La citation du président Mao "Les femmes détiennent la moitié du ciel" semblent être confirmée par de récentes statistiques, nous éclairant ainsi sur les questions du genre auxquelles le pays est confronté.

Les femmes chinoises représentent 45,4 % de la population active du pays, d'après le le livre "Faits et chiffres sur les hommes et les femmes en Chine" publié par le Bureau national des statistiques.

Environ 64 % des 347 millions de femmes actives travaillent dans le secteur de l'agriculture, ce qui est 10 % de plus que les hommes dans le même secteur.

Parallèlement, le nombre de femmes impliquées dans le secteur secondaire et tertiaire sont inférieures de 6,8 % et 3,3 % respectivement aux hommes, d'après les statistiques.

Les derniers chiffres du pourcentage des femmes dans la population active ont pris place dans les discussions (actuellement en cours) des membres du comité national de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois (CCPPC), concernant la question de l'âge de la retraite des fonctionnaires femmes à 55 ans – soit 5 ans plus tôt que leurs homologues masculins – au risque d'être perdantes en termes de bénéfices, a souligné Zhang Yongying, experte à l'Institut de Chine des études sur les femmes.

"Plus de fonctionnaires ont un doctorat ou un master. Cela signifie qu'elles font des études plus longues. Cela signifie en contrepartie une vie active moins longue", a-t-elle fait remarquer.

"D'un autre côté, ces femmes qui ont commencé à travailler au même âge que leurs homologues masculins ont une pension inférieure à celle des hommes comme elles doivent partir à la retraite plus tôt", a-t-elle ajouté.

"Les femmes n'ayant pas fait d'études supérieures et sans compétences techniques travaillant dans les usines préfèrent partir à la retraite dès 55 ans comme elles ont peur d'être virées et de perdre leur pension à cet âge", a rappelé Zhang Yongying.

Les statistiques du livre du bureau national des statistiques montrent que les travailleuses chinoises comprises entre 40 et 50 ans sont dans ce groupe qui risque de perdre leur emploi.

Ce cas n'est qu'une partie du livre, a réitéré les responsables du bureau.

"Le livre ne vise pas seulement les problèmes des femmes, mais il rassemble également les données sur les deux genres en relation avec l'intégrité sociale", fait valoir l'éditeur du livre, Wang Kejun, qui est le directeur du département des statistiques scientifiques et technologiques.

"L'égualité des sexes est une question de droits de l'homme nécessaires à l'accomplissement durable et un développement centré autour des gens."

"Le livre résume toutes les données liées à la question, et offre une vue d'ensemble du développement des recherches sur le genre en Chine", a expliqué Wang Kejun.

Le bureau a publié déjà trois livres du genre traitant des questions et données similaires en 1999, 2004 et l'année dernière.

La collecte des données a été réalisée par le bureau des statistiques, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (l'UNFPA), l'Institut de Chine des études sur les femmes, et le Comité de travail national sur les enfants et les femmes (sous l'égide du Conseil d'Etat).

Les projets ont été entrepris suite à la "Plateforme de Beijing pour l'action", programmée lors de la 4ème Conférence mondiale sur les femmes qui s'est tenue à Beijing en 1995.

"L'emploi des femmes et l'égalité des sexes sont des préalables à l'accomplissement d'une sécurité politique, sociale, économique, culturelle et environnementale entre les gens", a confié Wang Kejun.

Le livre traite également d'autres problèmes sociaux, allant de la famille aux sujets plus larges de la vie sociale.

Rôle des hommes dans la communauté

Les hommes chinois des zones urbaines montre une implication croissante dans la gestion de la communauté aux niveaux de base, a dévoilé la récente publication du bureau.

"Bien que cela indique une implication à la baisse correspondante des femmes dans ce domaine, je pense que c'est une tendance raisonnable envers l'égalité des sexes dans la gestion sociale des zones rurales", a répliqué l'experte à l'Institut de Chine des études sur les femmes Zhang Yongying.

Les comités de voisinage, avec l'aide du gouvernement local, étaient avant responsables des résidents dans les domaines telles que le planning familial, la sécurité et les sanitaires.

Dans les années 70 et 80, les employés de ces comités n'avaient pas besoin d'avoir une formation scolaire importante comme la plupart d'entre eux étaient âgés. Quelques jeunes ou personnes d'âge moyen étaient impliquées.

Maintenant, on demande aux employés de tels comités d'avoir une formation scolaire plus importante et une bonne compréhension des politiques du gouvernement qui touchent leurs quartiers, ont précisé les fonctionnaires.

Les employés des comités de voisinage sont d'après certaines informations attribués selon les quotas de la fonction publique nationale, une initiative qui devrait attirer plus de jeunes et personnes d'âge moyen.

La proportion des employés féminins dans les comités de villageois, est cependant toujours plus faible que ceux dans les zones urbaines, mais a augmenté régulièrement ces dernières années, d'après le livre.

De nombreuses provinces ont également fait des progrès pour promouvoir la prise de conscience des femmes rurales envers la gestion sociale, depuis la 'Révision de la loi des droits des femmes garantis' lancée en 2005, a précisé Zhang Yongying..

"Par exemple, chaque village doit s'assurer qu'il y a au moins un membre féminin dans leur communauté", explique Zhang Yongying.

"Les hommes sont toujours le principal pilier économique des familles rurales, ainsi leur soutien est très important pour les femmes.

"Plus de femmes rurales impliquées dans la gestion sociale aux niveaux de base indiquent une prise de conscience croissante des hommes envers la démocratie", a-t-il ajouté.

Le partage de la contraception

Les statistiques du livre a également montré que les hommes partageaient une petite responsabilité dans la prévention des grossesses.

Les hommes devraient être encouragés à utiliser les préservatifs, ce qui signifie que l'on ne prend pas seulement plus de responsabilités envers la prévention des grossesses, mais également dans la prévention des maladies sexuellement transmissibles telles que le VIH/SIDA, a dit Jiang Xiuhua de l'institut de Chine des études sur les femmes.

Elle a dit que le gouvernement avait lancé différents programmes visant à encourager les hommes à utiliser les préservatifs dans certaines régions. Le pays a connu une augmentation légère de l'utilisation de la contraception par les hommes.

Par exemple, seulement 4% des hommes d'après certaines informations utilisaient des préservatifs dans le comté Deqing, province Zhejiang, dans le passé.

La proportion de ces hommes a augmenté de 20%, après une campagne conjointe lancée par le local du gouvernement et de l'UNFPA promouvant l'utilisation du préservatif.

(Source: le Quotidien du Peuple en ligne)