Chine Tibet : Faits et Chiffres (2008) |
Chapitre 4 Autonomie régionale des ethnies minoritaires La région autonome du Tibet, peuplée principalement de Tibétains, est l'une des cinq régions autonomes de niveau provincial en Chine et pratique l'autonomie régionale ethnique. Le Tibet compte également des cantons ethniques où vivent en groupe des ethnies monba, luoba et naxi. Dans les régions où les ethnies minoritaires vivent en groupes compacts, appliquer l'autonomie régionale et établir les organes d'administration autonome pour permettre aux habitants locaux de prendre en main leur propre destin et d'exercer le droit d'autonomie lié aux affaires locales et ethniques constituent un système politique de base de la Chine. L'établissement de la région autonome du Tibet en 1965 marqua la mise en l'application officielle de l'autonomie régionale ethnique au Tibet. Désormais, sou la direction du gouvernement central et au statut de maître, les Tibétains ont participé activement dans les affaires nationales et locales, ont exercé pleinement le droit d'autonomie que la Constitution et la loi leur assignent et se sont consacrés à la modernisation du Tibet, réalisant un développement à grandes enjambées de la société tibétaine, ce qui permet de mettre fin à la misère et à la pauvreté qui sévissaient au Tibet et d'améliorer sensiblement les conditions de vie des habitants sur le plan tant matériel et culturel que politique. L'expérience montre que l'autonomie régionale des ethnies minoritaires assure fondamentalement au peuple tibétain d'être maître de son propre destin et répond aux exigences du développement et de la prospérité communs des Tibétains et de toutes les autres ethnies du pays, et convient à la situation du pays et aux conditions réelles du Tibet. 4-1 Les dirigeants chinois de différentes périodes encouragent l'autonomie régionale des ethnies minoritaires Dès la fondation de la République populaire de Chine (RPC) en 1949, les chefs d'Etat et de gouvernement chinois d'alors, Mao Zedong, Zhou Enlai, Liu Shaoqing et Zhu De, pensèrent à libérer le Tibet. En 1951, avec la signature de l'Accord en dix-sept articles, le Tibet fut libéré pacifiquement. Le jour même de la signature de l'accord, le président de la RPC Mao Zedong avertit les commandants des troupes qui allaient stationner au Tibet : « Au Tibet, avant toute chose, il faut penser d'abord à deux questions : l'ethnie et la religion, et il faut faire tout travail avec prudence. » En 1954, Mao Zedong proposa au 10e panchen-lama et au 14e dalaï-lama qui participèrent à la Ie Assemblée populaire nationale : « Je propose de fonder la région autonome du Tibet et d'y appliquer l'autonomie régionale ethnique. On pourrait fonder d'abord un organisme préparatoire pour faire les préparatifs pour la fondation de la région autonome. » En 1956, le Comité préparatoire de la région autonome du Tibet fut fondé. Mao Zedong, Liu Shaoqing et Zhou Enlai envoyèrent un message de félicitation, et dépêchèrent une délégation centrale conduite par le vice-premier ministre Chen Yi au Tibet pour adresser leurs félicitations. Pour bien appliquer l'autonomie par les minorités ethniques elles-mêmes, les chefs de l'Etat et du gouvernement chinois accordèrent une grande considération à la formation des cadres ethniques. Après la fondation du Comité préparatoire, Zhou Enlai, premier ministre, indiqua aux cadres han qui travaillaient au Tibet : « Vous devez former un grand nombre de cadres tibétain. Pour mener à bien le travail du Comité préparatoire, il faut compter sur les cadres des ethnies locales. » Centre de la deuxième génération du groupe dirigeant de Chine, Deng Xiaoping dirigea et participa directement à toutes les affaires dès la libération pacifique du Tibet. Il avança de nombreuses opinions et propositions sur la question du Tibet. Il avertit à maintes reprises les commandants des troupes stationnées au Tibet : « Le Tibet est une région peuplée d'ethnies minoritaires. Il présente des particularités sur le plan politique, économique et culturel. Sa couleur politique est forte. Pour résoudre les problèmes du Tibet, vous devez compter sur les moyens politiques. » Après la mise en application de la réforme et de l'ouverture, Deng Xiaoping se soucia davantage du travail du Tibet. En 1987, lorsqu'il entretint Jimmy Carter, alors président des Etats-Unis, il formula les critères d'examiner le travail du Tibet : « Pour estimer les politiques ethniques du Tibet, l'important est de voir si elles sont favorables aux Tibétains, si elles permettent au Tibet de se développer plus rapidement, si elles permettent au Tibet de se classer à la tête des provinces dans la modernisation de la Chine. » En 1980 et 1984, le gouvernement central a organisé deux réunions de haut rang sur le Tibet, qui se sont consacrées aux études spéciales pour appliquer de manière meilleure l'autonomie par les ethnies minoritaires, accélérer le développement économique du Tibet et améliorer les conditions de vie de la population locale. |