. - Qu'est-ce qui vous a décidé à rester plus longtemps ? - Et bien c'est surtout parce que je me sens bien au sein de mon quartier, cela a beaucoup influencé ma décision. En plus, j'aime apprendre des langues étrangères, et les gens ici sont toujours désireux de parler avec vous donc c'est un excellent environnement pour apprendre. Les Ouïghours sont très motivés pour apprendre l'anglais, et ils étudient bien sûr le chinois, et les Chinois s'intéressent aussi à l'anglais. Il y a donc tout un tas de personnes très variées ici, et j'aime communiquer et apprendre des langues avec elles. - Pouvez-vous nous expliquez pourquoi vous avez choisi de venir étudier ici plutôt qu'à Beijing ou Shanghai ? - Et bien je souhaite étudier à la fois le ouïghour et le chinois, donc c'est le meilleur endroit au monde pour apprendre le ouïghour. Et j'ai beaucoup d'amis chinois han ici, donc je peux aussi travailler mon chinois. - Pourquoi voulez-vous apprendre le ouïghour ? - Je trouve que c'est une très belle langue, et j'aime beaucoup apprendre l'alphabet et l'écriture ouïghours. C'est une très belle langue. Si vous apprenez à la lire, en fait, c'est assez simple, du moins comparé au chinois ! C'est l'une des choses qui m'a attiré. En route pour Tourfan, nous avons aperçu de nombreuses éoliennes. Dans une région renommée pour ses industries pétrolière et du gaz, cela a été une agréable surprise que de constater qu'elle a également recours à l'énergie renouvelable. Nous sommes maintenant à Tourfan, qui se trouve à environ 200 kilomètres à l'Est d'Urumqi. D'un point de vue géographique, cette région constitue un bassin, soit un environnement très sec et très chaud. Les Ouïghours sont le principal groupe ethnique de cette région, et la ville est très décontractée. Mais on trouve aussi plusieurs sites d'intérêt en dehors de l'enceinte de la ville. On peut notamment profiter du vaste désert, des montagnes de grès, des systèmes d'irrigation antiques, et bien sûr de ce qui fait la renommée de Tourfan, ses vignobles verdoyants. Il y a plus de 2000 ans, les habitants de Tourfan ont développé d'impressionnants systèmes d'eaux souterraines. L'eau prend sa source au pied des Monts Célestes Tianshan puis s'achemine par l'intermédiaire de puits et de canaux. Grâce aux pentes naturelles de la région, l'eau atteint la ville de Tourfan, fournissant ainsi des réserves durables pour l'eau potable et pour l'irrigation agricole. J'ai été stupéfaite de découvrir que ces systèmes fonctionnent encore aujourd'hui. Peter Kirky - En quoi la culture d'ici est-elle si spéciale et si différente des autres régions du monde ? - Avant que je ne vienne ici, je n'avais pas conscience de toutes les différentes cultures qu'il y a au Xinjiang. Je pensais juste que c'était une partie de Chine où vivaient quelques Ouïghours. Mais lorsque je suis arrivé, j'ai découvert toute la diversité de cette région, en particulier la diversité ethnique et la diversité culturelle. Et j'imagine que cette diversité existe depuis des centaines d'années, alors que dans d'autres parties du monde, notamment en Europe, ce type d'inter-croisement entre des groupes ethniques n'est apparu qu'au cours des 30 ou 40 dernières années. Je pense que c'est ce qui est particulier ici. Tourfan est célèbre pour sa chaleur et ses montagnes rouges, et comme bien souvent en Chine, il y a une explication à tout cela. D'après la légende han, le Roi Singe au paradis devint coléreux et renversa un four. Des morceaux de braise tombèrent alors du ciel sur les montagnes qui se trouvaient en dessous. La légende raconte que les braises érodèrent les montagnes et leur laissèrent une couleur rouge feu. C'est pourquoi on les appelle aujourd'hui « les Monts Flamboyants ». Steven Brown, Etats-Unis - Comment avez-vous été accueillis par les gens ici ? - Très chaleureusement. Je n'ai jamais été le témoin d'une quelconque violence et j'ai vu des Ouïghours et des Han travailler côte à côte sans aucune hostilité apparente. En dépit des évènements récents, nous avons rencontré un certain nombre de touristes obstinés voyageant à travers tout le Xinjiang. Nous sommes tombés par hasard sur un groupe d'ambitieux alpinistes qui se préparaient à partir pour une randonnée de 30 jours sur les Monts Tianshan. Les montagnes du Xinjiang restent largement méconnues et sont donc beaucoup moins fréquentées par les touristes que les autres. Ainsi, elles offrent une opportunité unique à ceux qui aiment le défi et préfèrent voyager hors des sentiers battus. Jed Brown, Suisse - Que faites-vous à Urumqi en ce moment ? - Je suis venu ici pour faire de l'alpinisme sur les Monts Tianshan. - Et pourquoi avez-vous choisi de venir faire de l'alpinisme dans cette région du monde ? - Parce qu'il y a des montagnes ici qui n'ont pas encore vraiment été explorées, ce sont de très belles montagnes, assez hautes, mais qui n'ont pas été tant visitées que cela. Alpiniste - Qu'avez-vous pensé d'Urumqi jusqu'ici ? - Urumqi me rappelle un peu la ville de Salt Lake City. C'est une grande ville dynamique dans le grand Ouest du pays. Quand on arrive par la route, comme moi qui suis venu de Kashgar en bus, on traverse des canaux d'irrigations, des parcs éoliens, le désert, des paysages spectaculaires, et soudain on tombe sur cette ville immense. Pour moi c'est comme si je me retrouvais dans le Far West. - Et pouvez-vous comparer Urumqi à Kashgar ? - Kashgar est beaucoup plus petite. A Kashgar, on voit bien que l'économie est une économie agricole alors qu'ici l'économie est fondée sur l'énergie et d'autres industries lourdes. A Kashgar, on rencontre aussi beaucoup plus de Ouïghours sur les marchés, dans la rue, ou conduisant des taxis. Ici, dans cette région de Chine, du moins à Urumqi, il y a essentiellement des Han. Alpiniste - Que faites-vous en ce moment au Xinjiang ? - Nous allons dans les montagnes faire de l'alpinisme et des randonnées, donc nous achetons de la nourriture et nous préparons notre expédition. - Et pourquoi avez-vous choisi le Xinjiang plutôt qu'une autre région du monde ? - Principalement à cause de ses montagnes, et en particulier parce qu'elles n'ont pas été beaucoup explorées. Ce ne sont pas les plus hautes, mais ce sont les moins envahies par les touristes. - Et quoi d'autre pourrait faire la particularité de ces montagnes ? - Je pense qu'elles sont tout simplement magnifiques. - Qu'avez-vous pensé de vos 3 jours à Urumqi ? - Nous nous sommes beaucoup amusés sur le marché aujourd'hui. C'était fantastique, il y avait tant de saveurs et d'odeurs différentes, et tout ces gens, c'était super. Nous avons bien profité de la nourriture. C'était vraiment une expérience sympa de faire nos courses sur ce marché. La plupart des étrangers vous diront avec enthousiasme qu'ils adorent la nourriture du Xinjiang. Les plats sont très épicés, mais ceux qui peuvent supporter la sensation de chaleur apprécieront leur goût unique. Avec leur saveur d'Asie centrale, les plats du Xinjiang incluent des nouilles épaisses faites à la main, des ragoûts mijotés et de la succulente viande de mouton. Les brochettes de mouton, parfaitement assaisonnées avec du chili en poudre et du cumin, et accompagnées d'un pain plat cuit au four, sont certainement le plat le plus populaire. A travers toute la région, ces plats délicieux peuvent être dégustés dans les cadres les plus authentiques. Sur les marchés de nourriture locale bruyants, enfumés et agités, vous pourrez ainsi vous remplir l'estomac de petites gâteries appétissantes. Je suis venue au Xinjiang il y a un an en tant que touriste, et j'ai été ravie d'y revenir et de constater que sa culture est toujours aussi florissante. J'espère que vous avez apprécié découvrir quelques-uns des plus beaux sites de cette région et entendre les impressions de quelques étrangers. Merci de nous avoir suivis, à très bientôt ! Source: CCTV |