Les sacs de plastique mis au ban |
(Lisa Carducci) A la nouvelle que les sacs de polythène seront interdits en Chine à partir du 1er juin, je ne peux que me réjouir. Pourtant, ma joie est amère… Ne les avait-on pas bannis il y a quelques années, de même que les contenants en polystyrène pour aliments ? Tous deux ont disparu quelques semaines pour revenir en force sans encombre jusqu'à aujourd'hui. Il est facile d'apporter son propre sac de tissu ou un panier au marché. Et je le fais depuis des années. Mais à l'entrée au supermarché, on me demande de le « déposer ». J'explique, je défends ma cause, et je finis par gagner, mais une fois à la caisse, je passe toujours pour « bizarre » quand j'insiste pour qu'on place mes achats directement dans mon sac de toile. Pourquoi une bouteille de yaourt, une tablette de chocolat et un paquet de biscuits devraient-ils être mis dans des sacs séparés puis dans un grand sac de plastique avant d'être enfouis dans mon sac personnel? Au marché de fruits et légumes, on me laisse entrer avec mon sac. Mais dans quoi mettra-t-on les champignons, les tomates, les œufs, les pommes de terre, les épinards pour les peser quand les sacs de plastique mince auront disparu ? Imagine-t-on tous ces produits mélangés dans un grand sac de coton ? Le problème n'est donc pas réglé par une simple interdiction. Les solutions concrètes qu'on n'avait pas trouvées lors du premier bannissement demeurent inconnues, ce qui veut dire que si la bonne volonté y est, le résultat n'est toujours pas assuré. Le lecteur me demandera peut-être quelles mesures je préconise. Malheureusement, je n'ai pas de solution à offrir. Dans les marchés libres, devrait-on retourner aux cornets de papier ciré? Recourir au papier journal pour emballer même la viande comme on le faisait en Europe encore dans les années 1970 ? Apporter ses propres sacs de plastique épais, à laver et réutiliser ? Ou une série de contenants de métal ou de plastique ? Toutes ces « solutions » sont bien peu invitantes. Ce que je crains le plus est la disparition des marchés libres de fruits et légumes, œufs, viandes de toutes sortes, poissons et fruits de mer, céréales et légumineuses, nouilles et pains, produits du soja, légumes marinés, etc. Va-t-on condamner les vendeurs de ces marchés à pré-emballer leurs produits et les vendre en paquets, et les acheteurs par le fait même à ne plus avoir de choix, exactement comme au supermarché ? Ce serait bien dommage… |