Les difficultés d'accès à l'emploi des jeunes diplômés |
Frédéric Lepape Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 31 octobre, le porte-parole du ministère de l'Éducation a indiqué que près de 30 % des jeunes diplômés chinois de cette année n'avaient pas encore obtenu d'emploi. Ainsi, d'après Wang Xuming, sur un total de cinq millions de diplômés de l'enseignement supérieur, 1,44 million sont toujours en phase de recherche de leur premier emploi. Si l'on se réfère aux sources ministérielles, ce chiffre a connu une progression régulière ces dernières années. En 2001, on comptait 340 000 diplômés universitaires sans emploi et ce chiffre a atteint 1,24 million l'année dernière. Parmi les étudiants ayant réussi à décrocher un emploi, 40,7 % travaillent pour des entreprises privées ou pour des entreprises à capitaux étrangers. L'entrepreneuriat reste encore un phénomène assez marginal dans la mesure où seuls 0,4 % des diplômés ont décidé de fonder leur propre entreprise. Le porte-parole du ministère a par ailleurs précisé que « de nombreux diplômés ont décidé d'effectuer des activités basiques en raison des mesures gouvernementales telles que la suppression des dettes des étudiants acceptant de travailler dans les régions rurales ou de Chine occidentale ». C'est ainsi que parmi les diplômés de l'année dernière près de 580 000 ont trouvé un travail dans des cantons ou des villages et plus de 550 000 anciens étudiants ont réussi à obtenir un poste dans les régions centrales et occidentales du pays. Selon la directrice des ressources humaines d'une entreprise du secteur des sciences et techniques de l'information présente dans la capitale, le secteur professionnel s'intéresse particulièrement au caractère et aux capacités pratiques des demandeurs d'emploi. L'université d'origine semblerait donc être un facteur secondaire pour l'attribution de postes pour les jeunes diplômés. Une mesure gouvernementale lancée en 1999, afin d'augmenter le nombre d'étudiants sur le marché de l'emploi a également fait l'objet de vives critiques, accusée d'accroître la pression sur le secteur professionnel, malgré des résultats relativement corrects lors de sa première année de lancement. Ces difficultés d'accès à l'emploi sont également imputables à la forte concurrence qui règne entre les diplômés chinois, et à un certain manque de polyvalence et d'adaptation des jeunes diplômés qui s'orientent prioritairement vers les secteurs ayant trait à leur domaine d'études. Pour ceux-ci, une alternative possible serait de diversifier leurs compétences dans d'autres secteurs, ou de créer leur propre emploi, quitte à être moins regardant sur le niveau de salaire…
Beijing Information
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