Les objectifs nucléaires chinois revus à la baisse après Fukushima |
Le pays va publier un plan révisé pour son industrie nucléaire. Les objectifs de capacité nucléaire de la Chine pour 2020 sont susceptibles d'être revus à la baisse, tandis que le pays a imposé un moratorium sur l'approbation des nouveaux projets après la catastrophe de Fukushima qui a frappé le Japon en mars, selon une déclaration des autorités le 21 octobre. La Chine devrait publier un plan révisé dans le cours de l'année, et beaucoup prédisent que le nouvel objectif sera fixé à 86 gigawatts (GW) d'ici 2020. Fin 2010, la capacité nucléaire chinoise était estimée à 10,9 GW, mais les projets déjà entamés auraient poussé le total à 40 GW dès 2010, et les constructeurs de réacteurs chinois ambitieux ont même suggéré qu'une cible de 100 à 120 GW était envisageable. Mais Beijing a promis « d'ajuster et d'améliorer » ses plans encadrant le secteur au lendemain du séisme et du tsunami qui ont dévasté la côte nord-est du Japon le 11 mars et laissé le complexe vieillissant de Fukushima Daiichi au bord de l'effondrement. Li Yongjian, vice-président de l'Association chinoise de l'énergie nucléaire (CNEA), a déclaré en marge d'une conférence de l'industrie à Hong Kong que les nouveaux projets devraient reprendre l'an prochain, mais que le pays avait déjà perdu une année de temps de construction. « L'objectif de 86 GW était déjà très serré en premier lieu », a-t-il souligné, en ajoutant que la suspension a contraint au retard d'environ 10 GW de nouvelle capacité cette année. « Si nous partons de l'année prochaine, nous serons seulement capables de construire 60 à 70 GW, donc nous devrons absolument réduire notre cible ». En mars, le gouvernement a ordonné une inspection nationale des centrales existantes et des sites de construction, afin d'apaiser les inquiétudes du public concernant la sécurité de l'énergie nucléaire. Les domaines de préoccupation incluaient la sécurité des nombreux réacteurs de « deuxième génération » prêts à la mise en service, le manque de personnel de sécurité et d'exploitation qualifié, et la construction éventuelle de centrales dans des provinces vulnérables aux séismes comme le Sichuan. Les autorités ont suggéré qu'aucun réacteur de deuxième génération ne serait approuvé, ouvrant la voie aux modèles de troisième génération conçus par le groupe français Areva et la société américaine Westinghouse Electric Co, filiale de Toshiba. Les autorités chinoises ont souligné tout au long de la période d'inspection que le rythme de développement pourrait être ajusté après Fukushima, mais que les plans d'expansion de capacité de long terme resteraient intacts. « Nous devons garantir la sécurité de l'énergie nucléaire avant d'avancer de nouveaux projets », estime Zhao Chengkun, vice-président de la CNEA. « Bien que nous ralentissions quelque peu en ce moment, je suis sûr que lorsque nous aurons surmonté tous nos défis, nous pourrons poursuivre notre développement ». Les hauts responsables de la politique énergétique ont exprimé leur inquiétude sur la possibilité que l'impasse actuelle vienne contrecarrer l'objectif chinois de long terme de devenir un leader mondial dans le secteur nucléaire. En août, l'ancien président de la CNEA, Zhang Guobao, a déclaré que les nouvelles politiques industrielles devaient être décidées dès que possible si le pays voulait éviter de se laisser distancer par des pays comme la Corée du Sud et la Russie.
Source: french.china.org.cn |