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CHINE ET SOCIÉTÉ
Publié le 30/11/2009
Le logement hors de portée pour de nombreux jeunes Chinois

Dans une fiction à la télévision chinoise qui s'appelle « Dwelling Narrowness », l'une des héroïnes principales devient la maîtresse d'un fonctionnaire du gouvernement pour aider sa sœur aînée à rembourser l'hypothèque sur le logement.

Dans la fiction de 35 épisodes, la célèbre actrice Vivian Wu (Wu Junmei), a touché un point sensible de l'audience, qui éprouve de la sympathie par rapport à son personnage, confronté à des dilemmes moraux, courants de nos jours.

L'histoire raconte la tentative de deux sœurs qui luttent pour acheter des logements à des prix abordables dans une grande ville dont on ne précise pas le nom, mais qui ressemble à Shanghai, où les prix de l'immobilier ont grimpé au-delà du seuil que la plupart des gens sont capables de payer.

"J'ai été très émue par la fiction, mais je ne crois pas que c'était la bonne décision qu'elle a prise", commente la décision de l'héroïne de la série Zhou Yuan, une employée de bureau à Beijing.

Ces personnages reflètent simplement les choix que font quotidiennement de nombreux citadins qui sont confrontés au marché immobilier en plein essor, et qui anéantit leur rêve de devenir propriétaires d'un logement un jour.

"Ils incarnent toute une classe sociale de jeunes gens tourmentés par le désir des biens matériels et ressentant l'anxiété dans la vie quotidienne", explique le professeur Zhang Yiwu, de l'Université de Beijing. "Ils sont comme des escargots qui portent une carapace lourde sur eux".

Le gouvernement a lancé une importante réforme du marché de logement dans les années 1990, supprimant les aides gouvernementales pour fournir des logements aux travailleurs urbains.

Depuis la réforme, le développement de l'immobilier a connu un véritable essor. La forte demande et les ressources limitées en terres ont fait grimper les prix, un plus grand nombre de gens se déplaçant vers les grandes villes comme Beijing ou Shanghai.

Le stress de l'acquisition de l'immobilier a modifié les valeurs morales de certaines personnes, spécialement les jeunes, qui sont souvent contraints de renoncer à leur indépendance et leur autonomie, a dit Zhang.

Selon le Bureau municipal des Statistiques, le revenu moyen annuel à Beijing en 2008 était de 4 4715 yuans (6 546 $), tandis que les appartements se vendaient en zone urbaine pour une somme moyenne de 1 5581 yuans le mètre carré

Un appartement de 80 m² coûte près de 1,25 millions de yuans, ce qui nécessiterait qu'un ménage de deux personnes qui travaillent puissent dépenser la moitié de leurs salaires respectifs pour rembourser le crédit pendant 30 ans sans compter les intérêts.

"C'est vraiment beaucoup», affirme Yu Mengxuan, une employée de bureau âgée de 25 ans, qui vit avec ses parents à Beijing. "Juste un mètre carré coûte plus de trois mois de salaire".

"C'est impossible de souscrire un crédit sans l'aide de vos parents."

En Chine, les acheteurs sont tenus de payer au moins 25 % du crédit en premier versement. Les parents ont toujours traditionnellement gardé leur épargne pour investir ensuite dans la maison de leurs enfants. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle les Chinois épargnent plus, et dépensent moins.

Toutefois, les prix de l'immobilier vont continuer à augmenter en 2010, selon un rapport publié par l'Académie chinoise des Sciences sociales le 16 novembre dernier.

Le professeur Wang Fuzhong, du département finance de l'Université de Beihang, blâme la structure économique dans laquelle les administrations locales tirent des profits importants de l'immobilier, ce qui réduit leur envie de baisser les prix.

Une enquête du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale montre que la construction du logement à prix modérés en 2009 n'était pas l'objectif principal avec seulement 23,6 % des investissements réalisés d'ici la fin du mois d'août. Les logements à prix abordables subventionnés par le gouvernement sont à la base des mesures pour limiter la hausse des prix.

Le gouvernement encourage également les jeunes à louer avant d'acheter, et projette de construire des logements publics pour baisser la pression sur le marché de l'immobilier.

Mais le concept populaire d'avoir une maison pour le mariage est en train de forcer pas mal de jeunes couples à se séparer, le rêve étant inaccessible.

Jin Danlei, une jeune fille âgée de 25 ans, originaire de la province du Jiangsu à l'est de la Chine, qui est restée à Beijing après avoir été diplômée de l'université, explique: "Ma mère m'a dit que mon futur mari devrait acheter un appartement, ou au moins prendre une hypothèque."

D'autres jeunes filles, comme Yu, ne sont pas d'accord. "Louer une chambre pour le moment, c'est parfait pour les jeunes couples. Il faut du temps pour améliorer notre niveau de vie."

Source: le Quotidien du Peuple en ligne



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