Sun Ganlu: A la recherche du temps perdu de Shanghai |
Lü Ling Dans son « Journal de Shanghai », Sun Ganlu a inclus plusieurs de ses romans, poèmes, essais, et des anecdotes. L'écriture de ce Shanghaien pur souche révèle naturellement son sentiment à l'égard de sa ville natale. « En un sens, Shanghai est mon univers. Prenant des éléments de la vie quotidienne comme prétexte, je souhaite décrire dans mon œuvre l'évolution d'une période », a-t-il indiqué. « Je n'ai jamais eu de fort sentiment régional », a raconté Sun. « Originaires de la province du Shandong, mes parents sont venus à Shanghai en 1949, avec des régiments de l'Armée populaire de Libération. Et moi, je suis né et ai grandi à Shanghai. Je parlais le shanghaien avec mes camarades d'école et mes voisins, mais à la maison, nous discutions dans le dialecte du Shandong. Avec mes amis de Beijing, je n'ai pas le sentiment de venir du Sud, et lorsque je suis à Shanghai, j'oublie presque que ma famille vient du Nord. » Aux yeux de Sun, Shanghai est une ville d'immigration, réunissant des gens d'âges variés, de divers statuts et différentes régions. « La Shanghai des guides touristiques n'est pas la vrai Shanghai. Et chacun a son point de vue sur cette ville. » Depuis 1843, date à laquelle Shanghai est officiellement devenue un port commercial, la ville n'a cessé de s'agrandir et de s'étendre. Concession semi-coloniale, port de commerce, mégalopole où le visa n'existait pas... Ces particularités font de Shanghai un endroit où toutes sortes de gens peuvent trouver leur place et s'installer. La composition et la répartition urbaines ne cessent d'évoluer avec le développement économique, social et cultuel. Certains s'amusent à dire que l'on parle anglais dans le centre, mandarin dans le cercle moyen, et shanghaien à la périphérie.
« Il y a vingt ans, les Chinois qui allaient à l'étranger étaient surpris de l'envergure et des infrastructures des villes étrangères, mais aujourd'hui, cet étonnement s'est estompé, on peut même dire qu'il a disparu. L'évolution urbaine est un miracle du développement, qui se produit chaque jour aux quatre coins du monde », a dit Sun Ganlu. « Bien que Shanghai soit déjà devenue une métropole internationale, je crois qu'elle est encore en développement », a-t-il ajouté. Pour Sun, la meilleure époque fut sans nul doute la fin des années 1970 et le début des années 1980. « Sans compter le développement politique, économique et culturel, la Shanghai d'alors était la plus agréable à vivre. La Shanghai d'aujourd'hui est un peu trop peuplée et bruyante. » Shanghai a connu des pics démographiques à plusieurs reprises, malgré la diminution de la natalité ces dernières années. « Il s'agit d'une conséquence du déséquilibre de développement régional causé par l'urbanisation », a critiqué Sun. « Les grandes villes offrent des ressources médicales, pédagogiques et culturelles beaucoup plus riches que d'autres régions. On y rêve de faire fortune, cependant que le coût de la vie augmente sans cesse. » Pour Sun, l'urbanisation est inévitable, car on n'a ni le droit, ni intérêt à rejeter les immigrés hors des villes. L'écrivain voit l'Exposition universelle comme une opportunité pour Shanghai et pour toute la Chine. « Elle porte un signification positive pour les pays en développement comme la Chine, bien qu'elle ait perdu de son importance ces cent dernières années, avec le développement des moyens de communications et le progrès scientifique et technologique. Les Chinois peuvent découvrir le monde entier, sans même voyager. » Beijing Information
Annexe Sun Ganlu, né en 1959 à Shanghai. Ecrivain professionnel de l'Association des écrivains de Shanghai, membre de l'Association des écrivains de Chine. Représentant de l'avant-garde littéraire. |