La polémique sur l'interdiction des chiens sur la voie publique |
La mise en application d'une loi controversée sur l'interdiction des chiens dans la ville de Heihe nord de la Chine (province du Heilongjiang) a été reportée, ont annoncé samedi 23 mai les autorités locales. Le règlement interdisant les animaux dans certains lieux publics devait prendre effet samedi, mais les fonctionnaires locaux ont affirmé qu'ils voulaient modifier le règlement pour le rendre "plus standardisé et plus humain". Selon le règlement qui a été publié mercredi 20 mai, les propriétaires seront passibles d'une amende de 200 yuans (US $ 30), si leurs chiens se retrouvent dans "zones d'accès restreint" de mercredi à vendredi. Les chiens trouvés sur la voie publique samedi seront abattus, mentionne le règlement. Les "zones d'accès restreint" comprennent la ville-même de Heihe et les quatre villages du district de la ville dans la banlieue. Les propriétaires des chiens ont été soulagés en apprenant le retard dans l'application de cette loi. "Le retard est peut-être lié à la pression de l'opinion publique, les médias, et la réaction des habitants", a déclaré une avocate de 24 ans qui a refusé d'être nommée. Elle est elle-même propriétaire d'un dalmatien. Elle a précisé que les propriétaires des chiens doivent prendre leurs responsabilités et vacciner leurs animaux, nettoyer leurs excréments et ne pas les promener dans certains lieux publics qui sont fixés par le règlement. En cas de violation, le gouvernement local pourrait leur faire payer une amende. Les chiens sont devenus un problème dans la ville frontalière avec la Russie. Selon le Centre de prévention et de contrôle des maladies de la municipalité de Heihe, près de 1 000 personnes ont été mordues par des chiens et étaient obligés de suivre un traitement préventif contre la rage entre janvier 2008 et mai de cette année. Le Bureau local de la sécurité publique, le Bureau de la santé, le Bureau du contrôle vétérinaire et de l'élevage des animaux, ainsi que le Bureau de l'aménagement municipal ont travaillé ensemble pour élaborer ce document, a annoncé Xinhua dans un rapport. Le document mentionne : "Heihe est une ville touristique sur la frontière sino-russe, et les chiens dans les rues ternissent son image." "Les excréments des chiens sont désagréables pour les touristes, en particulier ceux qui arrivent de Russie, tandis que les chiens présentent aussi d'autres effets négatifs comme le bruit, les bactéries, le traumatisme psychologique pour ceux qui ont déjà été mordus, et des règlements de comptes entre les voisins ..." En tentant de résoudre ce problème, Zhao Ruizheng, chercheur à L'Académie des sciences sociales de la province du Heilongjiang a déclaré que le gouvernement local devrait être à l'écoute de l'opinion de la population pour éviter que les mesures politiques aient l'effet inverse. "En adoptant des nouvelles mesures, il est important de prendre en considération l'opinion des gens", a-t-il dit. "Sinon, la loi ne fera qu'engendrer des l'incompréhension, le mécontentement, voire la colère des habitants locaux." Elever des animaux domestiques fait partie des droits fondamentaux de la population qui doivent être respectés, a-t-il noté, ajoutant qu'une audience publique serait peut-être une bonne idée. Liu Zhibin, agent de police du Bureau de police de Heihe a dit que le gouvernement local va solliciter l'opinion publique pour modifier cette réglementation. "Nous voulons simplement utiliser la réglementation comme un avertissement aux résidents", a-t-il dit. "Jusqu'à présent, nous n'avons pas tué aucun chien".
Source: le Quotidien du Peuple en ligne |