Napoléon Ier en costume de Sacre
Dans l'exposition, on peut voir plusieurs tableaux et sculptures représentant Napoléon dénudé. En réalité, l'empereur français a, dès ses premières années à la tête de l'armée, pris soin de forger lui-même son image d'homme exceptionnel, allant jusqu'à contrôler les publications. En tant que souverain suprême, il se passionnait pour ses portraits et sculptures. Les artistes de son temps optaient pour la nudité héroïque de style greco-romain afin de louer les exploits de Napoléon, qui, en revanche, préférait toujours ses oeuvres en costume réel, et non ceux inspirés par l'art antique. Ainsi trouvait-il ridicules les statues de ses généraux ou de lui-même aussi dénudés que les héros antiques.
Contrairement à son aversion pour la nudité, Napoléon affectionnait particulièrement son portrait en costume de Sacre, à tel point que celui-ci fut toujours accroché au mur derrière son trône. Peu de temps après son sacre, en décembre 1804, Napoléon, au sommet de sa gloire, commanda, aux artistes les plus célèbres de son temps, des portraits en « grands habits », destinés à véhiculer l'image officielle du plus puissant et glorieux souverain d'Europe. Ingres, David, Girodet et Gérard livrèrent, avec des fortunes diverses, leur interprétation de l'Empereur en costume de Sacre. Finalement, le tableau de Gérard remporta un franc succès et fut largement diffusé ; il fut même décidé de placer une réplique dans chaque résidence politique à l'étranger. Aussi est-il bien difficile de déterminer la version originelle des nombreuses répliques d'atelier, destinées à honorer les dignitaires du régime ou les institutions. La toile du Louvre, quant à elle, est l'une des meilleures versions.
Sur le tableau, l'Empereur porte l'habit de sacre : les souliers blancs brodés d'or, la tunique de soie blanche, le manteau de velours pourpre parsemé d'abeilles d'or et doublé d'hermine ; il tient les regalia, insignes traditionnels du pouvoir royal : la couronne d'or à feuilles de laurier, le sceptre, la main de justice et le globe. A son cou, pend le collier de la Légion d'honneur, ordre qu'il avait fondé en 1802.
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