Pendant les trois jours de la Fête des morts, Baga et sa famille ont pris l'avion depuis Qamdo pour rejoindre ses parents et amis à Lhassa. Le calcul de ce Tibétain est minutieux et rationnel : parcourir une distance de 1 000 km en voiture demande trois jours et coûte 6 000 yuans rien qu'en essence, soit le revenu annuel net d'un fermier ; alors qu'en prenant l'avion, il n'a qu'à payer 1 500 yuans pour un trajet d'une heure.

Aéroport de Qamdo Pomda

La préfecture de Qamdo est une subdivision administrative de la région autonome du Tibet. Proche des provinces du Sichuan, du Qinghai et du Yunan, Qamdo est dotée de conditions géographiques exceptionnellement favorables. C'est pourquoi il est connu sous le nom de « la perle dans l'est du Tibet ». Mais il y a encore dix ans, entre Qamdo et Lhassa, la communication était très difficile, et ne se faisait que par des sentiers sinueux et des ponts à une seule planche.

« Autrefois, à chaque fois que je conduisais sur cette route, j'étais terrifié. Mais aujourd'hui, heureusement, il y a l'autoroute et l'avion », a dit Baga. L'année dernière, l'acheminement des colis postaux depuis Qamdo vers Chengdu a commencé à être effectué par air, les courriers express ne mettant plus que 4 à 5 jours pour arriver à destination, contre 8 à 10 jours auparavant.

Budu, 50 ans, est le président de la Conférence consultative politique du peuple du district de Lhorong, subdivision administrative de la préfecture de Qamdo. Chaque année, il se rend à Lhassa pour assister à des réunions, il est donc très conscient du changement considérable des conditions de transport dans sa région natale. Selon lui, Lhorong est à 300 km de l'emplacement du gouvernement préfectoral, et celui-ci se situe à 1 200 km de Lhassa. Situé dans la partie septentrionale de la chaîne montagneuse de Hengduan, Qamdo a des reliefs très variés, il faut donc trois jours et demi pour se rendre à Lhassa en voiture.

Depuis ces dix dernières années, le développement des transports au Tibet raccourcit la longue distance entre Qamdo et Lhassa. Selon Budu, pour participer aux deux sessions annuelles du Parlement tibétain cette année, les délégués de Qamdo ont tous pris l'avion.

« Prendre l'avion est moins cher que la voiture. Cela nous permet d'économiser chacun au moins 3 000 yuans, et au total 200 000 yuans pour notre délégation de 65 membres », a ajouté Budu.

Il y a 50 ans, en raison de son altitude élevée, le Tibet était une « zone interdite » aux vols aériens. Depuis, le Tibet a lancé, avec le soutien du gouvernement central, divers projets destinés à rénover et élargir les aéroports de Lhassa Gonggar, de Qamdo Pomda et de Xigazê, ainsi qu'à construire les nouveaux aéroports de Nyingchi et de Ngari Kunsha, dont le montant total d'investissements est supérieur à 3 milliards de yuans. Aujourd'hui, le projet de la construction de l'aéroport de Nagchu est aussi en cours de planification.

De 2013 à la fin de 2015, le Tibet va investir 50 milliards de yuans dans la construction de routes, soit au total 70 000 km desservant tous les districts. Quant à la construction de chemins de fer, la ligne Lhassa-Xigazê sera bientôt mise en service, et celle de Lhassa-Nyingchi va démarrer rapidement. Enfin, les lignes aériennes seront multipliées d'ici cinq ans.

Beijing Information