Chine et États-Unis : accord sur les fonctionnaires en fuite |
La Chine et les États-Unis renforcent leur coopération pour renvoyer dans leur pays ceux qui sont soupçonnés de crimes, dans le cadre de la campagne chinoise pour débusquer les fonctionnaires corrompus et ceux qui ont fui à l'étranger. Le Département de la Sécurité intérieure a déclaré que les parties avaient convenu de simplifier le processus d'identification et de restitution des fugitifs, de même que de ceux qui ont dépassé la durée de validité leur visa ou sont entrés illégalement aux États-Unis. L'accord est intervenu lors de la visite à Beijing de Jeh Johnson, secrétaire à la Sécurité intérieure, la semaine dernière. Au cours de cette visite, une série de questions d'application de la loi ont été discutées, notamment le contre-terrorisme et la cybersécurité. Un communiqué de presse du Département indique que les parties devraient partager plus d'informations sur le rapatriement et les affaires de fugitifs, et fournir régulièrement des mises à jour. La Chine a également accepté d'accélérer le retour de plus de 39 000 citoyens chinois qui sont actuellement aux États-Unis et à une certaine étape du processus d'expulsion. « Les deux participants ont de plus reconnu qu'aucun des deux pays ne devrait servir de refuge pour les fugitifs », indique le communiqué de presse. La Chine et les États-Unis n'ont pas de traité d'extradition, même si les personnes recherchées peuvent être poursuivies dans le pays où elles ont fui ou être expulsées pour des violations des règlements sur l'immigration. Leurs avoirs peuvent également être saisis, s'il est déterminé qu'ils ont été acquis illégalement, ce qui ne leur laisse guère d'autre choix que de rentrer au pays. La Chine affirme que près de 700 fugitifs soupçonnés de crimes économiques ont été retournés au pays en vertu des opérations transnationales portant le nom de code « Chasse au renard » et « Filet céleste », certains en échange de peines plus légères ou par d'autres incitations. Ces opérations font partie de la guerre contre la corruption lancée par le président Xi Jinping. Au cours de celle-ci, des milliers de fonctionnaires ont fait l'objet d'une enquête, et un grand nombre de gros bonnets actuels ou anciens ont été arrêtés. La Chine a estimé que, depuis le milieu des années 1990, de 16 000 à 18 000 fonctionnaires corrompus et employés d'entreprises publiques avaient fui la Chine ou étaient entrés dans la clandestinité avec des actifs volés totalisant plus de 800 milliards de yuans (135 milliards de dollars US). Certains d'entre eux ont fui vers les États-Unis, et l'an dernier, Beijing a fourni à Washington les noms de plus de 100 fugitifs recherchés. Cependant, les responsables américains ont indiqué que peu d'informations avaient été données sur leur identité, leurs infractions présumées ou leur possible localisation aux États-Unis, de sorte qu'il était difficile de donner suite aux demandes. À propos de la lutte antiterroriste, le Département de la Sécurité intérieure a déclaré que le secrétaire Johnson et le ministre chinois de la Sécurité publique Guo Shengkun avaient accepté de partager plus d'informations sur les mouvements transfrontaliers des combattants terroristes étrangers. MM. Johnson et Guo ont également l'intention de tenir des discussions entre les organismes qu'ils dirigent pour « parvenir à une coopération concrète et tracer une voie pour rétablir un dialogue complet sur la cybersécurité entre les gouvernements », a indiqué le Département. La Chine a suspendu ce dialogue avec les États-Unis il y a près de deux ans, après que Washington eut accusé cinq officiers militaires chinois d'avoir volé des secrets commerciaux Source: french.china.org.cn |