Beijing attend encore ses premières neiges |
La capitale chinoise devrait connaître ses « premières neiges » de l'année les plus tardives depuis que le Bureau Météorologique a commencé à en garder des traces il y a soixante ans, mettant ainsi encore davantage la pression sur le secteur agricole, dans un contexte de climat pourtant déjà sec. Depuis 1951 en effet, les premières neiges les plus tardives de l'année ont été enregistrées en 1984, quand elles tombèrent le 29 janvier. Or, le 24 janvier, le site internet weather.com.cn, affilié à l'Administration Météorologique de Chine ne prévoyait encore aucun signe de chutes de neige dans les dix jours qui viennent, ce qui repousserait les premières neiges de l'année au mois de février. D'après les experts de l'Administration Météorologique, les températures devraient même probablement remonter dans la plupart des parties du pays durant la période de la Fête du Printemps, qui tombe cette année le 3 février. Chen Dagang, expert au Centre du Climat du Bureau Météorologique de Beijing, a dit que le climat hivernal de Beijing est en général caractérisé par un manque de précipitations, mais cette année, la ville n'a en effet connu aucune précipitation depuis le 23 octobre dernier, avec un volume d'à peine 7,3 mm. Le 29 décembre, la ville a bien connu une mini chute de neige, mais elle n'a duré que moins de dix minutes, et aucun volume réel de précipitations n'a été enregistré, a dit Qiao Lin, directeur du Bureau. Plus de 90% des terres agricoles situées en périphérie de la ville ont été affectées, d'après des responsables du Bureau de l'Agriculture de Beijing, dont les propos ont été rapportés par le Beijing Times lundi. Si ce temps sec perdure jusqu'au mois de mars, il est probable que le blé flétrisse. Bien que le temps sec n'ait pas une grande influence sur les approvisionnements en eau, le niveau d'eau est toutefois toujours en dessous de son niveau habituel, ont dit les autorités chargées de l'eau à Beijing. La pénurie d'eau est un véritable casse-tête pour la capitale depuis 1999, quand Beijing et les zones alentour ont connu une sévère sécheresse. D'après les statistiques des autorités en charge de l'eau dans la capitale, le niveau des eaux souterraines de Beijing a chuté de 10,9 mètres depuis 1999. Afin de résoudre la pénurie en eau, les autorités municipales vont lancer un projet visant à transférer l'eau du Fleuve Jaune vers Beijing, avec un volume annuel estimé de 300 millions de mètres cubes d'eau, a rapporté lundi le Beijing Times. Avant 2014, Beijing devrait ainsi importer de 400 à 600 millions de mètres cubes d'eau d'autres régions pour assurer les approvisionnements en eau, a t-il écrit. Cheng Jing, Directeur de l'autorité en charge de l'eau à Beijing, a déclaré dimanche au Beijing Times que la capitale mettrait en place un système de protection et de gestion de l'eau strict. Le 12e Plan Quinquennal (2011-2015) propose que d'ici 2015, le nombre d'usines de retraitement de l'eau à Beijing soit porté à 24, et que la quantité d'eau recyclée dans la capitale atteigne un milliard de mètres cubes, lui permettant ainsi de soulager ses problèmes en eau. D'après M. Cheng, un système de surveillance sera mis en place, ayant pour cible les plus importantes organisations consommatrices d'eau, utilisant plus de 1 000 mètres cubes d'eau par an. La sécheresse à Beijing est le résultat d'un temps inhabituellement sec qui touche le Nord et l'Est de la Chine, et qui pourrait mettre davantage encore la pression sur le prix des aliments, déjà en hausse. Ces conditions météorologiques anormalement sèches ont touché une grande partie du grenier à blé de la Chine, dans le Nord et l'Est du pays, dont les provinces du Shandong, du Henan, du Shanxi, du Hebei, du Jiangsu et de l'Anhui. La Province du Shandong, zone clé pour la culture du blé, fait face à sa pire période de sécheresse depuis soixante ans. La sécheresse a frappé plus de la moitié des terres de la province, qui en temps normal cultive le blé sur environ deux millions d'hectares, d'après une note publiée lundi sur le site internet du Bureau Provincial de l'Eau. De nombreuses zones n'ont connu aucune précipitation depuis quatre mois, et 353 000 hectares de blé ont soit déjà flétri, soit sont en passe de l'être. Plus de 240 000 personnes et 107 000 têtes de bétail ont déjà perdu tout accès local à l'eau potable et ne peuvent plus que compter sur les approvisonnements assurés par les camions de pompiers. Pour autant, les responsables provinciaux de l'agriculture sont loin de vouloir faire une croix sur la future récolte. Ils mettent leurs espoirs sur l'irrigation artificielle pendant le printemps, d'après Xie Hongqi, un fonctionnaire dont les propos ont été rapportés par l'Agence de Presse Xinhua.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
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