Maidou, symbole d'indépendance pour la génération 80 |
Refusant d'habiter dans des cages à lapin, la génération 80 se bat pour accéder à la propriété. Portrait des « Maidou ». Yang Caoyuan, Weng Bingui L'expression trouve son origine dans L'histoire de Maidou, dessin-animé dont le héros est un adorable cochonnet prénommé Maidou, à l'optimisme sans faille et à l'esprit pratique. Plutôt que de vivre au crochet de leurs parents, les Maidou font des pieds et des mains pour réaliser leurs rêves.
Xiaolin, un Maidou, occupe un poste d'instituteur dans une école de Meizhou, Guangdong. Venant de la campagne, Xiaolin désire à tout prix s'installer en ville. Depuis la fin de ses études, il y a six ans, il vit frugalement, regardant à la dépense, et négligeant même les cadeaux de mariage de ses amis. A force, ses économies lui ont permis de verser l'acompte pour acheter un appartement, et avoir ainsi le sentiment d'appartenir à cette ville. Bien qu'il soit devenu"esclave de la maison", Xiaolin n'éprouve aucun regret. Interrogé à propos de son mariage, l'instituteur, amusé, raconte au journaliste que deux ans plus tôt, sa famille lui a recommandé une fille, qui a décliné cette proposition, arguant que son salaire ne dépassait pas les 2000 yuans, et qu'il n'avait ni appartement ni voiture. Xiaolin s'était alors juré qu'un jour, il achèterait sa propre maison en ville. Ses efforts ont payé. Indépendants économiquement, et malgré une immense pression de la vie et du travail, les Maidou restent optimistes et ne plient pas devant les difficultés, à l'instar de leur héros animé.
Pour Xiaowu, directeur d'une société de services sanitaires, la priorité numéro un, c'est de gagner de l'argent. Avec son salaire actuel, sept ans de privations seraient nécessaires pour acheter une maison à 300 000 yuans."Le prix de l'immobilier ne cesse de grimper, cela m'inquiète, avoue-t-il. Mais puisque mes parents se sont saignés aux quatre veines pour m'offrir une éducation décente, je me refuse désormais à leur demander le moindre centime. Je ne compte que sur moi pour construire ma vie." Des spécialistes ont montré que certaines jeunes des années 80 nourrissent un grand espoir, imaginant pouvoir acheter voiture et appartement avant le mariage. Cependant, la réalité s'avère bien différente, et leurs espoirs sont souvent déçus. Car sur la planète, être propriétaire à moins de 35 ans relève de l'exploit. L'apparition de ces Maidou est liée à plusieurs facteurs. D'abord, la hausse perpétuelle du prix de l'immobilier, et la spéculation dans le secteur ; ensuite car la génération 80 attend trop de la vie. Enfin, ce phénomène est étroitement lié à la mentalité de ces jeunes. Pour les spécialistes, les Maidou feraient mieux de se ressaisir, et d'ajuster leurs attentes à leurs compétences personnelles. Combativité et travail, plutôt que passivité et impatience, telles sont les véritables clés de la réussite. Beijing Information |