Jiaozi : l'aliment roi du réveillon chinois |
Le ravioli (« jiaozi » en chinois) est une spécialité très ancienne qui a toujours la faveur du peuple chinois, dont un dicton affirme: « De tous les plats /Le ravioli est le roi ». Preuve de son statut particulier, il figure immanquablement au menu du repas du réveillon du nouvel an chinois (dit aussi « fête du printemps »). Un peu d'histoire : dans un ouvrage datant de l'époque des Trois Royaumes, au troisième siècle ap. J.-C., on trouve déjà la description d'un aliment en forme de croissant appelé "huntun" qui ressemble déjà à s'y méprendre à l'actuel ravioli. Sous la dynastie des Tang (618-907), la cuisson à l'eau se généralise. L'habitude de manger des raviolis à l'occasion de la fête du printemps semble s'être répandue sous les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911). La tradition veut que les raviolis soient confectionnés avant minuit, la veille du nouvel an. A minuit pile, pour marquer le passage crucial d'une année à l'autre (sens d'un homophone du mot « ravioli » en chinois), on mange les raviolis en échangeant des vœux de bonheur et de prospérité. Selon la légende, l'habitude de préparer des raviolis remonte à Nüwa, la mère de la nation chinoise. Lorsqu'elle façonna l'homme avec de l'argile, c'était l'hiver. A cause du gel, les oreilles de la tête de l'homme d'argile se détachaient facilement. Pour les fixer, Nüwa perça dans chacune des oreilles un petit trou, par lequel elle passa une ficelle dont un bout était attaché à l'oreille et l'autre à la bouche de l'homme, pour qu'il le retienne avec les dents. De cette façon, la déesse arriva à faire tenir les oreilles. Pour commémorer ce tour de force, la population se mit à confectionner des pâtes farcies en forme d'oreille ( le mot « ficelle » en chinois a le même son que celui qui signifie « farce »). |