Le premier ministre japonais Shinzo Abe pourrait s'entretenir avec le président chinois Xi Jinping lors de sa visite en Chine le 3 septembre, un signe selon les analystes de son intention de réparer les liens diplomatiques entre les deux pays.

Selon le journal japonais Mainichi, Shinzo Abe se rendra en Chine le 3 septembre, date du défilé militaire organisé par la Chine pour le 70e anniversaire de la victoire des Alliés de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, le premier ministre n'assistera pas à l'événement.

La visite de M. Abe a été acceptée par le gouvernement chinois, parce que sa déclaration du 14 août sur le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale satisfaisait dans une certaine mesure aux exigences de Beijing, a observé le journal mardi.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré mardi que l'arrivée de M. Abe le jour du défilé restait à confirmer.

« Cela montrera la volonté de Shinzo Abe d'améliorer les relations entre la Chine et le Japon, si sa visite a bien lieu comme annoncé », a déclaré Zhou Yongsheng, professeur à l'Université des affaires étrangères de la Chine.

« Le Japon souffre actuellement d'une pression économique à la baisse, il a besoin d'améliorer ses relations avec la Chine. »

D'autre part, l'insistance de Shinzo Abe à ne pas assister au défilé reflète sa vision de l'histoire, son refus de rompre avec le passé militariste du Japon et sa réticence à admettre la victoire de la Chine durant la Seconde Guerre mondiale, a-t-il estimé.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé son mécontentement après la déclaration faite par M. Abe le 14 août.

« Le Japon aurait dû faire une déclaration explicite sur la nature de la guerre causée par son militarisme et son agression, et devrait présenter des excuses sincères, plutôt que de rester évasif sur cette question importante de principe », a déclaré la porte-parole du ministère Hua Chunying vendredi.

L'Agence Xinhua a également publié un commentaire vendredi, jugeant que « les excuses édulcorées de Shinzo Abe échouent à l'examen de la sincérité » et qu'« une véritable réconciliation en Asie de l'Est sera impossible tant que le Japon est vu comme un pays qui nie ses crimes passés. »

Des articles publiés en juillet par le journal Asahi Shimbun affirmaient que Shinzo Abe avait montré son intérêt pour l'invitation du président chinois Xi Jinping, en disant à ses conseillers : « Je ne veux pas tourner le dos lorsque l'invitation a été adressée [par la Chine]. »

Toutefois, étant donné la possibilité d'une sanction électorale en politique intérieure, le premier ministre envisage ses options au sujet de la visite, qui pourrait avoir lieu avant ou après l'anniversaire, a indiqué le journal.