Modifier la taille du texte

Modifier la taille du texte

Imprimer cet article

Commenter cet article

BEIJING INFORMATION
CULTURE Vidéos ÉDUCATION ET SCIENCES Panorama du Tibet VOYAGE E-MAIL
30 ans de réforme et d' ouverture>>> Mille Facettes de la Chine
Publié le 12/11/2008
On n'est pas riche d'argent seulement

Lisa Carducci (texte et photos)

Lorsque j'ai fait la connaissance de Yang Jinping, je l'ai tout de suite trouvée sympathique. Yang est une femme « ordinaire », mais aux belles qualités humaines, dont la simplicité.

Elle travaille pour une compagnie d'administration, de service et d'entretien d'un complexe domiciliaire en banlieue de la capitale chinoise. Les quatre employées doivent répondre aux questions et aux plaintes des résidants, et répartir le travail à faire entre les divers employés : menuisiers, plombiers, électriciens, etc. Elles perçoivent les frais de propriété commune de 1 056 foyers, louent les places de stationnement, affichent les avis publics, et bien d'autres tâches comme la comptabilité et la préparation de divers rapports. Certains propriétaires ne versent pas leurs frais pendant plusieurs années parfois. Il n'existe pas de sanctions légales, et la persuasion n'est pas toujours efficace. Cela est injuste pour ceux qui paient régulièrement, car tout le monde jouit des mêmes services. Quand le chauffage est mis en marche le 15 novembre, il y en a pour tous les résidants, qu'ils aient payé ou non.

Comme les gens qui entrent dans le bureau le font davantage pour rapporter des problèmes que pour vous faire des compliments, il faut donc beaucoup de patience et de politesse. « On se doit d'être chaleureux et compréhensifs, respectueux et honnête, dit Yang. Aimer les gens, et désirer vraiment leur rendre service. »

La principale difficulté du travail est la pression exercée par les collègues et la direction. Les heures de travail sont longues, et Yang pas de congés fixes. Elle travaille souvent très tard le soir. « Quand on aime ce qu'on fait, on ne ressent pas le poids des heures », affirme-t-elle.

D'abord au service d'une étude d'architectes, Yang s'est ensuite occupée de finition-décoration de maisons. Elle a plus de vingt ans d'expérience de travail. Son salaire de base n'est pourtant que de 600 yuans par mois, auxquels s'ajouteront quelques primes et bonis.

Selon Yang, il y a toujours une solution à un problème ; parfois, la solution ne relève pas de sa compétence, mais elle peut trouver la réponse auprès de la personne désignée.

La famille de Yang compte huit frères et sœurs; elle est la sixième. Aucun n'a terminé l'université. Malgré tout, tous sont bien placés et gagnent honorablement leur vie. Et chacun s'intéresse à quelque chose comme la peinture, la musique. Comme ils sont tous des enfants, c'est impossible qu'autant de personnes soient libres en même temps. La famille ne se voit donc jamais au complet au même moment pendant les fêtes.

Le fils de Yang fréquente une école dans l'arrondissement Chaoyang. Le weekend, il se rend chez sa mère non pas où ils habitent, à l'extrémité opposée de la ville, mais au dortoir qu'on lui donne sur son lieu de travail.

Pourquoi une école si éloignée ? Parce qu'il n'a pas réussi l'examen d'entrée de l'école locale. L'école choisie est de bon niveau, et les frais ne sont pas trop élevés. Le fils de Yang voudrait s'orienter en politique, c'est ce qui l'intéresse le plus. « Mais on ne s'y taille pas facilement une place sans argent, sans relations, sans expérience, dit la mère. On verra ; il est encore jeune. Je lui dis souvent qu'il ne faut pas seulement penser à gagner de l'argent, mais à se rendre utile à la société et à l'humanité. »

L'an dernier, Yang a été malade. Son fils préparait à manger. Il a été obligé d'apprendre. « Parfois c'était brulé, parfois c'était trop salé. Et quand c'est devenu acceptable, j'étais guérie », dit Yang en riant.

Yang a du talent en dessin mais a dû abandonner à cause de son travail. Elle s'y connait un peu en massage, et a aussi appris l'art du maquillage. « Pour moi-même d'abord. Puis, parce que j'aime la beauté, j'ai commencé à donner des soins cosmétiques autour de moi. On se sent mieux quand on est joli, pas vrai ? »

Elle exprime ainsi son plus grand rêve : « Si je pouvais ne plus avoir à travailler, je veux dire travailler pour gagner de l'argent, ce que j'aimerais serait de rester à la maison, de gouter la vie auprès de mon fils, et de peindre toute la journée en écoutant de la musique. Prendre le temps de m'asseoir, de lire, de cultiver des fleurs. Je n'ai pas touché un livre depuis que j'occupe mon nouveau poste. Et quand j'ai un peu de temps, je suis trop fatiguée. Rien que d'en parler me fait du bien. »

 

Ce texte est le résumé d'une entrevue. Pour lire le texte original et d'autres entrevues faites à travers le pays, on se procurera :

Carducci, Lisa. Mille facettes de la Chine, Beijing, Éditions en langues étrangères, 2006, 304 pages.

ISBN 7-119-03215-1



Beijing Information
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Edition française: Tél: 68996274 Fax: 68326628