Afin d’améliorer les mauvaises conditions socio-économiques, la précarité de la santé des professeurs chinois, les services concernés ont débloqué des fonds supplémentaires afin de recruter plus de professionnels de l’enseignement et d’assurer la stabilité des effectifs enseignants. 

Feng Jianhua 

En Chine, la profession d'enseignant est l'une des plus respectées. Néanmoins, actuellement, dans ce pays qui par tradition, respecte les professeurs et attache une grande attention à l'éducation, les conditions socio-économiques et l'état de santé des professeurs laissent à désirer. 

Le 10 septembre 2007, la Chine a célébré la 22^e édition de la Journée des enseignants. Quinze jours avant cet événement, lors d’une conférence de presse, le directeur du département des enseignants du Ministère de l’Éducation, Guan Peijun a exprimé que le statut social et le salaire des professeurs ont sensiblement progressé au cours de la dernière décennie, mais ce métier reste très loin d’être un emploi de rêve, surtout pour les professeurs enseignant dans les zones rurales.  

Le 9 septembre 2007, la veille de la Journée des enseignants, le Premier ministre Wen Jiabao a rencontré des étudiants de l’Université normale de Beijing. Il a déclaré : le salaire des professeurs progresse, mais il n’existe pas d’homogénéité à ce sujet. Certains établissements en proie à des difficultés financières ne peuvent rémunérer correctement les professeurs, pour ce faire, le gouvernement central doit leur fournir une aide financière.  

Le 11 septembre 2007, un fonctionnaire du Ministère de l’Éducation a annoncé une hausse de 10 % des salaires des professeurs. « À l’avenir, le gouvernement chinois débloquera davantage de fonds pour améliorer les conditions de vie des professeurs. De cette manière, on pourra susciter davantage de vocations de professeurs », a indiqué le 12 septembre Zhou Ji, ministre de l’Éducation, lors d’une conférence de presse. 

Wang Aichun, jeune professeur d’un lycée pilote de l’arrondissement de Xicheng, assume le poste de professeur responsable depuis quatre ans. Tous les matins, elle devait se lever à six heures pour prendre le premier bus du matin, car elle habite dans la banlieue. En raison de ses responsabilités, elle doit arriver au lycée avant sept heures. Depuis l’heure de l’ouverture du lycée, ses journées de travail sont très éreintantes, car y compris le midi, elle doit rester avec des lycéens. Le soir, vers sept heures, après le départ de tous les lycéens, elle prend le bus pour rentrer chez elle, fourbue. S’il y a de sérieux embouteillages sur la route, elle n’atteint son domicile que vers neuf heures du soir.  

Le mari de Wang est également professeur, à cause de la pression du rythme professionnel, il rentre à la maison après Wang. « Tous les soirs, nous n’avons pas la force de faire d’autres choses, nous mangeons un peu, ensuite, nous allons dormir. Le lendemain, une journée débordée recommence... Nous ne savons pas quand ce rythme de vie pourra s’arrêter », a dit Wang. 

Wang Aichun et son mari sont tous deux venus des campagnes, ils n’ont pas d’attaches dans cette ville où règne la compétition. En 2005, ce couple a acheté un appartement d’occasion à crédit, ce qui a aggravé la pression de leur situation financière.  

« Le niveau de notre salaire est moyen, hormis les remboursements pour notre banque, il nous reste peu, nous devons vivre de manière frugale », a témoigné Wang. En raison de cette situation, tous deux doivent travailler comme professeurs particuliers pendant le week-end afin d’arrondir les fins de mois.  

Selon Wang Aichun, le prestige de l’enseignant est réservé à une poignée de professeurs réputés dans les lycées pilotes, mais pour les autres, la situation n’est guère enviable.  

La veille de la Journée des enseignants, le Journal de l’éducation moderne de Beijing, en association avec le portail Sohu a lancé une enquête portant sur les conditions de vie des enseignants. Plus de 4 500 personnes ont participé à cette enquête, y compris des étudiants, des parents, des professeurs, des directeurs d’école et des personnes issues d’autres professions. 

Selon le résultat de l’enquête, plus de 90 % des professeurs se plaignent de leurs conditions de vie. 52 % des sondés jugent que le statut social des professeurs est d’un niveau intermédiaire ; 37 % l’estiment en baisse. Seuls 6 % des sondés croient que le statut social des professeurs augmente de manière ponctuelle.（Rédigé par Jin Duoyou）

Beijing Information