Nouveau projet pour faire face à la violence conjugale |
Un projet pilote visant à éradiquer la violence domestique à Shenyang a été étendu à d'autres communautés après plusieurs signes montrant un impact positif. La police de la capitale provinciale du Liaoning a collaboré avec le Comité des résidents Shenghuayuan en août dernier pour mettre en place un centre d'intervention. Depuis le mois d'août, le centre a traité plus de cinquante cas et environ la moitié des victimes qui ont reçu de l'aide n'ont signalé aucune nouvelle violence, selon le comité. Avec l'aide des autorités de la sécurité publique, le modèle sera étendu aux 124 quartiers de la ville dans le district de Shenhe, a déclaré Yang Xiaodan, présidente de la fédération des femmes du district, au cours d'une cérémonie de lancement, dimanche, lors de la Journée internationale pour l'élimination de la La violence contre les femmes. «Ces dernières années, les appels d'urgence liés à la violence conjugale ont représenté 20% en moyenne", a déclaré Lu Zhenwei, directeur adjoint du poste de police de Wulihe, qui a géré le projet pilote initial. "La violence domestique se produit ponctuellement et les cas se détériorent souvent sans une intervention efficace». Dans le passé, les auteurs ont continué à battre leur conjoint une fois le départ des policiers, car ils pensaient que c'était un problème familial qui ne regardait pas la police, a expliqué le responsable. En août, la station a mis en place un centre d'intervention contre la violence familiale par le Comité des résidents de Shenghuayuan »qui pouvait être contacté par l'intermédiaire du numéro d'urgence le 110. «Nous avons réalisé que la police ne pouvait intervenir seulement après qu'une personne ait composé le 110, mais beaucoup de femmes choisissent de souffrir en silence, nous pensons qu'il est préférable d'impliquer les comités de quartier car ils sont plus familiers avec les plus de 3 700 ménages qui y habitent», a expliqué Lu Zhenwei. «Dans notre travail quotidien, nous sommes souvent confrontés aux cas de violence à la maison, mais les mesures traditionnelles de persuasion et d'éducation n'ont pas fait une grande différence», a déclaré Zhou Fengmei, directeur du comité des résidents. «Mais grâce au centre, nous pouvons faire une médiation avec la police et ensemble tenir des registres de cas victimes de violence familiale et visiter régulièrement les familles à domicile. La situation s'améliore». Fang Fuquan, 70, a déclaré par la médiation il s'est rendu compte que battre sa femme handicapée était un erreur. Les membres du comité et de la police ont rendu visite au couple après avoir reçu des rapports que Fang frappait souvent sa femme et parfois refusait de lui donner de la nourriture et des médicaments . «Ils ont fait beaucoup de choses pour nous apprendre à être plus tolérant et nous apprendre à se comprendre mutuellement», a reconnu le mari. Depuis 2009, des officiers tiennent un registre des visites à domicile suite aux violences conjugales, grâce à un programme de formation organisé par la fédération des femmes. Les enregistrements comprennent la date, le lieu, un bref résumé de l'affaire et les détails de blessures et le rassemblement de preuves, a précisé M. Lu, soulignant que les documents contiennent également les empreintes digitales et la signature de toutes les parties concernées. «C'est simple, mais bien plus qu'un avertissement pour l'auteur, le document peut aussi être utilisé comme preuve devant un tribunal». «La plupart des cas de violence conjugale ne sont pas suffisamment graves pour faire arrêter le délinquant, mais chaque fois que nous utilisons la médiation, nous leur expliquons que si la femme a recours au divorce, tous ces fichiers peuvent devenir des preuves», a-t-il ajouté. « Même si la ne femme ne le fait pas, si les informations indiquent que la situation s'aggrave, la police peut agir en justice». Guo Lixia, 63 ans, a reconnu que son mari alcoolique la battait quand il était saoul, allant même jusqu'à lui fracturer plusieurs côtes. «Chaque fois qu'il me frappait, je pensais qu'il voulait me tuer, mais je n'avais aucun moyen de partir car je n'ai pas de revenu», a-t-elle dit. «Aussi, je me suis senti gêné à l'idée de demander le divorce. Je ne suis plus tout jeune et nous avons eu un fils». Après l'incident survenu cette année, elle a appelé la police, qui a fait un rapport et a ordonné à son mari de signer une lettre promettant de cesser. La police maintenant vient leur rendre régulièrement visite pour vérifier les progrès du couple. «Maintenant, mon mari ne me frappe plus, car il a peur que la police vienne le chercher», a confié Guo. Le centre d'intervention communautaire reste confronté à de nombreux problèmes dans ses activités quotidiennes en raison de l'absence d'une loi spécifique sur la violence conjugale. «Sans une loi spéciale sur la violence domestique, la police ne peut pas prendre des mesures appropriées en abordant de tels cas», a fait remarquer l'officier de police. En poursuivant, que des efforts devraient être accélérés pour approuver une loi sur la violence conjugale et établir un système de coopération inter-services, ce qui permettrait de clarifier les responsabilités des différents département et faciliter la coopération. «Pour le moment, face à la violence domestique qui n'a pas de responsabilité précise et qui n'est pas un facteur pris en compte dans l'évaluation de l'action de la police, fait que de nombreux agents ne sont pas incités à gérer de tels cas»," a-t-il observé.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne |