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Publié le 08/07/2009
URUMQI, TURFAN

Bienvenue sur Carnet de route pour un nouveau voyage excitant. Son territoire correspond au  sixième de la Chine, il abrite 47 groupes de différentes cultures, et ceux qui aiment l’aventure rêvent d’y aller. Mais vous ne rêvez pas,  nous nous trouvons au croisement des routes de la soie : le Xinjiang.

animatrice: Yanling

La région autonome Ouïgour du Xinjiang se trouve à l’extrême Nord ouest de la Chine, au centre du continent eurasien. C’est la région la plus étendue de Chine, avec ses 5000kilomètres de frontières qu’elle partage avec 7 pays : la Russie, la Mongolie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde.

Des vols directs relient Beijing, Shanghai et Hong Kong à Urumqi, la capitale du Xinjiang, où vous pourrez trouver des correspondances pour les principales villes comme Kachgar et Yining .

Au milieu de la région, la montagne Tianshan. Elle forme une frontière naturelle qui partage le Xinjiang en deux régions distinctes par leur géographie, leurs coutumes et leurs traditions : c’est le Xinjiang du Nord et le Xinjiang du Sud.

Avec une population de 15 millions d’habitants issus de 47 groupes multi- ethniques, le Xinjiang est célèbre pour sa diversité culturelle. La minorité la plus importante est celle des Ouïgours qui signifie « uni » ou « allié » et regroupe environ 8 millions de personnes vivant dans le Xinjiang du sud et parlant la langue ouïgour, un dialecte proche du Turc.

Appelé la contrée d’occident “Xi yun” dès la dynastie Han 200 ans avant JC, le Xinjiang malgré son isolement géographique a toujours joué un rôle important pour la Chine tant sur le point stratégique que culturel.

L’ancienne route de la soie traversait le Xinjiang en trois directions. De 200 avant JC jusqu’au 16ème siècle, ce réseau de routes commerciales traversait l’Eurasie et reliait l’occident à l’orient, transportant les connaissances, les informations et divers produits.

Comme avant nous Marco Polo et des milliers d’aventuriers, suivre la route de la Soie à travers le Xinjiang reste un voyage mythique qui réserve bien des surprises. 

Urumuqi est la ville la plus continentale au monde. Je me trouve à présent au centre de l’Asie, du moins d’un point de vue géographique. Mais Urumuqi est réellement le centre du Xinjiang, à tous points de vue.

Le nom de la capitale du Xinjiang, Urumuqi signifie « beau pâturage », en effet il y a à peine 100ans, ici s’étendait encore une verte prairie. Mais de nos jours vous découvrirez une ville complétement cosmopolite.

Pour ceux qui se lancent dans l’aventure du grand Ouest sauvage dans le Xinjiang, Urumuqi est une parfaite première étape. Vous y aurez un avant-goût de la diversité du Xinjiang et trouverez tout ce dont vous aurez besoin pour continuer votre voyage.

Urumuqi ne présente pas les atours exotiques d’une ville touristique, mais elle a la vitalité et le dynamisme propres aux villes nouvelles et cosmopolites.

A une heure à peine se trouvent les pâturages de Nanshan, qui nous rappellent ce qu’était Urumuqi à l’origine. Aucun véhicule à moteur n’est autorisé à l’intérieur des prairies, les déplacements et les visites sont donc faites à dos de cheval ou en charrette.

Chaque gorge, chaque mont offre ici une vue spectaculaire, ce qui en fait le meilleur endroit pour une retraite estivale dans les environs de la ville. Les températures sont assez fraîches, donc si vous voulez vous réchauffer faites une pause dans une des yourtes des nomades Hazak. Pour 60 yuans, vous pouvez avoir le gîte et le couvert.

 

Le peuple Hazak est connu sous le nom du « peuple monté sur un cheval », leur mode de vie ressemble à celui des mongols. Mais attention à ne pas les assimiler trop hâtivement car ils tiennent à préserver leur langue, leur musique et leur tradition. De nos jours encore, les Hazak préfèrent loger à la manière traditionnelle dans les yourtes, surtout en été pour profiter de la fraîcheur et de la vue magnifique.

En arrivant à Urumuqi, tout le monde vous conseillera d’aller voir le lac du paradis, Tianchi. Sa beauté stupéfiante lui a valu son nom et il a été bien des fois mentionné dans la littérature et le folklore chinois.

Cette montagne au sommet enneigé est une partie de la montagne Tianshan, symbole du Xinjiang, et le lac du paradis est le symbole d’Urumqi. Vous ne serez pas déçu par le paysage en venant ici

Contempler par la fenêtre d’un café le lac, l’eau turquoise, les forêts et le sommet enneigé m’a rappelé la Suisse.

Si vous êtes de ceux qui ne peuvent apprécier les paysages que dans l’action, vous serez heureux d’apprendre qu’à Tianchi c’est possible. Tout en profitant de la vue magnifique, vous pourrez vous occuper à ramer, escalader, faire du cheval, naviguer en été, patiner ou skier en hiver.

Tianchi est devenu la destination privilégiée des voyageurs adeptes de l’escalade et du camping. Il y a peu d’endroits désignés pour camper,  en fait on est assez libre de planter sa tente où l’on veut.

Si l’aventure ne vous tente pas, vous pouvez juste vous asseoir et vous relaxer, vous laisser emporter par la magie de la nature …deux petites heures de route vous ramèneront dans le tumulte de la civilisation.

Il parait qu’on peut trouver toutes les spécialités de tout le Xinjiang dans ce marché de Erdaqiao. Je cherche un châle produit à Kachgar, voyons si je peux le trouver !

Erdaqiao est le bazar le plus célèbre d’ Urumqi, on y trouve des produits de tout le Xinjiang, les vendeurs viennent du nord et du sud pour déployer leur stand de merveilles. Ce n’est pas toujours évident de faire le tri entre les babioles en toc et les vrais trésors.

Ce n’est pas de tout repos d’obtenir finalement un prix satisfaisant : il faut beaucoup de patience et marchander dur. Si vous êtes très patient, pourquoi ne pas revenir sur le marché à la fin de votre séjour dans le Xinjiang ? Vous aurez une meilleure idée des prix et de la valeur des produits à ramener en souvenir.

Mais ce n’est pas toujours facile de résister à la fièvre acheteuse….

On ne connaît bien une ville qu’à travers ses habitants. Par chance un ami de voyage m’a donné l’adresse d’un café où je vais pouvoir faire des rencontres intéressantes.

Le café se trouve dans un quartier calme du centre ville. C’est super de pouvoir trouver des gâteaux au fromage à Urumqi. Il paraît que les ingrédients, envoyés par des amis, viennent tout droit du pays de la propriétaire : la Hollande.

Voilà déjà 9 ans que cette jeune femme  a ouvert le café, pour en faire un endroit prisé des voyageurs et des étrangers. Je brûle de connaître la raison de leur engouement pour cette ville.

Je suis en Chine depuis 1 an et 3 mois et j’aime beaucoup. En fait j’ai choisi le Xinjiang parce qu’il y a différentes minorités et différentes nationalités regroupées ensemble. Sur mon île aussi nous sommes une communauté mixte et nous aimons beaucoup.

Les habitants du Xinjiang sont aussi connus pour être des amoureux de la chanson et de la danse. La nouvelle et moderne Urumuqi fait toujours honneur à cette réputation, elle a le rythme dans la peau. Peu importe qui invite qui. Dès que la musique est lancée,  tout le monde est debout !

Une seule condition : la musique doit être ouïgour !

Toute visite se termine idéalement avec le ventre plein. Une visite de Urumqi sans passer par le marché de nuit wu yi (51) serait incomplète. Vous ne devez sous aucun prétexte éviter cette rue et voir l’autre côté de la ville, éclatante de lumière et d’odeurs.

Les habitants d’Urumqi ont l’habitude de sortir tard le soir, jusqu’à minuit. En fait il y a 2 heures de décalage entre Beijing et ici, les gens vivent en quelque sorte une vie comme sous les tropiques, je veux dire qu’ils se couchent tard !

Comment résister ? C’est si appétissant, et on vous le propose d’un air si persuasif….

Voilà des brochettes de mouton, c’est connu dans toute la Chine, mais ça vient d’ici, du Xinjiang. C’est super bon !

Dans ce marché Wu Yi, vous remplirez votre estomac de mets délicieux sans vider votre porte-monnaie….Tout ce que vous essaierez ne coûtera pas plus de 20 yuans, alors pourquoi ne pas faire un tour et tout essayer ?

conseils de voyage

L’heure de référence utilisée dans le Xinjiang est celle de Beijing. Il y a deux heures de différence entre Urumqi et la capitale, préparez-vous à ce petit décalage horaire.

À Urumqi, on commence généralement à travailler à 9 :30 (heure de Beijing) et il est fréquent de faire des pauses déjeuner de plus de 3heures.

En sortant d’Urumqi on ne rencontre que le désert, mais si on conduit deux heures vers l’est, il y a l’oasis de Turfan. Une source claire m’attend, en route !

Mais avant ça…Cette forêt d’éoliennes, la plus importante de Chine, forme un paysage étonnant vu de la route mais constitue surtout un avertissement pour les voyageurs : Turpan est l’un des lieux les plus exposés aux vents du pays ! Turpan, « le lieu le plus bas » en langue ouïgour, est également réputé pour certaines autres particularités. Situé à 80 mètres sous le niveau de la mer, Turpan est le deuxième endroit le plus bas de la planète, derrière la Mer Morte de Jordanie. Appelée aussi « Terre de feu », la température peut aisément y dépasser les 40 degrés en été. Cette cuvette géologique est l’un des points le plus chaud de Chine.

Toutes ces spécificités pourraient en décourager beaucoup de se rendre à Turpan, mais ce serait une erreur. Les raisons de découvrir cet endroit sont multiples et dépassent les seules considérations climatiques. Durant la dynastie Han, au 3ème siècle avant JC, Turpan fut une étape importante de la Route de la Soie. De nos jours, pour beaucoup de gens, le nom de Turfan évoque le vert, l’oasis et les fruits.Si vous êtes amateur de raisin, vous serez comblés!

Sur le versant ouest des montagnes, à l’est de Turpan, se trouve la vallée du raisin. En dépit des étés torrides que connaît la région, cette vallée de 8 kilomètres parvient à garder un climat doux et agréable que le voyageur saura apprécier.

La vallée est parcourue de chemins de randonnée balisés, de patios et de terrasses où le voyageur peut se reposer, cueillir le raisin à même la vigne et savourer un délicieux repas accompagné du vin local et de danses.

Ce que j’ai le plus apprécié ici, mis à part la musique et la cuisine, c’est de boire une bouteille de vin étiquetée « produit au Xinjiang » pendant mon dîner sous la treille. J’ai appris qu’en raison de leur faible production, la plupart des maisons n’exportent pas leur vin en dehors du Xinjiang. Il reste donc ici un trésor caché pour les amateurs de vin.

Il n’y a qu’à Turfan que l’on peut trouver un si bon vin issu des vignes de la région, ici à Turpan. L’ancienne technique de fabrication du vin a été introduite à Turfan il y a 2000 ans par les peuples méditerranéens, mais en raison des restrictions de la religion islamique, cette technique n’a pas évolué pendant 2000 ans.

De nos jours vous pouvez découvrir comment était fait le vin il y a 2000ans dans cette petite exploitation de la vallée du raisin.

Bon c’est juste un presse jus géant, et après 7 jours, 7 ou 9 jours, ça deviendra un vin délicieux.

Frais…..Délicieux……lequel je préfère ? Santé ! Les deux.

à Turfan, 4000 tonnes de raisins sont produites chaque année, la vallée du raisin est célèbre pour ses raisins blancs sans pépins, les manaizi ou les raisins « mamelles de jument » et les raisins rouges ou noirs. Le vin n’étant pas la principale production, vous pouvez donc deviner ce que font les agriculteurs de tout ce raisin : des raisins secs , des tonnes de raisins secs !

Turfan abonde de grappes de raisin, et de raisins secs . Ici nous avons plus de 600 variétés, tous contiennent au moins 70 pour cent de sucre. Très sucrés… mais les raisins ne sont pas seulement bons à manger, ils sont aussi connus dans la médecine traditionnelle Ouïgoure pour leurs vertus. Les raisins contiennent cette vitamine P qui renforce la résistance des capillaires sanguins et sont sans cholestérol.

Vous ne vous êtes peut être jamais demandé comment on faisait sécher les raisins, mais vous serez curieux de savoir à quoi servent ces maisons. Situées sur les versants de la vallée, ces bâtisses sont appelées liang Fang, les maisons ombragées, et constituent l’un des secrets de fabrication du raisin sec du Xinjiang.

Le soleil de Turfan tape dur et les pluies sont rares. Ces maisons sont parfaitement adaptées au climat, leur construction particulière permet une aération adéquate tout en protégeant des rayons directs du soleil, idéal pour sécher les raisins. Ainsi la belle couleur verte des grains est préservée.

Tous les raisins ne peuvent pas être séchés, la qualité des raisins secs dépend de leur choix, leur vendange et du processus de dessiccation.

Ces grappes vont rester accrochées à ces claies de bois pendant 40 ou 60 jours.Un tel processus assure la meilleure qualité pour les raisins, celle des raisins secs du Xinjiang.conseils de voyage

La meilleure saison pour visiter la vallée des raisins est  août ou début septembre.

La mesure utilisée dans le Xinjiang est le kilogramme.

Dans la vallée des raisins, lorsque vous vous restaurez, les raisins servis sur la table sont gratuits mais on risque de vous faire payer les grains que vous cueillerez le long de votre route.

Face à cette oasis florissante en plein désert, on ne peut s’empêcher d’admirer les gens qui vivent ici, et surtout de noter combien l’eau est importante dans la construction et la survie d’une civilisation.

Le système d’irrigation Karez utilisé dans ces régions et créé il y a environ 2000ans permet de conduire l’eau des glaciers vers les champs. Il est formé d’une série de puits reliés entre eux par des canaux souterrains.

Grâce à ce système de canaux souterrains l’eau n’est pas polluée par les attaques extérieures. Il fait très frais ici, c’est agréable de s’échapper de la chaleur étouffante de l’extérieur.

Dans la région de Turfan, on trouve plus de 470 systèmes d’irrigation mis en place, au total 1600 kilomètres de tunnels. Il fait partie des trois grands ouvrages de l’antiquité chinoise, avec la Grande muraille et le Grand canal qui relie Beijing à Hangzhou.

De nos jours encore les villageois utilisent le système Karez pour irriguer les champs.

Tu yu gou, un petit village à 50 kilomètres à l’est de Turfan, n’a rien qui le différencie au premier abord des autres villages. Pourtant, il représente beaucoup pour les musulmans de Chine.

Ce village de 200 habitants est considéré comme un bout de terre sainte, on dit en effet que 5 saints de l’Islam sont inhumés ici.

C’est pourquoi de nombreux musulmans viennent en pèlerinage à Tu yu Gou avant de trouver l’argent et le temps d’aller à la Mecque.

Cette région a connu bon nombre d’influences religieuses dans les années passées, il n’est donc pas étonnant de voir des éléments du bouddhisme tibétain intégrés dans l’Islam. La mosquée de Tu yu Gou est la seule mosquée de Chine où les femmes sont autorisées à entrer et prier.

Pour venir à Tuyugou il faut compter deux heures pénibles de route  depuis Turfan, ce n’est donc pas très accessible. Pour cette raison, le village a gardé son authenticité, et n’est pas devenu une énième attraction touristique.

En vous promenant dans le village, vous serez hypnotisés par la sérénité des lieux. Nul ne semble se soucier ici de l’heure ni des curieux armés d’appareils photo. J’ai enfin pu me débarrasser de la désagréable impression de regarder le monde par la fenêtre d’une voiture, pour le regarder en face et y trouver des visages souriants.

Après quelques échanges, mes nouvelles amies m’ont invité chez elles. C’est la première fois que je sympathise si vite, mais d’une certaine manière ce n’est pas surprenant à TuYuGou. Leur hospitalité est vraiment touchante.

Quand la musique est lancée, ce n’est plus un problème de ne pas comprendre le Ouïgour…

Les rires, le rythme et la chaleur sont contagieux. Finalement j’ai appris à m’exprimer en ouïgour : par les gestes j’ai pu dire merci et au revoir.

Après plusieurs jours passés sur les routes, il faut avouer que la civilisation a aussi ses bons côtés.

Pour la plupart des voyageurs, l’hôtel n’est rien d’autre qu’une douche chaude, un bon repas et un bon lit. Mais après un voyage comme celui-ci on peut s’accorder une nuit dans le meilleur hôtel. C’est comme dormir dans une oasis miniature.

Les couleurs du Xinjiang sont multiples, mais lorsqu’il s’agit de la saveur, un seul mot me vient à la bouche : suave. Des raisins suaves, des pastèques suaves, des gens suaves. Et on en redemande. A bientôt sur Carnet de Route.



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