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CHINE ET SOCIÉTÉ
Publié le 10/12/2012
Le débat sur la politique du gaokao fait rage

Alors que l'échéance se rapproche pour les responsables de l'éducation pour élaborer une politique claire concernant le gaokao, le débat public sur la question de savoir si les enfants de migrants doivent être autorisés à passer l'examen national d'entrée à l'université dans les grandes villes gagne en intensité.

Au mois d'août, les autorités de toutes les provinces, municipalités et régions autonomes ont été informés par le Bureau général du Conseil d'Etat pour se prononcer et aborder la question d'ici la fin de l'année 2012.

Toutefois, aucun plan détaillé n'a encore été révélé par les trois plus grandes villes chinoises, Beijing, Shanghai et Guangzhou. Alors que les parties rivales continuent à s'affronter sur Internet et dans la rue.

Les autorités de la province du Guangdong ont annoncé jeudi avoir prévu un plan qui permettrait aux enfants de migrants d'étudier dans un lycée et de passer les examens d'entrée dans une université de la province.

En plus des campagnes sur Internet et sur les forums, ces derniers mois les face-à-face se sont transformés en combats verbaux et dans un cas au moins, il y a eu des bousculades.

«Ma fille de 15 a dit qu'elle est une sauterelle," a évoqué Zhan Quanxi, un travailleur migrant qui vit à Shanghai depuis 11 ans, lors d'une réunion de la commission d'éducation de la ville en octobre. «Les résidents natifs, nous ont dit d'aller voir ailleurs».

Dans le système actuel, les étudiants doivent aller au lycée et passer le gaokao dans le lieu lié au hukou détenu, leur résidence légalement enregistré. Cela signifie que les enfants des travailleurs migrants sont souvent contraints de rentrer chez eux pour les trois dernières années de leur scolarité, même si, pour le cas de la fille de Zhan, elle étudie dans leur ville d'adoption depuis la maternelle.

«Mon enfant vit à Shanghai depuis l'âge de 4 ans, mais maintenant, elle n'est pas en mesure d'aller étudier dans un lycée de la ville», a déclaré Zhan. «Nous avons payé des impôts ici, alors pourquoi n'a t-elle pas les mêmes droits que ses camarades de classe de Shanghai ? Nous nous sentons impuissants».

Pour un changement dans les règles, les militants ont bien accueilli le projet de la modification de la politique, en disant que ce sera une étape importante dans la voie de l'égalité.

Toutefois, les autorités municipales de Beijing et Shanghai, ainsi que celle de la province du Guangdong, ont jusqu'à présent refusé de donner une indication par rapport à ce qu'elles vont réellement décider, en expliquant seulement que des réponses sont imminentes.

La Commission de l'éducation de beijing Pékin a déclaré que son projet de politique est en attente d'un examen et pourrait entrer en vigueur avant la prochaine nouvelle année lunaire. Pourtant, dans une discussion en ligne avec des parents le 28 novembre, l'autorité a conseillé aux enfants de migrants de se préparer à rentrer chez eux pour le passer le gaokao de 2013.

Une déclaration sur le site Internet de la Commission de l'éducation de la municipalité de Shanghai va dans le même sens.

Une éducation égale ?

Avec une future politique qui reste encore floue, les parents ayant un hukou dans les grandes villes se battent pour maintenir le statu quo.

Beaucoup affirment que la modification des règles conduirait à un surpeuplement des systèmes éducatifs et pourrait ouvrir la porte à des abus.

«Pour nos enfants, natifs de Beijing, de Shanghai et de Guangzhou, soyons unis dans notre lutte contre la nouvelle politique», a écrit un internaute dans le cadre d'une discussion sur Sina Weibo, le site populaire de microblogging.

Du, une mère de famille à Beijing, contre le changement de politique, a déclaré au China Daily, que les ressources éducatives de la capitale auraient du mal à faire face à davantage d'étudiants.

«La ville n'a pas autant de ressources, par rapport à ce que les gens pensent», a déclaré une jeune femme de 29 ans, qui a grandi dans la province du Hebei, mais a obtenu un hukou à Beijing, quand elle a fréquenté une université de la capitale. Elle n'a pas voulu être identifié par crainte de représailles.

«Il y aura de nombreux problèmes avec l'ouverture du gaokao pour les enfants de migrants», a expliqué Du. "Par exemple, les familles puissantes peuvent profiter de se rendre à Beijing ou à Shanghai, juste avant l'examen du gaokao de sorte que leurs enfant peuvent le passer à cet endroit. S'ils ont reçu leur formation dans un autre province où ils se sont concentrés uniquement sur l'enseignement pour les tests, comment les étudiants de Beijing pourront-ils rivaliser ?»

Elle faisait allusion aux étudiants qui passent l'examen à Beijing et à Shanghai et ont la possibilité d'étudier dans les universités des villes qui ont des scores plus faibles que s'ils devaient passer l'examen dans d'autres provinces. Par exemple, cette année, l'Université de Beijing a défini un score minimum pour les étudiants en sciences de 654 points. Dans la province du Shandong, la limite est fixée à 698 points.

Problème Hukou

La Chine avait une population migrante de 221 millions de personnes en octobre 2010, en fonction de la population nationale et de la Commission de la planification familiale, soit égale aux deux tiers de la population des États-Unis.

Le sixième recensement national a montré que près de 7 millions d'entre eux vivent à Beijing, ce qui représente plus de 35% de la population de la capitale, alors que la China Central Television (CCTV)en 2011,estime le nombre d'enfants sans hukou dans la capitale en primaire et au lycée, à 478 000.

Chu Zhaohui, chercheur principal à l'Institut national des sciences de l'éducation, a déclaré que les tensions à propos des règles du gaokao résulte d'un système chinois du hukou qui est discriminatoire. Cependant, comme solution rapide pour permettre l'égalité dans l'éducation, il a proposé de donner plus de pouvoir aux universités.

«Si les universités ont le droit de recruter des étudiants qualifiés, ils devraient aussi accepter les bons élèves, peu importe d'où ils viennent", a-t-il dit, mais il a admis que cela pourrait prendre de trois à cinq ans pour construire un tel système.

 

Source: le Quotidien du Peuple en ligne



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