Jet Li : du kung-fu à la charité |
La bonne étoile sous laquelle semble être né Jet Li a de quoi faire des envieux. A partir de onze ans, il gagne cinq fois le championnat de Chine de Wushu, pour ensuite mener la brillante carrière cinématographique qui le fera connaître de la planète entière. Après Jackie Chan et Chow Yun-fat, Jet Li devient la troisième star chinoise d'Hollywood. Mais aujourd'hui, l'Empereur du kung-fu s'éloigne de la lumière des projecteurs pour endosser le rôle de pilote des œuvres sociales de nouveau modèle, à travers sa « One fondation ». Indonésie, 2004. Jet Li et sa famille échappent de justesse au tsunami meurtrier qui engloutit la région. « J'étais désespéré. Seule ma tête dépassait de l'eau, et je tenais ma fille de toutes mes forces. Devant ce genre de catastrophes, nous sommes tous égaux. Richesse, célébrité, tout disparaît dans ces moments », se souvient l'acteur. Chaque minute de notre vie est précieuse, la mort arrive souvent sans crier gare. Cette idée hante les pensées de Jet Li après le tsunami. Ayant perdu tout contact avec l'extérieur durant trente heures, il a reçu des messages venus des quatre coins du monde. Emu, l'acteur comprend alors que la langue et la nationalité s'évaporent devant l'amour. L'idée d'une fondation commence à germer… En 2007, Jet Li crée la « One Fondation », destinée à diffuser la culture de la charité, à créer une plate-forme équitable, honorable, transparente et durable, et à promouvoir le développement du bien-être social. Très vite, la « One Fondation » se fait un nom parmi les nombreuses fondations. Si la réputation de Jet Li attire les regards, la bonne gouvernance et la transparence financière de la fondation y sont aussi pour beaucoup. Actuellement, la Chine compte à peu près 300 000 organisations non gouvernementales enregistrées, et 3 millions d'ONG non enregistrées, dont la majorité écrasante manque de capacité professionnelle et de planification à long terme. En effet, le développement des ONG en Chine affronte de nombreux problèmes, et les lois et les structures sont insuffisantes. Après une année sabbatique, Jet Li décide de jouer bénévolement dans Ocean Heaven, drame qui raconte l'histoire émouvante d'un père et de son fils autiste. Pour l'acteur, il s'agit d'une activité de charité. Baigné depuis l'enfance dans la culture traditionnelle chinoise, Jet Li pense que la meilleure arme pour faire face à l'imperfection du système et aux conditions défavorables demeure le courage ; se plaindre ne réglera rien. Pour lui, l'innovation, c'est des actions réelles, et pas un simple slogan. Ce qu'il dit, il le fait. Jet Li a commandé une enquête sociale à une société de conseil dont le résultat montre que les Chinois ont la possibilité et la bonté pour faire des œuvres de charité, et que les ONG chinoises affrontent principalement quatre types de problèmes : la crédibilité, le contrôle et la transparence, l'orientation claire et durable, ainsi que la facilité de faire des dons. Afin d'assurer la crédibilité de la « One Fondation », Jet Li a demandé au célèbre cabinet d'audit Deloitte de se charger de la surveillance financière, à l'agence BBDO de se charger du marketing, et Bain & Company, un des trois principaux cabinets de conseil en stratégie, de développer la stratégie internationale de sa fondation. En outre, il s'est rendu au MIT (Massachusetts Institute of Technology) et à l'université Harvard, pour interroger des professeurs, et a convié des hommes d'affaires renommés dans le groupe d'experts de la « One fondation ». « Vus de la Lune, les Terriens sont une même et unique famille », a exprimé Li, qui a l'intention d'affranchir la « One Fondation » des territoires, des langues et des religions. « Je souhaite que ma fondation stimule la bonté naturelle des humains. C'est d'ailleurs dans ce but que je l'ai créée. » Beijing Information |