Alibaba dément les accusations de Kering |
Plusieurs marques de luxe poursuivent en justice le géant du e-commerce Le groupe chinois de commerce en ligne Alibaba Holdings a rejeté dimanche l'allégation selon laquelle il aurait autorisé la vente de produits contrefaits sur ses sites de vente en ligne, en réponse aux poursuites engagées vendredi aux Etats-Unis par un groupe de plusieurs grandes marques de luxe. Le groupe français Kering, propriétaire de marques de luxe telles que Gucci, Yves Saint Laurent et Balenciaga, a engagé des poursuites contre le groupe de vente en ligne vendredi à la cour fédérale de Manhattan. Il demande à Alibaba des dommages et intérêts pour violation présumée des droits de propriété intellectuelle des marques du groupe. Selon les plaignants, Alibaba aurait fermé les yeux sur la contrefaçon en acceptant de produire, proposer à la vente et trafiquer des produits contrefaits. Alibaba a rejeté l'allégation dans un communiqué envoyé dimanche au quotidien Global Times, où le groupe déclarait que son son site web ne « fabrique aucun produit, c'est pourquoi l'allégation accusant la plate-forme de vente en ligne d'Alibaba de produire des produits contrefaits est infondée et [le groupe] engagera la procédure juridique appropriée ». « Il est regrettable que Kering ait choisi d'agir de façon unilatérale au lieu de coopérer de façon constructive avec Alibaba pour résoudre le problème », a déploré l'entreprise basée à Hangzhou. Ce n'est pas la première fois que le groupe français attaque en justice le géant du e-commerce. En juillet 2014, Kering avait déjà déposé plainte contre Alibaba aux Etats-Unis pour le même motif, mais l'avait retirée un mois plus tard. Les poursuites avaient été abandonnées après la décision par les deux entreprises de travailler ensemble pour résoudre leur différend. Le fait que Kering ait porté plainte deux fois en moins d'un an montre que le groupe est loin d'être satisfait des progrès faits par Alibaba dans sa lutte contre la contrefaçon, a déclaré Lu Zhenwang, fondateur de Shanghai Wanqing Commerce Consulting, dimanche au Global Times. Le résultat de la poursuite dépendra certainement de la prochaine mesure que prendra Alibaba pour combattre la contrefaçon, estime Lu, selon qui l'affaire ne manquera pas de troubler les investisseurs. Alibaba a déjà fait l'objet de plusieurs plaintes d'entreprises l'accusant de ne pas suffisamment protéger leurs droits de propriété intellectuelle depuis que l'entrée en bourse fracassante du groupe en septembre dernier. Le 28 janvier, l'Administration nationale du commerce et de l'industrie (SAIC) a publié un livre blanc d'après des négociations menées avec l'entreprise en juillet 2014, dans lequel elle affirmait sans détour que les mesures prises par Alibaba pour lutter contre la vente de produits contrefaits avaient été un échec. Selon le livre blanc, cinq cabinets d'avocats américains, menés par Robbins Geller Rudman & Dowd LLP (San Diego), ont engagé des poursuites contre Alibaba le 30 janvier pour fraude en valeurs immobilières, ont rapporté des médias. Le 8 avril, l'Association américaine du vêtement et de la chaussure, un groupe représentant 1000 marques internationales du secteur, a engagé deux poursuites, l'une auprès de la Securities and Exchange Commission et l'autre auprès du représentant américain au commerce, dans lesquelles elle décrit le site Taobao.com d'Alibaba comme la « plus grande plate-forme de vente en ligne au monde pour les produits contrefaits ». Vendredi, le cours des actions d'Alibaba était de 88,46 dollars à la bourse de New York, ce qui représente une baisse de plus de 5 % depuis son introduction en bourse en septembre 2014. Selon Feng Lin, analyste au Centre de recherche sur le e-commerce de Chine, la question est de savoir si les opérateurs de places de marchés en ligne ont pris des mesures suffisantes pour combattre la contrefaçon. L'expérience de Paypal est un exemple de lutte efficace contre la contrefaçon, a-t-il jugé. Contrairement aux opérateurs chinois de sites de vente en ligne, qui ont participé passivement à la lutte contre les faussaires en s'en tenant aux plaintes des consommateurs et des entreprises, Paypal a adopté une approche active en allant lui-même à la chasse aux contrefaçons, a déclaré Feng au Global Times vendredi. Dans son communiqué, Alibaba indiquait avoir dépensé plus d'un milliards de yuans (140,75 millions d'euros) au cours des onze premiers mois de 2014 pour protéger les consommateurs des contrefaçons et s'être débarrassé de 6 millions de références associées à des produits contrefaits. Le 30 avril, WeChat, l'application de messagerie instantanée la plus populaire en Chine, a lancé une plate-forme sur laquelle vendeurs et consommateurs peuvent signaler les produits violant les droits de propriété intellectuelle. Le Global Times n'était toujours pas parvenu à joindre Tencent pour recueillir des commentaires au moment de la publication de cet article. Outre les efforts fournis par les plate-formes de e-commerce, les autorités publiques devraient également adopter une politique plus stricte envers les faussaires, a préconisé Lu.
Source: french.china.org.cn |